Le Spirou d'Emile Bravo - Le journal d'un ingénu
2008 : Prix Canal BD 2008 : Grand prix RTL de la bande dessinée Diagonale 2008 : prix du meilleur album Angoulême 2009 : album essentiel Un jeune journaliste inconscient dénommé Fantasio déclenche l'apocalypse ! Cette série a une suite : Le Spirou d'Emile Bravo - L'Espoir malgré tout
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Angoulême : récapitulatif des séries primées BD à offrir Best-of des 20 ans du site Dupuis Grand prix RTL de la bande dessinée L'univers de Spirou et Fantasio One-shots, le best-of Prix des Libraires de Bande Dessinée Prix Diagonale/Victor-Rossel
Et pourtant cette guerre aurait pu être évitée ! Des pourparlers entre émissaires polonais et Karl Von Glaubitz, premier secrétaire du ministre allemand des affaires étrangères Von Ribbentrop à Bruxelles, étaient dans une impasse lorsqu'un jeune groom du Moustic Hôtel, prénommé Spirou, a proposé une solution tout à fait originale au problème délicat de Dantzig qui semblait convenir à toutes les parties en présence. C'est à ce moment-là que le jeune Fantasio, un de nos collaborateurs à la rubrique des chiens écrasés, a surgi et tenté d'obtenir des informations auprès du délégué allemand. Devant le refus de celui-ci, une rixe éclata au cours de laquelle le jeune inconscient aurait flanqué son poing dans la figure du dignitaire nazi qui l'aurait assez mal pris. On s'attend à des représailles imminentes de la part de l'Allemagne. Des bombardiers de la Luftwaffe auraient décollé à l'aube en direction de la frontière polonaise.
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Date de parution | 23 Avril 2008 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J’ai découvert Émile Bravo lors de la sortie de cet album, une tuerie !! Je ne me lasse pas de le lire, qu’est ce que c’est bien fait et intelligent. Un sacré one shot, d’une belle densité, on assiste à « l’éveil » de notre jeune groom, sa rencontre avec Fantasio … dans une période grave, nous sommes aux portes de la ww2. Des personnages secondaires réussis, mention spéciale au couple de célébrités, il n’y a pas de scènes superflues. Ça n’oublie pas d’être drôle, léger et politique. Un beau travail d’équilibriste. Nous ne sommes clairement pas dans une aventure classique de nos héros, mais l’album fonctionne d’autant plus. Bien fait, original et marquant. Une pépite, une version que je n’attendais pas. L’auteur proposera bien plus tard une suite à cette histoire - voir le cycle L’espoir malgré tout, pas déplaisante mais avec moins de maestro à mes yeux. Cependant, ça n’enlève en rien le charme du présent album, Le journal d’un ingénu, maîtrisé de bout en bout.
Avec "Le Journal d'Un Ingénu" Emile Bravo commence son remarquable cycle de Spirou affrontant ces années noires 1939-1945. Le parti pris de monsieur Bravo a pu en choquer plus d'un car il déconstruit des personnages mythiques de la bd franco-belge pour nous en présenter des facettes originales multiformes. C'est surtout vrai pour Fantasio. Ici notre Spirou sort de l'enfance dans des conditions particulières car il n'a pas de parents pour le guider dans ses choix. Il n'est pas seul pour autant car Fantasio l'accompagne (et pas si mal que ça !). Un Fantasio parfois aussi irritant qu'un ado de nos jours qui ne veut en faire qu'à sa tête. Des choix qui engagent, Spirou va devoir en faire de nombreux jusqu'au plus profond de lui-même. Entresol ou Dewilde, Choukroune ou Von Glaubitz, Kassandra ou... Kassandra et puis toujours Fantasio. Pas de choix en amitié, elle est indéfectible même si on sert les dents (et sa ceinture) quelques fois. "Hi hi, Qu'est-ce que tu connais aux femmes, toi ?" ricane Kassandra "Rien" mais pas seulement aux femmes mon pauvre Spirou. Mais non Spirou possède la connaissance essentielle, celle du grand cœur. J’adore le fond mais j'apprécie aussi la forme. Des dessins épurés montrant des personnages efflanqués inquiets dans des temps mauvais. Des couleurs dans les gris, ocre ou marron. Quelques couleurs vives pour célébrer le printemps de l'amour chez Spirou, c'est peu et beaucoup à la fois. Pour finir sur Fantasio, aucun regret très cher, le loup enragé était prêt à sauter sur sa proie avec ses Panzer, ses avions et ses jeunes hommes fanatisés. La meilleure bonne foi et bonne idée du monde de Spirou n'y auraient rien changé.
