B.O. comme un dieu

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Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Dans l'immensité froide de l'Univers, un point lumineux, incandescent, pénètre le vide infini. Au centre de ce point, c'est un être de métal qui file vers sa destination. Fascinant robot aux capacités hors-normes, B.0 n'est pas un Gode, c'est un Dieu du sexe !


Ecole Estienne Paris Gobelins, l'École de l'Image Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre Les petits éditeurs indépendants Requins marteaux Robots

Véritable bijou de mécanique, créé pour faire jouir les femmes de toutes les galaxies habitées, il sème sa voie lactée depuis près de 8 siècles. B.0 écume les lunes, saute de trous noirs en naines brunes, pour satisfaire des générations d'humaines et d'extra-terrestres friandes de mécanique des fluides et de vols à biter. Mais une question le hante: quel est le sens de cette vie débridée ? Au centre d'une constellation d'influences allant de Stanley Lubrick, Philip. K Bite, jusqu'au Sexoschtroumpf et Astro Toy, Ugo Bienvenu nous fait sonder les travers de l'intelligence artificielle d'un engin bien huilé. Au centre d'une constellation d'influences allant de Stanley Lubrick, Philip. K DICK, jusqu'au Sexoschtroumpf et Astro Toy, Ugo Bienvenue nous fait sonder les travers de l'intelligence artificielle d'un engin bien huilé.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Septembre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série B.O. comme un dieu © Les Requins Marteaux 2020
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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22/09/2020 | Hervé
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Par Présence
Note: 4/5
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On peut tout faire du moment qu'on est dans le bon tempo. - Ce tome contient une histoire à caractère pornographique, complète et indépendante de toute autre. Il s'agit d'une bande dessinée en couleurs, de cent-dix-neuf pages, réalisée par Ugo Bienvenu, scénario, dessins et couleurs. Sa première édition date de 2020, et elle porte le numéro vingt-trois dans la collection BD.cul des éditions Les requins marteaux. Le robot B.O a sept cent soixante-douze ans. Il y a beaucoup de probabilités dans l'univers. Tout un tas de probabilités auxquelles vient s'ajouter celle-ci : il a sûrement couché avec l'une des ancêtres de ceux qui le lisent. Une arrière-grand-mère, une tante, peut-être la mère. Et il peut assurer qu'elles ont aimé ! Il est un professionnel. Même mieux ! Il a été créé pour ça. Et son créateur l'a bien fait. On n'a sûrement jamais entendu parler de lui. Aucune mère, aucune fille, aucune soeur, aucune amie n'osera jamais dire qu'elle a eu recours à ses services. Et pourtant il les a fait jouir ! Il est le dernier robot sexuel de la galaxie. Avant toute chose, il sait que ça peut paraître étrange, mais il est un robot hétérosexuel. Il n'y peut strictement rien. Il a été programmé comme ça. Ça limite fortement sa clientèle potentielle. Mais c'est mieux comme ça… il a déjà du mal à honorer ses contrats. B.O voyage à travers le vide de l'espace à bord d'un vaisseau. Sa trajectoire le fait passer devant des planètes, des lunes, dans le vide interstellaire. Il est le dernier robot sexuel de la galaxie. B.O atterrit sur une planète, devant une maison à l'écart de toute civilisation, chez sa plus fidèle cliente : Joulia. La plupart du temps, il doit venir la voir plusieurs fois par semaine. Parfois elle lui demande de rester pour la journée ou pour la nuit. Elle a les moyens, ce qui est nécessaire car il n'est pas donné. B.O sort de sa petite fusée et se dirige vers elle, car elle l'attend et elle court vers lui. Elle l'enserre dans ses bras et le dirige séance tenante vers la chambre pour débuter incontinent les ébats. Joulia est un mannequin intergalactique. Tous les humains rêvent de coucher avec elle. Mais c'est avec lui qu'elle baise. Tous les humains rêvent d'être aimés