Le Bruit du givre
Images et paroles de deux poètes ...
Auteurs argentins Auteurs italiens
"Je me souviens très bien : nous revenions de la plage ... La peau me brûlait ... La voiture un vrai four ... Et Alice dit :"je vourdrais un enfant de toi Samuel." Je me souviens très bien, c'est à ce moment-là que ma tête fut envahie par le bruit. Le bruit ... le bruit" Le bruit qui empêche d'avancer, de voir. Alice le quitte. Un an après, il recoit une lettre d'elle lui disant : "Viens". Commence alors l'itinéraire de Samuel. Sa recherche de l'autre, sa recherche de soi ...
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Date de parution | Janvier 2003 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'étais un mort qui regardais. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. Il s'agit d'une bande dessinée en couleurs, dont la première édition date de 2003. Elle a été réalisée par Jorge Zentner pour le scénario et par Lorenzo Mattotti pour les dessins. Il comprend 110 pages de bande dessinée. Il commence par une interview réalisée par Jean-Christophe Ogier qu'il a également rédigée. Il y a ensuite une introduction d'une page rédigée par Zentner à Barcelone en 2010. Samuel Darko se souvient très bien du moment où le bruit a envahi sa tête. Ils revenaient de la plage dans une voiture surchauffée et Alice lui a déclaré qu'elle voulait un enfant de lui. Cette phrase a ouvert la cage où se tenaient ses peurs, sous formes de volatiles noirs et sinistres de grande envergure. Les tensions du couple ont pris de l'ampleur jusqu'à devenir insupportables et Alice est partie. Samuel était tellement sous l'emprise de ses peurs qu'il n'a pas entendu la dernière phrase qu'elle a prononcée en partant. Un an plus tard, il a reçu une lettre d'elle, évoquant que la solitude peut être une cage dans laquelle on enferme ses peurs. Samuel a constaté que la lettre venait d'un pays lointain. Alice ne disant pas qu'elle voulait le revoir, il a pris la décision de partir pour la chercher. Il a choisi de confier sa tortue Cléopâtre à son ami Marc. Puis vient le temps de dire au revoir à Dana, avec qui il entretient une relation platonique. Elle lui demande s'il veut qu'elle s'occupe de Cléopâtre. Certaines nuits, Samuel est hanté par les oiseaux de ses peurs. D'autres nuits, il a la conviction qu'Alice lui a écrit de venir, et il décide de ne pas y aller. Dana a décidé de l'accompagner à l'aéroport ce qui ne l'enchante guère : il n'aime pas les adieux car ils confirment sa présence à l'endroit et au moment où il voudrait déjà être loin. Dana le regarde alors qu'il lui tourne le dos, étant déjà sur l'escalator en train de monter vers l'étage. Assis dans son fauteuil dans l'avion, Samuel Darko pense à Alice, à Marc, à Cléopâtre, au docteur Harp (son dentiste)… soudain il est sous le coup du bruit de ses peurs. Il décide de lire le livre que Dana lui a offert à l'aéroport, c'était la légende de Liu, un guerrier invincible. En arrivant au pouvoir, Liu avait modernisé les armées de son empire et construit un système défensif efficace. Ses voisins qui étaient aussi ses ennemis subirent d'innombrables défaites. Finalement, épuisés et découragés, ils abandonnèrent l'idée d'attaquer le territoire de Liu. Petit à petit, le pouvoir de Liu parvenait à l'apaiser là-haut, à dix mille mètres d'altitude. Il se sentait protégé par sa cavalerie, par ses archers, par les murs de ses forteresses. Il a pensé : dans l'empire de Liu, le silence règne. L'avion continue sa trajectoire. Arrivé à la cinquantaine, l'empereur Liu souhaite dicter ses mémoires. Ayant retracé toutes ses victoires, Liu arrive au présent et ressent la présence d'un danger d'origine obscure, un danger qui était la conséquence de ses succès. Il se retire pour y réfléchir, et revient plusieurs jours plus tard de sa retraite pour donner ses ordres. En 1984, Lorenzo Mattotti publie une bande dessinée à nulle autre pareille : Feux. Depuis il est devenu un illustrateur de renommée mondiale, au succès également mondial, un peintre et un réalisateur (La fameuse invasion des ours en Sicile, 2019). le lecteur sait donc qu'il se lance un ouvrage particulier, un peu intimidant du fait de la stature de son auteur. Il parcourt l'article de Jean-Christophe Ogier et apprend que les auteurs ont conçu leur BD de manière à pouvoir être remontée : de pages contenant 8 cases pour la parution sérialisée dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeintung, à une disposition de 2 cases par page pour l'album BD. Il a également compris qu'il s'agit de l'histoire d'un homme qui souffrait et qui faisait souffrir les autres, à cause la peur qui