Rapture - Ninjak / Shadowman

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Sur une plaine meurtrie, deux armées venues d’une autre dimension se préparent pour leur dernière bataille. Leur objectif : une tour gigantesque nommée dans une langue depuis longtemps interdite. Une des armées est dirigée par une force primitive, Babel, prête à tout pour accéder au Paradis.


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La seule chose lui barrant la route est un vieux guerrier barbare, plein de rage et de remords. Un homme pour qui cette bataille est sa dernière occasion de rédemption. Mais il sait que ses forces diminuées ont peu de chances de vaincre, à moins que des alliés ne lui viennent en aide… Voici Tama : une jeune fille, la dernière représentante des géomanciens, une lignée de mystiques qui protègent la Terre. Elle a prédit cette bataille et sait que des millions périront si elle ne l’empêche pas. Tama compose alors une équipe aussi étrange qu’hétéroclite : Ninjak, Shadowman et Punk Mambo. Ensemble, ils devront vaincre un dieu ancestral déterminé à percer les cieux.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Juin 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Rapture - Ninjak / Shadowman © Bliss Comics 2018
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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25/11/2020 | Ro
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Par Présence
Note: 2/5
L'avatar du posteur Présence

Le ravissement n'est pas pour le lecteur. - Ce tome contient les quatre épisodes de la minisérie, initialement parus en 2017, écrits par Matt Kindt, dessinés et encrés par CAFU (Carlos Alberto Fernandez Urbano), et mis en couleurs par Andrew Dallhouse. Roberto de la Torre a dessiné et encré 5 pages de l'épisode 2, et 8 pages de l'épisode 3 qui constituent des retours en arrière. Juan José Ryp et Francis Portela ont dessiné quelques pages de l'épisode 4, ayant pour sujet l'un des personnages dans un autre environnement. Tama est en train de progresser sur un chemin dans la dimension du Deadside, avec à ses côtés une créature familière qu'elle appelle T.A.D.D. Elle arrive au pied d'une sorte de tronc géant évidé suspendu dans les airs et il lui faut en commencer l'ascension. Au bout de plusieurs marches fichées dans le tronc courant en spirale le long de la paroi intérieure, elle parvient devant un premier gardien qui lui pose une énigme. Elle lui en a donné la réponse avant qu'il n'ait fini de prononcer le dernier mot et elle poursuit son ascension, toujours accompagnée par T.A.D.D. Après une poignée d'autres épreuves, elle finit par arriver devant Amy (aussi appelé Hanar), un démon géant emprisonné-là qui est obligé de toujours dire la vérité. Elle lui a amené un cadeau (une truffe de manticore), qu'elle lui offre avant de poser ses questions. Elle lui présente un scroll dont elle n'arrive pas à déchiffrer l'écriture. Amy lui explique qu'il s'agit d'une écriture conçue pour être indéchiffrable, et utilisée à l'époque de la Tour de Babel. Il lui explique que contrairement au mythe qui est parvenu jusqu'à l'époque contemporaine, Babel désignait la créature qui était à l'origine de la construction de la Tour. Il lui indique où se trouve le site sur lequel la Tour fut érigée, dans Deadside. Ce site sert maintenant de repère à un barbare appelé Rex the Razer (celui qui rase les constructions). Tama est la géomancienne de cette époque, la personne chargée de protéger la Terre, et elle tire ses informations du livre du Géomancien dont les entrées sont souvent cryptiques. Elle décide de rendre visite à Rex, puis d'aller recruter des alliés sur Terre. Elle commence par contacter Ninjak (Colin King). Ce dernier l'aide à réquisitionner Punk Mambo (Victoria Greaves Trott) et Shadowman (Jack Boniface, aussi connu sous le nom de Magpie). A priori, ce récit s'adresse en premier lieu à des lecteurs familiers de l'univers partagé Valiant. Pour commencer le scénariste n'effectue pas beaucoup de rappels sur la nature de Deadside, et il vaut mieux être familier de ce concept. Ensuite, en 4 épisodes, il n'a pas le temps de s'étendre sur Ninjak, et encore moins sur le passé complexe de Shadowman. Il s'agit d'un personnage qui a été créé en 1992, par Jim Shooter & Steve Englehart (scénaristes), et Mike Manley (dessinateur). Les épisodes de sa série se sont vendus à plusieurs centaines de milliers d'épisodes dans les années 1990 et il avait même eu droit à une minisérie réalisée par des auteurs de premier de plan par Garth Ennis & Ashley Wood (1997). C'est donc tout naturellement que l'éditeur Valiant a relancé une série à son nom en 2012 par Justin Jordan & Patrick Zircher, puis écrite par Peter Milligan. Effectivement, il vaut mieux que le lecteur soit familier de l'univers partagé Valiant. Il lui faut avoir une vague idée de ce que représente le géomancien dans ce monde, ce qu'est Deadside (sinon il se demandera tout du long pourquoi Ninjak est obligé d'y porter une armure et pas les autres), qui est Ninjak, qui est Shadowman (ce qui est plus compliqué) et qui est Punk Mambo. S'il n'a jamais croisé ces personnages, il ne risque pas de s'y attacher car ils n'ont pas beaucoup de personnalité propre au-delà d'un unique trait de caractère. Pour les lecteurs qui fréquentent régulièrement l'univers