Ô Verlaine

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)

Les derniers mois de la vie de Verlaine ne furent pas de tout repos...


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle Adaptations de romans en BD Jean Teulé Les petits éditeurs indépendants Paris Poètes et poésie

Alcoolique phénoménal, amant frénétique, bigame maltraité, le poète génial oscille depuis toujours entre l’ignoble et le sublime. À 51 ans, son existence cataclysmique laisse de nombreuses traces : un nombre invraisemblable de maladies (syphilis, diabète, souffle au coeur, cirrhose du foie, pneumonie…), des admirateurs qui ne sont plus qu’une poignée et des contemporains qui l’accablent de leur mépris… C’est alors, qu’en quelques semaines, la jeunesse du Quartier latin en fait son idole. Elle admire sa poésie, la force de ses anathèmes, le désordre de sa vie, se bat pour l’écouter dans les cabarets et se rue à son chevet. Ainsi, encore une fois, le destin du poète le conduira de l’infamie au grandiose. (texte : Steinkis)

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Avril 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ô Verlaine © Steinkis 2021
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)
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29/04/2021 | Spooky
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Par Blue boy
Note: 3/5
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Il semble acquis que désormais, les romans de Jean Teulé feront systématiquement l’objet d’une adaptation en bande dessinée. Il est vrai qu’ils s’y prêtent particulièrement bien et qu’en plus, cet auteur extrêmement talentueux s’est lui-même essayé au neuvième art à ses débuts, avant de passer définitivement à la littérature. Et on ne pourra lui en vouloir, car force est d’admettre qu’il possède une plume magnifique. « Ô Verlaine ! », paru en 2003, n’avait jamais été adapté mais c’est désormais chose faite grâce aux Editions Steinkis. Après le formidable « Charly 9 », qui avait placé la barre très haut, il paraissait difficile de faire aussi bien. Pourtant, sans égaler ce dernier, Philippe Thirault et Olivier Deloye s’en sortent plutôt bien. Thirault, le scénariste, a su produire quelque chose de fluide tout en respectant (trop ?) scrupuleusement la trame de l’original. Il n’y a que dans la seconde partie qu’il a pris quelques libertés, sans toutefois dénaturer l’ensemble. Très souvent, les dialogues de Teulé sont repris tel quel, mais étrangement, la truculence et l’humour ne ressortent pas aussi bien ici que dans le roman. On ne peut donc pas parler de valeur ajoutée ici, mais cela reste acceptable. Graphiquement, Olivier Deloye a totalement fait fi des cases, laissant ses vignettes trouver leur place naturellement sur la page, ce qui semble être une approche pertinente pour évoquer un poète aussi libre que Verlaine. Le trait a un côté à la fois « imparfait » et très personnel qu’on apprécie beaucoup. Chacun des nombreux personnages est identifiable aisément, et c’est un vrai plus. Verlaine correspond très bien à l’idée que l’on s’en fait d’après le texte de Teulé, avec son « front fantastique d’effrayant dégénéré » et ses yeux de « mongol ». Certaines vignettes sont juste magnifiques, mais il n’y a aucun dessin en pleine page, ce qui est un peu dommage et ne fait pas suffisamment prendre la mesure du talent de Deloye. En résumé, cette bande dessinée ne surpasse pas le roman mais reste de bonne facture, et pourra contenter ceux qui sont allergiques à la littérature (et on se demanderait bien pourquoi à partir du moment où l’on décide de lire un ouvrage évoquant un personnage ayant autant contribué au prestige de la langue française). Quoiqu’il en soit, cela sera toujours une bonne chose, car dans les deux cas, on apprendra à se familiariser avec ce grand poète à la vie tumultueuse que fut Verlaine, quand bien même cela ne concerne que la dernière année de sa vie.

31/07/2021 (modifier)

Donc juste quelques petites choses sur le livre. (1) Vous devez savoir qui est Paul Verlaine avant d'entrer (par exemple, le célèbre poète français, Baudelaire contemporain, a eu une liaison avec un autre poète Arthur Rimbaud et est allé en prison pour avoir tenté de l'abattre, est également allé en prison pour avoir apparemment tenté de tuer son mère ...? Vous pouvez dire que la lecture de fond ne sera pas ennuyeuse.). (2) Le livre n'a pas vraiment d'intrigue. Ce ne sont que les derniers jours de la vie de Verlaine. Je ne mentirai pas, c'est une déception totale. Il est constamment ivre, a des insectes qui courent autour de sa maison et de ses vêtements, semble totalement déprimé, vit avec des gens abusifs qui l'utilisent pour de l'argent mais qu'il traite aussi comme de la merde, il gaspille également un tas de dons de ses fans en alcool et vend une marque nouveau costume en échange de vêtements enlevés à un sans-abri mort (non vraiment, c'est dans le livre). (3) Malgré ce qui précède, c'est une bonne lecture. Bien sûr, c'est lent, et ce n'est pas l'affaire de tout le monde, mais le livre a beaucoup à offrir. L'auteur se donne beaucoup de mal pour décrire l'argot parisien, les quartiers populaires, les hôpitaux à l'époque, le large éventail de personnes qui admiraient la poésie de Verlaine, les tenants et les aboutissants de l'édition et comment Verlaine recevait son salaire (et son Commentaires). Et il y a un aperçu vraiment étrange de la façon dont les artistes boho-chic ont pris des décisions de style de vie discutables (par exemple: avoir un anaconda pour animaux de compagnie qui finit par manger votre petite amie entière parce qu'elle a manqué d'opium pour la distraire) (je ne pourrais pas inventer cela si J'ai essayé). (4) Le livre est inattendu. Cela en dit long sur l'idolisation, la dépression, les abus, l'amitié, l'agressivité passive, la classe, l'opinion populaire ... et le tout saupoudré d'une belle poésie de Verlaine en plus. Donc, si cette critique ne vous a pas effrayé pour de bon, je recommande le livre à tous ceux qui aiment les poètes du 19ème siècle, la fiction d'époque précise qui vous donne un sens de la vie quotidienne, le drame axé sur les personnages et (bien sûr) la poésie de Verlaine. Ou, vous savez, vous pouvez simplement aller lire la poésie. Peut-être faire ça. Je vais faire ça.

29/04/2021 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Tiens, une biographie partielle de Verlaine, qui revient sur ses derniers mois... Le poète était alors en train de brûler ses dernières cartouches, tant au niveau artistique que sanitaire... En effet, peu soucieux de son hygiène et adepte de paradis artificiels, il cumulait les soucis de santé, dépensant ses maigres revenus en professionnelles du sexe et en boisson. Adulé, soutenu, au propre comme au figuré, par une poignée d'amis irréductibles, il se montre dans toute sa démesure, toute sa déchéance... C'est donc un portrait sans concessions fait par Jean Teulé, ici adapté par Philippe Thirault, on suit la descente aux Enfers de celui qui fut peut-être l'un des plus grands poètes de son temps... Et cela fait mal au coeur. C'est Olivier Deloye, ancien adaptateur d'Oliver Twist, qui prête son dessin sans complexes (à la manière d'un Clément Oubrerie), lui rendant un grand hommage, accompagné aux couleurs par Marie Galopin. Vraiment bon, même si une fois l'album refermé, je n'ai pas eu l'impression d'avoir lu un grand album.

29/04/2021 (modifier)