Les Parrains (Ce qui est à nous)
Ceci est l'histoire d'une nation. Celle qu'on a surnommée le 52ème état. Mafia. Cosa Nostra. Camorra. Etc. C'est aussi l'histoire des hommes qui l'ont bâtie. Elle commence ici, à New York, en 1909.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale 1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles 1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale David Chauvel Futurs immanquables Gangsters New York
Dans l'east side, au début du XXème siècle, trois jeunes voyous font leurs classes : Salvatore Luciana, Francesco Castiglia et Alphonse Caponi. Du racket au traffic de drogue en passant par la corruption de tout ce qui porte un uniforme, ils feront tous trois parler d'eux avant leurs 20 ans. Les deux premiers seront amenés à jouer un rôle prépondérant dans l'organisation du crime New-Yorkais sous les noms de Lucky Luciano et de Franck Costello. Le troisième s'en ira vers Chicago où, sous le surnom de Scarface, il marquera l'histoire de la Mafia. Deux autres protagonistes, Benny Siegel, dit Bugsy, le futur créateur de Las Vegas, et Meyer Lansky participeront avec Costello et Luciano à structurer la main noire à New-York. Cent ans de crime organisé à New-York. Une histoire en forme de «grandeur et décadence»: des premiers pas de la Mano Nera, en passant par l’âge d’or de la création du Syndicat, jusqu’à la chute de Lucky Luciano, des luttes menées par le FBI et de la concurrence des gangs latinos et asiatiques...
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Date de parution | Septembre 1999 |
Statut histoire | Série terminée (2 cycles de 5 tomes. La suite dans Mafia story) 10 tomes parus |
Les avis
Je lis à rebours le travail de Chauvel sur la mafia, après l’avoir découvert sur Mafia Story, qui traitait des années 1930, alors qu’ici ce sont en gros les deux décennies précédentes qui sont éclairées. C’est une sorte d’encyclopédie illustrée de la mafia américaine, où nous voyons apparaitre – puis grandir – ceux qui en feront la triste renommée (Lucky Luciano, Al Capone et consorts). La narration est un peu rigide, l’action est parfois presque décomposée, comme décryptée au ralenti. Mais le gros travail de recherche paye, et c’est toujours très intéressant. Malgré les remarques précédentes, on est captivé, et les tomes s’enchainent rapidement (les « cycles » sont ici plus étoffés, 5 tomes chacun, contre 2 à la série suivante). Mais les albums peuvent presque se lire séparément, racontant une histoire complète. Mais comme ils se suivent chronologiquement, et que des personnages (le futur gratin de la pègre américaine !) se croisent, c’est quand même mieux de les lire dans l’ordre, et plusieurs à la suite (au moins cycle par cycle – 5 tomes à chaque fois). La lecture est rapide, car la pagination est assez faible (une trentaine de pages), même si un petit dossier citant des sources complète chaque histoire. Du travail solide, entre polar classique et récit historique : les amateurs du genre et de la période y trouveront leur compte.
