Inhumain
Dans un moment de folie, un petit vaisseau spatial en mission d'exploration s'écrase sur une planète océan inconnue.
Aire Libre Dupuis École européenne supérieure de l'image Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs La BD au féminin Les prix lecteurs BDTheque 2020 Planet Fantasy Science-Fiction, le best-of
Heureusement des sortes de pieuvres géantes aident les cinq rescapés à remonter à la surface et à rejoindre la seule île à l'horizon. À leur grande surprise, ils sont accueillis sur le rivage par des humains aussi primitifs que bienveillants. Si ces hommes et femmes au sourire figé se révèlent être cannibales, le plus inquiétant reste leur totale docilité. Les naufragés sont-ils condamnés eux aussi à se soumettre à la volonté du mystérieux Grand Tout ?
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Date de parution | 02 Octobre 2020 |
Statut histoire | Une histoire par tome 2 tomes parus |
Les avis
Voilà une BD qui attire immédiatement l'attention des amateurs de Science-Fiction et des récits de Denis Bajram (Universal War One) et de Valérie Mangin (Le Fléau des Dieux). On constate très vite que c'est à un pur récit de Planet-Fantasy auquel on a droit : un vaisseau spatial s'écrase sur une planète inconnue et son équipage survivant va devoir découvrir les mystères de cette dernière. La couverture est impressionnante et très prometteuse. Et les planches de l'album ne déméritent pas. Dès le départ, j'ai beaucoup aimé l'ambiance graphique menaçante des premières pages qui se déroulent en grande partie dans l'obscurité, éclairées seulement par une entêtante lumière rouge. Au bout d'une quinzaine de planches à ce rythme, j'ai tout de même craint que tout l'album soit aussi sombre visuellement, mais heureusement le jour finit par se lever et offrir des planches plus lumineuses. Et là on peut pour de bon apprécier le soin du détail que nous offre Thibaud de Rochebrune, qu'il s'agissent de foules de corps humains ou de décors à grand spectacle. C'est un bel album. L'intrigue pour sa part démarre sur une trame assez classique pour de la Planet-Fantasy. Je pense reconnaître l'influence de Valérie Mangin dans l'entame du récit qui rappellera son affection pour la mythologie antique puisque la situation de nos naufragés de l'espace s'apparente rapidement celle d'Ulysse sur l'île des Lotophages. Mais comme tout bon lecteur, on est vite attisé par la curiosité de découvrir les secrets de cette île mystérieuse et de ses entrailles. L'ennui, c'est que ces fameux secrets se révèlent certes correctement amenés et consistants mais également sans grande surprise pour les amateurs de Science-Fiction qui auront l'impression de lire un récit similaire ou du moins proche de pas mal d'autres dans le même domaine. Il y a même un peu de répétition de la trame narrative à un moment donné qui donne l'impression d'une redite trop prévisible. Et tout du long, j'espérais une fin étonnante qui sublimerait le reste du récit, mais celle-ci se révèle finalement similaire à l'une ou l'autre des histoires que j'avais déjà lues auparavant, que je ne peux malheureusement pas citer ici sans risquer de spoiler. Je note cependant avec le sourire que c'est sur les toutes dernières pages que je crois reconnaître cette fois l'influence de Denis Bajram avec, en ce qui le concerne, son affection pour la mise en scène de l'aube de nouvelles civilisations bâties par une poignée de héros très humains. Du coup, j'ai été satisfait par ma lecture car elle est dense, prenante et bien construite, mais j'en ressors également un peu frustré car j'aurais espéré que l'association de tels auteurs nous offre un scénario et une conclusion qui sortent davantage du lot et ressemblent moins à d'autres œuvres déjà existantes. Avis sur le tome 2 : Je ne m'attendais pas à une suite à Inhumain mais j'étais curieux de la lire. Elle se déroule peu de temps après la fin du tome 1 et porte avant tout sur la société que nos héros tente de mettre en place avec les humains de la planète où ils sont naufragés. Conflits entre clans humains, méfiance envers l'ancien ennemi extraterrestre, et un peu de découverte du monde où ils vivent... Je dois dire que j'ai été encore moins convaincu que par le premier tome. Je n'aime pas toutes ces thématiques sociales et politiques surtout quand elles sont poussées à la caricature par des comportements stupides de foules humaines, en particulier les actions excessives et stupidement violentes du groupe de jeunes. Difficile d'imaginer qu'on puisse être aussi irraisonné au point d'agir comme ils le font et surtout d'y croire à fond : ça semble trop artificiel. Et de même, je n'ai pas aimé la solution idéale finale, sorte d'utopie transhumaniste à la Gaïa d'Asimov ou de la Paix Eternelle de Joe Haldeman. Elle m'a paru trop facile, trop utopiste, et trop déjà vue dans le domaine de la SF, avec même un petit côté ésotérique qui me rebute. Bref, je me contenterai du seul premier tome comme d'un one-shot.
