Loba Loca

Après Puta Madre, Loba Loca est le 2eme spin off de la série Mutafukaz. Même univers mais des histoires aux tonalités bien différentes, et encore une fois le scénariste nous pond une franche réussite !! Le récit se passe 7 ans après les événements de la série mère, nous allons suivre Guada, orpheline de père, une ado paumée dans sa quête d’identité. Une histoire sans réelle action, limite intimiste, servie dans un road movie bien construit, séquencé et joliment mis en images. Pour moi du tout bon, à l’époque j’en attendais pas grand chose mais ça s’est révélé être une bien heureuse surprise, que la récente relecture n’a pas démentie. Une chouette histoire qui peut être découverte sans connaître l’univers.

22/03/2023 (modifier)

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Hey ! Quelle joie de retrouver les fragrances douteuses de Dark Meat City (je vous renvoie à Mutafukaz) mais dans un registre assez différent. C'est dans les pas un peu paumés de la jeune Guada que notre duo d'auteurs nous propose de poser les notres. Guada est une ado élevée seule par sa mère et son métissage ne facilite pas l'intégration quand on est "différente", pas la plus belle et qu'en plus on a du "caractère". Après une soirée foireuse où Guada découvre "les joies de l'amouuuur" avec le mec que convoitait l'égérie du lycée, tout va partir en sucette. Cette dernière pour se venger de Guada va la pourrir sur les réseaux sociaux au point de la faire sortir de ses gonds. La scène va malheureusement être filmée et refaire les choux gras des réseaux au point d'en devenir un fait divers national sur le comportement violent des jeunes. Cloitrée chez elle, suivie psychologiquement, Guada va d'abord comater chez elle jusqu'au jour où s'ennuyant et farfouillant dans le grenier elle tombe sur une boîte à souvenirs de sa mère et découvre celui qui semble être son père mais qu'elle n'a jamais connu : El Diablo, un des plus célèbre luchadore ! Commence alors une quête identitaire pour notre jeune "diablesse" qui va l'emmener à rencontrer El Tigre, l'ancien compagnon d'El Diablo et tracer ainsi un nouveau sentier dans l'existence compliquée de notre miss. J'ai trouvé que l'histoire était très bien menée, reprenant juste ce qu'il faut des éléments de Mutafukaz pour les amateurs, sans rendre indispensable la lecture de cette série. Run et Guillaume Singelin nous proposent une quête initiatique contemporaine où ils s'amusent à triturer les travers de nos médias et la consommation boulimique que nous en faisons ; que ce soit les réseaux sociaux, le traitement de l'information ou la téléréalité par exemple, on comprend vite comment une grande ado un peu différente et en quête d'identité va pouvoir péter les plomb et se retrouver malgré elle embarquée dans une aventure qui la dépasse. Guillaume Singelin et Run sont bien rodés et nous proposent un récit découpé en six chapitres allant crescendo. Une fois l'histoire installée le rythme est soutenu, toujours en tension, réussissant toujours a garder un parfait équilibre entre ce Dark Meat City imaginaire et des éléments concrets de notre société qui nous renvoient à un quotidien potentiel. Leur graphisme est également toujours aussi efficace avec ce style si singulier. Ils nous proposent un découpage très cinématographique qui impose un rythme soutenu, parfait pour soutenir le récit. Dur de lâcher cette série une fois entamée ! Voilà donc un spin off très réussi que je conseille à tous, même à ceux qui n'auraient pas lu Mutafukaz

02/02/2021 (modifier)

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J'ai eu l'opportunité de lire cette série dans l'intégrale parue chez Ankama en novembre dernier. J'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pensais du Label 619, en fait la plupart de ses productions ont trouvé plus que grâce à mes yeux. Rebelote encore une fois serais-je tenté de dire. Cette intégrale pourrait se lire comme une suite de "Puta Madre", mais elle est également totalement indépendante. Tout au long des six chapitres qui composent cette histoire nous suivons le parcours de Guada, une adolescente mal dans sa peau. L'histoire débute par une soirée où elle perd sa virginité avec un garçon de son lycée, s'ensuit du harcèlement sur les réseaux sociaux et Guada pète un câble. Zoner dans les rues de Dark Meat city - tiens un nom qui dira quelque chose aux lecteurs de Mutafukaz- très peu pour elle. Vivant seule avec sa mère elle découvre dans de vieux papiers qu'elle pourrait bien être la fille de "El Diablo" ancien Luchador de la Ultima Team que l'on a vu sauver le monde dans d'autres aventures. Pour Guada, il n'y a plus d'autre choix que de devenir catcheuse comme son père, pour ce faire elle doit retrouver ses anciens amis. C'est sur El Tigre qu'elle tombe, celui-ci est devenu vieux, bedonnant et malade et c'est bien à contre-coeur qu'il va prendre la jeune fille sous son aile pour tenter d'en faire l'égal au féminin de son père. Tout au long des 204 pages de cette histoire, on ne s'ennuie pas un instant. Guada qui lutte pour se sortir de ce monde étrangement proche du notre où les amis de Guada sont accros aux selfies et à une émission de télévision qui n'est pas sans rappeler l'inénarrable maison des secrets adaptée en France. C'est aussi la recherche de repères, celle du père. En filigrane une réflexion sur la quête de l'identité. Sur ce point, faisons confiance à Run le scénariste pour ne pas tomber dans la mièvrerie, les bons sentiments acidulés. Au dessin Guillaume Singelin qui s'était fait connaître avec les fameux Doggybags, avec Run au scénario puis par l'excellent P.T.S.D., encore une fois son trait sec et nerveux fait merveille, riche de bien plus de détails qu'un feuilletage rapide pourrait laisser supposer. Noël approche, alors quelle meilleure idée que de s'offrir ce pavé tout sauf indigeste. Croyez-m'en, ce truc c'est de la bombe!

15/12/2020 (modifier)

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