par elle. Mais c'est lui qu'elle aime. Alors qu'elle est allongée nue sur le lit, il commence par un cunnilingus. Il sait qu'elle l'aime. Elle ne l'a pas encore formulé, mais il le sait. Son cerveau quantique a analysé tous les signes. Sa marge d'erreur étant d'un milliardième, il peut qualifier son amour pour lui de certitude absolue. Il n'en tire aucune fierté, aucun plaisir. C'est un robot. S'il raconte ça, c'est qu'il trouve les humains absurdes. La partie de plaisir continue et elle le chevauche. Les humains sont toujours à vouloir quelque chose qu'ils n'auront pas. Toujours à vouloir compliquer les choses. C'est sûrement dû à la simplicité de fonctionnement de l'être humain. Ce dernier est sensible à une chose : le rythme ! Là par exemple, il va falloir que BO accélère la cadence. C'est comme en musique. Ils changent de position : elle debout devant, lui derrière. B.O se rend compte qu'elle est sur le point de jouir. Il calme un peu le jeu, puis il y va à fond. Depuis le premier tome, cette collection tient ses promesses : des récits explicites, ouvertement pornographiques, avec des représentations de pénétrations en gros plans, des positions variées, des éjaculations et des jouissances sexuelles. Cette bande dessinée ne déroge pas à la règle. de prime abord, le lecteur peut être un instant décontenancé par le choix de l'artiste qui donne une peau grise avec des reflets de lumière à BO, comme s'il s'agissait d'une enveloppe métallique, avec des quelques jointures apparentes. Toutefois, la représentation des actes sexuels montre que ces dames apprécient la texture du robot, que son apparence ne les rebute en rien, n'obère pas leur plaisir. le lecteur effectue l'ajustement dans son esprit et comprend que ce choix de représentation remplit l'objectif de lui faire se souvenir qu'il s'agit d'un robot avec une apparence artificielle, à chaque séquence, une machine créée pour satisfaire le plaisir de ses partenaires. Il sourit quand il lit la remarque de B.O sur son hétérosexualité : il a été créé comme ça. Les partenaires de ce robot disposent toutes d'une morphologie humanoïde. Joulia, la première, est une femme humaine, et sa nudité permet de n'entretenir aucun doute à ce propos. Les clientes suivantes présentent une caractéristique ou deux attestant de leur caractère extraterrestre : la couleur de peau, des paires de sein surnuméraires pour une, des antennes pour une autre, mais des attributs sexuels (vagin, seins, fesses, bouche) exactement identiques à la physiologie humaine. Les représentations des actes sexuels sont donc explicites, avec des gros plans de pénétration et d'autres pratiques, toutes restant dans un registre classique, sans aller vers des pratiques parfois qualifiées de déviances. le robot dispose d'un engin de gros calibre : il précise lors d'une prestation, dans son flux de pensée, que c'est ce qu'attendent les clientes. Les femmes ont toutes un corps jeune et de mannequin. Il y a des gros plans et des très gros plans. Cette bande dessinée présente des dimensions plus petites que celles d'un format franco-belge : 13,2cm * 18cm. Les pages comprennent parfois deux cases, l'une au-dessus de l'autre, jamais plus, il y a de nombreux dessins en pleine page, et plusieurs en double page ne laissant rien ignorer de l'acte sexuel. L'artiste réalise des dessins dans un registre descriptif et réaliste. Il détoure les formes d'un trait fin. Il représente régulièrement les décors : le vide interstellaire, la fusée De BO, les montagnes entourant la propriété de Joulia, la chambre à coucher de Joulia, la chambre à coucher de Maartaa, le salon de Joulia. Ugo Bienvenu aime bien également dessiner le vide de l'espace, le contour d'une planète ou d'une lune, éclairé par une lumière rasante. Après son départ de chez Maartaa, B.O arrête sn vaisseau dans l'espace, sort sur la coque et s'y assoit dessus pour contempler les étoiles scintillant. le lecteur de comics peut penser à Silver Surfer faisant de même assis sur sa planche. Le scénariste propose