Excellent en tout. Pas sûr que Spirou était nécessaire à cette histoire mais il apporte tout de même là une légèreté utile en contrepoint d’une Histoire lourde. Des informations utiles, une mise en perspective qui est bienvenue, des positions humaines, illustrées en particulier par Fantasio. Une très belle surprise que ces albums, surtout le premier.
Un très bon album. Si je ne me trompe pas, c'est l'album qui m'a fait découvrir Émile Bravo et j'ai tout de suite aimé son dessin même si son style se rapproche plus d'un Tintin que d'un Spirou. Le scénario est très mature, probablement l'album le plus 'adulte' de Spirou et pourtant c'est écrit dans un style qui peut plaire à la fois aux jeunes et aux adultes. En tout cas, moi j'ai lu ça la première fois lorsque je terminais mon adolescence et j'ai adoré. La relation entre Spirou et son amie polonaise est très touchante et j'ai bien aimé voir ce qu'un jeune comme Spirou qui ne connait pas grand chose à la vie réagit face aux événements qui vont engendrer la seconde guerre mondiale. Seule ombre au tableau qui fait en sorte que je ne donne pas la note maximal: je n'aime pas du tout le traitement du personnage de Fantasio qui est transformé en crétin. Il était loufoque sous Jijé et dans les premiers Franquin, mais il était sympathique alors qu'ici il est énervant et j'avais envie de le frapper. Et il y a son rôle dans le dénouement que j'ai toujours détesté. Presque un chef d'œuvre pour moi donc.
Note : 4,5/5 Attention, petit chef d’œuvre que ce tome 1 ! En effet, Emile Bravo parvient à créer un album à la fois extrêmement respectueux de l’esprit originel de la série (tout en le modernisant) et offrant certains éclaircissements sur les personnages principaux de la série. On y apprend donc (entre autres) pourquoi Spirou aura tant de mal à se séparer de sa ridicule tenue de groom, ou encore comment Spip se retrouve doté d’une conscience. Le style graphique utilisé par l’artiste se veut respectueux de la glorieuse époque des débuts du héros, mais la narration (que je qualifierai d’actuelle) évite les lourdeurs d’alors. L’ensemble est prenant, amusant, visuellement abouti et enrichit le mythe. C’est un magnifique hommage et une réussite à tous points de vue. Devant le succès de cet album, Emile Bravo va lui donner une suite, qu'il est difficile de laisser de côté car des questions restent ouvertes à la fin du Journal d'un Ingénu. Cette suite, si elle est plaisante et s'il est manifeste qu'elle bénéficie d'un travail conséquent de l'auteur, n'a pas le même charme que ce premier tome. Par conséquent, je n'accorde que 4/5 à ce tome, car il nous pousse à lire la suite et donc à dépenser nos sous alors que le niveau n'est plus le même (et ça, c'est sans doute dû au manque d'effet de surprise qui, lui avait joué en plein avec ce premier tome).
