Tropiques toxiques - Le Scandale du Chlordécone

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Enquête sur le scandale du chlordécone.


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« Dans quelques centaines années, en ce même lieu, un autre voyageur, aussi désespéré que moi, pleurera la disparition de ce que j’aurais pu voir et qui m’a échappé. Victime d’une double infirmité, tout ce que j’aperçois me blesse, et je me reproche sans relâche de ne pas regarder assez. » Tristes tropiques, Claude Lévi-Strauss La banane. L’un des principaux fleurons de l’économie des Antilles françaises, la Guadeloupe et la Martinique. Afin d’en assurer le rendement, un pesticide au nom particulier – le chlordécone – y a été utilisé très largement entre 1972 et 1993. Aujourd’hui, le cancer de la prostate s’y développe de façon exponentielle. Et la molécule est présente dans les corps des 800 000 personnes qui y vivent. Scandale environnemental ? Sanitaire ? Ou d’État ? (texte : Steinkis)

Scénario
Dessin
Couleurs
Photographie
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Octobre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Tropiques toxiques - Le Scandale du Chlordécone © Steinkis 2020
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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14/11/2020 | Spooky
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Par Ro
Note: 2/5
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Le fonds de cette BD est bon. Non seulement le sujet mérite d'être abordé, mais surtout l'auteure le fait en réalisant une vaste enquête et en fournissant une somme importante d'informations et de témoignages. Le graphisme est plutôt bon, manquant un peu de maîtrise et de fluidité mais en étant tout à fait agréable et fonctionnel, notamment grâce à la clarté de la colorisation. Et pourtant, je n'ai pas réussi à aller au bout de cette lecture. La faute à un contenu indigeste et beaucoup trop fourni en information. Il y manque un vrai travail de synthèse, d'aller à l'essentiel et de transmission claire des informations au lecteur. Quand, au bout de 50 pages, j'en étais toujours à me demander quand est-ce que l'auteure allait en venir au fait, à bien décrire le(s) problème(s), ses origines et ses conséquences, j'ai commencé à me dire que ça n'allait pas fonctionner. J'ai continué ma lecture puis arrivé en milieu d'album, j'ai fini par lâcher l'affaire et feuilleter la suite en quête d'une forme plus synthétique et plus résumé de l'ensemble. Mais rien, jusqu'à la toute dernière page qui n'apporte même pas de conclusion au récit. Et pourtant tout y est, toutes les origines, toutes les conséquences, toutes les victimes, tous les coupables potentiels, cet ouvrage déborde d'information, mais tout est fourni tel quel dans une suite d'entretiens, de présentations, de documentations, abordant trop de sujets à la fois et bien souvent de manière trop verbeuse et plate pour capter l'attention. Le média BD n'est pas assez exploité, pas dans le sens où il aurait pu permettre une synthèse et une vulgarisation efficace du sujet pour marquer et instruire le lecteur. Si le fond et le graphisme sont donc appréciables, la forme et la mise en scène m'ont noyé et empêché de capter le message des auteurs.

30/06/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Voilà un ouvrage fort éclairant. En effet il propose d'explorer en profondeur les tenants et les aboutissants de l'affaire du chlordécone, ce composant utilisé pendant plusieurs décennies en Guadeloupe et Martinique en tant qu'insecticide pour protéger la culture de la banane dans les Antilles. Mais au fil des années, de nombreuses études ont prouvé sa toxicité, et sa probable corrélation dans la multiplication de maladies graves sur place. C'est donc Jessica Oublié, journaliste revenue sur ses terres natales en 2018, qui mène cette enquête, et nous livre un dossier plutôt complet, des origines du produit à la façon dont il a été utilisé par les producteurs de bananes, en passant par l'impact économique qu'il a eu, et a encore. Pour schématiser à l'extrême, on pourrait dire que sans le (ou la, les deux sont valables) chlordécone, la culture de la banane serait probablement morte dans les années 80 ou 90. Et l'économie locale aurait été nettement plus sinistrée. Mais la facture à payer risque d'être, humainement, très lourde, avec de nombreuses maladies qui se sont déclarées, ou qui sont encore en sommeil... C'est une vraie bombe à retardement, et un scandale d'Etat, d'autant plus que les autorités étaient au courant depuis longtemps mais n'ont rien fait. Un de plus... Sur le plan graphique Jessica Oublié bénéficie des talents conjugués de Kathrine Avraam et de Nicola Gobbi, une collaboration franco-italienne dont le résultat visuel me fait penser au travail de Clément Oubrerie, un peu plus ligne claire cependant. C'est un style semi-réaliste qui permet de lire et comprendre sans encombre ce qu'on voit et ce qu'on lit. Seul (gros) handicap : c'est un album de 250 pages, dense, peut-être un peu difficile à digérer. Un album digne de la qualité installée par La Revue dessinée, qui, on l'espère, permettra de mieux mesurer l'impact de cette catastrophe phyto-sanitaire.

14/11/2020 (modifier)