Empire State - Une histoire d'amour (ou pas) (Empire State : A love story (or not))
Une éducation sentimentale bourrée d’humour, d’astuces, d’autodérision et de références à la pop culture, qui fait découvrir une facette inattendue du génial Jason Shiga !
Comix Geeks Les petits éditeurs indépendants New York [USA] - Côte Ouest
Pur geek obstinément attaché à sa ville natale d’Oakland, Californie, Jimmy mène une vie d’adolescent attardé, entre un job à la bibliothèque municipale et quelques tentatives de bidouilles personnelles sur le Web, à une époque où créer son propre site Internet apparaît comme une aventure pleine de promesses. Côté vie amoureuse en revanche, c’est plutôt le calme plat, jusqu’au jour où le départ vers New York de sa meilleure amie va lui faire réaliser la nature des sentiments qui le lient à Sara, une fille au caractère bien trempé, voire un peu rude… Dans un geste éminemment romantique, Jimmy envoie une lettre pour déclarer sa flamme en lui donnant rendez-vous à l’Empire State Building, au coucher du soleil…
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Date de parution | 14 Octobre 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Le sous-titre de l’album, « Une histoire d’amour (ou pas) », résume assez bien l’intrigue, puisque nous suivons un personnage, sorte d’alter ego de l’auteur, qui, lorsque sa plus proche amie lui annonce qu’elle quitte la Californie pour s’installer à New-York, prend conscience qu’en fait il l’aime. Il cherche donc à la rejoindre, dans une démarche à la fois romantique et absurde, en bus. C’est du roman graphique relativement classique pour l’histoire elle-même, même si Shiga, par la construction de ses planches, et la relative froideur qui en découle, ne tombe pas dans le mélo larmoyant – l’histoire pouvait s’y prêter. Un code couleur permet de situer lieux et surtout moment des échanges. Si cette histoire se laisse lire, j’en attendais sans doute autre chose. Je préfère en fait lorsque Shiga joue davantage sur le médium, lorsqu’il utilise son esprit de mathématicien pour concocter quelque chose qui sort des sentiers battus. Mais bon, c’est quand même une lecture agréable.
Jason Shiga est un auteur que j'aime beaucoup. Dans son style graphique qu'on reconnait au premier coup d’œil, il met en scène un jeune homme qui n'est jamais sorti de son bled dans une banlieue californienne et vit encore avec sa mère. Il s'est attaché à une jeune femme un peu bourrue qui après avoir fini ses études déménage à New York. Et un jour il se décide pour de bon à sortir de son cocon et prendre quelques jours pour la retrouver. Pour cela il donne d'abord une excuse bidon à sa mère prétextant qu'il va passer des entretiens d'embauche chez Google et prend un bus qui mettra plusieurs jours à faire le trajet, en se disant que ce serait plus sympa que l'avion, sauf que ses compagnons de route sont des ex-taulards pas très rassurants. C'est inspiré de la propre vie de Shiga comme expliqué dans la postface où il est dit qu'il a réellement réalisé ce très long voyage en bus entre divers détails sur le crayon et le type de papier utilisé. L'album est assez drôle avec cette histoire d'amour (ou pas) de deux êtres pas spécialement assortis, le jeune geek qui ne connait pas grand chose à la vie et la dévergondée. La mise en page est originale avec une alternance de couleurs selon l'époque temporelle de la scène. Une bonne lecture.
Jason Shiga est un auteur très créatif, très joueur. De lui je n’avais encore lu que « Vanille ou chocolat ? », un livre-jeu dans lequel le cours de l’histoire était influencé par nos propres choix. Empire State est de ce point de vue moins conceptuel puisqu’il s’agit d’un plus classique roman graphique… Enfin, classique, pas tout à fait puisque l’auteur use d’un code (que je vous laisse découvrir) pour structurer un récit dont les chapitres ont été mélangés. Passé, présent et point charnière bénéficient ainsi d’une petite particularité qui nous permet de nous resituer dans le temps. Ce système fonctionne plutôt bien dès l’instant où on a pigé le truc et j’avoue qu’à un moment, je me suis vraiment demandé ce que c’était que ce foutoir avant de comprendre le pourquoi du comment. Au niveau du scénario, l’auteur nous livre un récit dans lequel il a mis beaucoup de lui-même. J’ai bien aimé ce geek maladroit, looser sympathique dans une tentative de séduction pathétique. L’humour est bien présent même si on ne rit pas aux éclats. Les personnages marquent. Le récit respecte une profonde logique. Et la dernière page m’a bien fait marrer. Un album particulier mais que j’ai trouvé sympathique, en définitive. Pas l’œuvre du siècle mais un récit qui devrait plaire à pas mal de geeks, ne fusse que par les références disséminées ici et là.
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