La Mort à lunettes
Deux hommes partent reconquérir leur dignité. L’un est trop vieux, mais armé de patience. L’autre est armé.
Afghanistan Les petits éditeurs indépendants New York Road movie
U.S.A, East Harlem, New York. Novembre 2005. Malcom « Malek » Brown est noir, pauvre et musulman. Sorti de prison, il survit dans une Amérique hostile aux musulmans après avoir été hostile aux « nègres ». Alexander Birke a connu la Shoah, il est vieux et passionné d'échecs. Ces deux hommes que tout sépare vont pourtant se rencontrer dans une chapelle de Harlem, où le premier est technicien de surface et le second amateur de Gospel.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | 28 Octobre 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une étrange BD qui m'a demandé deux lectures pour comprendre le déroulé précis de l'histoire, puisque la scène d'ouverture est la conclusion du récit. Lorsqu'on le relit, tout devient plus clair au niveau du déroulé et apporte cette ironie qui semblait sous-jacente dans le récit. Par contre, une fois cette compréhension de l'histoire terminée, je n'ai pas très envie d'y revenir. C'est une variation sur l'Amérique et ses contradictions, avec en thématique le racisme et l'ostracisation des personnes musulmanes, que l'armée tente de recruter pour bien se faire voir. Le récit semble à la fois critique envers cette Amérique prête à tout pour avoir d'autres personnes à envoyer dans ses guerres absurdes, mais aussi une peinture de différentes personnes de l'Amérique, rejetées à plusieurs époques pour différentes raisons, qui se retrouvent ici. La pauvreté, le judaïsme (évoqué mais jamais mentionné), la drogue, la couleur de peau, tout peut concourir pour vous pousser dans le camp des perdants. Le hic, c'est que l'histoire suit le principe du road-movie entre les deux personnages que tout semble opposer mais qui sont en fin de compte bien plus liés qu'on ne le pense, sans pour autant que je ne comprenne vraiment où l'auteur voulait en venir. Plusieurs choses sont évoquées, notamment à la fin avec l'excellent dossier récapitulatif (avec un hommage à Tome au passage), mais je pense que j'aurais plus apprécié de les voir développées en substance dans la BD. Pour ma part, cette histoire m'a laissé plus circonspect que satisfait. Je ne crache pas sur la qualité du dessin, qui reste maitrisé de bout en bout et s'amuse très nettement des cadrages et des angles de vues, découpant le scénario comme un film. C'est assumé et ça fonctionne très bien, je n'étais jamais perdu à aucun moment de l'histoire. Reste une impression de BD sympathique mais pas inoubliable et que j'aurais plus de mal à conseiller que d'autres sur ces thématiques là.
Je ne sais pas trop quoi penser de cet album. J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire en tout cas. Et ce n’est qu’après avoir fini ma lecture et en y retournant que j’ai saisi l’intérêt des premières planches. C’est d’ailleurs une seconde lecture de l’ensemble de l’album qui m’a permis de mieux comprendre l’histoire. Histoire qui, au final, se révèle moins tortueuse que je ne le pensais de prime abord. Et qui en tout cas est très bien mise en image par Goffaux, qui se fend d’un intéressant dossier final, présentant son travail, mais aussi les liens qui l’unissaient avec Tome, décédé au moment de boucler cet album. Si je suis moins enthousiaste que mes prédécesseurs, je reconnais que cette histoire est agréable à lire et regarder – même si, au final, on doit admettre que l’intrigue n’est pas hyper creusée.
Un excellent one-shot que cette mort à lunettes. En premier lieu il faut parler de l'objet en lui même, une couverture que je trouve personnellement fort réussie, une pagination importante, 64 pages et un papier épais qui ne gondole pas à la moindre parcelle d'humidité. Notons également la présence en fin d'album d'un cahier graphique fort instructif que je ne saurais que recommander. Un rapide feuilletage nous promet que nous entrons là dans un univers sombre où l'on ne vas pas rigoler à chaque fin de planches. La lecture plus approfondie de l'ouvrage nous régaleras avec un travail assez beau sur l'encrage avec de nombreuses touches du gris au noir en passant par quelques pointes de rouge qui viennent souligner le propos. Kandahar, Afghanistan. Un drone Américain est en couverture d'une opération terrestre, suite à une mauvaise interprétation des ordres à terre le drone déclenche son attaque annihilant toute vie aussi bien pour les ennemis que les amis. A l'issue de la lecture de la BD il ne sera d'ailleurs pas inintéressant de relire ces huit premières pages. Le reste de l'histoire n'est ensuite pas qu'un bête road-movie. Ces deux hommes que tout sépare vont apprendre à se connaitre, le jeune noir et musulman patriote et le vieil européen revenu de loin. Je voudrais vraiment attirer l'attention sur cette BD qui en dit bien plus qu'il n'y paraît, beaucoup de choses sont allusives, l'idée du flashforward du début est excellente. Sautez le pas une BD plus que recommandable.
En plus d’être noir, pauvre et musulman dans une Amérique hostile à tout ce qu’il est, Malcom se fait larguer par son amie qu’il soupçonne d’avoir avorté. Tous ses amis et lui-même sont d’anciens repris de justice. Pas très glorieux comme tableau me direz-vous. Toute l’histoire est en fait une sorte de baroud d’honneur de Malcom qui veut retrouver sa dignité. Alex quant à lui, a connu la shoah et sa femme va mourir. Il n’a donc plus grand-chose à perdre. Ce vieux juif et ce musulman converti en prison vont se trouver des points communs et unir leurs destinées. Voilà un bande dessinée originale. Dans ce récit tout est allusif. La vraie histoire est entre les cases. Oui oui lire cet album demande de l’attention et de la réflexion, mais quel délice. Sous de faux airs classiques, elle ne l’est pas. Beaucoup de choses ne sont pas dites. Tout est suggéré. Le flashfoward du début par exemple est volontairement obscur. C’est seulement à la fin du récit que l’on comprend si on le relit. Je vous rassure, il n’y a rien d’alambiqué, juste une approche qui sort des sentiers battus. Les planches sont vraiment magnifiques. Les découpages plutôt réussis avec une utilisation alternée de champs et de contre champs. Un peu comme au cinéma avec une caméra qui filmerait à hauteur d’homme. Les personnages sont dessinés sous différents angles. Bien vu. Cela donne du rythme. La colorisation est une réussite. Très peu de couleurs utilisées au final. Du gris du gris et du gris mais du gris décliné du plus clair au plus sombre. Et quelques touches de rouge qui n’apparaissent qu’à des moments bien précis de l’aventure. MA GNI FI QUE ! Une belle découverte achetée la veille du re confinement sans trop savoir si cela allait me plaire ou pas. Je n ai pas été déçu bien au contraire, j’ai vraiment adoré. Je recommande vivement.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site