Alicia - Prima Ballerina Assoluta
Le portrait d’Alicia Alonso, danseuse cubaine devenue malgré sa cécité grandissante : « prima ballerina assoluta », titre symbolique accordé aux ballerines les plus exceptionnelles de leur génération. Si celle qui restera à jamais l’interprète de Giselle a suscité quantité de vocations dans son pays, elle a aussi dû jouer le rôle, plus controversé, d’ambassadrice du pouvoir castriste. Après le triomphe de la révolution en 1959 de Fidel Castro, elle fonde sa propre compagnie, qui devient le Ballet national de Cuba et créé le style dit « école cubaine » reconnaissable entre tous. La danseuse et chorégraphe cubaine est décédée en 2019 (98 ans).
Biographies Caraïbes La BD au féminin La Danse
Dans les rues de La Havane, entre 1959 et 2011, les vies se croisent et se recroisent. Aujourd’hui celle d’Amanda, jeune ballerine en devenir. Hier, celle de Manuela, mère célibataire, qui n’aura fait qu’effleurer son rêve de danseuse classique et enfin celle d’Alicia Alonso, dont on suit l’ascension vers la gloire jusqu’à devenir prima ballerina assoluta au parcours exceptionnel. Dans un Cuba où règnent la débrouille et l’entraide, tout autant que la dénonciation et le marché noir, l’histoire de la démocratisation de la danse classique rime singulièrement avec l’avènement du régime révolutionnaire. Pour Amanda, la compétition est rude pour être parmi les meilleures tandis que pour Alicia, les choix ne sont plus seulement artistiques mais politiques, lorsqu’on voudra faire d’elle un instrument de l’idéologie castriste.
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Date de parution | 14 Avril 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Perso j'ai vraiment aimé la lecture de ce roman qui s'appuie sur le personnage hors norme d'Alicia Alonso. Premier point avec cette série nous sommes très loin de la biographie hagiographique de la danseuse étoile cubaine. On peut même un peu chicaner sur la partie jeunesse de la danseuse par rapport à sa bio officielle. Le scénario d'Eileen Hofer a choisi un autre angle d'attaque qui m'a beaucoup plu. La thématique de la "réappropriation d'une culture d'élite"p89 (par le peuple) reste l'épine dorsale du récit. Le ballet de danse classique est le symbole même de l'image d'une culture bourgeoise voire aristocratique réservée à un petit nombre. J'ai trouvé vraiment intéressant de montrer cette culture de la danse enracinée dans un Cuba contemporain post Castro. Ma culture de danse est si faible que je ne sais pas si les autrices s'appuient sur une réalité mais je trouve le sujet orignal et peu visité. Les passages de danse classique sont assez rares car les autrices préfèrent au récit hagiographique convenu des bio officielles un récit plus aigre-doux d'une société cubaine en mutation. Entre dénonciation d'un régime totalitaire basé sur la délation et la sympathie pour une population résiliente et pleine de vitalité , de couleur et de soleil les autrices trouvent un bon équilibre tout au long du récit. Il y a même plusieurs passages remplis d'un humour gentil très plaisant. Les autrices se permettent même d'égratigner l'image du mythe Alicia . Est-ce à juste titre ou pas je ne saurais y répondre. J'ai bien aimé le graphisme type crayons de couleur proposé par Mayalen Goust. C'est fluide et léger comme une arabesque. Les scènes de danse classique ou de cabaret sont vraiment aériennes et élégantes. Les extérieurs de La Havane sont réussis mais malheureusement trop rares à mon goût. Cela donne envie d'y faire un tour. Une lecture récréative très plaisante.
La Danse, et plus particulièrement le ballet, est un art qui ne m'attire pas du tout. Il ne me parle pas, ne me touche pas et les récits l'ayant pour thème non plus. Avec cet album, j'étais curieux de savoir qui était cette fameuse danseuse étoile, Alicia, et quelle était son histoire. J'étais aussi intéressé par son rapport à Cuba et par l'idée de découvrir à travers elle une autre facette de la révolution Cubaine et de la vie dans ce pays des années 40 à aujourd'hui, ainsi que la place qu'y tenait et y tient encore le Ballet. Sur ce plan là, j'en ai eu un aperçu et je suis partiellement satisfait car ça reste superficiel. De même, j'apprécie plutôt le dessin et la colorisation qui sont agréables, mais j'ai confondu quelques personnages féminins, ce qui n'aide pas quand la narration enchaine les sauts chronologiques et ne clarifie que rarement qui est le protagoniste que l'on suit à chaque instant. Globalement, je me suis ennuyé. Ces allers-retours dans le temps et autres changements de personnages m'ont perdu et empêché de m'attacher à qui que ce soit. Je n'ai pas non plus ressenti de vraie histoire se mettre en place, juste des portions qui s'imbriquent vaguement. Et comme elles ont le ballet pour principale thématique, je n'étais jamais captivé.
Je suis d’accord avec Alix sur un point : le plus intéressant dans cette bande dessinée, c’est son background historique, qui nous permet d’un peu découvrir Cuba avant la révolution, après la révolution et à notre époque, ainsi que la place qui y est consacrée à la danse classique. Ceci dit, je m’attendais à lire une biographie et ce n’est pas le cas. En effet, si certains faits de la vie d’Alicia Alonso sont évoqués, l’aspect biographique s’efface au profit d’une fiction dans le Cuba actuel. Par conséquent, je termine ma lecture sans avoir le sentiment de connaître cette danseuse. Or la destinée des personnages fictifs qui occupent la majeure partie du récit ne m’a pas spécialement intéressé. Au niveau du dessin, je ne suis pas super emballé non plus. Non que ce soit mal dessiné à mes yeux mais je trouve ce style trop aéré, avec des plans fort larges qui ne servent pas à grand-chose et une colorisation dans des teintes pastel qui finit par devenir monotone. Clairement, j’espérais beaucoup plus. Seul point positif : la narration est fluide et l’album se lit vite.
Le background de cette BD est passionnant : au travers de la vie de la ballerine cubaine Alicia Alonso, les autrices nous parlent de la danse classique de manière plus générale, et surtout de la vie à Cuba, à l’époque post-révolution castriste, mais aussi de nos jours : société, politique, danse, pauvreté. Le récit se présente sous la forme d’un roman graphique prenant et très humain. La narration est fluide et les sauts temporels entre les deux époques sont bien indiqués. J’ai avalé les 150 pages d’une traite… surtout que la mise en image est réussie, avec un graphisme lisible et élégant. Si je devais chipoter, je dirais qu’il est dommage de ne pas avoir inclus un mini documentaire sur la danseuse en fin d’album… on s’habitue à ce genre de bonus sympathique. Une chouette BD, et un excellent moment de lecture.
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