transforme son coeur en prison, peur des désirs de sa femme, peur de la réalité de son propre corps, peur de la vie. Les pages ont donc une apparence particulière : deux cases par page, de la largeur de la page, avec un texte placé au-dessus dans un rectangle sur fond blanc, et de temps à autre un phylactère ou deux dans une case. Pour autant, nul doute possible : il s'agit bien d'une bande dessinée, une narration à base d'images juxtaposées en séquence. L'histoire est des plus simples : Alice a quitté Samuel Darko et lui a écrit une lettre un an plus tard. Il part la retrouver dans un pays éloigné. L'introduction d'Ogier déconcerte un peu : il indique que Mattotti veut réaliser des images qui racontent, ce qui semble une évidence dans le cadre d'une bande dessinée Il évoque également une forme de décalage entre le texte de Zentner et les images. de page en page, la lecture est très facile, immédiate, sans donner la sensation d'un jeu cérébral ou intellectuel : le lecteur ressent les émotions et les états d'esprit de Samuel Darko au fur et à mesure de son voyage. Indépendamment de la question de leur potentiel narratif, le lecteur retrouve tout de suite les caractéristiques graphiques des images de Mattotti : de la couleur, des formes expressionnistes, des images impressionnistes, une interprétation de la réalité par un artiste. Les deux premières cases montrent un de ces oiseaux noirs, d'abord dans le ciel puis frôlant une des oreilles de Samuel Darko. Sa forme est fantasmagorique : une grande ombre noire avec des dents visibles au niveau du bec. Sur la page suivante, la troisième case montre une demi-douzaine de ces oiseaux en train de tourner au tour de la tête de Samuel qui a mis ses mains sur ses oreilles. Les auteurs indiquent de manière explicite que ces oiseaux qui produisent un tel vacarme sont la matérialisation des peurs du personnage, une métaphore visuelle du tintamarre qui se produit dans sa tête quand ses angoisses prennent le dessus. Les angoisses vont revenir régulièrement et d'autres métaphores visuelles vont se produire : un crochet avec un filin enfoncé dans le front de Samuel pour montrer le lien qui le retient encore à Alice, des traits verticaux pour les barres de la cage dans laquelle son esprit s'est enfermé, un éclair fendant une tour en deux pour un changement d'état d'esprit libérateur, une fleur de lotus pour la sérénité, etc. La dimension métaphorique de ces images est compréhensible facilement, en phase avec l'état d'esprit du personnage ou sa situation du moment. Dans la deuxième page, le lecteur découvre les visages déformés de Samuel et d'Alice alors qu'ils en viennent aux mains du fait de la tension entre eux. Il voit bien qu'il s'agit d'une exagération : une déformation de la réalité pour exprimer une émotion de manière subjective. Il en va de même quand les yeux de Liu planent au-dessus d'une plaine : l'expression de sa sérénité qui s'étend sur tout son royaume. Il en va encore de même dans cette case avec des fleurs occupant les trois quarts du premier plan dans une boutique de fleuriste, et le visage de Samuel en arrière-plan : il reste en retrait pour observer, se cachant derrière l'idée d'offrir des fleurs à Alice. D'autres cases capturent une impression fugitive, une autre forme d'interprétation : la forme globale du feuillage d'un arbre, l'eau et la terre qui semblent se mêler vues par le hublot d'un avion, la sensation d'un tronc d'arbre en feu en train de tomber au sol, etc. Avec ce dernier exemple, il apparaît également que certaines cases tirent vers l'abstraction : des formes et des compositions dont le lecteur retrouve le sens grâce aux précédentes ou suivantes. Lorsqu'il commence à se prendre au jeu, le lecteur détecte des références à d'autres mouvements picturaux. Il retrouve également l'amour de Mattotti pour les couleurs, parfois vives. En arrivant page 87, il remarque qu'il a vu ces cases dans l'introduction d'Ogier. Il peut donc comparer la parution initiale dans les pages du dimanche du quotidien allemand, à raison de 8 cases par pages, à la composition de l'album qu'il tient dans les mains à raison de 2 par pages. Il note aussi comment ces images fonctionnent comme un contrepoint à l'état d'esprit de Samuel Darko, pas un reflet déformé, pas un écho ou une opposition : un décalage entre ce que diffuse la télé et ce qu'il ressent. de temps à autre, il prend également conscience d'un écho visuel. Par exemple, page 82, l'une des 2 cases montre une tour crénelée brisée en deux par un éclair, et page 97 il y a une tour en ruine, avec des oiseaux noirs en train de tourner autour. Sur la base de la simplicité de