Sous les pavés

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Mars 1968. Tandis que partout dans le monde, la jeunesse manifeste pour la liberté et contre la guerre, « Le Monde » titre: « Quand la France s'ennuie »... Mai 1968. Le Quartier latin s'embrase, mettant le feu à la France.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Eric Warnauts et Guy Raives Mai 68 Paris Signé

Pris dans le tumulte de cette révolution de tous les possibles, cinq jeunes gens issus d'horizons divers voient leurs sentiments les plus profonds jaillir dans le magma de cette éruption mythique.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Avril 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sous les pavés © Le Lombard 2018
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
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26/05/2021 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Raconter l’effervescence de mai 1968 de façon romancée, pourquoi pas ? Il y a matière à pimenter un récit « ordinaire ». Mais je suis sorti quelque peu déçu de la lecture de cet album. Le dessin du duo est globalement bon, comme à son habitude. Quoique que je l’ai ici trouvé un peu plus inégal (certaines planches m’ont paru moins travaillées). Les différents protagonistes que nous suivons sont intéressants, permettent de nous guider dans le Paris agité, même si ne sont présentés ici que des échantillons divers de la plus ou moins petite bourgeoisie – avec quelques vacuités et inconséquences qui peuvent accompagner une révolte parfois de façade, comme on testerait une drogue « pour voir », avant de « redevenir sérieux ». Mai 68 nous est donc présenté au travers de leurs dialogues et de leur inégale participation, mais ça reste un décor, mal expliqué. La poésie et l’éruption politique du moment (surréalistes et situationnistes avaient préparé le terrain, et ont grandement influencé la tonalité de nombre d’actions et de slogans/affiches) sont un peu escamotés, comme l’est quasiment tout le mouvement ouvrier spontané (et sa récupération, voire sa noyade par certains partis politiques ensuite). Le personnage de l’Américain fait un peu artificiel (comme si les auteurs voulaient vraiment tout caser, y compris les débats autour de la guerre du Vietnam, de ce qui occupait les esprits politisés de l’époque). Le personnage fait d’autant plus artificiel que l’interrogatoire qu’il subit – fil rouge et truc narratif pour « raconter » les événements – reste du début à la fin obscur et sans réel intérêt ou crédibilité. Au final, c’est une lecture pas désagréable, mais qui manque d’un je ne sais quoi pour la faire sortir d’un certain ronronnement gentillet. Les passions de l’époque y sont presque anesthésiées. Note réelle 2,5/5/5.

14/10/2024 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Présence

Prenez vos désirs pour des réalités. - Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Il est paru en avril 2018. le scénario est écrit par Éric Warnauts, les couleurs sont réalisés par Guy Servais (surnommé Raives), et les dessins sont le fruit d'une collaboration entre ces 2 créateurs. Raives & Warnauts ont collaboré sur de nombreux albums et sur plusieurs séries comme L'Orfèvre, Les suites vénitiennes, ou celle immédiatement antérieure à commencer par Les temps nouveaux, tome 1 : le retour. Le 03 mai 1968 à Paris, un haut fonctionnaire appelle le ministre de l'Intérieur pour faire un point sur la situation à la Sorbonne. Il explique que des militants d'extrême droite sont en train de remonter le boulevard Saint-Michel, pour aller casser du gauchiste dans la cour de la Sorbonne. le ministre donne l'ordre au préfet de police de faire évacuer la Sorbonne, par les forces de l'ordre. Il s'en suit une intervention violente et des échauffourées. le 19 juin 1968, Jay Ferguson (ressortissant américain de 23 ans) est interrogé par le commandant de police Coutelis, à la direction de la police judiciaire. Il lui montre des photographies prises par Ferguson pendant les échauffourées. Retour au 18 mars 1968, Didier saint-Georges rend visite à Jay et remarque les nombreuses photographies d'une même jeune femme. Il propose à Jay de la retrouver en se allant à la fac de Nanterre, où il se rend directement dans le bureau de Bénédicte Dupont, la responsable du département étudiants. Ils