La Grande Peste
En 1347, une maladie inconnue frappe l’Europe. En cinq ans, elle fait 25 millions de morts.
1300 - 1453 : Moyen Âge et Guerre de Cent ans Les petits éditeurs indépendants Maladies et épidémies
Baldus, jeune membre de l’ordre des chevaliers Hospitaliers, navigue en mer Méditerranée au large de Rhodes lorsque son navire croise le chemin d’une galère byzantine à la dérive. Les Hospitaliers l’abordent et ne trouvent à son bord que des cadavres rongés par un mystérieux mal : la pestilence. Alors qu’ils s’apprêtent à rejoindre leur navire pour fuir la maladie, un cavalier émerge sur le pont de la galère et décime ses frères d’armes. De son bataillon, seul Baldus survit miraculeusement à l’attaque. S’engage alors une course-poursuite effrénée à travers une Italie ravagée par ce mal inconnu. Au fil de sa fuite, Baldus s’enfonce dans sa propre folie et découvre celle des hommes. Si la trame narrative est entièrement fictionnelle, les personnages, les événements et l’environnement sont le fruit de recherches fouillées. Chaque chapitre se clôt sur une carte qui contextualise la progression de l’épidémie et apporte un éclairage historique sur une multitude d’épiphénomènes qui nourrissent la narration : ordre des Hospitaliers, rapport à la sorcellerie et aux pratiques occultes, exactions commises contre les communautés juives, émergence de sectes, réminiscence de rites païens disparus, …
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Date de parution | 25 Février 2021 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
L’arrière-plan est des plus riches, puisque l’intrigue se déroule au milieu du XIVème siècle, au moment où la grande épidémie de peste frappe durement des régions déjà soumises aux violences des premières années de la guerre de Cent ans. Cet ancrage historique est intéressant, il est même renforcé régulièrement par des doubles pages détaillant un thème (ordre hospitalier, diverses avancées et origines des épidémies de peste, installation des papes en Avignon, guerre de Cent ans, etc. C’est clairement présenté, même si ces pages « documentaires », qui accompagne l’avancée des deux personnages qui sont au cœur de l’intrigue, hachent quelque peu la lecture, en faisant régulièrement retomber le souffle épique ou romanesque. La petite histoire, d’Alixe et de Baldus s’insère bien dans la Grande, on suit leur périple aisément. Mais cette partie perd en rythme (et aussi en intérêt) dans le second tome je trouve. Et les passages fantastiques y sont trop développés à mon goût. Il faut aussi accepter quelques facilités (Alixe, ou Baldus blessé et mal en point, s’en tirent trop facilement face parfois à un grand nombre de soldats). Mais ça reste un diptyque intéressant et agréable à lire. Le dessin de Stalner, très réaliste, est plutôt chouette. Sur un thème assez noir, il est fluide, très agréable, dans la lignée de Meyer par exemple, ou du Swolfs de Légende.
Le projet était extrêmement ambitieux : retracer au travers du parcours de deux personnages de fiction la propagation de l’épidémie de peste noire qui ravagea l’Europe au 14ème siècle, en respectant l’esprit de l’époque, et donc les croyances et l’omniprésence de la religion. Et pour corser le tout, le récit est coupé en courts chapitres qui, chacun, va permettre de se concentrer sur un aspect historique de l’époque. Les auteurs s’appuient donc sur deux personnages pour porter leur récit. Le premier est un jeune Hospitalier qui, bien malgré lui, va être de ceux qui vont importer le mal en Europe. Profondément croyant, il est pris de visions et identifie le mal comme le quatrième cavalier de l’Apocalypse. La seconde est fille de rebouteuse. Sa mère s’étant fait lapider par une foule déboussolée et vindicative face au fléau et à l’absence de remède, elle va partir sur les chemins armée d’une haine du genre humain qui la poussera au meurtre et à la vengeance aveugle. Jusqu’à leur rencontre, qui a lieu aux deux tiers du premier tome, nous passons d’un personnage à l’autre au fil des chapitres. Leurs destins resteront ensuite unis jusqu’à l’issue fatale. Chacun des chapitres retrace un fait (fictif) s’insérant dans l’histoire de la propagation de l’épidémie et se clôt sur deux pages ‘historiques’ qui nous proposent une carte de l’avancée de l’épidémie ainsi que de courts textes reprécisant certains aspects abordés dans les chapitres concernés (chasse aux sorcières, ordre des Hospitaliers, Manie dansante, etc…). La structure est très ambitieuse et ne marche que moyennement avec moi. Je trouve que ce découpage dote ce récit d’un rythme haché alors que les textes explicatifs, malgré leur intérêt, cassent l’émotion née du destin des deux personnages. J’ai toutefois, et une fois encore, beaucoup apprécié le dessin d’Eric Stalner. A la fois riche et facile à lire, il demeure à mes yeux un des traits les plus efficaces pour illustrer ce type de récit historique. Je regrette seulement le fréquent emploi de grandes illustrations dans le second tome. Certes, ces illustrations sont souvent jolies mais elles me donnent le sentiment de bien plus servir de remplissage plutôt que d’être au service du récit. Je regrette qu’au final la série ne satisfasse pas totalement mes attentes. La dimension fictionnelle du récit prend de plus en plus de place au fil des chapitres et sa dimension fantastique me laisse un peu sur le carreau puisque j’attendais vraiment une grande fresque historique avec la propagation de la grande peste comme fil conducteur. Une petite déception même si ce diptyque demeure agréable à lire et instructif sur certains points.
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