Yellow Cab

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 12 avis)

Après avoir réalisé des films pendant 20 ans, Benoit Cohen sent qu’il a besoin de prendre un nouveau départ. Il déménage à New-York et décide de devenir chauffeur de taxi pour les besoins de l’écriture d’un scénario. Benoit Cohen pensait tirer un film de cette aventure mais le projet se transforme finalement en livre puis en bande dessinée grâce au talent de Chabouté.


Adaptations de romans en BD Chabouté Les prix lecteurs BDTheque 2021 New York Taxi Driver Vents d'Ouest

Après 20 ans de tournage de films, Benoît Cohen ressent le besoin de faire une pause, de se resourcer, de retrouver un sens à son travail et peut-être aussi à sa vie. Il s’installe à New York et décide de devenir chauffeur de taxi... Cette toute nouvelle expérience devrait lui apporter l’inspiration pour l’écriture d’un nouveau scénario. Commence alors un voyage initiatique au cœur de la micro-société des chauffeurs de taxi. Il prend des cours pour apprendre les bases du métier, obtient sa licence, fait ses premières courses... Au fil des pages, c'est toute la diversité des habitants de New York qui défile sous nos yeux.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 13 Janvier 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Yellow Cab © Vents d'Ouest 2021
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 12 avis)
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12/02/2021 | Benjie
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