un ouvrage pornographique quelque peu déstabilisant. Effectivement, il peut se lire d'une seule main, sous réserve de fétichiser les orifices féminins, et de ne pas s'attacher à la couleur de peau, ou à la nature extraterrestre des clientes. La dynamique du récit est imparable : un robot-plaisir à usage des femmes, le dernier de sa race, qui fait son métier, ce pour quoi il a été programmé, et qui le fait bien. le meilleur tombeur de ces dames, celui qui s'estime être un cadeau de Dieu fait aux femmes, peut peut-être se reconnaître dans un tel avatar. Un objet de plaisir tout entier conçu pour celui de sa partenaire, infatigable bien sûr, mais aussi doté de senseurs lui permettant de capter le moindre changement de respiration, de tension musculaire, de posture, pour réagir au plus efficace, être parfaitement en phase avec sa partenaire. Dans son flux de pensées s'adressant au lecteur, B.O explique que se clientes lui demandent de leur faire des choses qu'elles ne feraient jamais avec un partenaire humain. Tout simplement parce qu'elles se foutent de ce qu'il pense. Ou plus précisément parce qu'elles savent qu'il n'a ni morale, ni tabou, qu'il n'attend rien. Avec lui, elles peuvent dire et faire ce qui leur plaît. Elles n'ont aucune retenue à avoir, aucune performance à tenir, aucun complexe de quelque sorte. La seule chose qu'elles ont à penser avec lui, c'est leur plaisir. À l'évidence, peu d'hommes peuvent faire preuve d'un tel désintéressement, d'un tel altruisme, et même d'un tel niveau d'empathie pendant un rapport sexuel. Le lecteur ne s'attache pas forcément à ce robot qui est présenté comme une machine. Il suit sa première mission, puis ses considérations sur l'expérience acquise au cours de toutes ces décennies d'activité, et lors de sa deuxième séance. de manière inattendue, le scénariste étoffe son récit, avec des éléments explicatifs, sur le fait qu'il n'existe plus qu'un unique robot-plaisir, sur son coût de maintenance, sur la manière dont il cache son existence aux autorités, sur la disparition des robots-plaisir. Dans la dernière séquence, le lecteur découvre qu'il y avait même une intrigue, ténue mais débouchant sur une résolution. Il apprécie que Ugo Bienvenu utilise les conventions propres au genre de la science-fiction pour mettre en scène les rapports sexuels, avec ce dispositif de robot qui permet de prendre du recul, de la présenter sous une facette décalée. B.O incarne le gigolo ultime : il se fait payer et ses services sont d'un niveau de qualité optimale. Son esprit programmé lui permet d'accomplir sa tâche avec efficience, et l'amène également à observer la race humaine dans ce qu'elle lui apparaît comme illogique. Il trouve les humains absurdes : Toujours à vouloir quelque chose qu'ils n'auront pas. Toujours à vouloir compliquer les choses. Ou encore : à installer des cadres moraux… Et rien ne leur fait plus plaisir que leur transgression. Ou encore : à éprouver le plus grand des plaisirs à identifier un motif, et à avoir très vite besoin qu'il soit remplacé par un autre, d'une nature différente, de la manière la plus inattendue possible. La couverture et la quatrième de couverture annonce clairement la nature de cette bande dessinée : un ouvrage pornographique. La lecture confirme que l'auteur a respecté cette nature, en la servant avec des dessins représentatifs de grande qualité, un sens de la mise en scène, et une absence d'hypocrisie évidente au travers des gros plans. le lecteur assiste donc aux performances de ce robot-plaisir avec des clientes qui peuvent se lâcher sans crainte, sans arrière-pensée. Tout du long du récit, le lecteur découvre les pensées de B.O qui viennent expliquer sa situation, le fait qu'il soit le dernier de ce genre, ainsi que ses observations sur le comportement humain. Contre toute attente, Ugo Bienvenu se sort haut la main d'un exercice périlleux : utiliser les conventions du genre pornographique, mêlées à celles de la science-fiction, pour mettre en lumière des facettes du genre humain.