trouvent le nom et l'adresse de la jeune femme : Françoise Bonhivers, habitant dans le septième arrondissement de Paris. Dans l'appartement de Françoise, Sarah Tanenbaum, nue sur le lit, asticote Armand Dussard (médecin, propriétaire d'une clinique) avec qui elle vient de faire l'amour, sur la brièveté de l'acte. Il part un peu pensif, vaguement culpabilisé. Françoise revient après avoir fait les courses. Les 2 femmes évoquent la situation à la fac de Nanterre. Elles sortent dans une fête, le soir même et elles rencontrent Jay Ferguson et Didier Saint Georges. le 09 avril 1968, sur le quai de Montebello, les 5 amis se rencontrent : Jay Ferguson, Didier Saint Georges, Sarah Tanenbaum, Gilles Dussard (étudiant en médecine, fils d'Armand Dussard) et Françoise Bonhivers. le 06 mai se produisent des échauffourées dans le Quartier Latin, avec des rues dépavées, des barricades, et des affrontements contre les CRS. Françoise et Jay qui se trouvaient sur place ont réussi à se mettre à l'abri pendant la charge des CRS. le lendemain, ils prennent un café dans le septième arrondissement ; ils sont rejoints par Gilles. Ensuite Françoise et Jay se rendent à la fac de Nanterre, en se confiant sur leur histoire personnelle respective. Quelle gageure que d'évoquer les événements de mai 1968 en 72 pages de bande dessinée ! Non seulement le mouvement a été documenté profusément, mais en plus sous des angles différents montrant son caractère protéiforme et complexe, ne serait-ce que les plans politique, social, culturel, idéologique, économique. Éric Warnauts & Raives ne se contentent pas d'aligner des lieux communs sur mai 1968, pour en brosser une image d'Épinal. Ils ont choisi de raconter les événements à l'échelle de 5 individus, en se focalisant un peu plus sur la relation entre 2 d'entre eux (Françoise et Jay), en montrant les événements par leurs yeux. Néanmoins leur narration ne se limite pas à une suite de scènes de rue ou de discussion, où les personnages se retrouvent au milieu des manifestations et des barricades. Comme dans leur trilogie précédente, ils utilisent également des inserts d'émissions radiophoniques sous la forme de cartouche de texte de la largeur de la page de manière sporadique (à 4 reprises), et les personnages échangent des informations sur les événements et les commentent, avec une conscience politique plus ou moins développée. Ils discutent également avec d'autres personnes venant apporter une opinion avec un point de vue différent et complémentaire. L'ensemble s'avère très dense en information, tout en donnant l'impression d'être léger à la lecture du fait de l'histoire personnelle des protagonistes. Les auteurs ont choisi un déroulement chronologique, en indiquant les dates de chaque scène, avec le dispositif narratif de l'interrogatoire de Jay Ferguson qui se déroule a postériori, mais sans pour autant introduire un jugement de valeur avec le recul que procure la connaissance du déroulement des événements. De fait le lecteur se plonge dans une bande dessinée d'excellente qualité, à commencer par la narration visuelle. La reconstitution historique est impeccable qu'il s'agisse des modèles de voiture, de la mode vestimentaire, ou des différents accessoires. Raives & Warnauts détourent leurs personnages et les autres éléments de décors d'un trait un peu lâche, apportant une forme de spontanéité rendant les cases plus vivantes. Raives complète les informations visuelles ainsi encrées, par une mise en couleurs très riche, effectuée à l'aquarelle. Cette méthode lui permet de rendre compte de manière organique du relief des surfaces détourées, de l'ambiance lumineuse et des ombres fonçant certaines zones, des irrégularités de certains supports, ou encore des éclairages très particuliers, comme les couleurs psychédéliques dans une boîte. Il est indéniable qu'un des attraits visuels supplémentaires de cette bande dessinée réside dans sa dimension touristique. Les pages proposent une promenade dans le Quartier Latin, avec des façades haussmanniennes reconnaissables, un urbanisme parisien authentique, des alignements arbres bien respectés, etc. le lecteur peut constater que les artistes ont bien fait leur travail de référence, à la fois avec des documents d'époque, mais aussi avec une observation des artères concernées. Ils ont su