Sous Terre
Après des millénaires à régner sur le monde sous-terrain, le dieu des Enfers, décide de passer le flambeau. Son but : faire prendre conscience à ceux qui vivent à surface de la terre de l'importance et de la richesse réelle du sol.
Documentaires Environnement et écologie La Vie sous terre Les prix lecteurs BDTheque 2021
Mais Hadès n'est pas un enfant de chœur et il n'entend pas laisser les clés de son royaume au premier venu ! Parmi les candidats à sa succession, Suzanne et Tom se lancent dans cette course au savoir qui prend la forme d'épreuves aussi instructives que mortelles. Un seul gagnera ces jeux : celui ou celle qui sera capable de voir au-delà des préjugés et de comprendre les véritables enjeux de ce monde invisible...
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Date de parution | 19 Mars 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Il y a un peu de « Il était une fois la vie » dans ce récit qui se veut didactique, accessible, en faisant jouer à quelques personnages le rôle de passeur ou récepteur d’information, un habillage original pour diffuser un message et des savoirs – en l’occurrence à propos de la richesse (animale, organique) de la terre (ou plutôt du sol), et de ce qu’il faudrait faire pour la protéger. Du « Il était une fois la vie », mâtiné de Marion Montaigne, pour le côté ludique et humoristique, tout en gardant à l’esprit de diffuser quelques connaissances scientifiques. C’est même ici davantage poussé, Burniat case énormément d’informations et de pistes de réflexion (un lexique complète la lecture en fin d’album). A quelques rares moments, j’ai trouvé qu’il y avait quand même pas mal de choses à ingurgiter, mais Burniat arrive toujours à éviter l’overdose, à faire passer tout ça grâce à ses personnages et leurs péripéties (Hadès cherche un remplaçant, et une foule de candidat se presse, éliminés les uns après les autres au cours d’épreuves durant lesquelles ils traversent en long, en large et en travers les différentes couches du sol). Une lecture finalement fluide, très dense, et instructive. Intéressante en somme.
J'aime bien que Mac Arthur ait mentionné le dessin animé Il était une fois... la Vie dans son avis parce que à la lecture de cet album, je me suis rappelé de cette série qui faisait partie des Il était une fois... que j'aimais le moins avec celle de l'Espace. En effet, si j'adore lire sur l'histoire, les trucs scientifiques me laissent généralement indifférent. Je regardais tout de même parce que j'aimais bien les personnages et on s'amusait un peu en apprenant. Ici, le sujet principal ne m'intéresse pas trop, mais je me suis pas ennuyé parce qu'il y a aussi un récit avec des personnages et cela a fait en sorte que j'ai lu sans problème cet album. Je trouve les personnages attachants même s'ils sont un peu stéréotypés. J'ai vraiment aimé suivre leur aventure sous la terre, surtout que le dessin est agréable à regarder. Si j'avais lu un ouvrage sérieux avec un ton plus adulte, je pense que j'aurais fini par vite m'ennuyer. J'avoue que ce qui m'a le plus captivé est le coté écologique-politique du récit. Il y a des réflexions intéressantes même si comme toute théorie, je ne pense pas que cela soit 100% applicable dans la réalité.
Ce doit être la meilleure BD de vulgarisation de toutes celles que j'ai lues. Le plus gros problème des BD de vulgarisation est de ne pas savoir bien doser le rythme du récit. Souvent même, il n'y a aucune intrigue. Ici c'est différent, non seulement on apprend l'essentiel avec une facilité déconcertante, mais en plus on peut s'amuser à suivre l'aventure du couple Tom et Suzanne. Tout deux sont entrés dans les Enfers pour participer à un concours organisé non plus ni moins par... Hadès. Le participant parvenant à gagner les 5 épreuves et à atteindre la corne d'abondance sera déclaré nouveau dieu des enfers. Tout au long de ce jeu contre la mort (oui parce-que tu perds, tu meurs), on découvre plein de choses vraiment bien amenées grâce à une ligne de conduite claire et structurée. La BD est très bien développée pour rendre les conclusions scientifiques presque inattaquables: à partir des connaissances expliquées, l'auteur constate le problème et nous explique l'origine. Et malheureusement, l'être humain est souvent mentionné pour être celui qui fait capoter le cycle naturel du sol. En plus de réussir à expliquer les problèmes, cette BD propose des solutions. L'idéal serait de faire lire ce bouquin aux propriétaires de champs dont les sols sont victimes de l'agriculture conventionnelle, donc intensive. Et je ne dis pas ça en diabolisant tous les exploitants : il y en a qui se sont fait berner et d'autres qui en profitent. La finalité est la même: ils se retrouvent quasiment piégés et dépendants, pendant que les fabricants d'engrais chimiques se régalent. Je m'égare En tout cas, je pense que chacun peut tirer beaucoup de choses de cette histoire. Cela donnerait même l'envie de cultiver un bout de terre en se satisfaisant de respecter un écosystème. L'harmonie naturelle des choses telle qu'expliquée ici vient redorer le blason du sol : on le comprend et on lui accorde plus de considération. J'applaudis l'explication faite sur les engrais chimiques et les conséquences désastreuses qu'ils entraînent avec eux. C'est clair comme de l'eau de roche ! Sauf quand y'a de l'engrais chimique dedans. 'Fin bref. On capte tout à travers cette BD, et notre compréhension va crescendo en suivant le périple de nos héros qui sont, encore une fois, très sympas à suivre. BD éducative pour tous. Il n'y a pas d'âge pour revenir sur les fondamentaux. De nos jours, il est essentiel de faire comprendre tout ça, et cette BD est un excellent moyen mis à notre disposition, gratuit en bibliothèque. Faut y aller !