L'époustouflante vitalité de cette ville - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2021. Il s'agit de l'adaptation en bande dessinée du roman Yellow Cab (2017) de Benoît Cohen, producteur, réalisateur, scénariste et écrivain. L'adaptation a été réalisée par Christophe Chabouté, pour le scénario et les dessins. La bande dessinée compte 162 planches en noir & blanc. Le mercredi 3 juin 2015, Benoît et sa compagne Éléonore se promène à New York, le long du fleuve. Elle remarque que quelque chose préoccupe son compagnon. Il lui répond qu'après 20 ans passés à réaliser des films et des séries, il ressent le besoin de souffler, se reposer, lâcher un peu. Maintenant qu'ils vivent leur rêve américain, il souhaite s'immerger plus dans la culture du pays, et faire un métier concret, un métier où il ne se triture pas le cerveau jour et nuit. Ils s'assoient sur un banc, et il continue : serveur, barman, chauffeur de taxi, de bus, vendeur de hot-dogs, ou même promeneur de chiens. Il continue : il pourrait ensuite se servir de cette expérience pour en faire un scénario dont le personnage serait un acteur venu aux États-Unis pour vivre son rêve américain, et qui se retrouverait tout en bas de l'échelle sociale, et deviendrait chauffeur de taxi. Sa compagne sourit : alors que Benoît déclarait cinq minutes avant être en panne d'inspiration, il est en train de débiter plusieurs idées. Chauffeur de taxi. Dès le lendemain, Benoît effectue une recherche sur internet pour savoir comment on devient chauffeur de taxi à New York. Il pense bien sûr à Taxi Driver, de Niro, Scorcese, Jarmush, Breakfast at Tiffany's, The Game de Fincher, Brand dans Sur les quais, James Cagney, Audrey Hepburn, Ben Gazzara, Benny the cab… C'est une fenêtre sur la folie, l'énergie, la diversité et la violence de cette ville. Il téléphone et effectue sa première démarche : s'inscrire dans une école spécialisée. Il obtient un rendez-vous pour le mardi d'après. le processus : valider un minimum de 24 heures de cours, passer un examen écrit, et faire un test qui prouve qu'il ne consomme pas de drogue. Coût moyen : 500 dollars. Une fois dans l'école, il regarde autour de lui : que des hommes de nationalité très diverse, une affiche du film Taxi Driver. Il repère une personne qui prend les inscriptions et oriente les clients vers les cours. Celui-ci lui explique qu'il doit commencer par prendre un cours de Defensive Driving, et qu'il doit aussi déposer un dossier au TLC, la Taxi Limousine Commission. En réponse à la question de Benoît, il précise qu'il s'agit d'un cours de prévention et d'information pour récupérer des points. Il lui précise également la salle, car le cours commence d'ici quelques minutes. Une dizaine d'hommes écoutent déjà l'intervenant. Celui-ci expose les cinq règles : viser haut, avoir une vision panoramique, garder les yeux en mouvement, toujours avoir une solution de repli, faire en sorte d'être vu tout le temps. Dès la première infraction, il faut immédiatement engager un avocat et faire durer le processus le plus longtemps possible pour pouvoir continuer à conduire. En découvrant cet ouvrage, le lecteur peut avoir deux a priori : ça devrait être pas mal parce qu'il s'agit d'une BD d'un bédéiste renommé, c'est dommage que ce soit une adaptation. Il espère également qu'il en apprendra plus sur le métier de chauffeur de taxi à New York. Sur ce dernier point, il est immédiatement rassuré : il va suivre Benoît alors qu'il effectue une à une les démarches pour exercer ce métier, et pendant les premiers mois où il effectue des courses. Cette dimension du récit participe du reportage, avec un le lecteur en journaliste embarqué qui observe chaque étape aux côtés du protagoniste. C'est instructif : découvrir chaque démarche, le cours exotique, les conseils des anciens aux nouveaux, regarder les clients en se demandant qui ils peuvent être, s'ils vont discuter ou pas du tout, flâner dans les rues de New York. À plusieurs reprises, le lecteur se retrouve surpris par un moment auquel il ne s'attendait pas : voir des dizaines d'adultes de tout âge en train de passer une épreuve écrite, se lancer pour la première fois dans la circulation new-yorkaise, attendre dans l'agence de taxi pour se voir attribuer un véhicule, ne pas retrouver son taxi après avoir mangé parce qu'il a été emmené à la fourrière, avoir un client s'endormir à l'arrière, prendre soi-même un taxi et bénéficier de conseils sur le l'agence où prendre son taxi, etc. Les dessins apparaissent comme très simple, vite fait, les personnages vite croqués, les contours pas très arrondis aux entournures. Cela insuffle une forme de naturel pris sur le vif à chaque individu, tout en conservant un naturalisme certain dans les tenues vestimentaires pour des personnes de cette classe sociale. Dès la première page, le lecteur constate que New York est un personnage à part entière, avec cette promenade en bord de fleuve, la rambarde en simple ombre chinoise, l'alignement des bancs qui fait comme une ligne de fuite, et un simple réverbère. En page 10, c'est la silhouette du pont à structure métallique qui domine la case occupant la moitié de la page. Tout du long, le lecteur s'amuse à repérer les éléments d'urbanisme typiques : la ligne de métro en aérien, les voitures du métro, les feux tricolores suspendus au milieu des carrefours, les entrées de métro, les entresols des immeubles, etc., et puis page 69, c'est parti pour la première journée de travail en taxi. Il s'en suit 7 pages muettes au cours desquelles, le lecteur regarde les panneaux de signalisation avec la même inquiétude que Benoît. Il voit les gratte-ciels et leur façade imposante, les lignes électriques aériennes. Il repère l'Empire State Building dans l'alignement d'une avenue. Il s'inquiète en voyant arriver un policier en uniforme alors que Benoît est garé. Il peut observer les différents immeubles lors des courses, constatant les changements de quartier avec les changements d'architecture. L'artiste ne réalise pas un guide touristique, mais il montre la ville au gré des destinations où le taxi emmène ses clients. de ce point de vue, l'ouvrage tient sa promesse implicite de voir du paysage, sans tomber dans l'enfilade de clichés pour touriste. Le lecteur est vite happé par la narration visuelle qui semble évidente à chaque page. Chabouté dose savamment la densité des décors, généralement réduit à quelques meubles lors des séquences d'intérieur et des dialogues, beaucoup plus descriptifs dans les séquences d'extérieur. Cela ne constitue pas un raccourci pour réaliser certaines plus rapidement : cela fait sens à la lecture. Lors des scènes d'intérieur, l'accent est mis sur la prise d'information, sur la compréhension des démarches à réaliser, et sur les personnages. Cela donne une lecture rapide et légère. À l'extérieur, il y a moins de dialogue, car finalement les clients ne sont pas si causants que ça. L'auteur en vient même parfois à dissocier image et texte, en plaçant ce dernier en dessous pour un ou deux paragraphes, que le lecteur devine repris du livre. Cela donne un ton naturaliste et une lecture très fluide, très agréable, entre les dialogues réalistes et concis, les pages dépourvues de mot montrant les rues, les immeubles et les clients, et les récitatifs épisodiques pas trop longs correspondant à Benoît en train de réfléchir à son scénario, à son personnage principal, à sa situation. En effet, il songe à restituer son expérience sous la forme d'un film dont le personnage principal serait une actrice venue à New York pour essayer d'y percer et exerçant un boulot alimentaire en attendant. le lecteur relève de petites touches sociologiques régulières. La place du Yellow Cab dans la représentation de New York, le fait que chaque nouvelle course soit une nouvelle histoire, le fait que la seule couleur de peau qui compte soit le vert (la couleur du dollar), la différence d'échanges avec des clientes s'il avait été une femme conductrice de taxi, le regard de ses amis sur lui maintenant qu'il exerce ce métier, son imposture (conducteur grâce au GPS dans une ville qu'il ne connaît pas), cette situation sociale qui est l'envers du décor du rêve américain. Et puis court tout du long du récit, ce projet de réaliser un film par la suite. Benoît y pense régulièrement en réfléchissant la manière dont il va mettre en scène son vécu de chauffeur de taxi, au travers de ce personnage d'actrice exerçant ce métier. Il se produit donc une double mise en abîme : le récit parle d'un autre récit imaginaire, tout en étant lui-même l'adaptation du récit d'une autre personne, celui de Benoît Cohen qui a écrit le roman, et qui est lui-même un créateur et un auteur d'histoires. Il n'y a bien sûr rien de fortuit dans ce dispositif en enfilade. du coup, le lecteur y voit aussi un auteur (Chabouté) qui parle de l'acte de raconter une histoire, de création, ce qui devient le thème majeur du récit. Il parle aussi du métier d'acteur, son personnage fictif, une actrice, disparaît du regard des autres en exerçant le métier de chauffeuse de taxi. Mais aussi, elle devient spectatrice de la vie des autres, comme lui est devenu spectateur dans sa bulle à l'abri du froid et du bruit, en écoutant sa musique et en regardant les passants dans la rue. Chabouté tient la promesse du titre et va même bien au-delà. le lecteur plonge dans l'adaptation d'un roman qui se lit comme une vraie bande dessinée, tout en conservant la personnalité et l'esprit de l’œuvre originale. Il place le lecteur aux côtés de Benoît qui se lance dans le processus de devenir chauffeur de Yellow Cab, dans une veine de quasi-reportage, avec des personnages presque croqués sur le vif, et une immersion remarquable dans les rues de New York. Il évoque les conditions capitalistes de l'exercice de ce métier, de façon sous-jacente. Par une narration très immédiate et simple de lecture, il immerge le lecteur dans le quotidien de son personnage, au point que le lecteur peut ne pas se rendre compte que l'auteur développe également une mise en perspective de l'art de raconter des histoires, une thématique autoréflexive sur son propre art.

