Black-out
2021 : Prix René Goscinny. « Maximus Wyld connut son heure de gloire dans le Hollywood des années 1940-50. Métis de descendance noire, chinoise et amérindienne, il fut "l’acteur aux mille visages, interprétant essentiellement des rôles "ethniques" : chef indien, révolutionnaire mexicain, dandy oriental… Véritable relecture du mythe du cinéma américain par le prisme des minorités, Black-out donne à voir la dimension politique et sociale des productions hollywoodiennes. »
1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale 1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale 1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Cinéma La BD au féminin Le Maccarthysme Prix René Goscinny Racisme, fascisme [USA] - Côte Ouest
Maximus Ohanzee Wildhorse, rebaptisé « Maximus Wyld » par Hollywood, était un comédien talentueux, prisé, admiré. Sa filmographie est une anthologie du cinéma : Vertigo, le Faucon maltais, Sunset Boulevard, la Prisonnière du désert, Rebecca… Visage cuivré, beauté inédite et présence animale, il ouvrit la voie aux stars « de couleur » dans un climat ségrégationniste. Après lui, Sydney Poitier, Harry Belafonte, Yul Brynner, ont pu accéder au rang de stars. Son charisme a enflammé le cinéma blanc, l’a dévergondé, fait vaciller son hégémonie raciale. Maximus Wyld était un pionnier. Pourtant, aucun générique ne mentionne son nom. Sur le celluloïd, nulle empreinte de son visage. Maximus le précurseur repose dans le cimetière des amnésies hollywoodiennes. Quel évènement l’a poussé dans les limbes ? Quelle force occulte et supérieure a remisé sa carrière dans un triangle des Bermudes cinématographique ? Texte : L'éditeur
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Date de parution | 26 Août 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C'est une biographie imaginaire, mais tellement réaliste ! Et surtout tellement intéressante et riche. Car, par delà la vie et la carrière de Maximus Wyld, c'est tout le cinéma hollywoodien de l'âge d'or, des années 1930 aux années 1960, qui est revisité. Et, par ce qu'il montrait ou cachait, c'est en fait une bonne part de la société américaine qu'il nous est ici donné de voir "de biais". Loo Hui Phang a su rendre crédible son personnage, et l'a très bien inséré au milieu du microcosme hollywoodien, et de certains de ses acteurs principaux (producteurs, cinéastes et acteurs ou actrices). Wyld est un métis (chinois, afro-américain, comanche) et va mener un combat contre les préjugés, le racisme, mais aussi contre les délires paranoïaques et totalitaires du Maccarthysme. Loo Hui Phang a dû ingurgiter pas mal de documentation, mais le résultat est vraiment très bon, intéressant, et le personnage de Wyld lui sert de scout à Hollywood, de porte-parole. Je ne sais pas si toutes les stars croisées étaient aussi "ouvertes" à l'autre que ce qui nous est présenté (seul John Wayne est un indécrottable raciste anticommuniste), et Wyld est sans doute trop bien en cour parfois dans cet album, chaperonné par Cary Grant et "tombant" toutes les stars (Rita Hayworth entre autres). Pour le reste, les préjugés et lois racistes, la lutte contre les prétendues idées communistes, la fabrique des stars et les magouilles des Majors, bref, tous les travers d’Hollywood sont mis en lumière. Mais, comme je l'ai dit, c'est aussi la société américaine et ses non-dits qui l'est aussi. C'est donc un album très riche, à la narration fouillée mais fluide. Et le dessin de Micol est lui aussi efficace, que ce soit dans certaines pleines pages très chargées, ou dans la majorité des planches, sans gaufrier, centrées sur les personnages, au détriment du décor. Une chouette lecture, enrichissante. Mais il faut prévoir du temps pour lire cet album, car il a beaucoup de texte !
Voici la biographie de Maximus Wyld un acteur métis....qui n'a jamais existé ! J'avoue que je me suis fait avoir, n'étant pas un gros cinéphile (honnêtement, je ne connais pas la moitié des acteurs et actrices que l'on croise dans l'album), je me suis dit que c'était possible que je ne connaissais pas cet acteur et puis j'ai eu des doutes en lisant le dénouement et une recherche rapide sur internet a confirmé que je m'étais fait berner ! À travers la vie de ce personnage de fiction, les auteurs montrent les travers d'Hollywood durant sa période la plus glorieuse. C'est pas un sujet original, mais ce qui est fort est qu'on voit le côté sombre à travers les yeux d'un métis qui va être réduit à faire des rôles ethniques stéréotypés et lorsqu'on va enfin intégrer des non-blancs positifs dans des rôles principaux, ils sont joués par des blancs ! La manière dont est racontée la vie dans le Hollywood des années 30-50 est bien faite et le dessin est pas mal. Toutefois, je trouve que ça manque de fluidité et aussi d'émotion. C'est instructif, mais je n'ai pas été peiné par le sort du personnage principal. En fait, je trouve que ce qui finit par lui arriver est un peu trop gros à avaler et c'est ce qui m'a finalement fait douter de son existence. Cela reste tout de même un bon album.
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