Idiss
L’avocat et scénariste Richard Malka et le dessinateur Fred Bernard adaptent Idiss, le récit de Robert Badinter en hommage à sa grand-mère juive. Une grande voix pour un récit intime, poignant.
1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale 1919 - 1929 : L'Après-Guerre et les Années Folles 1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Adaptations de romans en BD Biographies Communauté juive Les panthéonisé-e-s Nazisme et Shoah Paris
« J’ai écrit ce livre en hommage à ma grand-mère maternelle, Idiss. Il ne prétend être ni une biographie, ni une étude de la condition des immigrés juifs de l’Empire russe venus à Paris avant 1914. Il est simplement le récit d’une destinée singulière à laquelle j’ai souvent rêvé. Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d’amour de son petit-fils. »
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Date de parution | 31 Mars 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'ai bien apprécié cette biographie "à valeur universelle" comme le voulait Robert Badinter. Ce récit mêle intimisme et histoire comme c'est souvent le cas pour les histoire de migrants. A travers cette lecture centrée sur la grand-mère, Idiss, je me suis attaché à cette famille juive d'origine Moldave, qui a connu les grands tourments du siècle dernier. A travers la vie d'Idiss les auteurs suivent les hauts et les bas de beaucoup de familles de migrants d'hier et d'aujourd'hui: pauvreté, pogroms, rêve républicain d'une égalité en droits, ascension sociale puis chute pour cause de racisme assassin. C'est la difficile partition vécue par de nombreuses familles que nous suivons dans un scénario clair et bien construit. La lecture est aisée avec une ambiance souvent optimiste et positive portée par le caractère d'Idiss. La fin est brutale comme si la disparition de la grand-mère en 1942 avait laissé ouverte la porte des malheurs. Les auteurs ont terminé leur série en rappelant en annexes les ordonnances scélérates du régime de Vichy. Le graphisme est très coloré et dynamique donnant un ton enjoué à l'ensemble du récit. Les visages se sont éloignés d'un réalisme photographique pour souligner le côté universel du récit. On a même par moment l'impression d'être dans une série jeunesse comme pour rappeler tous les bons moments de cette riche vie. Une lecture plaisante qui m'a souvent touché. 3.5
Le principal intérêt de cette BD est qu’elle est inspirée du roman de Robert Badinter qui décrit l’histoire de sa famille maternelle de la fin du XIXème siècle au milieu du XXème siècle. Cette histoire est, malheureusement, assez banale et ne m’a pas appris grand-chose à part le fait de pouvoir situer correctement la Bessarabie, ex-région de l’empire russe qui est aujourd’hui la Moldavie. Histoire assez banale, disais-je, car elle évoque les mauvais traitements des Juifs en Europe de l’Est et leur désir de quitter ces régions hostiles. Mais qu’est-ce que les Juifs ont bien pu faire pour mériter ces mauvais traitements à travers le monde et les siècles ? Que ce soit un peuple déicide ? Quelle justification stupide pour malmener tout un peuple pendant des millénaires ! Toujours est-il qu’ils furent tellement tourmentés et pourchassés que beaucoup d’entre eux émigrèrent. La plupart allèrent vers le Nouveau Monde si prometteur mais les Rosenberg-Badinter optèrent pour la France et ses valeurs républicaines qui avaient innocenté un capitaine juif contre l’armée tout entière lors de l’affaire Dreyfus. Le reste de la BD décrit avec beaucoup de détails les différents métiers et déménagements que la famille fit dans son effort d’intégration, fort réussi au demeurant, dans la société française. Hélas, le malheur s’est de nouveau abattu sur la communauté juive lors de l’occupation allemande et a décimé une très grande partie de la famille Badinter. Tout cela est assez connu et fort long, entre autres l’agonie d’Idiss. Je ne doute pas que cela soit très intéressant pour la famille proche et leurs amis mais, pour le grand public, cela manque de rythme et entre trop dans des détails domestiques qui alourdissent le récit. Par contre, la dernière page est particulièrement dense en faits dramatiques qui auraient mérité un développement un peu plus long. Ce que j’aurais aussi apprécié, c’est que le récit continue après la guerre et qu’il me rattache au temps présent, ce qui aurait donné une lueur d’espoir à ces drames à répétition. Les couleurs sont sympathiques et chaudes. Elles sont très agréables, trop sans doute car cela ne rend pas le caractère dramatique du récit. Le dessin, fort élémentaire, et les couleurs correspondent davantage à un livre illustré pour enfants qu’à la vie tourmentée d’une famille juive maltraitée par l’Histoire. En résumé, le côté véridique et dramatique de cette histoire mériterait une note plus élevée mais ses longueurs et le caractère inadapté des couleurs et dessin au texte m’empêchent de mettre plus que 3.