06/06/2024 (modifier)
Par Emka
Note: 3/5
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Chabouté nous immerge ici dans un New York qu’on observe depuis la banquette d’un taxi jaune, à hauteur d’homme, ou plutôt à hauteur de chauffeur. Comme toujours, le dessin de Chabouté est impeccable : noir, contrasté, plein de détails. Il capte l’essence même de la ville, ses rues, ses passants, ses atmosphères, avec une finesse qui rend la lecture immersive. On sent que le trait est maîtrisé, chaque case est un tableau en soi. Mais au-delà du dessin, l’histoire, elle, manque de relief. Le point de départ est pourtant prometteur. On suit le quotidien d’un écrivain français qui, en quête d’inspiration, décide de devenir chauffeur de taxi à New York. Il y a là une idée séduisante : découvrir la ville à travers le regard de ceux qui la traversent sans s’y arrêter, capter des fragments de vies en mouvement. Et Chabouté fait bien ressentir cette atmosphère d’attente, de flottement, d’observations furtives. Les dialogues sont brefs, les scènes souvent silencieuses, on est dans un rythme lent, presque contemplatif. Mais c’est peut-être là que le bât blesse. Si le style de Chabouté sert parfaitement cette ambiance de pause, d’observation, il y a un manque d’intensité dans le récit. On s’attend à ce que l’histoire décolle, à ce que le personnage principal vive des moments marquants ou entre dans une relation plus profonde avec la ville et ses passagers. Mais au final, tout reste en surface. Les rencontres s’enchaînent, certaines touchent du doigt quelque chose de plus profond, mais cela ne dure jamais. On passe d’une scène à l’autre sans jamais ressentir de véritable progression, ni d’émotion marquante. C’est agréable à lire, indéniablement, mais on a l’impression que l’histoire ne va pas assez loin. On reste dans un registre presque documentaire, sans jamais plonger dans quelque chose de plus personnel ou poignant. Le livre est bien fait, bien dessiné, mais une fois la dernière page tournée, il manque ce petit quelque chose qui donne envie d’y revenir, de se replonger dedans pour redécouvrir des détails ou revivre certaines émotions. En résumé, c'est visuellement réussi, mais cet album souffre d’un manque de profondeur narrative. L’immersion est plaisante, mais l’histoire, trop sage, ne laisse pas un souvenir impérissable. Une lecture agréable, sans plus.