Note : 3.5/5 Cette plongée aux origines du personnage est une idée plutôt bonne. Emile Bravo, que je découvre à cette occasion, s'est attaché à retranscrire l'ambiance et l'esprit de 1939. On retrouve ainsi, mais de façon un peu feutrée à mon goût, l'inquiétude qui gagnait l'Europe entière face à la montée de l'expansion nazie et les prétentions soviétiques. Une approche didactique, mais savamment délayée, ou plutôt distribuée (comme des noix de pécan dans une tarte avant de la mettre au four). Parce que Bravo, sous couvert d'amourettes adolescentes, nous présente une intrigue d'espionnage "light", mais à mon sens assez plausible, hormis l'irruption de deux ou trois scènes outrageusement humoristiques. Grâce au sérieux de la reconstitution historique, j'ai presque eu l'impression, par moments, de lire un album réalisé à cette époque (la couverture "rétro" de l'album n'est pas étrangère à cette impression). Mis à part le baiser de la jeune employée de l'hôtel, qui ne serait probablement pas passé dans une publication "jeunesse" de l'époque. J'ai passé un bon moment de lecture, pas autant toutefois qu'avec le tome précédent, qui pour moi est le meilleur pour l'heure.
C'est vraiment une très bonne BD. Graphiquement, j'ai beaucoup apprécié: les couleurs, plutôt claires, qui collent parfaitement à l'ambiance; le trait fin, la richesse des détails, les cadrages, et même le papier à grain rend l'ensemble visuellement génial. Dès les premières planches, j'ai su que cette BD allait me plaire... L'histoire est également bien faite et alléchante: elle intègre Spirou et Fantasio -qui ne se connaissent alors pas encore- au cœur des prémices de la 2e guerre mondiale. J'ai apprécié également le fait que Bravo nous donne une explication sur la conscience de Spip. Enfin, j'ai même été touché par les amourettes de Spirou avec la petite soubrette...Et pour qu'une histoire d'amour arrive à me toucher...Il faut vraiment pas faire dans le gnan-gnan, ce qui est le cas ici. Les sentiments sont justement dosés, on entre au cœur des premières amours d'un adolescent.
Ce sont plusieurs amis bédéphiles qui m’ont motivé la lecture du « Journal d’un ingénu » ! Je ne fus absolument pas déçu ! Moi qui ne connais rien de Spirou et Fantasio, je fus heureux de découvrir les origines de ces deux personnages, du moins ce qu’ils faisaient avant de se connaître et pourquoi ils se sont liés d’amitié. En fait, pour moi, ce qui est le plus intéressant dans « Le Journal d’un ingénu », c’est que son histoire se situe juste avant la seconde guerre mondiale, que Spirou est groom dans un hôtel où se passent des pourparlers entre Polonais et Allemands pour… enfin, bref, j’ai un peu peur de vous dévoiler des spoilers, sachez donc que « Le journal d’un ingénu » regorge de (très) nombreux sujets sur cette période qui me sont apparus très captivants. Les discrets clins d’œil disséminés par-ci par–là sont –à mon avis- sympathiques et contribuent à apporter une petite touche d’humour bienvenue à cet album. De plus, l’album comporte des séquences dramatiques qui ont su me toucher. Sans être fan de ce style graphique, j’ai bien aimé le coup de patte d’Emile Bravo. Je trouve qu’il y a beaucoup de similitudes entre le dessin de cet auteur et celui d’Hergé à ses débuts (« Les Aventures de Tintin »). Contrairement aux Géants pétrifiés et au Tombeau des Champignac, je n’y ai pas relevé de « sauts » hasardeux entre les cases. Pour moi, « Le journal d’un ingénu » est un modèle pour sa narration : tout est fluidité et ça se lit avec grand plaisir. A mon avis, « Le journal d’un ingénu » est incontestablement à ce jour le meilleur album de la série. J’y ai appris énormément de choses sur Spirou et Fantasio. Mais surtout, le scénario m’est apparu d’une richesse incroyable en se situant dans l’avant seconde guerre mondiale. Le récit est également riche en séquences émotionnelles et marquantes. Le dessin d’Emile Bravo apparait simple mais il contribue à rendre très lisible cette bd. Au final, j’ai a-do-ré « Le journal d’un ingénu » ! Merci M. Bravo pour avoir réalisé ce petit bijou !