15/04/2024 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

J'avais bien aimé Préférence système du même auteur. On est dans un registre différent ici même si cela reste de la science-fiction. On est dans le porno avec cette histoire de robot sexuel, qui rappelle La Survivante de Gillon effectivement. Dans un monde où des femmes de tout l'univers font appel à ce robot professionnel, il se déplace alors en navette spatiale pour assouvir toutes leurs demandes. Pas mal de pages hard et une histoire assez dense et de très bon niveau malgré le petit format de l'album. Magnifique couverture brillante argentée, le dessin est également très bon. Le contenu pourrait surprendre les lecteurs non avertis de cette collection 'BD cul'...

07/03/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Depuis La Survivante de Gillon, on sait que les robots peuvent nourrir des sentiments pour des humaines – ou tout du moins partager avec elles des plaisirs sexuels. Sur le même thème, j’avais récemment lu le beau Sixella. Voilà donc ce thème à nouveau développé, dans la petite collection dédiée au « cul » des Requins marteaux, par un auteur qui avait déjà mélangé humains et robots dans Préférence système. Ugo Bienvenu met ici en scène un robot humanoïde bien particulier, sorte de call boy intergalactique, qui vient fournir à la demande (il se déplace dans un vaisseau de forme phallique !) une prestation haut de gamme à toutes les femmes qui souhaitent et peuvent se payer ses services. C’est lui le narrateur (il n’y a presque pas de dialogues), qui se présente, présente son « boulot », et analyse le tout, de façon assez froide, « fonctionnel ». Froideur accentuée par la colorisation très tranchée, impersonnelle. C’est qu’il aime le travail bien fait, B.O., et qu’il est très consciencieux. L’album est presque entièrement constitué de scènes de sexe, mais, contrairement à d’autres du genre, elles donnent presque l’impression d’être en retrait, comme si elles ne faisaient qu’illustrer le discours de B.O., sa présentation d’un métier. Puis, dans la deuxième moitié de l’album, B.O. « s’humanise », gagne en profondeur, en personnalité, lorsqu’il commence à expliquer son origine, pourquoi il est le seul à faire ce travail. Et pourquoi son existence ne doit pas être connue des autorités ou des hommes en général. Sa visite chez Maartaa change un peu la donne. Il est « surpris » lors de son « intervention », et cela tourne à la partouze – qu’il assume comme un grand professionnel, en continuant à analyser chaque fait et geste. La chute de l’histoire est surprenante, et donne encore plus de relief à la personnalité de B.O., qui devient pour le coup moins cérébral et plus charnel. Comme quoi… Bref, c’est un album original, sans doute l’un des meilleurs de cette collection. Une lecture recommandée – pour les amateurs majeurs du genre…

27/10/2020 (modifier)
Par Hervé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Hervé

La collection "BD cul" des Requins Marteaux est assez inégale. Pour ma part, je possède uniquement le désopilent La Bibite à Bon Dieu de Bouzard, et les remarquables opus de Vivès Les Melons de la colère et La Décharge mentale. Et là, j'ai craqué pour ce livre signé Ugo Bienvenu, dont j'avais lu Préférence système il y a peu (et que j'avais, il faut l'avouer, modérément apprécié). Mais avec ce fascicule de 128 planches, Ugo Bienvenu nous offre un petit bijou aussi bien narratif que graphique. Bien sûr, on ne peut que songer à La Survivante de Paul Gillon (1985) lorsque l'on découvre cette histoire. Mais Ugo Bienvenu nous raconte, à travers le récit autobiographique de B.O, robot hétérosexuel, véritable sex toy vivant pour riches femmes esseulées, une vision assez froide, clinique et désabusée de l'amour. Les dessins sont le plus souvent explicites, et les dialogues parfois crus mais le lecteur finit par avoir de la sympathie pour ce robot unique en son genre. Ugo Bienvenu, outre les scènes de sexe, ne cesse de placer dans ses dessins des références sexuelles explicites (forme phallique du vaisseau spatial par exemple). Bref, l'auteur fait une entrée plus que remarquée dans cette collection, et je pense que ce one-shot fait partie des meilleurs titres de cet éditeur.

22/09/2020 (modifier)