03/06/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

L’album se laisse lire agréablement – et relativement rapidement, eu égard à la pagination conséquente. Mais si l’expérience de ce scénariste français, qui « teste » une idée de scénario en devenant chauffeur de taxi à New-York n’est pas désagréable à lire, l’empilement d’expériences, d’anecdotes et de réflexions peine à relever un plat très mangeable, mais qui ne titille pas follement les papilles. Il y a bien quelques moments savoureux (le chauffeur de taxi obligé de prendre un taxi pour rentrer chez lui après que la police ait envoyé son taxi à la fourrière, ou alors quelques clients assez piqués). Il y a aussi le début, la très longue (trop longue sans doute pour le lecteur) quête du sésame, avec des formalités administratives plus ou moins longues et absurdes qui donnent quelques passages amusants (et redorent par contraste la réputation de l’administration française !). Mais il y a vraiment des longueurs (on visite presque tout New-York !), et le « scénario » manque de force. Reste le dessin de Chabouté, toujours excellent ! Son Noir et Blanc tranché, au trait fin, est d’une rare fluidité, et ai pour beaucoup dans le ressenti de lecture. Une lecture sympathique. Sans plus. Je ne me vois pas y revenir.

09/01/2024 (modifier)
Par Ju
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ju

J'avais un temps à tuer, je me suis rendu à la bibliothèque et je me suis dit que c'était l'occasion de lire un album d'un auteur que je n'avais jamais lu. j'avais plusieurs fois entendu parler de Christophe Chabouté, je me suis donc dirigé vers cette bd. Nous suivons ici un réalisateur blanc, plutôt aisé, qui vit dans un quartier chic de New York et qui, en panne d'inspiration, décide de se faire embaucher comme taximan à New York pour les besoins de l'écriture d'un scénario. J'ai trouvé la bd assez juste, assez prenante et intéressante, mais il manque ce petit truc qui la rend vraiment passionnante. Chabouté retranscrit ici un livre, tiré de l'expérience de son auteur, et cela retranscrit la "vraie vie" d'un chauffeur de taxi. Je trouve qu'il rend bien l'ennui, l'atmosphère particulière que doit ressentir chaque chauffeur, ainsi que la répétitivité de l'activité. Ce n'est ni sensationnel ni extraordinaire mais sacrément réaliste et intéressant. Néanmoins, il manque un peu d'un évènement, de quelque chose qui fasse basculer le récit qui finit par s'endormir un peu, ai-je trouvé. De même, l'auteur partage ses réflexions en se mettait dans la peau du personnage qu'il veut mettre à l'écran (une femme blanche) et donc au lieu de donner son ressenti à lui, donne celui de son personnage en imaginant comment les choses auraient pu tourner. j'ai trouvé cela un peu dommage dans le sens où cela m'aurait, je pense, plus intéressé d'avoir le détail de la réflexion de l'auteur, plus que ce qui est dans la bd. Car l'expérience doit être passionnante et, au final, la pensée propre de l'homme qui la vit n'est pas si détaillée que ça. J'aurais préféré une immersion pure avec une visée plus sociologique, je pense. Reste que la bd se lit bien et est assez intéressante. En ce qui concerne le dessin, tout en noir et blanc, avec des contrastes forts, il fonctionne bien. Il ne m'estomaque pas plus que ça cela dit, et je n'ai pas trouvé qu'il apportait puls que ça une atmosphère particulière au récit, tout en restant très bon.

