Folklords
Entre Fables et Le Seigneur des Anneaux, Matt KINDT associé à Matt SMITH nous offrent le superbe récit complet d'une quête initiatique qui révèle une vérité choquante sur le monde auquel Ansel, le héros, pense appartenir
Boom! Studios
Dans un monde de magie et de monstres, Ansel est un outsider hanté par des visions de costumes bien repassés et de technologie moderne. Quand vient le temps pour lui de démarrer sa quête, Ansel brave l'interdit et décide de rechercher des personnages légendaires : les "Folklords". Il veut aller jusqu'au bout car il espère qu'ils pourront expliquer ses visions...
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Date de parution | 03 Février 2021 |
Statut histoire |
Série en cours
1 tome paru
Dernière parution :
Plus de 3 ans
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Les avis
Il était une fois… Laquelle ? - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019/2020, écrits par Matt Kindt, dessinés et encrés par Matt Smith, avec une mise en couleurs réalisée par Chris O'Halloran. Il était une fois, enfin, juste cette fois-à, dans un petit village campagnard, un jeune homme se préparant à sortir, avec un pantalon noir, une chemise blanche, une cravate noire au nœud mal serré, une veste noire et un cartable. Il se passe un coup de peigne, sort en courant de sa chambre, et prend au passage la tourte à la chèvre que lui tend sa mère, avant de sortir en courant. Ansel avance rapidement dans la rue du petit village évoquant le haut moyen-âge, les gens regardant d'un air navré son accoutrement, le prenant pour un adolescent un peu dérangé. Il arrive devant la rivière et s'élance sur le petit ponton en s'adressant au troll qui fait office de passeur avec sa barque à fond plat comme bac. Après quelques échanges de banalités, Ansel débarque de l'autre côté et court rejoindre ses camarades dans la maison dans les arbres, avec des passerelles d'un tronc à l'autre. le sujet du soir est de savoir s'ils ont tous choisi leur quête qu'ils doivent annoncer lors de la cérémonie du lendemain, en public, en présence des libraires. le premier indique qu'il va manger de la chair de sirène et pouvoir vivre ainsi indéfiniment. Dee indique qu'elle a déjà fait la sienne l'année passée. Archer n'a aucune idée de ce qu'il va pouvoir choisir. Quand vient son tour, Ansel déclare fièrement qu'il va aller trouver les Folklords Tout le monde se tait et le regarde fixement : c'est formellement interdit par les libraires et il faut être malade dans sa tête pour se fixer une telle quête. Ansel préfère sortir de la pièce plutôt de supporter leur regard d'incompréhension. À l'extérieur, il est rejoint par Dee qui l'interroge sur son choix, tout en pensant elle aussi que c'est idiot. Ansel finit lui expliquer que c'est parce qu'il a des visions : dans ses rêves ou parfois même éveillé, il contemple un autre monde dans lequel les maisons sont hautes comme des montagnes, il y a des vaisseaux qui volent dans les airs, des charriots qui avancent sans cheval, et, répondant à Dee, oui, les gens s'habillent comme lui dans ce monde. Dee indique qu'elle ne comprend pas et qu'elle continue de trouver son choix de quête idiot. Il répond de manière sarcastique, et elle tourne les talons, fâchée. Dans un autre monde quelqu'un tape à la machine à écrire, regarde l'heure à sa montre, pense à quelqu'un avec un masque à gaz de la première guerre mondiale, regarde par la fenêtre, prend l'avion, contemple les gratte-ciels, conduit sa voiture, pointe un revolver. La cloche sonne le lendemain, et Ansel se réveille brusquement, conscient d'être très en retard pour la cérémonie. Une histoire complète de plus parmi tant d'autres dans la production industrielle pléthorique des comics américains. Mais peut-être que le lecteur a déjà eu l'occasion d'apprécier l'écriture de Matt Kindt, ou que le décalage de ce jeune homme en uniforme d'écolier moderne dans un petit village de Fantasy attire son regard… Pourquoi pas ? le début permet au lecteur de bien comprendre l'idée des auteurs : un tout jeune homme doit accomplir son rit de passage, sa quête, et il est influencé par la civilisation urbaine moderne, alors qu'il vit dans un monde moyenâgeux avec des créatures de contes et légendes. Amusant. Matt Smith dessine de manière descriptive, avec une petite influence Mike Mignola pour les monstres. Pas désagréable, l'influence étant digérée, ni servile, ni plagiaire. Sympathique, facile à lire, bien balisé. Ça ne rate pas : dans le deuxième épisode les 2 héros (Ansel & Archer) passent par une forêt sombre et étendue et tombent d'abord sur une femme laide et forte, puis sur une fragile jeune fille, cette dernière leur parlant d'une créature qui utilisent des bonbons pour piéger les voyageurs, enfants comme adultes. Les aplats de noir se font plus denses pour invoquer la part des ténèbres. Les dessins conservent un équilibre remarquable entre description précise, et contours simplifiés. Bien sûr Ansel tombe dans le piège et doit goûter aux bonbons, son geôlier lui promettant une séance de torture dont il se souviendra, mais pas longtemps parce que la mort