Un humain doit s'accomplir individuellement, sinon ce n'est qu'une fourmi. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2020. Elle a été réalisée par Valérie Mangin & Denis Bajram pour le scénario, par Thibaud de Rochebrune pour les dessins, l'encrage et la mise en couleurs. Il s'agit d'une bande dessinée de 94 pages. Une petite navette spatiale en provenance d'une arche de colonisation arrive à proximité d'une planète plongée dans l'obscurité, avec une zone rougeoyante à sa surface. À son bord se trouve 5 membres d'équipages humains et un robot : la capitaine, Miller, Tafsir, la docteure Malika, Hiroshi et l'androïde Ellis. Cette dernière s'inquiète des ordres déconcertants de la capitaine. Peu de temps après le vaisseau traverse l'atmosphère de la planète et coule dans ses eaux, à proximité de la zone rougeoyante. Comprenant que leur navette s'enfonce dans l'océan, les membres de l'équipage revêtent leur combinaison pour sortir, bien qu'ils aient constaté la présence de créatures monstrueuses évoquant un croisement entre des méduses et des pieuvres géantes. le vaisseau explose alors que Miller ne parvient pas à en sortir et il meurt. Les autres se retrouvent vite encerclés par les créatures aquatiques. Il leur faut un peu de temps pour se rendre compte qu'elles ne les attaquent pas, mais qu'au contraire, elles les aident à gagner la surface, les sauvant ainsi de la noyade. Plus surprenant encore, elles remontent également le cadavre de Miller, qu'elles déposent sur la grève. Les quatre survivants et le robot commencent à réfléchir sur qu'ils peuvent faire. Analyser l'air pour savoir s'il est respirable par des humains, puis se mettre en quête de nourriture. L'activité volcanique génère une lueur rougeâtre qui illumine assez la nuit pour qu'ils se rendent compte que se tiennent devant eux plusieurs dizaines d'êtres humains nus. La capitaine retire alors le casque de sa combinaison comprenant que l'air est respirable. Quelques individus s'avancent vers eux et leur prennent gentiment un gant, un casque. Les cinq rescapés suivent les autochtones vers une zone dégagée entourée d'habitations basses en forme de dôme. Ils ont remarqué des ossements humains accrochés à des pics autour du campement. Un ancien leur adresse la parole, parlant la même langue qu'eux et leur demandant d'où ils viennent. La capitaine explique qu'ils viennent de l'arche colonisatrice Alma Mater, son commandant les a envoyés en reconnaissance à la recherche d'une planète habitable. C'est maintenant l'heure de manger. Une femme apporte un bol avec de la nourriture aux cinq voyageurs. Ellis se livre à une analyse de son contenu : un aliment comestible, végétal, riche en protéines. Ils mangent sans crainte, sauf Ellis un robot qui n'a pas besoin de sustenter. Elle note qu'ils disposent d'objets en plastique, et en métal usiné. Une fois le repas terminé, une autre indigène leur indique qu'il faut dormir maintenant. Ils essayent d'engager la conversation sur leur origine, sur les créatures marines, peut-être dressées. Mais ils n'obtiennent que des réponses brèves sans information, et le rappel que c'est l'heure d'aller se coucher. Ils obtempèrent, tout en passant devant ces squelettes exposés sur des piques. Une fois dans l'habitation qui leur a été attribuée, ils se demandent si Miller sera aussi exposé sur une pique, s'il y a des rites funéraires dans cette communauté. Enfin, Hiroshi va monter la garde avec Ellis pour la nuit. Les époux Valérie Mangin (scénariste de la série Alix Senator) & Denis Bajram (scénariste d'Universal War) ont déjà collaboré sur d'autres histoires comme Abymes (2013, 3 tomes avec Griffo et Loïc Malnati), Expérience Mort (2014-2016, 4 tomes avec Jean-Michel Ponzio). Ici, ils ont réalisé une histoire de science-fiction, complète en 1 tome. le lecteur découvre rapidement que le récit fonctionne sur une mécanique pour partie d'enquête, pour partie de thriller. Il s'agit pour les 5 voyageurs de découvrir d'où proviennent les êtres humains de la communauté qui les a accueillis, et de comprendre comment fonctionne leur société. le temps est compté car il y a une force inconnue à l’œuvre qui sape leur volonté de bien étrange manière, avec des conséquences incapacitantes. le lecteur