Le Syndrome [E]
D’après le roman à succès de Franck Thilliez, un excellent thriller au dessin nerveux, qui nous entraîne dans les méandres du cerveau humain.
Adaptations de romans en BD Les petits éditeurs indépendants
Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle. Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille, et de ses deux jumelles. Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés, le crâne scié... Il n’en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé pour soigner ses crises de schizophrénie. Très vite, ces deux affaires pourtant éloignées semblent tisser un lien étroit. De la casbah d’Alger aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d’une réalité effrayante...
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Date de parution | 29 Octobre 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le Syndrome [E] est le premier livre de Thilliez réunissant deux de ses personnages récurrents (Sharko et Henebelle). Le roman se termine alors que les enfants de cette dernière viennent d’être enlevés par un inconnu et une référence est faite en dernière page vers la suite du diptyque (Gataca). Il m’est donc difficile de parler de one-shot dans le cas présent et je pense que plus d’un lecteur ressentira une certaine frustration arrivé à la dernière planche de l’album. Ceci dit, Le Syndrome [E] nous offre tout de même une intrigue menée à terme (ou du moins en partie). L’enquête en question exploite deux sources déjà vues par ailleurs : la manipulation mentale à des fins militaires d’une part, et l’internement illicite d’enfants illégitimes d’autre part. Se basant sur des faits réels, Franck Thilliez construit une intrigue aux limites du fantastique mais avec suffisamment de références scientifiques pour que l’ensemble reste plausible. La version en bd souffre à mes yeux d’une très grande linéarité dans la résolution de l’enquête. Chaque événement mène directement à un témoin fiable ayant encore tous les détails en mémoire et il « suffit » aux deux enquêteurs de passer d’un témoin à l’autre (et 9 fois sur 10, ils n’ont pas même besoin de chercher l’adresse de ces personnes, soit qu’elle est connue du précédent maillon, soit que cette personne se présente d’elle-même) pour remonter aux origines du mal. Et comme les origines en elles-mêmes ont un goût prononcé de déjà-vu (un film comme « L’Echelle de Jacob » ne date jamais que d’une trentaine d’années), je dois bien avouer m’être quelque peu ennuyé en cours de lecture. Par ailleurs, Luc Brahy commet quelques erreurs étranges en début de récit (ici, le dossier d’un divan qui disparait, là, un personnage qui passe de gauche à droite d’une pièce sans bouger) qui m’ont passablement irrité. Pourtant, j’aime bien son style mais ce type de bizarrerie a le don de me sortir d’un récit et je finis par passer mon temps à les traquer plutôt que de me passionner sur le récit uniquement. Résultat : grosse déception pour moi. Je lirai peut-être la suite du diptyque (Gatica) mais je n’en fait pas une priorité.
J’ai découvert Sylvain Runberg à travers « Zaroff ». Quant à Luc Brahy et son trait net et précis, j’ai déjà pu apprécier son talent sur les séries « climax », « imago mondi » et plus récemment « irons ». Je n’étais donc pas en terrain inconnu avec ce nouvel album, qui est une adaptation d’un roman écrit par Franck Thilliez. Ludovic Sénéchal est un féru des films anciens. Il souhaite ajouter à sa collection de vieilles bobines filmographiques qu'un jeune revend suite au décès de son père. Après le visionnage d'une pellicule, Ludovic devient mystérieusement aveugle. Il appelle à son secours son ex petite amie, Lucie Henebelle, inspecteur de police à Lilles. En parallèle une équipe technique découvre lors de l’ensevelissement d’un pipeline, cinq squelettes à proximité de Rouen, à deux mètres sous terre. Le constat est effroyable… Leurs mains ont été tranchés à la hache, les dents arrachées à la pince, les crânes sont coupés en deux et leurs yeux ont été prélevés. Pour élucider ces crimes atroces, c’est le commissaire parisien Sharko qui doit s’y coller. Très rapidement les deux enquêtes, pourtant très éloignés vont s’entremêler. Le binôme Henebelle - Sharko va s’allier pour tenter de résoudre les énigmes qui se présentent à eux en parcourant plusieurs pays. Un bon polar haletant, rythmé, bien ficelé jusqu’à la dernière page. Deux enquêtes qui n’en sont qu’une au final qui nous tiennent en haleine. Une réussite même si le dénouement est un peu tiré par les cheveux. A noter que le papier utilisé pour cette BD est épais et doux. La lecture a donc été un plaisir sensoriel immense et délectable. Comme quoi un éditeur peut produire de la qualité pour un prix raisonnable. Bravo aux éditions Philéas pour le caractère qualitatif de cet album.
Est il encore besoin de présenter Franck Thilliez, auteur de nombreux romans policier à succès. Un succès bien mérité tant ses histoires sont de qualité. Cela parait donc une bonne idée de vouloir adapter un de ses livres en bande dessinée, faut il encore arriver à transposer 500 pages de roman en seulement cent planches, sans dénaturer l'histoire par de trop nombreux raccourcis. L'autre enjeu est d'arriver à conserver l'ambiance si noire du roman. Autant le dire tout de suite, mission accomplie totalement avec l'adaptation du Syndrome [E], qui marque la première collaboration entre les deux personnages phares du romancier : Henebelle et Sharko. On a ici une histoire, enfin plutôt deux histoires bien sordides : D'un coté une enquête sur un ancien film mystérieux, truffé d'images subliminales atroces. Ce film aura été à l'origine de bien des souffrances et bien des morts. De l'autre on a une enquête sur cinq cadavres mutilés de manière assez horrible. Chacun de nos flics mêne son enquête et évidemment les deux intrigues vont se rejoindre et nos deux héros vont s'associer pour résoudre tout ça. Malgré les nombreux lieux et personnages, le récit est limpide et on ne perd jamais le fil de l'intrigue. Il y a un bon équilibre entre un mystère qui s'épaissit progressivement au fur et à mesure des découvertes des inspecteurs, et les réponses apportées par la suite. Et si le fin mot est un peu gros, on y croit volontiers tant le récit est efficace. Le dessin élégant, illustre avec justesse le propos. Si l'histoire est très noire, le dessin montre juste ce qu'il faut au lecteur sans tomber dans l'excès inutile de sordide gratuit. Une belle adaptation de roman en BD, qui a les atouts pour séduire autant les connaisseurs du roman que les néophytes.
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