est assurée. Les auteurs continuent de jouer avec l'idée du monde réel influençant le monde de Fantasy, avec l'utilisation d'une perceuse bricolée avec les matériaux de l'époque, utilisée comme instrument de torture. Sympathique. Et puis… Sans trop de surprise, les apparences, en particulier des femmes, sont trompeuses et la quête continue vers d'autres contrées, d'autres rencontres. Mais… le dessinateur ne cache pas son admiration pour Mike Mignola et sait en retranscrire une partie de la saveur dans ses cases. Il n'essaye pas de jouer sur l'épuration des formes, jusqu'à approcher des abstractions en déformant les silhouettes, en poussant au maximum le contraste entre zones noires et zones blanches. Il reprend plutôt des éléments de détails, tels que les créatures sans iris ni pupilles, les troncs d'arbres dépouillés, les zones noires, les créatures simiesques. D'une certaine manière, il parvient parfois à reproduire l'esprit des dessins de Mignola, ou plutôt leur ambiance caractéristique, sans faire du Mignola en moins bien, ou en catastrophique, une démarche proche de celle de Duncan Fegredo quand il avait illustré deux chapitres d'Hellboy, Smith jouant plus sur des dessins simplifiés, ce qui ne veut pas dire des cases vides. Il est évident qu'il aime bien représenter des visages en gros plans, sans en abuser, sans exagérer l'expression des visages, avec une bonne expressivité, évoquant parfois Jeff Smith (le créateur De Bone), mais là encore comme une influence affichée, sans essayer de faire du Jeff Smith (en moins bien). Mine de rien, Smith s'occupe avec habileté des costumes des personnages, avec à nouveau des représentations évidentes et simples, mais aussi une réelle variété et des tenues donnant une indication sur le caractère de leur propriétaire. La direction d'acteurs est de type naturaliste, chaque personnage adoptant des postures évidentes et expressives. S'il y prête un peu d'attention, le lecteur constate rapidement que la gestion de la représentation des décors est tout aussi élégante : ni trop, ni trop peu, avec un bon niveau de détails quand nécessaire, et un niveau pour rester à l'état d'impression générale quand une scène le requiert. L'artiste découpe ses planches également en fonction de la nature de la séquence, pouvant passer de trois cases de la largeur de la page, à une dizaine de cases pour donner un rythme plus rapide à une action. Même s'il n'est pas forcément très accroché par le récit, le lecteur se rend vite compte qu'il prend un grand plaisir à la narration visuelle, complètement en phase avec le récit, s'élevant au-dessus de la collection de clichés visuels fades et prêts à l'emploi, pour montrer des personnages uniques, et des endroits avec leur propre identité. Et puis… Il y a aussi ces éléments presque superfétatoires du récit : la voix en commentaire qui joue sur les mots, par exemple en décortiquant l'expression Il était une fois, sur un plan sémantique. Il y a cette impression qu'un auteur virtuel se mêle à la narration de l'intrigue, comme s'il y avait un personnage écrivain faisant le lien par écriture entre le monde de Fantasy d'Ansel, et celui contemporain, le premier étant réel, le second fictif. Il y a aussi ces libraires qui semblent en savoir plus sur les livres interdits qui évoquent le monde moderne, sur les Folklords pour lesquels ils proscrivent toute quête qui aurait pour objet de les rechercher, de les approcher. Les aventures d'Ansel ne se limite pas à parcourir le monde, à chercher les folklords. Sa quête gêne, remet en cause l'ordre établi. Comme à son habitude, Kindt sait montrer son plaisir d'écriture par des petits détails. Par exemple, le lecteur découvre en fin de chaque chapitre une carte du monde montrant uniquement les endroits parcourus par Ansel : un endroit s'ajoute à la fin de chaque épisode, ce qui a pour effet de montrer à quel point il n'a jamais voyagé. le lecteur se doute donc bien que le récit va basculer en mode métacommentaire à un moment, qu'il y aura peut-être un personnage d'écrivain démiurge, tenant littéralement la vie des autres personnages au bout de ses doigts, au fur et à mesure qu'il écrit des mots sur une page blanche avec sa machine à écrire. Il y a de cela, mais pas tout à fait, avec un petit décalage qui introduit du flou, une autre possibilité, une autre façon d'envisager les choses, tout en permettant aussi d'apprécier la quête et les aventures au premier degré, un équilibre élégant. Bon, c'est parti pour un récit de Fantasy, avec une petite inversion des codes, le jeune homme s'habillant comme un lycéen uniforme, avec des dessins sympathiques, sans être renversant. En fait, Matt Smith se nourrit des exemples de Mike Mignola et de Jeff Smith pour des dessins plus classiques, avec une saveur très particulière, très agréable, nourrissant le récit. En fait l'autre Matt (Kindt) raconte bien une quête avec des embûches au premier degré, mais avec des personnages pas stéréotypés, et un jeu amusé entre les réalités, élevant l'histoire au-dessus de sa condition de récit de genre, pour une expérience ludique, sans être intellectualisée ou laborieuse.
