Richard
Lewis Trondheim revient avec quatre courts récits autour de Richard. Particulièrement créatif lorsqu’il s’agit de « troller » son prochain, la verve moqueuse de ce fidèle compagnon de Lapinot ( (Les Nouvelles Aventures de Lapinot) pourrait bien, un jour, lui attirer de gros ennuis. Quatre récits truculents autour de cette figure excessive.
Les petits éditeurs indépendants Lewis Trondheim Patte de Mouche Spin-off Tout petits albums
Dans le premier tome, Richard relit la bande dessinée d’un de ses amis. Une mission qu’il prend très au sérieux… trop peut-être ? Le portrait grinçant de Richard en troll jusqu’au-boutiste.
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Date de parution | Avril 2021 |
Statut histoire | Une histoire par tome 5 tomes parus |
Les avis
Note : 3,5/5 Dans les aventures de Lapinot, Richard est un personnage moteur essentiel au récit et à l'ambiance, mais il est aussi rendu suffisamment agaçant pour n'avoir pas été trop motivé à lire cette série sur lui seul avant de tomber sur les albums chez des amis. S'agissant de pattes de mouche, ils se lisent vite mais je suis sorti de chacun d'eux avec le sourire. Richard y est moins exubérant mais il garde toujours son côté piquant et gentiment agaçant. C'est surtout sa grande capacité à mettre les choses du quotidien en perspective qui fait ici sa force : ne se laissant jamais faire par les conventions, il joue (volontairement ou non) les idiots pour renverser les situations et mettre ses interlocuteurs mal à l'aise face à l'évidence mêlée de naïveté et d'espièglerie de ses arguments. Cela donne lieu à des dialogues et des situations très drôles et en même temps suffisamment intelligente pour faire un peu réfléchir. Là où je n'arrive pas à me satisfaire pleinement de cette série, c'est à cause du format si petit des albums Patte de Mouche : j'ai besoin de plus de consistance, d'une lecture pour longue pour me satisfaire. Mais comme j'ai pu lire les différents albums dans la foulée, je me dis que plusieurs de ces histoires regroupées dans un plus gros album au format 48cc, et peut-être colorisées par Brigitte Findakly au passage, ça me plairait beaucoup.
Tome 1: Richard et les quasars. On est dans un quasi huis-clos (on ne quitte la bibliothèque de l’ami de Richard que pour la case finale), avec deux personnages presque immobiles, qui échangent quelques paroles. On le voit, Trondheim joue ici l’économie de moyens. Et pourtant, sur cet ensemble minimaliste, et un pitch de départ lui aussi très simple (un pote chez qui Richard est invité lui demande son avis sur la BD qu’il vient d’écrire), Trondheim réussit quand même à produire quelque chose de sympa, voire même à être drôle à plusieurs reprises. En effet, Richard pousse totalement à bout son ami (qui pète complètement les plombs sur la fin), en le questionnant sur ses motivations d’auteur, les pseudo sous-entendus de son œuvre, etc. Vite lu, bien sûr, mais c’est une lecture détente agréable, qui inaugure bien cette mini-série que Trondheim consacre à l’un des personnages issus de ses Lapinot. Note réelle 3,5/5. Tome 2 : Richard et les enfants d’Abraham. Une nouvelle fois nous retrouvons ce chieur de Richard, alpagué dans la rue pour signer une pétition contre la politique israélienne en Palestine, et qui va prendre le chou à son interlocuteur, à coups de questions existentielles, d’hésitations, etc. C’est encore une lecture rapide et agréable, peut-être un chouia moins réussie que la précédente, mais ça se laisse lire encore avec plaisir. Note réelle 3/5. Tome 3: Richard au cimetière. Richard, en éternel chieur, ne sait pas trop comment occuper son dimanche. Enfin il a trouvé une idée. Il va emmerder un type qui cherche la tombe d'un chanteur à la mode. Relou, faisant la morale au type, Richard finit par provoquer une bagarre (à coup de photos gênantes et de commentaires pourris sur les réseaux sociaux). Comme pour les opus précédents, c'est léger mais amusant. Un petit moment de détente, le sourire aux lèvres. Richard est un relou attachant, et Trondheim est un bon exploiteur de "petits riens"... Note réelle 3,5/5. Tome 4 : Richard en salle d’attente. Richard poireaute dans une salle d’attente, son médecin semble avoir du retard. Richard se fait chier. Et que fait un chieur lorsqu’il se fait chier ? Eh bien il fait chier les autres. En l’occurrence la secrétaire, qui peine à calmer ses délires. Pas le plus réussi de la série. Ça se laisse lire, mais il manque ici un je ne sais quoi qui m’avait fait davantage accrocher aux précédents opus. Note réelle 2,5/5. Tome 5 : Richard et Dieu. Décidément, Trondheim peine à tenir la distance avec ses Richard. Les trois premiers opus, bien que légers, étaient réussis, amusants, tandis que ce « Richard et Dieu », à l’instar du précédent opus, est globalement décevant. Peu drôle, presque ennuyeux à force d’attendre qu’il se passe quelque chose (et ce d'autant plus que la pagination est plus importante que les précédents tomes), avec une fin franchement décevante. Si maitre Trondheim continue dans cette série, il faudra qu’il se renouvelle et qu’il trouve de bonnes idées. Sinon, une pause s’impose, question de rebondir sur une autre série. Note réelle 2/5.
Comme beaucoup j’adore le personnage de Richard, et je me fais une joie de le retrouver régulièrement dans de courts récits façon « Martine à la ...». A travers son héros caustique, on retrouve la verve de l’auteur face à différentes situations (voir les titres des albums). Tous les tomes ne se valent pas, Richard et les quasars m’a fait hurler de rire, alors que le dernier ne m’a pas délivré le rictus escompté (R. Et Dieu). Mais dans l’ensemble, c’est simple, efficace, drôle, distrayant ... court et complètement dispensable. On est dans les petits riens qu’affectionnent Trondheim à la mode Richard, et si ce n’était pas ce personnage mis en avant, je me jetterai certainement moins sur cette série (pas simple à trouver au demeurant)
Richard et les quasars Voulant rendre service, Richard accepte de relire la bande dessinée d'un ami. Bien évidemment, c'est sans compter sur la nature profonde dudit Richard, auprès duquel le plus poilu des trolls fait figure d'ange. On le sait, Trondheim maîtrise à la perfection l'art de la contrainte, les récits courts, les dialogues décalés et l'absurde pince sans rire. Tous ces éléments sont réunis dans cet opuscule. Et en maître troll, Richard puise dans l'astronomie et la psychanalyse pour pousser à bout son interlocuteur. Sa logique sera à la fois absurde et implacable. J'ai eu le bonheur de retrouver ici du très bon Trondheim, simple, efficace et incisif. Et sur les 24 pages de ce Patte de Mouche, j'ai éclaté de rire plusieurs fois, ce qui pour les fans de mesurable donne un ratio rire / page ou rire / euro très appréciable. Bref, j'aime !
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