suit donc Ellis, la capitaine, Tafsir, Malika et Hiroshi dans leur exploration pour découvrir ce qu'il en est. Les auteurs font en sorte que chaque personnage a un rôle ou une profession qui le définit, et le distingue des autres. L'artiste fait en sorte de leur donner des traits différenciés de manière que le lecteur les reconnaisse au premier coup d’œil. Ils n'ont pas une personnalité très marquée, essentiellement un unique trait de caractère lié à leur métier pour le soldat Hiroshi, à la prise de décision pour la capitaine, à la curiosité scientifique. Pour autant, l'empathie fonctionne parce que le lecteur se retrouve confronté au mystère de cette communauté, de la même manière que les voyageurs. Comme eux, ils se demandent quoi faire, quel degré de méfiance il faut avoir, comment s'y prendre pour comprendre les valeurs et les coutumes de cette société, et à quel moment il sera possible d'envisager la probabilité de l'établissement de l'envoi d'un message de détresse à l'arche colonisatrice, ou la nécessité de se résigner à un long séjour sur cet atoll. La couverture promet un mystère : celui d'un explorateur spatial face à une communauté primitive. En y prêtant un peu plus attention, le lecteur se rend compte que les personnages sur le rivage sont nus pour la plupart. C'est un choix assez risqué, car vite perçu comme politiquement incorrect, mais qui reflète totalement l'intérieur de la bande dessinée. Car, oui, il y a bien une communauté de gens qui vivent dans le plus simple appareil et ils sont dessinés avec le même naturel que sur la couverture, avec la même distance. du coup, cela n'a rien d'érotique, tout en étant une caractéristique essentielle de ladite communauté. le lecteur prend ainsi conscience de l'habileté de l'artiste à intégrer un élément visuel pouvant facilement s'avérer tendancieux et prêter le flanc à la critique. Tout du long de l'histoire, il va pouvoir se régaler de visions inattendues et spectaculaires. Sans tout dévoiler, il est possible de prendre deux exemples. le passage sous-marin dans une eau rendue rouge par l'activité volcanique est magnifique, les angles de prise de vue rendant bien compte de l'inquiétude des astronautes face à ces créatures marines dont ils ignorent tout des intentions. Lors de leurs explorations, ils découvrent des cultures en terrasse, sous une lumière artificielle, dans une lumière splendide, avec un très bel effet de profondeur. Dépassée la moitié du récit, le lecteur peut également prendre la mesure de l'agencement de cet environnement très particulier, et du fait que la disposition de cette différentes parties fait sens par rapport à l'élément structurant principal. Bien sûr, comme le récit fonctionne sur le principe de la découverte d'une planète et de son peuple, le lecteur s'attend à découvrir des sites différents. C'est bien le cas, et le dessinateur leur donne à tous une identité propre, des caractéristiques spécifiques, et une ambiance particulière en leur attribuant une tonalité lumineuse à chacun, par exemple le rouge pour la phase sous-marine, le bleu chaleureux pour l'eau du lagon et pour le ciel, une teinte gris bleuté pour a nuit, le vert pour la séquence avec les cultures en terrasse. le lecteur ressent ainsi bien les différentes phases du récit, à chaque changement de lieu. le fait que Thibaud de Rochebrune réalise l'intégralité de ses planches (découpage, dessin, encrage, couleurs) leur apporte une unité et une fluidité remarquable. En particulier, il gère la densité d'information visuelle avec une intelligence impressionnante, entre ce qu'il représente, et ce qu'il suggère par le biais d'un camaïeu de couleur en fond de case. Cela donne une lecture visuelle légère avec une bonne densité d'informations, sans jamais ressentir d'impression de vide des cases, un équilibre remarquable. S'il y est sensible, le lecteur remarque également que l'artiste apporte de la variété dans sa narration visuelle en utilisant aussi bien des bandes de cases rectangulaires, que des cases de la largeur de la page, ou des cases de la hauteur de la page, en fonction de la nature de la séquence. Le lecteur emboîte donc le pas des cinq explorateurs pour découvrir le mode de fonctionnement de cette étrange communauté. Il