Apprendre à tomber (Der Umfall)

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

À qui peut-on faire confiance quand on est différent ?


Auteurs allemands Handicap Les petits éditeurs indépendants

Depuis la mort soudaine de sa mère, la vie bien organisée de Noël vole en éclats. Il a rencontré cet homme étrange à la barbe blanche qui a dit qu’il ne pouvait plus rester seul. L’homme a dit aussi que Noël devait déménager, loin de Berlin, loin de chez lui. Mais lui, Noël, il veut rester ici, à Berlin, dans le vieil appartement qu’il a toujours connu. Mais Noël n’a pas le choix, il doit se plier à la volonté des autres… Il est envoyé dans un établissement de soins, où il y a d’autres personnes handicapées, comme lui… « Tu verras – a dit l’homme : ici c’est spécial, différent des autres centres, chacun a son appartement et doit apprendre à se gérer, tu y seras bien ». C’est la première fois de sa vie que Noël vit seul. C’est aussi la première fois qu’il doit faire avec autant d’autres personnes. Pas facile quand on a été protégé par un amour maternel immense et inconditionnel. A qui peut-il faire confiance ? Qui peut-il aimer ? Qui l’aime vraiment ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Septembre 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Apprendre à tomber © Sarbacane 2019
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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14/01/2021 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Tomdelapampa

Le hasard de mes lectures fait que je découvre coup sur coup des auteurs allemands. Après Voyage de malade de Joséphine Mark, place à Mikaël Ross, un auteur qui ne m’est pas inconnu, la plupart de ses séries sont dans ma liste à lire mais c’est bien le 1er album que je lis de lui … Et bien franchement j’ai adoré, vous pouvez y aller tranquille. Le seul reproche que je peux faire, c’est qu’en fait ce tome est un album de commande d’un institut religieux pour ses 150 ans. C’est expliqué en pré ou postface (je ne sais plus) mais heureusement ça reste complètement anecdotique durant la lecture. Sinon bah c’est du très bon, justesse de la mise en scène, des personnages, des sentiments … l’auteur déroule son récit de main de maître. Je ne pensais pas être autant emporté par ce petit monde, la fin est très belle, en plus d’être réussie. Je suis un peu chiche, je vous renvoie au bel avis de Noirdésir pour en savoir plus. Je passe juste pour vous encourager à tomber sur ce chouette album et ne pas vous arrêter à la couverture.

16/03/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Noël, qui souffre d’une forme d’autisme, perd brutalement sa mère, et se retrouve pris en charge dans une communauté au sein de laquelle il retrouve un certains nombre d’autres ados/adultes souffrant de divers troubles et handicaps. La plupart vivent dans un monde parallèle, à la fois cohérent et décalé par rapport à nos critères cartésiens. Mais tous ces personnage, Noël en tête, sont attachants, et l’on suit avec plaisir les péripéties (courts chapitres accumulant des anecdotes, développant des moments forts) qui forment au final une histoire que j’ai trouvée très chouette à lire. Même si l’auteur a « inventé » cette histoire et ces personnages, il s’est inspiré d’une certaine réalité, puisque ce livre est une sorte de commande réalisée à la demande d’une association que je découvre et qui, en Allemagne, depuis plus d’un siècle, poursuit l’œuvre quelque peu visionnaire d’un ancien mécène, le tout étant placé sous l’égide d’une fondation protestante. La narration est fluide, « naturelle », et on s’attache très rapidement à Noël et à ses compagnons, leur façon à la fois naïve et pleine de sincérité de voir la vie, de vivre, sans artifice ni protection d’une armure d’hypocrisie, plus ou moins rassurés par leurs tics, leurs tocs, leur optimisme à quasiment toute épreuve. On se prend même plusieurs fois à sourire, voire rire de certaines situations qui tournent au burlesque, sans jamais que la moquerie ou quoi que ce soit de négatif n’émerge. Au cœur de l’album, un passage évoque, avec pudeur mais avec force, ce qui a pu se passer sous le IIIème Reich, lorsque les handicapés étaient éliminés, au nom d’une protection de la race supérieure… C’est en tout cas un album dont la lecture est rafraichissante et donc recommandée. Le dessin de Ross, moderne, qui ne s’embarrasse pas de décors fouillés, est efficace et aide aussi à la fluidité de l’ensemble.

14/01/2021 (modifier)