Cynthia

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Paul ne s'appelle plus Paul. En tous cas, il voudrait se prénommer Cynthia et que tout le monde l'appelle ainsi et le reconnaisse comme une femme à part entière. Mais le changement d'identité est un chemin lent et laborieux...


Gays et lesbiennes Le sexe (pour de rire) Les petits éditeurs indépendants Transidentité

« Si vous pensez qu’être transexuel est un problème, alors vous n’avez jamais eu de vrais problèmes. Vous n’avez jamais été transexuel et amoureux » Cynthia, transgenre blonde platine, au goût immodéré pour les imprimés léopard, adore tomber amoureuse et aspire à une vie ordinaire. Mais comment être embauchée dans un bureau quand ses papiers contredisent son apparence, et vice-versa ? Entre amour, conscience de soi, hypocrisie de la respectabilité et tragicomédie, l’histoire de Cynthia soulève – avec pertinence et impertinence ! – de nombreuses questions liées au genre. A travers un ton humoristique lui permettant de briser les tabous, Cynthia aborde la question du genre et de la libre disposition de soi. (texte éditeur)

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Novembre 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Cynthia © Steinkis 2019
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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21/10/2020 | Josq
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L'avatar du posteur bamiléké

Steinkis est une maison d'édition qui explore et présente des thématiques sérieuses et variées. J'aime bien son univers qui place la BD comme un vrai médium d'information sur des sujets pointus et pas spécialement grand public. La thématique de Cynthia n'est pas de celle qui me passionne au premier regard. Je me sens assez loin de ce questionnement sur la détermination du genre et personne dans mon entourage familial ou amical n'a été confronté à cette situation. Pourtant avec surprise j'ai bien aimé la lecture de l'ouvrage de Léo Ortolani. Les premières pages sont graphiquement difficiles avec ces visages quasi identiques mi clowns mi singes qui vont à l'encontre du premier postulat du livre : l'importance de l'apparence (surtout chez une jeune femme). Mais une fois ce parti pris accepté je suis rentré avec plaisir dans le récit proposé par l'auteur sans lâcher mon livre en y trouvant seulement quelques moments de longueurs. En effet j'ai beaucoup aimé l'humour un peu désabusé que nous livrent Paul/Cynthia et son ami(e) Tamara. Je n'ai été choqué ni par le vocabulaire qui tourne autour du sexe de façon insistante et impertinente (c'est la thématique) ni par l'adjonction de Noé et du Déluge dans une réflexion assez amusante des arguments naturalistes. Je trouve que la série préfère l'humour à un militantisme frontal. Ainsi il y a plusieurs scènes d'autodérision dans les réunions "LGBTIQSW" qui équilibrent la dérision des discours de leurs adversaires. J'ai trouvé le personnage de Cynthia très empathique dans son humanité qui aspire à ce que tous nous espérons : une rencontre sentimentale solide et véritable, un job épanouissant et une reconnaissance de notre entourage. Le trait souple de l'auteur réussit bien à dynamiser le récit. Il rend souvent Cynthia séduisante ce qui montre que l'apparence à son importance dans l'image que Cynthia a d'elle-même. L'auteur sait rebondir grâce à la rencontre imprévue avec Thomas pour finir sur un dénouement inattendu et ouvert. Une lecture particulière sur une thématique pointue mais que je trouve bien maîtrisée. 3.5

10/02/2024 (modifier)
Par Josq
Note: 1/5
L'avatar du posteur Josq

Je tente régulièrement des expériences de lecture pour essayer de découvrir des horizons littéraires plus larges que ceux que je connais déjà. Ce qui fait que j'essaye fréquemment de sortir de ma zone de confort en ouvrant des bandes dessinées qui ne m'attirent pas spécialement, mais qui pourraient m'emmener sur des voies différentes que je ne connais pas. Donc j'avoue que la bande dessinée romantique, et même dramatique de manière générale, ce n'est pas ce que j'aime le plus. Mais j'ai voulu essayer quelque chose de différent avec Cynthia de Leo Ortolani. Le sujet de l'orientation sexuelle est un sujet qui, bien souvent, me barbe complètement, mais justement, je voulais voir si une bande dessinée traitant de cela pouvait avoir quelque chose à me dire, il fallait bien essayer. Et bien, c'est raté. Je ne dirais pas que Cynthia est une mauvaise bande dessinée en tant que telle. Le trait de Leo Ortolani est plutôt pas mal et très adapté au média BD, mais déjà, outre le fait que tous les personnages ont plus ou moins la même tête, il leur donne des traits bizarrement déformés que je trouve assez désagréables. On dirait qu'ils ont tous des têtes de singe, c'est plutôt laid. Concernant l'histoire en elle-même, il y a des moments assez drôles, mais l'humour ne s'intègre pas toujours bien au récit. Leo Ortolani essaye de partir dans des scènes plus oniriques, notamment en intégrant l'arche de Noé au récit (avec Noé qui n'accepte que les animaux hétérosexuels et Paul/Cynthia qui essaye de forcer l'entrée) ou en faisant partir ses personnages dans des séquences chantées (pourquoi ? En BD, ça ne marche absolument pas !). Personnellement, j'ai été tout-à-fait hermétique à ces tentatives pourtant louables. Les personnages, eux, ne sont pas intéressants du tout et très unilatéraux. Je n'aime pas vraiment quand un personnage de fiction se résume à son identité sexuelle et que ce qui lui sert de cerveau se situe en-dessous de la ceinture... Ici, Ortolani essaye bien de sortir de cette ornière et de faire partir son intrigue sur d'intéressantes pistes de réflexion mais ne la creuse jamais. Le moment le plus intéressant de la BD est sans nul doute quand Paul/Cynthia se pose des questions sur la marginalisation des homo/bi/transsexuels. En revendiquant leur identité sexuelle et en se coupant volontairement des hétérosexuels, ne créent-ils pas un communautarisme semblable à celui qu'ils reprochent aux hétéros ? Être homo ou trans doit-il interdire de tomber amoureux d'un hétérosexuel ? A ce moment-là, tout à coup, oui, Cynthia devient une BD intéressante, qui interroge intelligemment les grandes problématiques de son temps. Malheureusement, ça ne va pas du tout assez loin, ça ne dure que quelques pages et retombe vite dans la bassesse ambiante de cet album franchement pas intéressant. Après, je ne dirais pas que cette bande dessinée est une véritable catastrophe, même si ma note est sévère (mais elle exprime un ressenti personnel, rien d'objectif). Il y a quand même quelques moments d'humour qui fonctionnent à peu près, malgré une vulgarité bien trop présente à mes yeux (le nombre de fois que l'auteur fait une blague sur la longueur d'objets censés évoquer un sexe masculin...), qui alourdit considérablement ce qui aurait pu être drôle par ailleurs. Mais vraiment, je n'ai jamais réussi à m'intéresser à l'histoire. Pour quelques moments qui prêtent vaguement à sourire, l'ensemble est très souvent plat voire carrément ennuyeux. Il faut dire que les bandes dessinées sur le sujet ne m'ont jamais vraiment emballé, alors je ne dois pas être le mieux placé pour en parler. Après Le Bleu est une couleur chaude (une de mes pires expériences de lecture de BD), je crois qu'il faut que j'arrête définitivement ce genre de bande dessinée. Bref, je ne déconseille cela à personne, et sans doute certains adhéreront-ils mieux que moi, mais je ne suis clairement pas le public visé. 1,5/5

21/10/2020 (modifier)