combiner les 2 pour que leur narration ne donne pas une sensation de dessins figés par une reproduction trop appliquée de photographies d'époque, ni une reconstitution prenant trop de libertés. Dès la deuxième page le lecteur peut apprécier la qualité de la narration visuelle des auteurs, avec une séquence de 3 pages muettes montrant les manifestants se rapprochant de la Sorbonne, puis la charge des CRS. Les artistes savent montrer des individus normaux avançant calmement d'un pas décidé, mais aussi l'efficacité des forces de l'ordre, sinistres dans leur uniforme noir. le lecteur se délecte d'autres pages muettes, lors d'une nuit d'émeutes avec incendie de voitures (pages 36 & 37), pour un début de soirée plus calme passée en solitaire par Françoise (page 42), pour une soirée d'étudiants (page 52), pour l'état d'un immeuble après le passage des CRS (en page 61, mais complété par 2 bandes de texte). le lecteur apprécie également la direction d'acteurs, de type naturaliste, sans exagération dramatique, lui donnant le sentiment de côtoyer de vrais individus. Au fil des séquences, il apprécie de découvrir une image inattendue, qu'elle soit ordinaire (comme le bureau de la responsable du département des étudiants), ou plus spectaculaire (comme un magnifique coucher de soleil sur la Tour Eiffel). Au travers de cette bande dessinée, le lecteur revit une partie des événements de mai 1968, dans une reconstitution documentée et intelligente, rendue plus vivante par les croisements et les interactions des 5 personnages principaux. En fin de volume, il découvre 2 pages texte de consacrées à la chronologie des événements de l'année 1968, du premier janvier au 31 décembre. Cela le conforte dans le fait que les auteurs savaient qu'ils ne pouvaient pas tout condenser en 72 pages. Là encore dans cette frise chronologique, ils ont fait des choix. À la lecture, il apparaît qu'ils ont souhaité donner une ouverture sur d'autres pays : États-Unis, Tchécoslovaquie, Espagne, Vietnam, Allemagne, etc. Il y figure également des événements qu'ils n'ont pas intégrés dans leur bande dessinée, comme la marche de trente mille étudiants jusqu'à la tombe du Soldat Inconnu en chantant l'Internationale, le 07 mai 1968. Ils intègrent également d'autres éléments majeurs non liés à mai 68, comme la deuxième greffe de cœur réalisée par le professeur Bernard au Cap (02/01/68), les dixièmes Jeux Olympiques d'hiver (février 68), la victoire d'Eddy Merckx au Paris-Roubaix (05/04/68), la deuxième partie de la frise se concentrant sur les faits majeurs de la résolution de la crise de mai 1968 et les faits majeurs internationaux. Arrivé à la fin du tome, le lecteur est en droit de se poser la question de ce qu'il a vraiment lu. Il s'agit donc par la force des choses d'une reconstitution partielle et partiale des événements de mai 1968. En premier lieu, il se demande à quoi sert vraiment le dispositif narratif de l'interrogatoire se déroulant après les événements principaux. Finalement les auteurs ne s'en servent pas vraiment comme d'un outil pour introduire un recul et donc un éclairage a posteriori avec la connaissance de ce qui s'est passé. Ils l'utilisent une fois ou deux pour montrer le décalage entre la déposition de Jay Ferguson et ce qui s'est vraiment passé, mais sans effet comique ou accusateur, ni pour Ferguson, ni pour le rôle de la police. Ayant refermé la BD, le lecteur se dit qu'ils l'ont utilisé pour lui montrer ce qu'il reste des faits au travers de ladite déposition : des événements dépassionnés, privés de ressenti, de l'exaltation qui a donné une partie de son sens à l'implication des uns et des autres. À plusieurs reprises, le lecteur observe que les auteurs insistent sur la violence des forces de l'ordre, envers la jeunesse qui manifeste. Les 2 premières pages muettes condamnent sans appel cette violence. En page 38, une jeune femme explique qu'elle a vu un CRS la viser, un autre explique comment les habitants leur versaient de l'eau dessus pour atténuer les effets des gaz lacrymogènes. Mais en page 48, un adulte (le père dans une famille bourgeoise) explique que les médias font en sorte de ne jamais parler des violences commises par les manifestants, en particulier contre les CRS. Dans le contexte du récit, cette phrase devient ambivalente car elle est prononcée par un individu incarnant l'ordre établi, une forme d'autorité paternaliste. