Njinga - La Lionne du Matamba

Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)

Au XVIIe siècle, dans ce qui allait devenir l'Angola, une puissante reine d'Afrique centrale, Njinga, ne recule devant aucun moyen pour préserver son territoire des Portugais.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Afrique Noire Auteurs italiens La BD au féminin

À la tête d'une armée de guerriers dont les célèbres Amazones, la reine Njinga mène un combat sans merci contre les envahisseurs blancs. Elle décide même de rejoindre la secte terrifiante des cannibales Bangalas afin de contrer un ennemi mieux armé. Elle sait, en fin stratège, jouer de diplomatie pour conserver l'indépendance de son pays face aux colonisateurs trafiquants d'esclaves.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 30 Septembre 2020
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Njinga - La Lionne du Matamba © Delcourt 2020
Les notes
Note: 2.8/5
(2.8/5 pour 5 avis)
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19/12/2020 | PAco
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L'avatar du posteur Noirdésir

Cette série a déjà un grand mérite, celui de me faire connaître ce personnage – et par la même de ne pas laisser la collection ne s’intéresser qu’à l’Histoire européenne. Du coup, ça été l’occasion de découvrir un pan de l’Histoire que je ne connaissais pas trop. La narration est plutôt agréable. Mais j’ai eu aussi l’impression que Pecau, habitué à multiplier les séries « de genre », a manqué d’ambitions – ou d’idées. Il a souvent transformé son intrigue en récit d’aventures exotiques, au détriment d’une profondeur (de l’intrigue et de la personnalité des protagonistes). Je ne sais pas s’il y a beaucoup de documentation sur Njinga, mais j’ai retrouvé pas mal de passages de la fiche wikipedia la concernant dans les premières pages. Sinon, je vois que j’ai eu la même – mauvaise surprise que Mac Arthur. En effet, dans le premier tome, les pages 31 à 33 semblent avoir été placées quelques pages trop loin. J’ai un temps cru à un flash-back mal indiqué, mais en fait non, ce qui donne une séquence incompréhensible, une meurtrière commettant son crime après avoir été assassiné. Ça ne fait pas très sérieux de la part des auteurs et des relecteurs de chez Delcourt ! Au final, un sujet intéressant, original car pas souvent traité, mais qui m’a laissé un petit peu sur ma faim – comme la fin justement, qui m’est apparu un peu trop vite expédiée. Note réelle 2,5/5.

11/02/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

L'Afrique noire était jusqu'ici la grande absente de la collection les Reines de sang, voilà chose réparée avec la première partie de ce diptyque qui nous raconte l'histoire de Njinga Mbandi qui va devenir reine du Ndongo (ce qui sera plus tard l'Angola). Nous sommes en 1617, le nouveau roi du Ndongo n'arrive pas à contenir les offensives portugaises pour s'emparer du royaume. Il envoie donc sa soeur Njinga qui va se révéler une diplomate redoutable. Elle parle couramment le portugais, refuse de se plier aux traditions coloniales et est avant tout très intelligente. Elle va donc négocier habillement avec les jésuites et le gouverneur en place pour tenter de garder l'autonomie de son royaume. Bien évidemment, le gouverneur en place fera tout pour ne pas respecter ses engagements, poussant Njinga à des réactions radicales. Car côté cruauté et dans le genre "pas de quartier", celle qui va rapidement s'imposer comme reine sait y faire. Il faut dire qu'elle a été à bonne école avec son ancien roi de frère qui a fait assassiner toute la descendance de sa famille et stériliser toutes les femmes de la lignée... Voilà un album captivant qui m'a permis de découvrir un pan de la colonisation portugaise que je ne connaissais pas du tout, et surtout une femme de caractère et à poigne. Le "choc des cultures" de l'époque est bien montré, tout comme la suffisance et le sentiment de supériorité des colons qui les desservira forcément. Reste à voir comment tout cela se terminera pour cette reine, car côté colonisation, on connaît malheureusement le résultat. L'album est servi par le dessin réaliste d'Alessia de Vincenzi, qui est plutôt agréable et précis, tant sur les décors que les costumes par exemple, par contre je suis un peu moins fan de la colorisation de Nuria Sayago. C'est donc avec curiosité que je lirai la fin de cette série annoncée dans un deuxième tome. (3.5/5 en attendant la suite et fin) *** Tome 2 *** Voilà un deuxième et dernier tome qui m'aura un peu moins emballé que le premier. Peut-être est-ce sans doute du aux nombreux raccourcis qui s'enchaînent à partir de la seconde moitié de l'album, déséquilibrant le récit. En effet, autant on s'attarde assez sur certains événement au début, autant tout s'enchaîne très vite par la suite, surtout concernant les nombreuses alliances que la reine Njinga va devoir passer pour assoir la "tranquillité" de son royaume. Un coup avec les portugais, puis les hollandais, puis les terribles tribus cannibales voisines et enfin le pape, Njinga aura tiré à elles toutes les solutions possibles pour devenir cette légende africaine et ainsi permettre à son royaume de garder son indépendance jusqu'en 1810 ! C'est cette partie d'intrigues avec les différentes parties que je trouve trop survolée et qui aurait mérité d'être plus développée pour bien en saisir tous les tenants et aboutissements. Du côté du dessin, ça reste propre mais si j'ai trouvé les scènes de combat un peu statiques ou figées. Cela reste tout de même une découverte intéressante, cette série permettant de me nous faire découvrir un personnage peu commun de l'histoire africaine. (3/5)