remarque que le scénario est construit sur des étapes très claires, avec une progression quasi mécanique dans ce qui arrive aux explorateurs, l'un après l'autre, sur la base du passage en revue des quatre éléments naturels. Il retrouve le goût de Bajram pour la science-fiction claire et bien construite, et le savoir-faire d'exposition naturelle. Sa curiosité est piquée par plusieurs mystères, et son attention est captive du fait d'un rythme rapide et régulier, sans être précipité. Il repère rapidement le thème principal sous-jacent : celui de la place du libre arbitre dans une société humaine, et de la place de l'être humain dans un écosystème. À quelques reprises, il relève une remarque qui fait écho à d'autres notions. Difficile de ne pas reconnaître une philosophie spirituelle quand un autochtone explique qu'il passe sa vie à souffrir. Difficile de ne pas sourire en voyant des humains courir dans des roues de type roue pour cage de rongeur, et refuser de quitter ce système, comme un employé bossant comme un automate sans espoir de ne jamais aller nulle part. Ce passage entre d'ailleurs en résonance avec le fait que l'entité du Grand Tout aime tous ceux qui lui sont utiles. Les auteurs proposent au lecteur de suivre une bande de cinq naufragés sur une planète essentiellement aquatique, où se trouve déjà une autre communauté d'humains mais qui n'ont aucun souvenir que leurs ancêtres aient connu une autre vie. La narration visuelle semble un peu légère par endroit en surface, mais très vite elle emporte le lecteur par son dosage parfait entre densité d'informations et suggestion, avec un rythme vif et régulier. L'intrigue happe le lecteur avec ses mystères, plutôt qu'avec ses personnages, avec leur situation et l'exploration qu'ils doivent effectuer. le lecteur voit apparaître les phases mécaniques du récit, mais aussi la structure sous-jacente logique et élégante, et il voit émerger petit à petit une réflexion sur la société, mais aussi sur la construction d'une interaction entre deux communautés différentes, avec un le rôle ironique du robot, un élément non humain, mais fabriqué par des humains.
C’est une lecture très agréable – et relativement rapide, malgré l’importante pagination. Je retrouve Bajram dans un univers SF certes différent de ses succès autour d’Universal War (même si on retrouve ici des réflexions autour de l’avenir de l’humanité). Il n’y a pas ici de space opera, tout se passe sur une planète inconnue, voire à l’intérieur d’un « volcan » mystérieux. La narration est un chouia linéaire, où nous suivons les membres d’un équipage échoué sur cette planète, qui découvrent les uns après les autres différents « peuples », dans une « descente au cœur des profondeurs de la planète et de leurs angoisses. Le dessin de De Rochebrune est agréable et intéressant, même si certaines cases sont un peu sombres et difficiles à déchiffrer. Au rebours du fil narratif, on peut reprocher un tout petit peu de manque de profondeur, et une fin – ouverte – peut-être un peu « facile ». Mais ne boudons pas notre plaisir, le scénario de Bajram et Mangin procure une lecture très agréable.
Moment de lecture agréable que cet album one-shot. Mangin et Bajram nous livre un scénario dont les thèmes ont quelques réminiscences avec "UW One", où tout du moins des échos. Il aurait presque été intéressant de lire cet album sans connaître les scénaristes. Quoiqu'il en soit, l'histoire est menée avec soin, sans prendre le lecteur pour plus bête que ce qu'il est avec des avancées savamment disséminées. Le propos de fond est d'actualité, même si l'interrogation finale sur la condition humaine m'a semblé un peu pesamment assénée. Être pertinent en évitant le poncif n'est pas toujours simple, et un peu plus de finesse aurait été plus digeste. Au dessin, Rochebrune livre un bel album, travaillé et habile dans sa réalisation. La mise en couleur n'a pas ma préférence, j'avais parfois l'impression de retrouver une vieil bd à papa, mais les gouts et les couleurs... :) Malgré ces quelques retenues, un album à lire pour les fans du genre (et pour les autres aussi). C'est bien fait, bien mené. Lisez cet album, nos pères le faisaient avant nous et leurs pères avant eux. C'est ce que veut le Grand Tout.