Après Le Mystère du Monde Quantique, Mathieu Burniat signe avec « Sous terre » sa deuxième docu-BD dans le domaine scientifique. On avait pu constater son talent pour vulgariser des concepts plutôt obscurs pour le lecteur lambda. Force est de reconnaître que Burniat s’en sort haut la main dans cet exercice, parvenant à produire ici quelque chose de hautement original, avec la bénédiction du Muséum national d’histoire naturelle. Cet ouvrage nous immerge immédiatement grâce au mode narratif choisi, celui de l’aventure. Hadès, qui a lancé une invitation aux humains pour participer à une sorte de jeu de piste, promet au vainqueur de prendre sa place lorsqu’il découvrira la « corne d’abondance ». Et les candidats au poste seront très nombreux… En réalité, le dieu des enfers va utiliser leur cupidité et leur soif de pouvoir pour se venger des désordres commis en son royaume, conséquence de l’activité humaine. Et il s’est juré de leur faire vivre… l’enfer ! En se mettant dans les pas de cette fillette qui va répondre à l’invitation pour demander à Hadès de ramener son chien mort tragiquement, le lecteur, ramené dans la position du candide, va pénétrer dans les entrailles de la Terre, un univers aussi méconnu que fascinant, dans un voyage plein de surprises et de rebondissements… Dans sa ligne claire toute en rondeur, Mathieu Burniat nous révèle ces souterrains obscurs en y insufflant des couleurs chatoyantes, renforçant l’aspect ludique de son exposé didactique. A ce titre, la très belle couverture est on ne peut plus parlante et suggère un royaume souterrain coloré et aux richesses infinies, méconnu même des scientifiques qui « ignorent le nom de plus de 99 pour cent des êtres qui s’y trouvent et la manière dont ils vivent ». L’auteur réussit la gageure de ne jamais nous ennuyer grâce à une narration enlevée. On appréciera les clins d’œil au cinéma fantastique, notamment au film de Richard Fleischer, « Le Voyage fantastique ». Pour leur permettre d’avoir une meilleure vision de cet univers étrange, les protagonistes voient leur taille constamment modifiée, parfois à des dimensions microscopiques. Les créatures invisibles à l’œil nu deviennent des monstres dignes de « Voyage au centre de la Terre ». On frissonnera de voir Suzanne et son nouveau compagnon Tom aux prises avec des taupes géantes, des « pseudoscorpions » à taille humaine ou encore des acariens tueurs gros comme des ballons de foot. On s’esclaffera de voir nos aventuriers dialoguer avec des bactéries et on s’émerveillera de ce « métrover », moitié lombric moitié métro, se frayant un chemin dans les profondeurs du sol. Jusqu’à la conclusion du livre, autre référence particulièrement bien sentie aux zombies. « Sous terre », c’est un peu comme une fête foraine où l’on ressort tourneboulé mais aussi enrichi d’une connaissance qui nous aurait paru négligeable avant cette lecture. La terre, ce n’est pas juste de la terre, ce n’est pas juste cette matière inerte de couleur brune ou noire, amas charbonneux saturé de microbes servant seulement à salir nos beaux habits. On réalise au contraire que notre sous-sol est un vaste microcosme où le vivant prospère dans une parfaite symbiose, dans l’ombre du mépris des hommes qui pourraient pourtant s’inspirer de cette formidable machine à recycler. Ce monde qui grouille de vie, certes pas toujours très ragoûtant, Mathieu Burniat s’emploie à le nous le rendre familier, le présentant comme un élément qui mérite le plus grand respect car indispensable à la survie des générations futures. Et à travers la référence à la mythologie, il pointe du doigt nos tares et notre comportement anthropocentriste, non sans espièglerie. L’homme peut-il se persuader, sans une bonne dose de mauvais foi, que la planète est exploitable à l’infini et que son génie suffira pour pallier les problèmes environnementaux qui ne font que s’accentuer avec les années. Notre arrogance a provoqué la colère de Hadès, à juste titre, car au fond, il est plutôt sympa le dieu des enfers.