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut partager le point de vue clairement affiché des auteurs, ou s'en tenir au fait que pour beaucoup d'étudiants ce fut un premier contact avec une violence relevant d'une situation de combat qu'ils avaient pour partie provoquée. Au cours de la lecture, le thème de la lutte des classes ressort également à plusieurs reprises, en particulier au travers de la possibilité du rapprochement du mouvement étudiant, avec les revendications des ouvriers et la grève générale. La chronologie en fin de volume permet de se faire une idée plus nuancée de ce rapprochement potentiel. Par ailleurs les auteurs développent également le thème de l'émancipation de sa classe sociale avec un avis tranché : toute tentative est vouée à l'échec, que ce soit pour Françoise dont les valeurs sont incompatibles avec celles de la classe de la grande bourgeoisie, ou pour Gilles qui ne peut pas renoncer aux plaisirs matériels que lui procure l'argent. Avec cette bande dessinée, les auteurs réussissent le pari un peu fou de présenter leur vision de mai 68, sans sacrifier à ses différentes dimensions et sans s'éparpiller. le lecteur en ressort avec la sensation d'un récit très cohérent, bien nourri, sans volonté de faire croire qu'il couvre tous les aspects de ce mouvement. Il a passé un moment de lecture très agréable grâce aux planches magnifiques des artistes, prenant le temps de la lecture pour mieux la savourer. Il en ressort un peu dépité quant au bilan que dressent les auteurs, bilan formulé par Bouba en page 46, indiquant que la classe ouvrière n'est plus une classe révolutionnaire et que les étudiants ne sont que l'avant-garde d'eux-mêmes. Dans le même temps, il constate également que les personnages ont tous été transformés par cette expérience, la majeure partie en mieux, et que même si les auteurs ne mettent pas ce point en avant, les étudiants ont pu faire entendre leur voix, ce qui a donné lieu à des transformations durable en profondeur, vers une société moins paternaliste et plus participative.

04/05/2024 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
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Oui, globalement mon avis ressemblera beaucoup à celui de Ro : c'est gentil et simple, un peu trop à mon goût, mais ça permet de nous replonger dans la tourmente de cette année 1968 étonnante à plus d'un titre. L'opposition d'une jeunesse à un monde qui l'effraye et qu'elle ne veut pas, la révolution qui couve et éclate, l’apaisement qui vient bien vite face à la peur de l'explosion généralisée ... On découvre ce qu'il en fut à hauteur d'individus. Ce que j'ai trouvé étonnant dans cette BD, c'est de surtout représenter des personnes issues plutôt de la bourgeoisie intellectuelle française, et assez peu les ouvriers qui participèrent aussi massivement au mouvement (comme rappelé dans la BD). Sans doute un choix spécifique de présenter tout sous l'angle principalement des étudiants, ce qui est compréhensible, mais je trouve ça dommage de ne pas montrer l'échec de la convergence des luttes (rappelé brièvement à la fin avec le "une augmentation de salaire et tout repart"). Le récit explore quatre/cinq personnages principaux qui sont différentes facettes de ce mouvement : l'émancipation féminine, la libéralisation sexuelle, le racisme qui émerge face aux nouveautés, la jeune bourgeoisie qui refuse les codes de l'ancienne, les provinciaux qui découvrent de nouvelles possibilités ... Bref, il y a beaucoup de choses qui se mettent en place et c'est assez touffu dans le scénario même si l'idée centrale de présenter une rétrospective par le biais d'une enquête fait très artificielle, surtout lorsqu'on en voit le résultat. Mais ça permet de donner au récit une voix off qui analyse certains éléments-clés. Le récit est donc moyen, avec quelques points intéressants mais j'ai l'impression que en dehors des évènements de mai ça ne vole pas beaucoup plus loin. L'histoire d'amour est assez artificielle et quelques questions (racisme, sexisme, peur de devenir adulte ...) sont plus évoquées que réellement traitées. Mais en substance il reste une belle façon de raconter l'étrange histoire de ce mois de mai bien trop rouge pour une France encore bien bleue.