Comme le signale un commentaire précédent, il n'est pas nécessaire de lire toute la série pour être édifié sur le sujet de la mafia, chaque tome est indépendant des autres tout en conservant une corrélation directe. Et d'ailleurs je n'avais pas envie de lire cette série en entier, c'est encore une série à rallonge en 10 tomes, j'en ai marre de me bloquer trop longtemps, j'aime changer et varier d'univers, surtout que l'ensemble est assez long à lire car c'est touffu et très verbeux. Alors donc, tout le premier cycle m'attirait moins, les origines de ces mafieux, je les connais assez bien pour avoir vu de nombreux docs télévisés et lu le bouquin instructif de J.M. Charlier "le Syndicat du crime", publié aux Presses de la Cité en 1980. J'avais déjà signalé ce livre dans mon avis sur De Silence et de Sang, et il n'est pas impossible que David Chauvel, en scénariste méticuleux qu'il est, s'en soit inspiré. Cette série est proche de De Silence et de Sang sauf qu'ici, tout est vrai, les personnages sont authentiques. J'ai commencé par le second cycle qui offre pour moi la partie la plus fascinante sur ces mafieux car c'est un peu leur âge d'or, c'est la fin des années 20, la Prohibition fait rage, on est en pleine période de gangstérisme qui a été vue dans de nombreux films. C'est la période où tous ces Lucky Luciano, Meyer Lansky, Bugsy Siegel, Frank Costello, Al Capone... ont monté leurs coups les plus fumants en devenant l'ignoble poulpe géant enserrant l'Amérique jusqu'à l'étouffer, en suçant son sang et sa substance, distillant son venin d'alcool, de drogue, de prostitution, de racket et de vices pour mieux l'empoisonner. A travers ces personnages de mafieux, Chauvel démontre avec talent la phénoménale puissance occulte de l'Organisation au pouvoir de corruption infini et puissant, avec son comité directeur, ses chefs d'entreprise, ses financiers véreux brassant des milliards, ses syndicats, sa justice et ses exécuteurs impitoyables. La lecture est parfois un peu pénible, le sujet est dense, les détails nombreux, il y a beaucoup de texte, l'action est rare, ça se résume à de nombreuses scènes de dialogues parfois entrecoupées de séquences violentes. C'est donc un peu plus statique que je m'y attendais, mais c'est un fabuleux reportage qui permet de comprendre comment un pouvoir parallèle aussi puissant a pu gangréner l'administration américaine, gouverner et s'enraciner durablement dans un pays comme les Etats-Unis. Le dessin classique et réaliste rend bien compte de cet univers avec ses décors évocateurs et ses autos. Une série forte, instructive et ultra documentée, à l'instar des pages de fin d'albums qui citent les sources.
Je n’aime pas les histoires sur la mafia. J’aime beaucoup Chauvel. J’aime beaucoup ce qui est à nous. Comme quoi … 1ère constatation : chaque tome se suffit à lui même, bien sûr l’ensemble est plus cohérent et forme un tout bien homogène mais, chaque tome raconte une histoire. Pas besoin de tout lire pour connaître le sujet. J’aime bien cet esprit, une intrigue par album plus un récit général de fond. 2ème remarque : les personnages y sont fort crédibles, 2 raisons à cela : - tout d’abord Chauvel rend vraisemblables ses personnages grâce à une bonne narration et une très bonne description de ses protagonistes. - ensuite comme ce sont pour la plupart des personnages ayant réellement existé, ils ont évidement une bonne assise. 3ème observation : elle peut rebuter, les textes y sont consistants tout comme l’histoire, j’avais un peu peur, voyant cette foultitude de voix off, d’en être vite gavé, il n’en est rien, ses nombreux textes passent très bien et sont très enrichissants, juste de quoi en être rassasié. La lecture est longue mais pas fastidieuse, un très bon point. Voilà une série qui ma fait découvrir l’histoire de la mafia différemment que tous les films que j’ai pu voir à ce sujet et qui m’ont pour la plupart barbé. J’aime bien également les petites explications historiques à la fin de chaque tome un peu à la façon d’un Murena. (15/20)
Premier Cycle-4/5 Chauvel nous raconte cinq histoires ayant pour rapport des grands noms de la mafia (Lucky Luciano jeune, Meyer Lansky et Arnold Rothstein notamment). Les scénarii sont très captivants et remplis de détails. Les auteurs se sont très bien documentés et peut-être un peu trop car c'est un peu dur de se rappeler de tous les noms des protagonistes. Il a fallu que je relise quelques scènes pour mieux comprendre qui est qui. Malgré ce défaut, ça reste une très bonne série sur la mafia. Deuxième Cycle-3.5/5 Ce cycle contient les mêmes qualités et défauts du premier cycle sauf qu'en plus j'ai eu un peu de difficulté à rentrer dans l'histoire. Le début n'est pas très passionnant. On ne fait que voir comment Lucky Luciano est devenu le maitre de New-York et c'est montré très lentement. Heureusement, les deux derniers tomes m'ont passionné du début à la fin. La guerre des Castellammarais étant très intéressante.