La couverture a attiré mon attention et j'ai trouvé que c'était pas mal même si j'ai été un peu déçu durant ma lecture. En effet, pendant un moment je pensais mettre 4 étoiles, mais au final je mets 3 étoiles. Après un bon départ qui présentait un univers intéressant et des personnages attachants, j'ai trouvé que le rythme dans les deux derniers chapitres allaient trop vite et avec tellement de retournement de situations que cela avait fini par enlever de la crédibilité au récit. De plus, l'univers est au final survolée et clairement il doit avoir une suite sauf que rien n'est sortit depuis aux États-Unis depuis 2020 et que pire la fiche Wikipédia indique que c'était une mini-série, je pense que c'est un peu mort pour une suite. Donc du coup pour le moment au lieu d'avoir une introduction qui donne envie de lire la suite, on a une série qui se termine en queue de poisson. Le dessin est sympathique.
Quelques temps après m'être fait une grosse mise à jour de la série Fables, je découvre Folklords, série qui partage quelque similitudes féeriques. Il n’y a qu’un tome paru à ce jour mais la comparaison ne jouera pas en faveur de cette dernière. Pourtant j’apprécie beaucoup Matt Kindt, je lui laisse le bénéfice du doute pour la suite mais j’ai trouvé ici l’histoire moyennement accrocheuse, j’attends encore la bonne idée ou le petit plus qui emmène le récit dans d’autres sphères. En l’état c’est trop gentillet. Il en est de même pour le dessin de Matt Smith, efficace mais trop simple (sage ?) à mes yeux. Je n’ai pas arrêté de me dire durant ma lecture, oui bon ça fait le taf mais bof, par contre la narration est bonne et les personnages bien différenciés. Je suis dur alors que ça se laisse lire facilement mais pour l’instant ça s’est révélé en deçà de mes attentes, de justesse un petit pas mal. Cependant comme pour Fables, j’espère que la suite me fera mentir, cette dernière se faisant attendre gentiment d’ailleurs.
Ben non, la suite, si suite il y a, se fera sans moi. Malgré les multiples références à l'univers des contes de notre belle jeunesse, je n'ai pas du tout accroché et notamment à la construction du récit. Les chapitres s'enquillent en passant un peu du coq-à-l'âne. J'espérais qu'il y aurait véritablement une quête avec des évènements se suivant de manière un peu logique, mais que nenni. Le dessin quant à lui n'a pas franchement trouvé grâce à mes yeux, je le trouve au mieux assez quelconque, quant aux regards dont parle PAco, ben je ne les ai pas vus, mon esprit étant déjà parti en balade. Bon c'était un essai, peu concluant au demeurant.
Bonne surprise que ce comics qui lance une nouvelle série renvoyant à tout plein de références des contes classiques et de la fantasy ! Ansel habite un petit village où se côtoient toute sorte de créatures (humain, trolls, elfes, etc.) vivant en toute simplicité et en bonne entente apparente. Le rituel veut que les jeunes du village se réunissent chaque année et choisissent une quête à réaliser. Demain c'est le grand jour et ils se retrouvent tous pour une soirée entre eux et discuter des quêtes qu'ils rêvent de réaliser. Pour Ansel ce sera de trouver les légendaires Folklords ou Maître-Peuple : la quête interdite. Comme à l'accoutumée Ansel est habillé "étrangement" en costard cravate ; accoutrement qui dénote forcément dans cet univers et qui fait doucement sourire tout le monde. Il faut dire qu'Ansel a d'étranges visions d'un univers où tout le monde serait habillé de cette façon et où les machines pullulent... Le grand jour arrivé c'est au tour d'Ansel d'annoncer sa quête, mais il se fait voler sa requête par un de ses amis et la cérémonie tourne alors court, chaque jeune se retrouvant attribué une quête qu'il n'a pas choisit en punition. Mais Ansel y tient à sa quête, plus pour comprendre ses étranges visions que pour réaliser la quête impartie en soi ! Il décide donc de partir à la recherche de ces fameux Maître-Peuple accompagné de deux de ses camarades... Matt Kindt nous entraîne dans un univers onirique très riche et épique, mêlant astucieusement ses personnages et ceux des contes classiques. On est rapidement pris par le récit et sa narration fluide où le fantastique et la magie transpirent au fil des pages. Le dessin simple mais rudement efficace de Matt Smith colle à merveille, et ses découpages très cinématographiques appuient le rythme du récit. Les personnages sont très expressifs (mention spéciale aux regards) et ont des personnalités intéressantes qu'on découvre petit à petit. Je suis par contre moins fan de la colorisation de Chris O'Halloran essentiellement réalisée en aplats avec de légers dégradés. Ajoutez à cela quelques petites touches d'humour et des clins d'oeil de-ci de-là, et vous avez un premier tome qui lance à merveille une série prometteuse. Vivement la suite !
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