Idiss est une longue biographie, celle de la grand-mère de Robert Badinter, et elle est un exemple du parcours de ces juifs d'Europe de l'Est qui ont fui les pogroms pour s'installer et plutôt bien réussir leur vie en France. Celle d'Idiss a en tout cas mené à la création d'une grande et heureuse famille... jusqu'à la Shoah. Si le sujet est intéressant, il est néanmoins également déjà vu et l'histoire d'Idiss n'apporte pas beaucoup de nouveautés par rapport au récit du parcours d'autres familles juives d'Europe comme j'ai pu en lire ça et là. J'ai toutefois trouvé la lecture plaisante et pas inintéressante. J'ai plutôt apprécié de découvrir ce parcours de bout en bout, de comprendre comment cette famille a pu émigrer au bon moment et trouver les moyens d'obtenir une bonne situation et une vie heureuse et prospère en France. Les personnages n'ont pas des personnalités très marquées mais ils sont plutôt agréables à suivre. Avec eux, j'ai frissonné tout du long en appréhendant à l'avance tous les dangers auxquels cette époque allait les confronter : pogroms, première guerre mondiale, montée du nazisme, régime de Vichy puis l'inéluctable couperet de la Shoah qui s'approchait avec les années. Et j'ai été heureux de les voir s'en sortir généralement bien, du moins jusqu'à quelques pages avant la fin. Le dessin est également agréable. Le trait n'est pas très complexe mais il fonctionne bien et j'aime la colorisation lumineuse qui dégage une certaine bonne humeur. En définitive, ce n'est pas une biographie qui sort vraiment du lot mais elle est plaisante à lire et intéressante pour ceux qui ne connaissent pas déjà trop bien le sujet.
Je n'ai jamais lu le roman de Badinter. C'est donc sans a priori que j'ai démarré ma lecture. Nous suivons donc l'histoire de la famille d'Idiss, une juive de Bessarabie (Moldavie). Entre guerres de tsar, immigrations, pogroms, guerres mondiales et nazisme, cette BD nous relate assez bien une partie de tout ce que le peuple juif à enduré le siècle dernier. En revanche, j'ai trouvé l'histoire des personnages inintéressante. Je n'étais attaché à personne. C'est une histoire de famille qui intéressera la famille concernée. Mais étant extérieur à tout cela, je n'ai jamais eu d'accroche avec l'histoire. C'est donc une bonne BD à mettre entre les mains de jeunes pour en apprendre plus sur l'histoire juive, mais pour les amateurs de BD ou d'histoire, je conseille de passer votre chemin. 2 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Robert Badinter a sans doute mis beaucoup dans le récit à l’origine de cet album, et sa déclaration d’amour à sa grand-mère est sans doute sincère, fort. Mais pour le lecteur « extérieur » à cette histoire familiale comme moi, j’ai rapidement suivi de loin le déroulé, puisque le rythme est lent, et aucune forte personnalité n’est là pour relever le plat. Surtout pas Idiss justement, qui a sans doute fait preuve de caractère, mais qui n’est pas un personnage plus attachant que ça. Histoire familiale pas captivante ni très originale donc. Reste l’arrière-plan – qui devient même très prégnant sur la fin (et qui va entrainer dans la mort une partie de la famille de Robert Badinter) : les persécutions subies par les Juifs : des pogroms en Russie qui ouvrent l’album, au génocide perpétré par les nazis qui le referme. C’est sans doute le côté le plus intéressant, mais là hélas rien qui fasse ressortir la situation vécue par Idiss et ses enfants de nombre d’autres récits (même si on peut regretter d’être blasé sur un sujet aussi scandaleux – mais on n’est pas ici dans un documentaire). Un dessin léger (pas forcément mon truc), mais il est vif et relativement dynamique et efficace, une histoire familiale qui peine à sortir de l’anecdotique, et une trame générale (les pressions exercées sur les Juifs en Europe au cours de la première moitié du XXème siècle) certes dramatique, mais ici insuffisante à rendre captivant le récit, je suis ressorti quelque peu déçu de ma lecture, même si, bien sûr c’est peut-être affaire de goût… Note réelle 2,5/5.
Le récit se lit facilement et le dessin est agréable… mais cette histoire ne m’a en rien touché ou surpris. On a droit à une énième histoire de juifs victimes de pogrom en Russie, obligés de fuir et finalement à nouveau victimes des nazis durant la deuxième guerre mondiale. Je comprends que ce genre de destin parle aux personnes directement concernées par cette thématique mais, à titre personnel, j’ai le sentiment d’avoir lu tellement de récits de ce type que j’en suis devenu blasé. Par ailleurs, Idiss n’est pas un personnage que j’ai trouvé admirable. Elle est raciste (elle rejette sa belle-fille car cette dernière n’a pas voulu se convertir au judaïsme) et son destin ne sort pas du lot par rapport au destin d’une grande majorité des juifs nés dans la deuxième moitié du 19ème siècle en Russie et qui sont restés en Europe lors de la seconde guerre mondiale. Donc, voilà, un récit biographique de plus, pas mal fait dans son genre, mais qui ne m’a en rien ému.
« Idiss » est l’adaptation du roman éponyme de Robert Badinter, petit-fils de Idiss, écrit en hommage à sa grand-mère. Il y raconte l’histoire de sa famille, depuis leur migration de la Bessarabie (où les juifs étaient persécutés) vers Paris, cet eldorado républicain tellement accueillant… leur intégration, le développement de leur commerce… puis le cauchemar de l’invasion allemande pendant la seconde guerre mondiale, les pertes financière et humaine, la douleur et la désillusion. Le ton est très familial et introspectif : il s’agit d’un témoignage, d’un point de vue juif sur des évènements que l’on connait bien… un témoignage de plus, qui ne sort pas spécialement du lot, mais qui apporte sa pierre à l’édifice. La réalisation de l’album est exemplaire. L’adaptation est réussie et évite les soucis inhérents à ce genre d’exercice. Les textes ne sont pas trop présents, et la mise en image est vraiment classieuse (même si j’imagine que le style ne plaira pas à tout le monde). Moi, j’adore ce genre de témoignage, et j’ai passé un excellent moment de lecture…
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