Si ce récit est instructif, je l’ai trouvé trop théorique à mon goût. Mathieu Burniat y explique très clairement les processus qui permettent au sol d’être un lieu fertile, nous présentant les différents habitants et les interconnexions qui les unissent, et opposant un sol vivant à un sol surexploité par l’agriculture moderne. Si l’exercice de vulgarisation d’un savoir scientifique (biologique, dans le cas présent) est pleinement réussi, le récit reste dans un savoir théorique, dans une analyse scientifique, sans prise directe avec une réalité de terrain (comment produire assez de nourriture pour l’ensemble de la population humaine sans avoir recours à l’agriculture moderne ? Ce livre n’est pas conçu pour répondre à ce type de question mais juste pour nous expliquer ce qu’est un sol vivant et de quoi il est composé). Pour nous amener dans cet univers, l’auteur opte pour le fantastique puisque c’est Hadès, dieu des enfers, qui va mener la danse. Des humains, dont la tenue m’aura directement fait penser aux personnages de « Il était une fois la vie » (une des nombreuses déclinaisons du dessin animé « Il était une fois… ») vont ainsi devoir franchir diverses épreuves avec l’espoir ni plus ni moins que de remplacer Hadès dans sa fonction. Le récit est aisé à lire et combine donc agréablement apprentissage et divertissement. Il peut être lu par un large public (à partir de 13 ans, je dirais). La narration est très fluide et les termes les plus techniques ont droit à un rappel grâce à un petit glossaire situé en fin d’album. Bon ! Après « Le Mystère du Monde Quantique » dont je déplorais de n’avoir finalement saisi que la surface des choses, je regrette cette fois que Mathieu Burniat n’ait pas plus creusé son sujet en développant des champs d’action concrète. Mais si on se limite au savoir théorique, cet album est très instructif et accessible.
Hadès veut céder la main : il a lancé un appel à candidature pour savoir quel humain sera prêt à prendre sa relève en tant que Dieu des Enfers. La jeune Suzanne, peinée par la mort de son ami et souhaitant le voir revenir à la vie, décide de participer et de rejoindre les centaines de candidats ayant traversé le Styx pour postuler. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que le monde sur lequel règne Hadès est le monde souterrain au sens propre du terme, à savoir le sol de la Terre et tout ce qu'il contient de vie et de minéraux. Et le dieu est bien décidé à le leur faire découvrir en détail. Sous les allures d'une suite d'épreuves qui tourne à l'inquiétant jeu de massacre dont seuls les survivants pourront espérer atteindre l'objectif, cette BD se révèle un véritable documentaire particulièrement passionnant. Chaque étape de ce concours divin est l'occasion d'observer un domaine en particulier du sous-sol terrestre avec un grand soucis du réalisme scientifique et et une belle maîtrise de la vulgarisation grand public. Vie, matière organique, matière minérales, atmosphère, liquides, chaque élément s'imbrique pour faire découvrir aux lecteurs ce qui constitue le sol et en quoi il s'agit en réalité d'une des plus précieuses ressources de la Terre et du monde vivant, une ressource qu'il faut protéger à tout prix. C'est passionnant ! Je me targue d'être un esprit scientifique doté d'une assez bonne culture générale, mais cet ouvrage m'a appris énormément de choses et m'a ouvert les yeux sur les richesses du sol et surtout sur l'impact de la civilisation humaine sur celui-ci et sur la Terre en général par extension. On vous parle d'ordinaire de protéger la couche d'ozone, de réduire la pollution ou encore de sauver les races en voie de disparition, mais c'est bien la première fois qu'on m'apprend à quel point la terre elle-même, la couche de sol de quelques mètres entre nos pieds et la roche-mère, est elle aussi une merveille de la nature qu'il faut absolument préserver. Je regarderai mon jardin et l'agriculture en général d'un autre oeil désormais. Pour faire passer ce message, l'auteur évite le documentaire rébarbatif grâce à son astuce de nous faire suivre une grande épreuve divine. Celle-ci est sans pitié, avec la cruauté dont peut faire preuve un dieu des enfers. L'intrigue est prenante et on se prend facilement à s'attacher au couple de héros et à se demander comment ils vont s'en sortir, comment va se terminer cette fatale chasse au trésor et quel est l'objectif réel de tout cela. Les épreuves sont bien faites et intelligentes, faisant fonctionner les méninges des participants comme des lecteurs. Et puis, avec des protagonistes réduits à des tailles minuscules qu'on voit disparaitre les uns après les autres face à la rude réalité de la Nature elle-même, il y a le petit côté dérangeant de Jolies ténèbres dans ce récit. Heureusement, le ton reste relativement léger, déjà grâce à un dessin au style léger et très agréable, mais aussi notamment avec la manière distanciée et décalée dont l'avatar d'Hadès commente les évènements et nous apprend tout ce qu'il faut savoir sur la structure et le fonctionnement du sol terrestre. Si j'ai cru à un moment donné être légèrement noyé sous les informations scientifiques un peu abstraites, c'était pour mieux clarifier la suite des explications et ramener toujours le lecteur à des sujets qu'il comprend bien et qui lui parlent facilement. Un bijou de vulgarisation : une lecture captivante et formidablement instructive !
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