l'intrigue, les créateurs racontent l'histoire avec une force émotionnelle et une immersion psychique complexes. Les textes (2 ou 3 phrases par image) et les images se répondent de manière directe ou indirecte, transcrivant le flux de pensées intérieures de Samuel Darko, charriant sa sensibilité, apposant sa subjectivité, aussi bien dans les phrases que dans les images. Étonnamment, il survient quelques péripéties : un incendie, une cécité, et deux contes. le premier est relatif à l'empereur Liu, le second à un commerçant, un paysan et un peintre qui vont voir un sage. Qu'il s'agisse d'une péripétie ou d'un conte, le lecteur ressent qu'il s'agit à nouveau d'une métaphore pour la situation émotionnelle de Samuel Darko : l'incendie qui ravage sa carte mentale, l'inquiétude qui le prend alors qu'il a une vie qu'il lui semble maîtriser. Alors même que l'introduction précise que Zentner et Mattotti n'avaient pas de synopsis ou d'argumentaire pour leur récit, il apparaît que la construction narrative est aussi sophistiquée que le sont les illustrations. de ce fait, le lecteur est surpris par la force d'une phrase soit anodine, soit cliché, qui révèle une saveur et perspicacité pénétrante à ce moment du récit. Il perçoit à quel point Samuel Darko est un mort qui regarde (expression utilisée dans le texte) et cela le fait réfléchir à sa propre façon de figer des variables de sa vie pour avoir cette sensation de maîtrise. Lorsque Darko se dit que pour la première fois depuis longtemps il n'était en train ni d'attendre, ni de fuir, le lecteur le comprend parfaitement et se retrouve inconsciemment à penser à son propre état d'esprit quant au déroulement de sa vie. Lorenzo Mattotti et Jorge Zentner ont réalisé une bande dessinée incroyable. En parler revient presqu'à expliquer la neige à un aveugle, pour reprendre l'expression d'Isa en page 45. Ils racontent une histoire simple, avec une sensibilité extraordinaire, sur la base d'une trame narrative qui semble épurée et qui recèle des outils narratifs sophistiqués, utilisés avec une élégance naturelle. Arrivé à la fin, le lecteur sait que lui aussi souffre des mêmes maux que le personnage principal, sûrement à des degrés différents, et il espère qu'il saura faire le même voyage intérieur, pour considérer le bol de sa vie, comme le suggère le sage du deuxième conte. Chef d’œuvre.
Voilà un album qui va dérouter ou frustrer les amateurs d’histoires rythmées, avec gaufrier traditionnel. Tout ici renforce l’impression dominante d’onirisme (Mattotti nous y habitue), avec un récit quelque peu planant, autour d’un homme hésitant, louvoyant face aux responsabilités, se prenant la tête dès lors qu’il faut choisir. Du coup intrigue et narration semblent parfois mollassonnes, engourdies, le très beau dessin de Mattotti accentuant cet aspect. Il faut dire aussi que l’intrigue menée par Mattotti et surtout par Zentner est sans doute moins « dense », plus linéaire que celles que Kramsky a pu imaginer pour accompagner le coup de pinceaux du dessinateur italien. J’avais trouvé un peu la même chose sur une autre de leurs collaborations, Caboto. Un poème visuel à contempler à l’occasion.
Le graphisme est intéressant comme peut l'être une expo de peinture. Mais d'un point de vue strictement BD, j'ai trouvé ça trop mou. Le format qui découpe chaque page en 2 cases sans aucun phylactère alourdit la lecture. Cette voix off qui raconte bêtement le dialogue intérieur d’un gars un peu paumé ralentit le rythme. D’ailleurs l’ensemble ressemble plus à un conte illustré qu’à une BD. Ce genre d’histoire devrait prendre aux tripes, obliger le lecteur à verser quelques larmes sur cette misère humaine… ou sinon, cela pourrait être la grosse claque philosophique qui bouscule nos croyances et nous éveille à une autre réalité du ‘moi’… Mais non, ce ‘bruit du givre’ se contente de mollesse et de convenance. Dommage.
Attention, cet album est très différent. D'abord, le titre. Un titre superbe, dont l'explication n'est livrée qu'en toute fin. Un titre d'une grande poésie, qui a une valeur métaphorique courant sur tout l'album. L'histoire est celle d'un homme à la recherche de son amour perdu, qui se rend compte en cours de route que ce n'est pas forcément ça qu'il recherche. Une belle métaphore sur le passage à l'âge adulte, magnifié par le dessin si incroyable de Mattotti. Mais ce dessin ne plaira pas à tout le monde. Tout en pastel, dans un style métaphorique lui aussi, on peut se perdre dans ses tableaux grandioses, ou faire un rejet total. Pour ma part, j'ai bien apprécié, mais son style n'est pas parmi mes préférés. A réserver à ses fans, de préférence.
