Bella ciao
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier... En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.
Baru Immigrants Les ritals
Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ? Teodoro Martini, le narrateur, reconstruit son histoire familiale, au gré des fluctuations de sa mémoire, en convoquant le souvenir de la trentaine de personnes qui se trouvaient, quarante ans plus tôt, au repas de sa communion. Le récit se développe comme la mémoire de Teodoro, tout en discontinuité chronologique. Il y est question d'un massacre à Aigues-Mortes en 1893, de la résistance aux nazis, du retour au pays, de Mussolini, de Claudio Villa, des Chaussettes noires, et de Maurice Thorez... Des soupes populaires et de la mort des hauts-fourneaux... En tout, du prix à payer pour devenir transparent. Avec Quéquette Blues, publié dans les années 80, et les Années Spoutnik, publié au tournant du siècle, Bella ciao peut être vu comme le dernier volet d'une trilogie, pensée comme la colonne vertébrale de l'univers narratif de Baru.
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Date de parution | 16 Septembre 2020 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
L'esthétique de Baru toujours égale à elle même est encore réussie dans cet album. Les sujets de l'immigration italienne, de la condition ouvrière, du fascisme sont en soit essentiels à développer, à révéler. Mais la forme de récit choisi ici est trop confuse et indigeste. Il y a trop de personnages et peu de liens scénaristiques entre eux. Les traits autobiographiques toujours touchant ne suffisent malheureusement pas à sauver l'oeuvre. Autant lire des articles de journaux sur ces sujets.
Un parcours de vie qui se recompose au gré des souvenirs, voilà ce que nous propose cet album. J’avais envie de le lire depuis longtemps et je le cherchais régulièrement chez mon libraire d’occasion. Mais finalement, l’album ne m’a pas plu. Pourtant, il a une belle dimension humaine et un dessin de qualité jouant habilement sur le noir et blanc, et la couleur. Mais c’est trop décousu et je n’ai pas accroché. Je vais donc arrêter ma lecture au tome 1.
C'est une histoire de ritals, ceux de Cavanna ont bercé mon enfance. Mon père aimait me les lire à haute voix, et le père de mon mari faisait de même avec son fils (nous ne l'avons appris que longtemps après s'être mariés) sans doute parce que nous avions chacun en grand-parent italien. Je suis donc la cible parfaite pour ce genre d'album qui interroge le parcours de ces pauvres italiens venus gagner leur pain en France. Baru est connu pour ses "années Spoutnik", qui retracent l'enfance d'un gamin dans une cité minière du nord de la France dans les années 60. (j'ai moi aussi grandi dans une cité minière mais au sud de Grenoble, et vingt ans plus tard, avec des immigrés turcs et magrébins, et des enfants de ritals encore). Son génie réside principalement dans la description d'engueulades, de matches et de batailles en culottes courtes, avec les joues rosies par une aquarelle vive et débordante, dans les jurons hétéroclites (générations et provenances géographiques mélangées, parents, grands-parents, enfants, polonais, italiens et chtimis ) Ici c'est le même outil qui décrit les débats familiaux à l'occasion d'une communion solennelle. Les vieilles histoires ressortent, les épisodes graves comme les moments cocasses affleurent à la surface de la conversation au gré des boissons et de l'heure avançant. Les visages déformés par la colère succèdent aux grands éclats de rire, le tiramisu clôt les débats comme les capelettes les avaient commencés (les vraies recettes sont dedans !) Bref je ne suis pas objective, c'est un peu décousu par moment, donc j'en reste à 3 étoiles mais je mets un coup de cœur, parce que c'est vraiment le cas.
Plusieurs histoires composent cet album qui retrace l'histoire familiale de l'auteur issu de l'immigration italienne du début du siècle. Baru, de son vrai nom Barulea, commence par une histoire sur le massacre d'italiens à Aigues-Mortes fin du XIXème siècle. Je connaissais déjà cette affaire de xénophobie qui illustre les premiers sentiments anti-immigrés qui "volent" le travail des nationaux. A cette époque, c'étaient les italiens, plus tard ce seront d'autres étrangers qui seront accusé des mêmes maux. Baru qui a déjà dessiné des histoires de boxeurs est plutôt à l'aise ici. Ensuite on a un récit qui donne son nom à l'album autour de la chanson Bella Ciao qui est un peu revenu "à la mode" ces derniers temps, si vous avez vu la série 'La casa de papel'. On découvre l’intéressant background historique de ce chant, à l'origine incertaine, déclamé par les mondines, les ouvrières italiennes dans les rizières, et récupéré après modification des paroles en tant que chant des partisans, résistants au fascisme. L'auteur raconte également l'histoire de son père qui a connu les camps allemands pendant la Seconde guerre. Et aussi la recette des pâtes familiales, sa madeleine de Proust. Je l'ai lu d'une traite, très bon album. Je lirai avec plaisir la suite de cette saga.
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