16/12/2022 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
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J’ai acheté « Yellow Cab » les feux pratiquement fermés ! Ben oui, fallait bien que je voie tout de même le nom de Chabouté en couverture du livre et rien que ça, ça m’a suffi pour l’acquérir ! Parce que, bon, Chabouté… quand même… C’est Chabouté quoi ! Pour moi, l’un des meilleurs dessinateurs (et aussi metteurs en scène) actuels dans le domaine du 9ème art ! Allez, j’arrête là parce que je ne risque pas d’être objectif sur son coup de patte. J’avoue avoir été surpris par le choix de Chabouté d’adapter un roman, ou plutôt une biographie/cahier de voyage, de Benoit Cohen… surtout quand il s’agit de mettre en images une histoire se passant à New-York, une ville dont Chabouté n’y a jamais posé ses pieds il me semble ! Le scénario de cette bande dessinée est assez bizarre : Benoit Cohen (personnage réel !) est un cinéaste. Il est en panne d’inspiration pour concevoir un futur scénario. Alors, vint pour lui une idée farfelue : Et pourquoi ne passerait-il sa licence de chauffeur de taxi à… New-York ? Ainsi, de cette expérience, peut-être arrivera-t-il à trouver une nouvelle idée de scénario ? Et voila-t-il pas qu’il le fait effectivement et nous racontera son expérience à travers un roman… Autant le dire tout de suite : C’est bien New-York qui est le personnage principal de cette bande dessinée ! Le New-York de ses quartiers tantôt rupins et tantôt crados. Le New-York de ses habitants croqués à merveille par Chabouté : tantôt joyeux, tantôt névrosés, tantôt inquiets… Le New-York toujours agité envahi par sa cohorte de travailleurs et de laissés pour compte. Tout cela est bien retranscrit par les séquences muettes mais ô combien expressives de Chabouté ! Mais alors ? Ai-je passé un moment un bon moment de lecture ? Oui, incontestablement. Classe-je cet album parmi mes préférés ? Non. Mais pourquoi ? Parce que une fois la lecture terminée, je n’y ai pas eu ma dose de sensation dont j’espérais en feuilletant ce livre. Le personnage principal n’est pas franchement charismatique et ses séquences, même si elles sont bien réalisées, s’enchainent pratiquement uniformément… d’où une certaine lassitude de lecture à un moment donné… Cette histoire ne m’a pas finalement marqué autant que ça.

14/09/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Malgré ses nombreux albums, c’est mon 1er contact avec Chabouté (je m’en étonne moi même ?!), un auteur qui a longtemps échappé à mon radar. Je répare cette injustice avec cet emprunt. Le voyage graphique m’a bien plu, l’auteur maîtrise sa narration et son noir & blanc, il retranscrit très bien l’ambiance new-yorkaise. Par contre je suis sorti moins emballé que mes prédécesseurs sur l’histoire, intéressante et plaisante au demeurant mais pas emporté, je n’ai pas eu de sympathie pour le héros. A signaler que c’est l’adaptation d’un roman où son auteur narre son expérience de taxi driver, pas désagréable mais ça ronronne un peu. Je ne reviendrais pas spécialement sur celui-ci mais je vais jeter un œil sur les albums solo de Chabouté. Et pis aussi sur Taxi ! de Aimée De Jongh pour comparer ;)

29/08/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Le dernier Chabouté est très bon. C'est l'adaptation d'un roman que je connaissais pas où un réalisateur qui m'était inconnu a partagé son expérience de chauffeur de taxi à New York ! J'ai bien apprécié ma lecture. J'avais peur de m'ennuyer un peu à force de voir Benoit Cohen se questionner sur ce qu'il devrait arriver à l'héroïne de son film ou de prendre des gens dans son taxi (plusieurs ne disant rien et n'apparaissent sur une seule case), mais non cela reste captivant. Chabouté a merveilleusement adapté ce roman, au lieu d'avoir des pages et des pages avec pleins de textes, Chabouté n'a pas peur d'utiliser pleins de cases sans paroles. L'important c'est qu'on ressens ce que c'est d'être un chauffeur de taxi et dans et album j'ai vraiment ressenti la monotonie du métier, les différences entre les clients, les problèmes du métier, etc et etc. Il y a des réflexions vraiment intéressantes et j'ai aimé voir la vie quotidienne d'un métier que je n'ai vraiment pas envie d'avoir. Le dessin est du pur Chabouté et cela va très bien à ce type de récit. Un one-shot à lire si on est fan de l'auteur.