Valiant, ces références font sens, mais ne sont pas gage d'une bonne histoire. Ninjak et Punk Mambo participent au récit mais de manière mécanique, et il n'y a pas de scène qui les mettent particulièrement en valeur. Tama est encore un personnage trop récent pour disposer de lecteurs qui la suivent. Neville, tout sympathique qu'il soit, n'apparaît que le temps de 2 pages. Il reste donc Shadowman qui se trouve au cœur du récit, car il est l'enjeu, l'individu que Babel souhaite capturer et utiliser. Le lecteur ressent bien la difficulté du scénariste à mettre en scène un personnage aussi compliqué que Shadowman. Il le cantonne au rôle de McGuffin, un individu à nouveau sans beaucoup de personnalité, qui est en mesure de fournir l'énergie manquante à Babel pour parachever sa Tour. Matt Kindt évoque rapidement les blocs de construction du personnage : son alter ego Jack Boniface (mais il ne fait que citer son nom), son lien avec la mythologie des Loa (réduite ici à une source d'énergie surnaturelle), et à peine son autre alias Magpie. du coup Shadowman est réduit à un artifice narratif, et le récit permet de rappeler qu'il constitue un lien entre Deadside et Liveside. le lecteur reporte alors son attention sur l'intrigue proprement dite et sur la narration visuelle. le début du récit est assez prometteur car Matt Kindt se montre facétieux avec le personnage de Tama qui affronte les épreuves parsemant son chemin avec une aisance rafraîchissante. Sa prise de contact avec Amy s'avère tout aussi amusante, car elle est la première de tous ses visiteurs à avoir pensé à lui amener un cadeau. La redescente vers la cité est tout aussi enlevée, avec 6 épreuves en 1 case chacune, en une seule page. La suite se gâte un peu. le lecteur découvre l'histoire de Babel, sa motivation pour construire une Tour, la manière dont il s'est échappé de sa geôle après sa première tentative ratée, et la façon dont il a recruté des sbires. L'histoire en elle-même est un peu originale, mais elle reste très linéaire et trop impersonnelle pour arriver à impliquer le lecteur. Quant à la mission menée par Tama et son équipe, c'est la succession d'affrontements attendus, avec un traître dans l'équipe qui veut faire passer son intérêt personnel avant le reste. Mais comme le scénariste n'a pas réussi à faire exister ses personnages, ils ne dégagent pas d'empathie, et le lecteur ne voit que la mécanique du scénario sans éprouver aucun sentiment pour l'un ou l'autre. Sur le plan de la narration visuelle, le lecteur retrouve des dessinateurs habitués de l'univers Valiant. La combinaison des dessins très propres sur eux et de la mise en couleurs pleine de couleurs chatoyantes séduit immédiatement le lecteur qui se projeter aux côtés des personnages. le premier épisode est très impressionnant pour son inventivité dans les territoires traversés par Tama, les créatures rencontrées, et les cadrages. le lecteur la regarde progresser dans ce tronc d'arbre creux. Il découvre avec elle les créatures étonnantes. Il reprend la route jusqu'à la forteresse volante occupant la place de l'ancienne Tour de Babel, et il a même la surprise de faire le tour des bureaux du quartier général du MI6. Les couleurs habillent et complètent les dessins et ajoute une touche surnaturelle aux créatures diverses, ainsi qu'à l'atmosphère même de Deadside. Les pages réalisées par CAFU dans les épisodes 2 & 3 reprennent les mêmes éléments que dans l'épisode 1, sans nouvelle surprise et avec une densité d'information significativement plus faible. Fort heureusement, la tendance s'inverse dans le dernier épisode avec l'inondation très spectaculaire. Au cours du récit, dans les épisodes 2 & 3, le lecteur apprend l'histoire passée de Babel au travers de ce que raconte Rex the Razer, puis Babel lui-même. Il est donc justifié que la narration visuelle soit assurée par un autre artiste pour rendre compte de cette temporalité différente. Roberto de la Torre réalise des dessins plus organiques, plus griffés, moins propres sur eux, attestant d'une époque moins civilisée, et de pratiques plus violentes. Andrew Dalhouse modifie également son schéma de couleurs, en utilisant des teintes essentiellement marron afin d'indiquer qu'il s'agit de scènes dans le passé. le résultat apparaît plus brut, et très bien adapté à la nature de ses séquences. le lecteur attentif sourit un instant quand il se rend compte que la guerrière dessinée par de la Torre dans l'épisode 2 porte un bikini à maille qui évoque immédiatement Red Sonja. Dans l'épisode 4, le lecteur découvre une poignée de planches réalisées par Juan José Ryp et Francis Portella, deux autres artistes habitués des parutions Valiant. À nouveau, la participation de deux autres dessinateurs est justifiée par le scénario, en particulier lors des pages se déroulant dans Liveside. Ryp est méticuleux comme à son habitude, et Portella est lumineux comme à son habitude. Arrivée à la fin du récit le lecteur a bien compris qu'il s'agissait d'une histoire de commande pour Matt Kindt, servant à repositionner Shadowman dans l'univers partagé Valiant et à faire office d'introduction pour sa série de 2018. Les dessins réalisent une narration visuelle attractive, mais qui n'arrive pas à masquer le déroulement mécanique du récit, ni à pallier l'absence de personnalité des protagonistes.