19/12/2020 (MAJ le 14/11/2022) (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Ah bein là, très très grosse déception pour ma part. Pourtant on pourrait dire que dans l’ensemble le récit est correct. Le dessin n’est pas des plus fins et ça sent l’œuvre de commande mais il correspond bien aux attentes du public visé (mise en page classique, un certain soin accordé aux décors, découpage fluide pour une lecture aisée). Pourtant l’aspect historique est intéressant puisqu’on nous propose ici un personnage de reine assez méconnu (et totalement inconnu pour moi, raison de ma lecture). Njinga, par son intelligence, son sens de la répartie et son caractère -mélange de fatalisme et d’opiniâtreté- a tout pour devenir un personnage clé de cette collection. Sauf que… Sauf que ce récit n’a pas dû être une priorité pour aucun de ses responsables puisque ni le scénariste, ni la dessinatrice ni l’éditeur ne se sont inquiété du fait que trois planches n’étaient pas placées dans l’ordre chronologique. Résultat : une meurtrière est assassinée avant même d’avoir pu tuer qui que ce soit ! Et trois planches, ce n’est pas une erreur technique lors de l’impression ! Trois planches, c'est un scénariste qui envoie son découpage au fur et à mesure de l'état d'avancement mais pas forcément dans l'ordre chronologique du récit, une dessinatrice qui réalise les planches en fonction du découpage reçu sans trop s'inquiéter de l'histoire dans son ensemble et un éditeur qui ne va pas 'perdre son temps' à lire les bandes dessinées qu'il produit. Pour moi, c’est la preuve que ni l'éditeur, ni le scénariste, ni la dessinatrice n'étaient passionnés par le projet. Et chez moi, c’est rédhibitoire. C’est con car, comme je le disais, Njinga, le personnage central, mériterait d’être mise en lumière par une équipe réellement passionnée par ce sujet. Mais là, ce genre d’erreur trahit tellement l’œuvre de commande réalisée juste pour le fric que je ne peux rien dire d’autre que bof.

04/08/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Bonne idée dans la collection des Reines de sang de s'ouvrir à d'autres horizons, plus exotiques, qui changent ouvertement avec ceux des reines européennes médiévales ou de la Renaissance. Déjà, Constance d'Antioche avait ouvert la voie, mais cette reine n'avait pas autant d'intérêt que cette reine Njinga ou Nzinga qui fut reine du royaume de Ndongo et du royaume de Matamba jusqu'à sa mort en 1663, dans l'actuel Angola, en Afrique australe, et dont la capitale était déjà Luanda. Je vais passer pour un rigolo, mais j'avais appris en 1998 lors de la coupe du monde de football que l'Angola était une ancienne colonie portugaise, comme quoi on apprend des trucs sur la géographie par le football. Plus sérieusement, cette Bd permet de se rendre compte que l'Afrique a une histoire mais qu'elle n'est pas enseignée ou très peu. Le potentiel et le décor africains sont bien exploités par Pécau qui relate le trafic d'esclaves par les Portugais et l'histoire de Njinga de façon sans doute plus sanglante, car en allant m'informer sur Wiki, j'apprend que son règne n'a pas été aussi sanglant que ce qu'on voit dans la Bd ; pour la collection des Reines de sang, disons qu'elle ne démérite pas des autres reines, car les massacres sont assez corsés. Il est très intéressant aussi de constater que les puissances européennes à travers celle du Portugal ici, avaient une vision rétrograde, négative et dévalorisante des indigènes ; à partir du moment où les peuplades tribales n'étaient pas blanches, elles étaient considérées comme des sauvages, le constat est identique à celui des Blancs vis à vis des tribus amérindiennes aux Etats-Unis pendant la conquête de l'Ouest. Le dessin d'Alessia Vincenzi m'a semblé moins appliqué que sur Frédégonde la sanguinaire ou est-ce une impression ? j'en sais rien, mais il a un cachet particulier et il rend bien l'exotisme de ce récit et la sensualité de cette lionne du Matamba. Une bonne Bd.

29/05/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

C'est une bonne nouvelle que la collection des reines de sang s'expatrie en Afrique dans une période qui voit le début de la colonisation pour ne pas dire le pillage de ce continent. Ici nous sommes en 1671 dans un pays qui deviendra bien plus tard l'Angola. Ce sont les Portugais qui sont à la manœuvre, ayant construit quelques comptoirs afin d'y pratiquer l'enlèvement des populations pour les réduirent en esclavage. Bien évidemment les choses ne se présentent pas sous les meilleurs auspices car une jeune femme se dresse contre l'envahisseur. Le moins que l'on puisse dire c'est que notre Njinga ne fait pas dans la dentelle, n'hésitant pas à tuer tous les individus qui se dressent sur son chemin. Fine diplomate elle se "convertit" à la foi catholique sous l'égide des jésuites qui trainent dans le sillage de l'envahisseur portugais, mais c'est pour mieux espionner l'ennemi. J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce premier tome qui ne s'embarrasse pas de fioritures et entre dans le vif du sujet dès les premières pages. Le lecteur apprend des choses sur les débuts de la colonisation, nous savons hélas comment les choses risquent de finir. Ce premier tome avec un dessin plaisant ou le dessin fait le job et donne envie de lire la suite.

26/02/2021 (modifier)