Elles se rendent pas compte
Quand Boris Vian alias Vernon Sullivan signe un polar sans concession, sensuel (sinon sexuel) et teinté d'humour noir.
Boris Vian Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Jean-David Morvan
Ce soir, Francis Deacon enfile des collants, rehausse ses cils de mascara et souligne ses yeux de noir. Mais n’allez pas croire qu’il soit de ce bord-là ! C’est que ce soir, Gaya, son amie - et parfois amante - organise une soirée costumée. L’occasion pour elle de s’envoyer au 7e ciel à coup de piquouzes certainement pas fournies sur ordonnance. Francis, il déteste les drogués. Alors quand il découvre que sa Gaya a pris l’autoroute de la défonce sur conseil du futur mari (un futur mari ? Francis n'était pas au courant !) et que ce mari, il n' a pas l’air particulièrement tourné vers les charmes délicats de la féminité, il se dit qu’il y a anguille sous roche. Quand il ne sort pas pour un bal costumé, il ne fait pas dans la dentelle Francis. Alors en démêlant le nœud de l’affaire Gaya, il se retrouve vite avec la gueule fracassée et 10 000 dollars de dettes. Heureusement, il a son frangin Ritchie, médecin de métier. Avec lui, s’il s’agit de trancher entre le vice et le serment d’Hippocrate, il ne réfléchit pas. Surtout si c’est pour sortir le petit frère de la panade. Déluge d’humour, d’hyper violence et de sexe dans Elles se rendent pas compte, troisième roman de la série des romans noirs de Boris Vian signés sous le pseudonyme Vernon Sullivan.
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Date de parution | 16 Septembre 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Décidément... Troisième adaptation des romans de Boris Vian, alias Vernon Sullivan, que je découvre. Nous retrouvons encore les mêmes ingrédients afin de choquer la bien-pensance de l'époque : du sexe, de la violence, encore du sexe et encore de la violence. Cette fois, Boris Vian met en lumière la pègre, l'homosexualité et la drogue dans un Washington des années 50. Francis et Richie Deacon, deux frères, vont se venger d'une mafia pour sauver leur amie Gaya à base de travestissement. Comme dans Les Morts ont tous la même peau, j'ai trouvé le dessin très irrégulier dans sa qualité. L'histoire, elle, reste très quelconque. Je n'ai une nouvelle fois pas eu l'occasion de lire l'œuvre originale pour juger de la fidélité de l'adaptation par Jean-David Morvan. Malgré un humour second degré cru mais facilement démasquable (j'aime l'humour noir et le second degré) cette BD ne me donnera pas l'envie de lire la version de Vernon Sullivan. Comme pour les deux autres adaptations de Boris Vian que j'ai pu lire, le contexte dans lequel les romans ont été publiés restent plus intéressant que les œuvres elles-mêmes. J'irai cracher sur vos tombes à une longueur d'avance sur ce tome.
J'ai vraiment de la difficulté avec Boris Vian ou du moins les adaptations par Morvan de cet auteur dont je n'ai jamais lu les livres. C'est un polar très noir et c'est un genre qui me plait, mais là je n'accroche pas trop. C'est bien d'avoir des personnages principaux négatifs, mais ceux-là m'ont vite ennuyé et même énervé. Le récit ne m'a pas du tout intéressé, par moment on dirait trop que l'auteur voulait choquer juste pour choquer (du moins si c'est aussi comme ça dans le roman). Disons que je peux imaginer Vian prendre plaisir à faire chier la censure de l'époque en mettant des scènes de violes gratuites. Perso, ça m'a pas choqué, juste exaspéré. Il faut dire que le dessin n'aide pas, certaines scènes étant difficile à suivre. Déjà qu'à la base je trouve Vian hermétique, si le dessin n'est pas lisible, et ben je décroche rapidement.
C’est la dernière adaptation de Vernon Sullivan que je lis. C’est aussi le seul roman que je n’ai pas lu auparavant. Et c’est la BD de cette collection qui m’a le moins accroché je pense. Rien de déshonorant pourtant, mais rien qui m’a foncièrement intéressé. Le dessin fait globalement le boulot (malgré quelques imperfections – perspectives ratées, finition des visages parfois inégale) mais je n’en suis pas fan. Pas fan non plus de la colorisation. Quant à l’histoire, c’est clairement celle des quatre qui a le moins de potentiel, Vian s’essoufflait visiblement – si Morvan lui a été fidèle. On y retrouve quelques idées propres à énerver la censure de l’époque (homosexualité, travestis, trafic de drogue), mais l’intrigue ne m’a pas emballé. Jouant sur un humour léger qui m’a en partie échappé (n’est pas Billy Wilder qui veut), j’ai fini sans passion l’album, et du coup je ne regrette pas d’être passé à côté du roman. Note réelle 2,5/5.