16/01/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
L'avatar du posteur Solo

C'est une superbe chronique sociale réalisé par Chabouté. Tirée de l'expérience vécue par Benoît Cohen et du roman qu'il en a fait, cette BD est une adaptation réussie. Je ne sais pas qui fait de plus beau noir et blanc que Chabouté actuellement. Pour deux tiers du bouquin, on voit un taxi de l'extérieur ou de l'intérieur, et pourtant, il n'y a rien de rébarbatif. Donner un cadre aussi limité pour une histoire relativement longue (170 pages), le piège était tendu pour le dessinateur, mais quand on sait où on va... Certainement bien aidé du roman, le scénario est super bien fichu et original : un réalisateur de films, pas célébrissime mais gagnant plutôt bien sa vie, est installé avec sa femme à New-York. En panne d'inspiration, il a cette idée à vouloir expérimenter le véritable quotidien d'un chauffeur de taxi. Il n'est pas dans le besoin comme les autres candidats ou chauffeurs new-yorkais, si bien que l'on pense de lui être un bourgeois bohème. Peut-être, sûrement. Mais il a le mérite d'avoir agi et d'avoir vécu le truc à fond et n'est pas resté au stade des idées ni belles paroles. Après avoir découvert la réalité des difficultés pour devenir taxi driver et la précarité que ce métier impose, Benoît Cohen entre dans la danse et réfléchit à écrire son futur scénario en même temps qu'il effectue des courses dans toutes les rues de New-York. De jour d'abord, puis de nuit. On ne cherche pas à deviner la fin de ce récit, on se doute que Benoît aura des réponses aux questions qu'il se pose et sur la manière dont il tirera cette expérience personnelle. Ce qui paraît être le plus important est de montrer tous les personnages qui entrent dans ce taxi, de mettre en avant ces rencontres anonymes et éphémères, ces passants qui marquent à peu près tous la frontière existante entre le chauffeur et eux. A travers les manuscrits du scénario que Benoît nous partage, nous profitons de son interprétation sur ce qu'il vit, la place que les individus accordent à un chauffeur de taxi et leur comportement en fonction de leur identité sociale. C'est mon cinquième Chabouté, et c'est la première fois que je lis une histoire qui n'est pas emplie d'une profonde noirceur. C'est presque étonnant au vu de l'environnement du récit, qui prête à nous imaginer dans les rues sombres et glauques des quartiers new-yorkais peu fréquentables. Le dessin de Chabouté donne toujours quelque chose de "naturellement" angoissant et pesant, mais surtout hypnotisant. Et je suis bien content d'avoir pu trouvé encore quelque chose de différent de la part de cet auteur. Je ne sais pas si j'ai réussi à expliquer pourquoi j'aime cette histoire, mais elle m'a embarqué.

09/01/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

Dans la perspective d’écrire un scénario, Benoit Cohen, en mal d’inspirations, décide de devenir chauffeur de taxi. Pas n’importe où ! A New-York ! Pour pouvoir vivre au plus près, depuis l’intérieur, le rêve américain ! Sa licence en poche, il va sillonner la ville de long en large au gré des rencontres. Celles-ci vont alimenter la synopsis de son ouvrage qu’il va agrémenter de réflexions personnelles. C’est du bon Chabouté ! On monte avec plaisir dans le yellow cab. On (re)découvre big apple à travers le pare-brise d’un taxi. La trépidante Manhattan est à l’honneur. Nous suivons Benoit Cohen dans son quotidien. Belles galeries de ses passagers. Pas besoin de mots. C’est délicat et sensible. Les histoires s’entrechoquent. Notre taxi driver n’est qu’un observateur de ces vies intermittentes. Le graphisme est reconnaissable entre mille. Pour cet album, Chabouté aurait dû cependant rajouter quelques touches de jaune de ci de là. Cela reste propre. Visuellement c’est une réussite. Belle maitrise de la dualité ombre et lumière. Je ferme cet album en imaginant le film qu’aurait pu tirer Benoit Cohen de cette expérience. Sans détour, je conseille l’achat de cet album particulièrement plaisant.

31/10/2021 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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J'ai beaucoup apprécié le travail graphique de Chabouté sur l'adaptation d'un récit de Benoit Cohen que je ne connaissais pas. D'autres avis ont comparé son travail en noir et blanc à celui de Will Eisner et évidemment, immanquablement l'on pense au fil des pages à Scorsese. Autant j'ai bien aimé la première partie où l'on voit notre héros se battre pour obtenir sa licence de taxi, autant dans une deuxième partie, j'ai trouvé un peu vaines les interrogations de notre "taxman" qui se livre à une sorte d'introspection sur lui-même, sa future héroïne. J'aurais pu mettre la note de pas mal, mais ce qui fait gagner une étoile supplémentaire à cet album c'est comme je l'ai déjà dit le trait de Chabouté et cette galerie de personnages dont j'aurais aimé que certains soient plus fouillés. Moins la folie du personnage principal j'ai envie de revoir Taxi Driver.

17/09/2021 (modifier)