J'ai ici eu affaire à une véritable -et grande- saga sur l'histoire de la mafia. Une saga qui en est déjà à son dixième tome en peu d'années. Et les amateurs -dont moi- sont au rendez-vous. Cette longue histoire m'a relaté la guerre des gangs la plus meurtrière de l'histoire de la mafia aux Etats-Unis. Basé sur une très solide documentation, bénéficiant d'un graphisme de très bonne tenue -au trait un peu "comme en ce temps-là"-, les histoires-au véritable contexte historique- se lisent d'une traite. Et il est plutôt rare de s'en détacher. Pas de chichis. Un mélange d'explications et d'action bien rôdé. Et quand ça pète, ça pète !... Une épopée incroyable, réelle, qui rappelle l'univers de la saga du "Parrain" ou de "Il était une fois l'Amérique" de Sergio Leone. A lire avec, comme fond sonore, une musique d'Ennio Morricone. Vraiment bien fait.
Voilà une Bd à posséder. Entre le docu et le roman noir, Chauvel nous emmène dans les bas-fonds de la mafia du début du siècle. Les scénarios parfaitement ficelés s'inspirent de faits réels et montrent l'évolution de la Cosa nostra de sa genèse à son apogée. Avec ses petites histoires, avec ses déchéances et avec sa grandeur, on est ici face à un portrait sans concession. Il n'est ici question ni d'apologie sur fond de romantisme, de nostalgie ou de mythe, mais il n'est pas non plus question de stigmatisation. Ce sont des conditions sociales qui font des voyous, des parcours, des itinéraires, des choix de vie ou des rencontres, le fait du hasard... L'abondance de personnages et le mélange des petites histoires avec la grande donne un récit parfois dur à suivre et à avaler, mais la qualité de ce qui est proposé donne envie de relire. Il semblerait que les auteurs aient été dans une démarche d'exhaustivité, tout raconter pour mieux comprendre. Pour tout raconter ils se sont largement documentés. C'est ici un effort de recherche rare et d'une précision extrême. D'ailleurs les dernières pages en sont la preuve avec un récapitulatif des sources et une explication des faits tels qu'ils ont été vécus. Le dessin fait lui aussi l'objet de la démarche, Le Saëc a travaillé avec des cartes postales d'époque, s'est rendu plusieurs fois à New York et l'authenticité de son trait en ressort. Bref une oeuvre majeure tant pour sa qualité de fiction que pour son encyclopédisme. Je ne mets pas 5/5 car une relecture est nécessaire pour bien saisir les relations entre les personnages et pour parfaitement comprendre les faits. Mais le coeur y est. A lire pour tout ceux qui aiment cet univers-là.
J'ai bien aimé la première époque de cette mafia story mais beaucoup moins la seconde qui tire réellement en longueur sur 5 volumes pour expliquer la montée en puissance de Luciano. J'ai appris récemment qu'un condensé en deux volumes venait de paraître ce qui est une bonne idée en soi. C'est mieux que La Cuisine du Diable dans le même genre. Le dessin est juste, voire agréable. On apprend beaucoup sur l'origine du crime organisé par les grands noms qui ont fait la mafia aux States. Mais cette chronique mafieuse est cependant trop verbeuse à mon goût.