Une bonne surprise que cet album de la collection « Aire Libre » de l’éditeur Dupuis, je m‘attendais à lire un banal récit de science-fiction et ce fut le contraire ! En effet, cette histoire m’est apparu accrocheuse, prenante car le duo Bajram et Mangin nous a concocté un scénario assez original au suspense bien géré. Dès le début, on suit une petite équipe de 5 personnes en mission d’exploration spatiale qui s’écrase sur une planète dont les « extraterrestres » ressemblent à 2 gouttes d’eau aux humains ! Sauf que ces habitants sont primitifs ; et bien qu’ils parlent couramment comme nos 5 naufragés, ils ont des comportements très bizarres… Et s’ensuivent des péripéties où nos héros vont aller de surprises en surprises… La narration est le point fort de « Inhumain », le récit est construit de telle façon qu’on ne décroche pas des aventures de nos 5 compères jusqu’à son terme. Aucune incompréhension, aucun retour en arrière, aucun ennui ne m’est apparu lors de ma lecture, du beau boulot de la part des scénaristes ! J’ai trouvé l’histoire intéressante et atypique. Seul reproche : les personnages ne me sont pas révélé attachants même si Ellis sort du lot. Quant au graphisme, Thibaud de Rochebrune dont je ne connaissais pas ses réalisations, a fait également du bon boulot. Dans mes souvenirs, son coup de patte s’apparente beaucoup à celui de Denis Bajram. J’ai apprécié la mise en couleurs surtout lorsque nos « explorateurs » se retrouvent dans des contrées sombres. Les tons choisis par ce dessinateur ont réussi à me faire ressentir la peur et les diverses sensations de nos héros. « Inhumain » m’est donc apparu comme une bonne bande dessinée de science fiction grâce à son récit original, sa bonne gestion du suspense, son excellente narration et le bon coup de crayon de Thibaud de Rochebrune. Bref, c’est un album qui sort un peu des sentiers battus des autres récits de science-fiction. ça se lit avec curiosité et ça ne possède aucun défaut rédhibitoire.
J'ai trouvé l'histoire de Bajram et Mangin assez originale. Le dessin est par ailleurs proche de celui de Bajram dans mon souvenir déjà lointain d'Universal War One. Il y a quelques scènes un peu confuses, par exemple au début on ne comprend pas bien ce qui se passe dans le vaisseau spatial et pourquoi il se crashe sur la planète. Les explications viendront par la suite. Sans trop en dévoiler l'équipage se retrouve en plein océan rougeoyant puis aidé par d'étranges pieuvres pour rejoindre le rivage. Et là ils tombent sur des humains qui semblent y vivre depuis longtemps, et ils parlent la même langue, tiens donc... Mais petit à petit chacun des quelques rescapés se met à perdre la boule, et ils découvrent aussi les pratiques macabres des locaux. On ne lâche pas le morceau, le scénario est tout de même prenant pour donner envie de poursuivre d'une traite et avoir le fin mot du mystère.
Voici un récit de science-fiction très classique dans sa forme. Une mission d’exploration aboutit sur une planète qui semble l’avoir attirée délibérément et nos spationautes vont progressivement découvrir leur planète « d’accueil » et ses habitants. La première partie du récit avec ce « peuple de l'eau » constitué d’humains abêtis se contentant d’une seule et unique tâche dont ils ne cherchent pas même à comprendre la fonction m’a fait penser à La Machine à explorer le temps de H. G. Wells. Par la suite, le duo de scénaristes va faire montre d’originalité dans le développement de l’intrigue et nous offrir en définitive un récit singulier et aisément compréhensible. J’ai beaucoup aimé l’emploi de l’humanoïde dont la spécificité est bien exploitée. J’ai apprécié le fait que ce récit reste cohérent et compréhensible. Le dessin, sans me subjuguer, ne m’a pas déplu. Je n'ai trouvé aucun temps mort dans le rythme narratif et le fait que toute l'intrigue se déroule en un seul lieu ne m'a pas frustré. Au contraire, les différents 'niveaux' explorés permettent de nous désorienter tout en évitant des transitions fastidieuses que des déplacements trop longs et trop nombreux auraient forcément engendrées. Globalement, je peux donc dire qu’il s’agit d’un chouette récit. Pas une œuvre majeure, pas un truc qui va révolutionner le genre mais, avec ce type de point de départ et de concept, Inhumain est un album qui émerge du haut du panier.