10/09/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Warnauts et Raives redonnent vie aux événements de Mai 68 à Paris en plongeant le lecteur dans le quotidien de 5 jeunes amis plus ou moins engagés. La narration se structure autour d'une interrogation policière de l'un d'entre eux, un photographe américain étant venu vivre aux côtés des étudiants parisiens, sans qu'on sache initialement sur quelle accusation porte l'enquête. Au fil des questions posées, c'est l'occasion de revenir par flash-backs sur la relations entre les protagonistes. En plus de cet américain assez débonnaire, on trouve deux jeunes amies, l'une fille de bonne famille juive paradoxalement très délurée sur le plan sexuel, et l'autre plus sage et originaire d'une famille paysanne. Il y a aussi le fiancé de cette dernière, un fils à papa promis à un bel avenir de chirurgien. Et enfin il y a l'ami antillais de l'américain, qui l'a présenté aux autres et qui se caractérise par son comportement séducteur et à l'aise en toutes situations. Graphiquement, le style conjoint de Warnauts et Raives ne surprendra pas les amateurs de ces auteurs. C'est un style réaliste et coloré plutôt agréable, même si je ne l'ai pas toujours trouvé très clair ici. Certaines mises en scènes et cadrages sont confus, et le choix des couleurs n'aide pas non plus à apporter du contraste et de la lisibilité. J'ai apprécié la manière dont le récit permettait de découvrir non seulement le déroulement des évènements de Mai 68 de l'intérieur, mais aussi de ressentir l'ambiance de l'époque. Les origines diverses des personnages et la complexité de leurs relations permettent de donner de la profondeur à l'ensemble et d'aborder plusieurs thématiques et sujets propres à ces années assez troublées. L'histoire adresse en effet aussi bien des discussions politiques et sociales que des triangles amoureux, des complications familiales, des histoires de sexe et de drogue, ou encore cette fameuse enquête policière... ...concernant cette dernière toutefois, elle laisse penser tout au long de l'album qu'il s'est passé quelque chose de très grave, peut-être un meurtre, une histoire d'espionnage ou au moins un gros scandale. Cela attise la curiosité et l'envie de savoir ce qu'il en est. Mais arrivé à sa conclusion, elle m'a laissé perplexe car je n'ai finalement pas vraiment vu où elle menait, me donnant l'impression d'être beaucoup de bruit pour rien. De même, les relations entre les personnages sont assez fouillis et on a du mal à voir où les auteurs veulent nous mener avec eux. On ne s'y attache pas vraiment et les évènements s'enchainent avec peu de liant au point de se demander parfois s'ils se déroulent dans l'ordre chronologique ou si on est revenu en arrière ou si on a fait un saut dans le temps sans s'en rendre compte. En définitive, j'ai bien aimé le fait de ressentir l'ambiance de 1968 grâce à cette lecture, mais je garde une impression floue de l'intrigue elle-même et des motivations des protagonistes au point que j'aurais sans doute du mal à résumer cette histoire que j'ai pourtant lue à peine hier. A tel point que quand je l'ai refermée, j'ai laissé échapper un "mouairf" peu convaincu... D'où une note réelle de 2,5/5.

26/05/2021 (modifier)