Azizam

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Un récit drôle et émouvant mêlant à la fois tragi-comédie à l’italienne et traditions iraniennes à la portée universelle.


Auteurs italiens L'Iran La BD au féminin La Boite à Bulles Les petits éditeurs indépendants Proche et Moyen-Orient

Téhéran. A la mort de sa femme, Amir et ses trois enfants : Shirin, Reza et Mohammad découvrent que celle-ci a légué un véritable trésor dont nul n’avait connaissance : un terrain agricole de trois hectares. Si les garçons héritent de la plus grosse part du gâteau, comme le veut la loi iranienne, Shirin découvre quant à elle que sa part contient un trésor inestimable : un noyer. S’ensuit une querelle entre la soeur et ses deux frères jaloux qui n’auront de cesse d’essayer de récupérer cette parcelle de terrain et son arbre tant convoités. Face à cela Amir, se retrouve désemparé face à des enfants qu’il ne reconnait plus. Avec Azizam, Gelsomino et Valeria Guffanti dressent avec sensibilité et humour le tableau d’une famille iranienne, bien loin des éternels stéréotypes. Un récit au croisement des cultures et à la portée universelle.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Janvier 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Azizam © La Boîte à Bulles 2021
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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13/01/2021 | Noirdésir
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L'avatar du posteur bamiléké

Ce petit ouvrage qui se déroule en Iran nous montre que l'envie et la convoitise sont des maux universels. Cette banale tragi-comédie familiale est à la fois dépaysante et aussi tristement proche. Le dépaysement provient que les autrices situent cette histoire de famille dans le Téhéran d'aujourd'hui ( Gelsomino est d'origine iranienne). L'ambiance y est assez libre et plaisante et par moment on se croirait sur une terrasse de Milan , ville deValéria Guffanti. Valéria Guffanti en bon élève de la Comedia del Arte sait faire parler les corps et les regards. Les autrices nous font toucher du doigt le côté universel de l'affaire, sous toutes les latitudes une affaire de succession mal préparée finit souvent en foire d'empoigne. République laïque ou République Islamique ne change pas le coeur des hommes dans l'avidité. Les deux autrices pointent les éternelles injustices faites aux femmes puisque Shirin, reçoit le plus petit lot du fait de son genre. Mais la maman savait contourner la difficulté, plus petit lot mais le plus beau. Ce qui renforce la haine des frères qui ne sont cadrés par aucune valeur ni familiale ni universelle pour tempérer leurs envies. Les hommes sont bien souvent stupides quand il s'agit de profit. Heureusement que Shirin présente une vision bien plus élevée. Un récit mené sans temps mort qui nous plonge dans une vie familiale iranienne finalement pas si éloignée de notre quotidien. Les personnages, agaçants au possible, sont très bien travaillés. Le dessin semi réaliste privilégie l'expression des sentiments ce qui nous mène assez vite à la caricature des frères. C'est très dynamique et souvent caustiquement drôle. Une première petite oeuvre digne d'intérêt. 3.5

21/06/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

De cet album qui est présenté comme une tragi-comédie, j'ai surtout retenu le côté tragique car j'ai trouvé l'histoire triste, ou du moins amère. C'est celle d'une fratrie adulte qui se déchire sous le regard désespéré de leur père qui vient de perdre sa femme. Envieux et égoïstes, les deux frères et la sœur se bagarrent pour le partage d'un champ légué par la mère qui, théoriquement, appartient encore au père mais que les enfants considèrent comme leurs. Et c'est avec jalousie que les deux frères convoitent la parcelle de la sœur qui contient un superbe noyer. Je n'ai pas trouvé ici l'humour doux-amer d'une histoire à la Pagnol par exemple qui savait raconter ce type de récit conflictuel empli de tendresse. On sent qu'il y a ici une ambition similaire, et quelques tentatives d'humour, mais ça ne passe pas. Et j'avais plus de pitié pour ce père et d'agacement envers ses enfants que d'envie de sourire. Par contre, j'ai apprécié de voir mise en image la société Iranienne de manière aussi vivante. Pour commencer, le dessin est léger et agréable, facilitant grandement la lecture. Puis le récit ne s'attarde pas trop sur l'Histoire et la situation politique du pays, mais elle apparait ici et là en toile de fond, notamment dans son impact sur la vie des femmes. Pour le reste, on découvre un aperçu du mode de vie des Iraniens comme on aurait pu le voir de n'importe quel autre pays méditerranéen ou du Moyen-Orient. Du coup, j'ai trouvé cette lecture fluide, relativement divertissante et assez originale par son cadre, mais son intrigue m'a davantage attristé que fait rire alors qu'on sent que les auteurs auraient voulu atteindre un équilibre entre les deux.

03/08/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Si l’histoire se déroule à Téhéran, dans une famille iranienne, elle pourrait tout aussi bien se passer ailleurs, en France par exemple. En effet, à part les noms, et certains termes – culinaires en particulier, nous ne sommes pas trop dépaysés par cette intrigue. Car c’est avant tout les bisbilles au sein de cette famille qui intéressent Gelsomino. Dès le départ le ton est donné : après la mort de sa femme, Amir voit ses enfants (sa fille Shirin et ses deux frères) se chamailler – comme toujours visiblement, anticiper leur part d’héritage, révélant tous un côté égoïste, petit bourgeois, mesquin et intéressé, qui les rend odieux à leur père (et pas mal antipathiques aux lecteurs !). Pas un pour rattraper les autres (voir la scène ou chacun vend en cachette sur un marché ce qu’il a volé aux autres – ils sont censés se partager comme héritage de la mère un terrain sur lequel se trouvent des arbres fruitiers, ce qui se finit par une bagarre générale)… Le scénario surjoue un peu l’animosité plus ou moins larvée au sein de la fratrie, pour développer une comédie douce-amère (crise plus ou moins hystérique entre la sœur et ses deux frères), accompagnée de quelques petits gags récurrents (le gamin qui tire au lance pierre sur les fesses de son grand père Amir). Et puis le récit prend un peu d’épaisseur dans le dernier tiers, où le drame s’invite, après que Shirin se soit expliquée avec son père. Shirin qui, contrairement à ses frères, s’avère moins monolithique, évolue, et devient bien plus attachante à la fin. Petite comédie sans prétention au sein d’une famille iranienne, l’album se laisse lire agréablement.

13/01/2021 (modifier)