Ma note n'est pas fameuse et j'ai même failli m'arrêter à la case en dessous tant je trouve cette adaptation ou plutôt l'histoire elle même finalement assez convenue dans le sens où à l'époque (début des années cinquante) j'imagine aisément que le propos pouvait choquer. De la violence, du sexe et même l'homosexualité bien montrée comme une tare. Nous évoluons dans un milieu sans difficulté financière apparente. En fait je trouve que tout cela est un peu "too much". Même les personnages n'inspirent pas la moindre empathie et j'avoue avoir été très peu concerné et ému par les péripéties, coups du sort dont souffre le héros principal. Comme l'on m'a prêté un autre volume de cette collection j'irai voir, mais pour celui-ci je suis assez déçu après le bon J'irai cracher sur vos tombes.
Emballé par l’adaptation de « J'irai cracher sur vos tombes » parue dans la même collection, je me suis rué sur cet album, et j’en sors profondément déçu. Tout d’abord, l’histoire même imaginée par Boris Vian est beaucoup moins emballante. On retrouve des éléments déjà vus comme cette jeunesse américaine blanche, riche et pervertie (par la drogue et, oh mon Dieu, l’homosexualité (ce dernier élément était sans doute une preuve de perversion à la fin des années 40 mais paraît presque choquant à l’heure actuelle)) mais il manque ici un contrepoint. Tous les personnages semblent en effet sortir du même moule, jusqu’au narrateur et héros de l’histoire, aussi détestable, imbu de sa personne et dépourvu de la moindre légitimité que les autres. Ici, pas de rage légitime et le récit devient une sorte de pastiche des films d’action de série B à l’humour noir machiste et aux rebondissements répétitifs. Ensuite, l’adaptation en elle-même m’est apparue moins bien soignée, avec une ou l’autre phrase dont j’ai vraiment eu du mal à comprendre le sens et des scènes dans lesquelles les cases s’enchainent mal (je pense notamment à une collision dans un escalier où les deux intervenants sont placés d’une manière telle sur la case suivante qu’il leur aurait été impossible de se cogner sur la case précédente). Certaines scènes d’action deviennent alors profondément grotesques tant elles paraissent dépourvues de toute plausibilité. Enfin, les scènes de sexe, avec notamment quelques viols, sont plus choquantes et navrantes qu’intéressantes. Quoiqu’il en soit, autant j’ai été emballé par « J'irai cracher sur vos tombes », autant « Elles ne se rendent pas compte » m’a laissé de marbre.
«Elles se rendent pas compte» est un roman noir écrit par Boris Vian sous le pseudonyme de Vernon Sullivan et paru en 1950. L’histoire raconte les péripéties de deux frangins devant se débrouiller au milieu de trafiquants de drogue. La marque de fabrique des romans de Sullivan est bien présente… sexe et humour noir. Début des années 50. Nous sommes à Washington. Francis Deacon assiste au bal costumé donné par son amie Gaya. Énorme surprise ! Celle-ci va se marier avec Richard Walcott, un homosexuel notoire et accessoirement membre du gang Walcott mené par la redoutable Louise, sa sœur. Aidé par son frère Ritchie, Francis mettra tout en œuvre pour tirer les choses au clair. Pourquoi ce mariage contre-nature ? Comment Gaya est-elle tombée dans la drogue ? La sexualité est largement abordée. Du triolisme au travestissement. Le bal costumé du début de l'ouvrage, où Francis est déguisé en femme est une parfaite entrée en la matière ! Évidemment le sujet brûlant – pour l’époque – est l’homosexualité – ici féminine. « Elles se rendent pas compte » … de ce qu'elles loupent ! L’atmosphère de l’album est plutôt en adéquation avec l’histoire. Les couleurs sont froides et sombres. Nous sommes un peu dans une série B avec les gentils et les méchants. Place aux règlements de compte. Le rythme est acéré et soutenu. On ne s’ennuie pas une seule seconde dans la lecture de ce récit. C’est le troisième album que je parcours dans la catégorie « Vernon Sullivan ». Peut être que je me lasse un peu de retrouver les mêmes ingrédients provocateurs, mais je trouve cet opus un peu moins bon que les deux autres titres déjà parus [ « J’irai cracher sur vos tombes »; « Les morts ont tous la même peau » ]. Je valide un 3 étoiles mais vraiment pas plus.
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