1984 (Torregrossa)
D'après le roman culte et visionnaire de George Orwell, l'adaptation en bande dessinée d'une oeuvre précurseure, miroir à peine déformant de notre époque.
Adaptations de romans en BD Dictatures et répression George Orwell Londres Romans de science-fiction adaptés en BD Utopies, Dystopies
Londres, 1984. Smith est un employé du Parti chargé de réviser l'Histoire. Dans un monde où toute sentimentalité est interdite, il est attiré par Julia, une femme peut-être dangereuse pour lui. Ensemble, ils vont tenter d'échapper à l'emprise du gouvernement et de Big Brother, le chef omnipotent du gouvernement. Mais est-ce possible dans un monde où tout fait et geste est surveillé et enregistré ?
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Date de parution | 06 Janvier 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai lu le roman culte d'Orwell lorsque j'étais étudiant, autant dire que ça remonte loin, mais c'est un bouquin qui cloue tellement le lecteur par le déploiement de son univers, qu'on est pratiquement obligé de s'en rappeler. Et ici, même si je n'ai plus tout en tête, au fur et à mesure de ma lecture, des souvenirs lointains, des bribes de lignes me revenaient, aussi j'ai trouvé que même si cet ouvrage propose une version un peu compressée de 1984, je pense que ça reste une bonne adaptation, j'ai l'impression que l'ensemble est bien restitué. D'autant plus que le dessin qui est superbe, participe pleinement à l'atmosphère froide et déshumanisée du récit, par ses tonalités de gris, c'est une franche réussite graphique. Maintenant, pourquoi je note 3 seulement ? tout simplement parce que ce type d'histoire ne me branche pas, je ne raffole pas des ambiances à la Big Brother et de ce monde effrayant et totalitaire où règne la parano et où le sexe, l'érotisme et l'attirance physique sont bannies du système complètement contrôlé par un pouvoir tentaculaire. C'est pourquoi je suis tombé sur cette adaptation dans ma petite bibli, mais je ne chercherai pas à en lire d'autres, celle-ci m'a suffi. Quand on y réfléchit bien, on s'aperçoit que ce roman d'Orwell était sacrément prophétique, déja en 1949, car de nos jours, on est fiché sur des cartes vitale ou de paiement, on est surveillé par nos téléphones ou par satellites, on est filmé par des réseaux urbains de caméras dans nos villes, on est estampillé sur nos ordinateurs en allant sur certains sites etc... bref on est pris en charge par des entités diverses du berceau à la tombe, c'est de la folie. Sur la fiche, il est indiqué "miroir à peine déformant de notre époque" : c'est tout à fait ça ! Il n'est pas étonnant que George Lucas avant Star Wars, ait réalisé un petit film expérimental, THX1138 où tout était également régenté et où l'amour était interdit, la procréation étant contrôlée, ce film s'est beaucoup inspiré de 1984, et en lisant cette Bd, j'y ai aussi pensé. D'ailleurs, le cinéma a pas mal abordé ce thème, notamment avec Brazil, Bienvenue à Gattaca, l'Armée des 12 singes, ou l'adaptation de 1984 par Michael Radford sortie en... 1984.
Maintenant j'ai lu tous les adaptations de 1984 disponible pour le moment et je trouve celle-ci moyenne. Le scénario est correct. Les auteurs adaptent bien les grands lignes du roman quoique je trouve que par moment cela va un peu trop vite. Je pense que c'est l'adaptation avec le moins de pages que j'ai lu et cela se ressent dans le rythme du scénario. Là où j'ai moins accroché est au niveau du graphisme. Je n'aime pas trop la manière dont sont dessinés la tête des personnages-clés de l'album et le style m'a laissé froid sauf pour les moments en couleurs qui constitue l'idée géniale de l'album. Bon cela reste sympa à lire si on veut une version abrégée du roman en BD, mais personnellement je recommanderais plutôt les versions de Pontarolo si on veut une version un peu personnelle de 1984 et celle de Coste si on recherche une adaptation plus fidèle.
Inutile de s'appesantir davantage sur ce classique absolu de la littérature mondiale qui reste aujourd'hui et pour de longues années malheureusement l'exemple de ce qu'il ne faudrait pas suivre en politique et dans une société de plus en plus surveillée et falsifiée. Cela doit faire plus de 35 ans que j'en connaissais chaque ligne et presque tout autant que je souhaitais en lire une adaptation en bande dessinée. Quelle ne fut pas ma surprise de trouver non pas une ou deux adaptations en ce début d'année 2021 mais bien quatre toutes distinctes et d'éditeurs différents. Celle de Soleil était mon choix initial et le resta même si je risque de craquer sur d'autres adaptations. La motivation de ces lectures n'est pas tant de retranscrire l'univers froid et sans émotions du monde créé par George Orwell mais bien d'en ressentir de nouvelles par les dessins. De ce côté-là, tout est plutôt bien retranscrit en seulement 120 pages de dessins inspirés par la ligne claire franco-belge classique et tout en nuances de gris. Quelques couleurs rehaussent intelligemment les rares moments de plaisir (un verre d'alcool, une étreinte, la nature) et le rythme est très soutenu. La première partie décrit assez rapidement (mais pas succinctement) toutes les caractéristiques de ce Londres déshumanisé même si de nombreux détails sont survolés et qu'on aurait apprécié encore plus de de décors écrasants sur quelques doubles pages par exemple. L'accent est en effet porté sur la relation entre Winston Smith et Julia qui restent présent au cœur du récit. Le travail est assez conséquent pour ce qui semble être l'adaptation la plus condensée et la plus accessible pour un jeune public. Rien que pour tout cela et une narration très fluide, cette adaptation du chef d'œuvre d'Orwell mérite amplement votre attention.