Un one shot de science-fiction coscénarisé par Valérie Mangin et Denis Bajram… autant le dire tout de suite, il ne m’a pas fallu longtemps pour craquer comme le gros faible que je suis. « Inhumain » emmène le lecteur sur une planète perdue aux confins de l’univers, sorte d’Aquablue pour adulte torturé ( ;-p ). Récit de planet fantasy, cet album suit un rythme de développement constant qui tient le lecteur en haleine. Les pages défilent avec fluidité, aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire (les Suisses sauront apprécier le clin d’œil). Le scénario est cohérent et les portes ouvertes se referment toutes, une à une, pour un final que je n’ai pas vu venir et qui s’éloigne des clichés où il aurait été aisé de tomber. À la lecture, j’ai ressenti une grande maîtrise mais aussi une maturité dans le traitement de l’histoire qu’on ne voit pas souvent. Le dessin et la mise en couleur sont à la hauteur du scénario. Certaines planches nous transportent réellement. Nous sommes totalement perdu sur cette planète éloignée. Soulagement, peur, claustrophobie, gêne… la palette d’émotion ressentie est plutôt sombre mais toujours juste. Je ne connaissais pas Thibaud de Rochebrune et je ne regrette pas le moins du monde cette belle rencontre. S’il fallait trouver un défaut à ce beau one shot, je dénoncerais des personnages principaux un peu fades et auxquels je ne suis pas parvenu à m’attacher. Je n’ai pourtant pas été dérangé plus que cela, l’envie de découvrir le secret de cette planète étant bien trop fort. À découvrir sans hésiter !
« Inhumain » est une BD typiquement « Planet Fantasy », avec une équipe qui arrive sur une planète inconnue, et qui fait face à des évènements et des phénomènes inexplicables, avant d’explorer la dite planète et d’enquêter pour éclaircir tous ces mystères. Et pour moi la mayonnaise a bien pris. J’accepte volontiers que les thèmes de l’intrigue ne sont pas spécialement originaux, et que les férus de science-fiction auront peut-être une impression de déjà-vu, mais moi je me suis retrouvé happé par ce récit, incapable d’arrêter ma lecture avant d’en connaître son dénouement. Les explications fournies m’ont satisfait, les auteurs parviennent à réconcilier toutes les pistes entamées, et le message final est intéressant et appelle à réflexion. Le dessin de Thibaud De Rochebrune est magnifique et parfaitement adapté à ce genre d’histoire, même si j’ai trouvé les passages sombres un peu fatigants pour les yeux, et pas toujours facile à déchiffrer. Voilà, les one-shot « science-fiction » de qualité se font rares, il serait donc dommage de bouder votre plaisir !
J'avais beaucoup aimé le travail précédent de Denis Bajram sur UW1, le UW2 tombant plus vers une sorte de mysticisme qui m'attire moins. C'est donc avec curiosité que j'ai attaqué ma lecture avec sa compagne Valérie Mangin au scénario. Tout comme les astronautes en début d'ouvrage j'ai plongé et avec délice. Je suis un grand fan de SF, alors la découverte de cette planète océan est une bonne surprise. Le fait d'être fan du genre m'a permis cependant de comprendre assez rapidement qui était ce grand tout, du moins d'où provenait le caractère des différents habitants rencontrés. J'ai bien apprécié cet univers qui possède un faux air des cercles de l'Enfer de Dante avec leurs populations aux traits finalement bien pensés. L'ensemble est bien construit, on a envie d'en savoir plus sur ce grand tout, j'ai par ailleurs bien apprécié le travail de Thibaud de Rochebrune qui nous propose des planches au pouvoir évocateur évident pour les fans de SF. Une lecture à faire, l'achat est possible...
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