28/06/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Note : 2.5/5 C'est le 2e comics de Valiant Entertainment que je lis et je n'adhère toujours pas vraiment à cet univers et surtout à ses personnages. En réalité, je croyais avoir affaire à un one-shot d'heroic-fantasy. Il faut dire que tout le décor et l'ambiance s'y prête. Dès les premières pages, nous sommes plongés dans le Royaume des Morts, un monde parallèle à la réalité où règne la magie et les créatures étranges. On y suit les pas d'une jeune magicienne, en réalité géomancienne, qui apprend qu'un puissant sorcier immortel, Babel, veut reprendre la construction de sa tour pour atteindre et déchirer le Ciel, ce qui provoquerait la fin du Monde. Elle va alors regrouper une équipe de guerriers pour l'affronter, composée d'un roi barbare inspiré de Conan, d'un super-ninja nommé Ninjak, un nom si kitsch qu'on le verrait bien chevaucher des dinosaures qui tirent des lasers avec les yeux, un gros guerrier possédé par un Loa, sorte d'entité semi-démoniaque qui lui donne sa force, nommé Shadowman, et une punkette elle aussi aidée d'une telle sorte d'entité plus mignonne en ce qui la concerne. Et les voilà partis dans un combat semi-magique semi-bourrin contre le sorcier et ses sbires, jusqu'aux portes du Paradis, pour éviter l'Apocalypse. Trame grandiloquente mais intrigue finalement basique. Mais pourquoi pas si le récit est accrocheur ? J'ai plutôt apprécié l'originalité de ce monde des morts et de ses différents dangers et particularités. C'est ce côté fantasy qui m'a plu dans cet album, ainsi que la personnalité de la jeune géomancienne qui trouve toujours une solution intelligente pour se sortir des situations difficiles et qui sait se rendre sympathique même auprès de démons apparemment menaçants. Par contre, le groupe de héros qu'elle rassemble m'a nettement moins charmé. Déjà, on sent très vite qu'on est plongé dans un univers déjà existant et qu'il aurait fallu déjà connaitre ces personnages pour les apprécier à leur juste valeur. Tels qu'ils sont mis en scène ici, on ne devine que superficiellement leurs personnalités et j'ai eu l'impression de louper des informations essentielles, notamment sur qui était vraiment Shadowman et pourquoi il se retrouvait au final au cœur de la résolution du conflit. Quant à ce fameux Ninjak, il m'a complètement indifféré. L'intrigue, pour revenir à elle, est emplie de gros clichés d'heroic-fantasy et de passages téléphonés. C'est du grand spectacle à petit budget et sans réelle profondeur. Peu passionnant même si ça reste divertissant. Mais j'ai eu trop de mal à y croire et à me laisser emporter par l'ambiance du récit. Ca ne me donne pas vraiment envie de chercher à lire d'autres comics Valiant.

25/11/2020 (modifier)