Jeremiah Johnson
Tout le monde connaît Jeremiah Johnson sous les traits de Robert Redford dans le film de Sydney Pollack. Mais peu de gens savent que le personnage a bel et bien existé. Cette série raconte son histoire...
1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Froid. Neige. Glace [USA] - Rocky Mountains States - Les Rocheuses
Jeremiah Johnson arriva dans les montagnes Rocheuses au milieu du XIXe siècle pour s'y faire trappeur. Mais l'assassinat de son épouse indienne le conduisit àmener une sanglante vendetta contre la tribu des Crows. Impitoyable, il mangeait cru le foie de ses ennemis... Une ode à la sauvagerie brute et à la nature.
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Public
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Date de parution | 19 Août 2020 |
Statut histoire |
Série en cours
5 tomes parus
Dernière parution :
Moins d'un an
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Les avis
On connait le film Jeremiah Johnson de Sidney Pollack avec Robert Redford dans le rôle éponyme ; en 1972, ce film avait marqué les esprits par son ode à la nature sauvage et brute, par l'âpreté de cette nature sur les coureurs des bois, et surtout par son ton naturaliste et sa quête initiatique d'un Blanc fuyant la civilisation pour se retrouver au sein des Rocheuses. C'est un film qui se démarquait totalement des westerns à l'ancienne, déja par son propos et son rare dialogue, et par son contenu contemplatif et sa préoccupation écologique qui commençait à percer, c'était un des jalons du Nouvel Hollywood, ce courant cinématographique qui s'inscrivait dans une contre-culture américaine. Il parait que le personnage a vraiment existé, il est possible que je l'ai su à un moment donné, mais je l'avais oublié. Pécau et Duval ont pris le parti de s'affranchir du film en décidant de conter la vraie histoire, en refusant l'aspect bucolique et poétique entrevu dans le film pour coller au plus près d'une réalité plus sordide, basée sur la dureté et la sauvagerie ; le Jeremiah que l'on voit ici est beaucoup plus sombre et plus cruel, avec un côté cannibale, il est quasiment présenté comme une sorte de Jack l'Eventreur du Far West, ça peut surprendre, mais le propos n'est pas sans intérêt. Alors j'aime bien l'ensemble, les intentions sont louables, c'est un récit dur mais intéressant, ce qui me dérange c'est que la narration est un peu trop lente, la quête vengeresse s'éternise un peu trop, à tel point que ça n'avance pas beaucoup et que ça finit par faire du sur place et à tourner en rond ; tout aurait pu être largement traité en un diptyque, mais un tome 3 est annoncé... L'univers et le contexte sont bien préparés mais peu développés, tout comme les personnages, les auteurs se contentent de les présenter sommairement et de les placer là dans le décor sans livrer grand chose sur leurs motivations, et de présenter des faits sauvages et sanglants, du coup les valeurs et les préoccupations de Jeremiah sont assez floues, tout ceci empêche de rentrer pleinement dans le récit, ça manque de profondeur. Je termine par le dessin qui est très bon, il magnifie de façon superbe les paysages grandioses d'une Amérique encore vierge et peu touchée par la civilisation des Blancs ; l'importance de la nature et des hivers rudes est bien mise en valeur par les images. J'ai juste remarqué un truc peut-être anodin dans le tome 1, avec la scène du grizzly, j'ai trouvé que le trait manquait de vigueur et que l'animal était dessiné un peu grossièrement ou de façon naïve, sinon je n'ai rien à reprocher à ce graphisme parfaitement adapté à ce type de bande, c'est comme ça que je conçois une Bd réaliste, surtout quand c'est un western. Je lirai le tome 3, mais sans doute plus par curiosité pour avoir la conclusion que par réelle conviction ou passion.
A la fin des années 70 et au tout début des années 80, je lisais souvent des romans de la collection Western (avec une bande orange sur les couvertures), où j’avais lu une adaptation de cette histoire, avant de voir le film de Pollack. Film que j’avais vraiment beaucoup aimé. Pour la présentation simple et plus tolérante et respectueuse des Indiens, et pour l’aspect naturaliste de ce film. C’est donc avec curiosité et un mélange d’envie et d’appréhension que j’ai lu cette série (pour l’instant les deux tomes parus). En effet, les couvertures sont assez éloignées de l’image que je me faisais de cette histoire (ou plutôt que Pollack m’avait habitué à voir). Le bilan est mitigé. C’est une histoire qui se laisse lire, un honnête western, mais qui sonne un peu creux. En effet, le côté « naturaliste », un peu contemplatif, est ici éclipsé (Auclair avec La Saga du Grizzli, voire même Derib avec Buddy Longway ont sans doute mieux réussi à transcrire ce thème en western). Et le récit est ici parfois un peu trop rapide, ne prend pas assez le temps de créer une ambiance, de poser des personnages, de construire la légende (comme justement le film de Pollack avait su le faire). Je suivrai la suite, mais sans en attendre plus qu’une histoire finalement très classique (on ne doit jamais trop vivre de ses souvenirs je crois).
Lorsqu’on évoque Jeremiah Johnson à un amateur de western, le film de Sydney Pollack s’impose à son esprit, et les traits de Robert Redford se superposent à ceux de Jeremiah. Ce film a en effet marqué une génération. C’était un des premiers, avec Little Big Man, à présenter les tribus indiennes avec un certain réalisme ou, du moins, dans une approche nuancée. Ni méchants sauvages, ni gentils crétins, les Indiens apparaissent ici comme un peuple disposant d’une culture digne d’intérêt. Par ailleurs, ce film se démarquait par son approche naturaliste. Jeremiah Johnson, fuyant la guerre et la civilisation, allait devenir un coureur des bois légendaire sillonnant les grands espaces de l’Amérique du Nord. Toute la rudesse de ces régions sauvages transparaissait dans le film et j’espérais retrouver cet aspect dans la bande dessinée. Je figure en effet parmi les fans de ce western et je craignais autant que j’aspirais à lire cette bande dessinée. Et après lecture du premier tome, mon sentiment demeure mitigé. Tout d’abord, je n’aime pas du tout cette couverture qui fait bien trop « affiche de film » pour me séduire. Heureusement, une fois le livre ouvert le dessin de Jack Jadson est beaucoup moins déstabilisant. Je peux même dire qu’il correspond pleinement à mes attentes. C’est un dessin réaliste destiné à un large public et il qui recèle des qualités nécessaires pour illustrer ce genre d’aventure (soin accordé aux décors, personnages bien typés, scènes d’action bien restituées). En ce qui concerne le scénario, les auteurs se basent plus sur la véritable histoire de Jeremiah Johnson que sur l’image qu’en donne le film. Bien sûr, on retrouve plusieurs passages cultes du film mais ça et là se dessinent des divergences qui justifient l’intérêt de cette nouvelle version. Malheureusement, l’histoire avance beaucoup trop vite à mon goût. Et c’est regrettable car l’évolution du personnage comme son apprentissage de la vie de coureur des bois et de trappeur, comme sa découverte de la culture indienne sont autant de sujets qui méritaient à mes yeux un développement plus conséquent. J’espérais quelque chose de plus nuancé, de plus progressif et je me réjouissais de lire une histoire mettant un trappeur en vedette au coeur de paysages grandioses de forêts sauvages et de montagnes glacées. Là, je reste un peu sur ma faim pour ce premier chapitre. Pourtant, rien n’est mal fait. C’est juste que ça va beaucoup trop vite pour moi. Je lirai quand même la suite mais j’aurais aimé un traitement plus ambitieux et une approche plus « naturaliste » du personnage que ce récit finalement fort axé sur l’action et les scènes choc.
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