Par peur d'affronter la vie, Samuel Darko laisse partir Alice, la femme qu'il aime. Parce qu'elle lui demande un enfant, il plonge dans l'angoisse, une peur palpable, douloureuse et bruyante. L'auto protection qu'il s'était construite s'effondre et le voilà en proie aux bruits qui l'attaquent lâchement, ne sachant pas encore s’en défendre. Un beau jour, il décide d'aller regarder la vie en face ! Alors, il entreprend un voyage, et petit à petit, grâce aux rencontres qu'il fait, l'homme reprend confiance. Il finira même par être capable d'imaginer le futur sereinement, de prendre ses responsabilités... Là seulement, devenu lui-même le « bruit » disparaîtra ! Superbe métaphore sur la peur des hommes à prendre des décisions et à s’engager dans la vie. "Le bruit du givre" aurait pu être sous-titré : Méthode douce pour se libérer du poids de la peur en appliquant des règles de vie inspirées des grands sages. Ainsi, comme certains végétaux que l'on arrose légèrement en hiver pour que le froid fige l'eau et fabrique une couche protectrice de givre, le héros s'est enfermé dans un cocon chaleureux mais isolé du monde. Comme sur les boutons floraux lors du réchauffement de l'atmosphère, le givre fond, il fait alors ce bruit crissant que représente Mattotti sous formes d'oiseaux noirs, inquiétants et hostiles, le bruit ! C’est la fissure et le danger qui s’infiltre. A ce niveau, plusieurs hypothèses sont possibles. Zentner a choisi le côté optimiste et courageux et le héros fait alors un très gros travail sur lui-même. Ce sont le dessin et les couleurs incomparables de Mattotti, atouts supplémentaires au récit, qui l’aident à sortir vers l’extérieur, l’enveloppant dans des courbes rassurantes. Au final,Mattotti et Zentner ont construit un récit lent, fort, qui ramène le calme. A lire et à relire en écoutant Eclipse de Pink Floyd et "Y'a une fille qui habite chez moi" de Benabar.... ;-)
Je suis assez perplexe sur le dessin que je ne trouve pas particulièrement beau pour ma part même si je reconnais ses qualités. Je n'aime pas vraiment ce type de couleurs en fait. Chaque planche comporte 2 grandes cases avec le narrateur qui fait sa prose, mais très peu de phylactères au final. Quant à l'histoire elle est assez classique, le couple séparé, mais tout en poésie, en finesse. Notre personnage principal fait une suite de rencontres qui le font chaque fois réfléchir un peu plus sur le sens de la vie etc. :)
Impression mitigée comme presque toujours pour moi avec une BD illustrée par Mattoti. Le dessin est comme toujours aussi particulier, aussi esthétique, aussi proche de la peinture abstraite. J'aime la matière qu'utilise Mattoti pour ses dessins, du pastel semble-t-il. Je trouve certaines cases très belles. Mais d'autres cases, un peu trop nombreuses à mon goût, ne me semblent pas vraiment belles, pêchant par un manque d'harmonie dans les couleurs, par une figuration trop abstraite, un manque d'esthétisme difficile à exprimer. Alors autant certaines cases sont vraiment fortes de beauté et me suffisent à trouver l'ensemble de l'album de belle qualité visuelle, autant un grand nombre d'autres font que je garde le sentiment de n'avoir pas trouvé l'album vraiment indispensable graphiquement parlant. Quant à l'histoire, elle contient toujours une part de symbolisme et d'onirique comme dans nombre d'albums illustrés par Mattoti mais au final, le scénario est très linéaire et moins difficile à suivre que d'autres BDs plus ardues de Mattoti. Le récit en lui-même ne m'a guère captivé ni vraiment plu au final, mais je garde un souvenir assez fort de la dernière planche tant par sa beauté visuelle que par la fin du récit, et le "bruit du givre" lui-même.
Quelle beauté. Voila les premiers mots qui me viennent à l'esprit. Textes de Zentner, tout un poème. Nous suivons Samuel dans sa recherche qui commence par affronter ce bruit, cette peur omniprésente dans sa tête, dans son coeur, qui paralyse tout, qui éloigne tout. Son voyage n'est pas sans surprise. Un conte par ici (très belle histoire que celle du roi de Liu), un incendie par là, qui lui occasionne une période de cécité, la rencontre sur son chemin de gens qui le font évoluer, réflechir. Et les retrouvailles avec Alice ... Une quête illustrée magistralement par un Mattotti au sommet de son art. Une palette de couleurs hors norme, une description de l'angoisse, de la folie presque, du bruit ... Sincèrement époustouflante ! Difficile de décrire ce que l'on peut ressentir à la lecture de cette BD. Chacun y trouvera quelque chose, suivant sa sensibilité. J'y ai trouvé plein de choses et en premier lieu un plaisir immense à lire ces deux auteurs, ces deux poètes.
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