J'ai eu la possibilité de feuilleter les quatre adaptations en BD de ce monument de la littérature qu'est le 1984 original de Georges Orwell. Graphiquement parlant à mon sens il n'y a pas photo. Le trait est lisse, le seul reproche que je pourrais faire, mais il n'est pas futile, concerne l'atmosphère que dégage l'ensemble. Où est l'angoisse que je me souviens avoir ressentie à la lecture du roman, non pas que cela soit guilleret, mais bon un peu plus de ce "côté" sombre aurait été le bienvenu. Je ne m'étendrai pas sur la résonance évidente que cet ouvrage possède au vu de notre monde actuel. Juste pour dire qu'à maintes occasions des camarades sûrement bien intentionnés, se sont gaussés de moi en fustigeant le fait que je n'étais pas sur Facebook, et voulaient savoir pourquoi. Sans sombrer dans une paranoïa excessive la lecture de cette BD que j'oserais qualifier d'essentielle, vous donne la réponse. À lire bien sûr.
En l’espace de deux mois, ce ne seront pas moins de quatre adaptations de « 1984 » qui auront été publiées (une en novembre 2020 et trois ce mois-ci). Il faut dire que 70 ans après la sortie française du roman culte de George Orwell, désormais entré dans le domaine public, plusieurs éditeurs (Soleil, Sarbacane, Rocher et Grasset) se tenaient sur les starting blocks pour sortir leur propre version. On pourra objecter que cela est tout à fait ridicule de sortir en même temps quatre adaptations, mais quoiqu’en en pense, cela confirme toute la puissance et la modernité du livre de l’auteur anglais. Si la pertinence d’une adaptation est incontestable, reste à en connaître la valeur ajoutée. Commençons avec celle de Soleil Productions. Sur le plan graphique, Rémi Torregrossa prouve qu’il sait dessiner, cela n’est pas à contester. Son style réaliste et assez détaillé, un peu froid, a su parfaitement donner corps au roman d’Orwell, en restituant scrupuleusement l’univers du livre que chacun pouvait avoir en tête. Le choix du noir et blanc paraissait approprié pour dépeindre un monde terne et déshumanisé, avec une rare intrusion de la couleur dans les scènes où Winston et Julia parviennent à se retrouver dans un cadre intime pour vivre leur amour. Clairement, on reste dans l’académisme propre à tout un pan de la bande dessinée actuelle et qui caractérise le plus souvent les séries dont le but est de capter le public le plus large, et qui probablement laissera de marbre la frange des bédéphiles en quête d’originalité. La narration de Jean-Christophe Derrien est de façon peu surprenante à l’image du dessin. Elle suit à la lettre la structure de l’œuvre littéraire, la seule digression que s’est autorisée le scénariste étant d’avoir choisi un angle subjectif en utilisant les extraits de journal du héros Winston. Ce faisant, cette option permet à l’histoire de conserver une grande fluidité, à l’instar du roman d’Orwell. En optant pour la fidélité au récit d’origine, on pourrait en déduire que Soleil a voulu limiter les risques d’un échec commercial. Cette version, qui semble être la plus convenue, est loin d’être mauvaise mais n’apportera pas grand-chose au « 1984 » de 1949, et ne conviendra qu’à ceux qui ne lisent que de la BD. A cet égard, on ne pourra que conseiller au lecteur — jeune ou non, et ouvert à tous les formats narratifs — de se précipiter plutôt sur l’ouvrage original, monument incontournable de la littérature de science-fiction qui conserve une acuité terrible sur la façon dont les technologies permettent de suivre à la trace les citoyens. A l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, la question n’en est que plus brûlante. Les télécrans de « 1984 » ne sont-ils pas d’une certaine manière les smartphones de 2021 ?
Toujours difficile de se lancer dans ce genre d'adaptation dès qu'il s'agit d'un roman qui aura marqué l'histoire de la littérature et que, forcément, tout le monde attend au tournant. Surtout que vu que le texte vient de tomber dans le domaine public cette année, les adaptations sont nombreuses et la concurrence rude. Mais Jean-Christophe Derrien au scénario et Rémi Torregrossa au dessin s'en sortent plutôt très bien avec une adaptation fidèle qui rend parfaitement hommage au texte de George Orwell. La trame narrative semble suivre assez rigoureusement celle du roman et le dessin de Rémi Torregrossa, tout en ligne claire rehaussé d'un encrage assez marqué et d'une colorisation volontairement restreinte à une palette de gris, nous immerge rapidement dans ce Londres sous emprise totalitaire de 1984 imaginé par Orwell en 1949. Ce choix graphique lui permet de mettre en valeur les quelques moments de bonheur que vont partager nos deux protagonistes en introduisant la couleur sur quelques rares planches. Cet univers régit d'une main de fer par Big Brother est donc bien retranscrit et questionne toujours autant sur notre résignation ou notre résistance à ce totalitarisme omnipotent. L'actualité nous renvoie en miroir à ces réflexions, et notre addiction grandissante aux réseaux sociaux et à note capacité à livrer de nous même toute sorte d'informations à même de nous desservir également. Quand on voit comment la Chine par exemple tient d'une main de fer sa population grâce aux nouvelles technologies, on se dit que Big Brother est loin d'être une dystopie irréalisable, loin de là malheureusement... Voilà donc une adaptation réussie qui met parfaitement en valeur le texte d'Orwell malheureusement toujours plus d'actualité que jamais. A redécouvrir pour les amateurs d'Orwell ou a découvrir de belle façon pour ceux qui n'ont jamais tenté sa lecture.
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