A défaut d'être culte, Ce qui est à nous est vraiment une excellente BD. Les auteurs se sont lancés le défi de nous expliquer toute l'histoire de la mafia américaine, et ce en une trentaine de volumes. Le pari était risqué mais force est de reconnaitre que c'est du bon travail, après lecture du premier cycle, qui nous expose les origines du crime organisé, notamment avec les débuts de grands noms du crime. Le scénario est très bien ficelé, les tomes s'enchaînent les uns après les autres, à chaque fois retraçant un épisode important de la mafia, dans l'ordre chronologique. Dans l'ensemble c'est surtout des passages narratifs qui sont le fil conducteur de l'histoire laissant peu de places à l'action, mais il est indispensable de bien mettre en place la situation pour comprendre la suite dans les prochains cycles. De plus, la plupart des faits sont réels, logique car c'est la vraie histoire de la mafia ; un appendice à la fin indique toutes les sources dont sont tirées les différentes scènes, et cela montre l'ampleur du travail effectué par le scénariste. Bref dans l'ensemble, ça se lit très bien, toute personne s'intéressant au thème se doit de lire cette BD, autant pour la portée instructive que pour le plaisir (même pour ceux que le thème n'accroche pas au premier abord). Le deuxième cycle est encore meilleur que le premier, il décrit un évènement capital dans l'histoire de la mafia américaine : la Guerre des Castellamarese, dans une période non moins capitale et propice en crimes en tous genres : la Prohibition. La présentation des principaux personnages étant passée, place à l'action ! Au menu fusillades, règlement de comptes, trahisons etc. C'est encore mieux et on en redemande :) En ce qui concerne le dessin, il est très classique mais colle bien au style. Les vues new-yorkaises du début du siècle dernier sont bien retranscrites, les personnages sont bien représentés, c'est propre et clair sans être exceptionnel. Ils s'améliorent néanmoins au fur et à mesure, plus fluides, moins brouillons et une meilleure colorisation également. Donc sobres mais efficaces. Je ne regrette vraiment pas mon achat, cette BD est vraiment de très très bonne facture. Pour la suite et faire connaissance avec un autre grand nom du crime organisé (Dutch Schultz), la série fait peau neuve et prend un nouveau titre, plus évocateur, Mafia Story ! :)
Je me contente de 4 étoiles mais c'est un excellent 4 étoiles car j'ai pris un plaisir immense à la lecture de ces 10 tomes et je trouve ce projet "pharaonique" assez extraordinaire. Peut-être est-ce du à mon intérêt pour l'histoire du crime organisé (en cela je rejoins Chauvel, c'est absolument passionnant)? Mais je pense que cela ne suffit pas. Chauvel est très ambitieux et annonce la couleur. Cette série va s'étendre sur une vingtaine de tome pour nous conter l'histoire de la main noire à New-York tout au long du siècle passé. Le pari est osé, il est jusqu'ici parfaitement tenu. Chauvel a posé dans les 5 premièrs tomes, l'univers en ce début de siècle et l'on cerne parfaitement comment les différents protagonistes, pourtant bien jeunes, seront amenés à devenir des pièces prépondérantes du crime organisé. Et pour éviter tout effet de lassitude, Chauvel arrive tout de même à centrer chaque tome sur une intrigue particulière, sur un événement qui a contribué à l'histoire de l'organisation. On est donc à la fois plongé dans une vaste saga mais également dans des courtes histoires fonctionnant presque indépendamment les unes des autres. Une lecture à deux niveaux des plus intelligentes. Le dessin de Le Saëc est très urbain et gagne en lisibilité au fur et à mesure. C'est un chantier gigantesque auquel il s'est attaqué (pour mémoire il était déjà le dessinateur des Enragés) et je ne trouve pas que l'immense masse de travail qu'il abat ait un impact négatif sur la qualité de son travail même si ce n'est bien évidemment pas l'intérêt principal de cette série. Le premier cycle me fait penser aux prémices du film Il était une fois en Amérique de Sergio Leone sauf que Chauvel se plonge successivement dans les milieux italiens et juifs, au gré des personnages centraux, quand Leone s'est attaché à décrire surtout le monde des émigrés juif d'Europe de l'est vivant à Brooklyn. Un premier cycle passionnant, extrêmement bien documenté, riche et sans temps morts, posant merveilleusement les bases de la saga qui continue dans un deuxième cycle sur l'âge d'or de la prohibition. A noter le changement de collection à partir du tome 6 puisque l'album parait dans la collection Sang Froid. Les 5 premiers tomes en petit format de 30 pages sont actuellement ré-édités en grand format de 46 planches, augmentés de courts récits transversaux, de pages de notes additionnelles et d'autres documents. Soyez donc vigileant si vous vous lancez dans l'achat.
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