Dans cet album hors norme, on découvre la première rencontre en Spirou et Fantasio, pourquoi Spip a une conscience, pourquoi Spirou est toujours célibataire après des dizaines d'album, pourquoi Spirou portera pendant longtemps son habit de groom. Ces 68 pages sont très denses, le style de dessin fait vieillot et est parfaitement adapté au récit (cela se passe en 1939, juste avant la guerre). Clairement le meilleur volume des "Une aventure de Spirou et Fantasio par...". Cet album lève le voile sur le Spirou que nous connaissons tous mais dont nous ignor(i)ons tout.
Commençons par la mise en image : j’ai découvert avec cette BD un excellent dessinateur/coloriste, dont le style est en parfaite adéquation avec l’époque dans laquelle est située l’histoire. Une ambiance 1939 vraiment bien rendue, et des personnages féminins que j’ai trouvé particulièrement charmeurs. Autre bon point, le récit est très bien équilibré tout au long de la soixantaine de page allouée, l’ensemble restant captivant malgré la quasi absence de péripéties. Car il ne se passe finalement pas grand-chose dans ce Spirou, l’auteur ayant volontairement concentré son propos sur l’évolution psychologique de son personnage qui va passer d’ingénu/insouciant à … euh…rien d’autre finalement qu’au Spirou que l’on connaît depuis sa reprise par Franquin. Et c’est surtout là que le bas blesse pour moi. Car Emile Bravo en décidant de faire son Spirou Year One, installe son héros dans une réalité politique tangible qui par essence n’est forcément pas compatible avec un personnage apolitique (Gaston etc..). Dans beaucoup de critique de cet album, il est souvent dit que Fantasio, voire Spip ne sortent pas grandis de ce traitement. J’y ajouterais sans hésiter Spirou lui-même. Car pour faire une métaphore Matrixienne, Spirou s’est vu offrir dans cette histoire le choix entre la pilule rouge (la recherche de la vérité = personnage de Kassandra) et la pilule bleue (l’insouciance = Fantasio), et il a choisi la pilule bleue. Pat très héroïque donc. Pourquoi être aller chercher Matrix pour parler de ce Spirou ? Parce que je ne pense pas que l’on puisse parler d’un Spirou évoluant dans un univers réaliste sans faire référence à "Machine qui rêve" (qui partage certains de ses thèmes avec la trilogie des frères Wachowsky). Mais à la différence de Bravo, Tome & Janry ont fait preuve du jusqu’au-boutisme nécessaire à l’exercice de l’uchronie (ce qu’a fait Moore avec le concept de super héros dans les Watchmen), alors que "Le Journal d’un Ingénu" se conclut bien, bien trop tièdement (quoiqu'à la reflexion, quoi de plus humain que le non héroïsme). Alors oui, Emile Bravo répond en partie à ce grief, en soulignant litéralement (et graphiquement), que Spirou n'est pas Tintin, et il n'ira donc pas enquêter chez les Soviets. Le propos de l'auteur est visiblement de le réaffirmer afin de se conformer à l'état d'esprit de Spirou et Fantasio au moment où ces deniers vont être repris par Franquin ("La maison préfabriquée", le match de boxe contre "poil dur", "Le Tank"), et ce coté est plutôt une réussite. Mais alors il faut faire à mon avis abstraction des oppositions graphiques croix gammées/marteaux faucilles, qui m’ont à chaque fois "sorti" de l’état de douce nostalgie rencontré par beaucoup de lecteurs dont j’ai lu l’avis sur divers forum. Je reste au final sur un sentiment trop mitigé pour aller au dela des 3 étoiles.
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