Lorraine Coeur d'acier
C'est l'histoire d'une lutte ouvrière et d'une radio pirate qui défie le pouvoir en place. C'est l'histoire d'une radio populaire qui libère la parole d'une population toute entière. C'est l'histoire d'un monde ancien qui s'éteint, d'une jeune génération un peu paumée, et d'une relation père-fil compliquée. C'est l'histoire de Camille, Eugène, Ismaël, Mathilde et les autres, héros fictifs d'une histoire vraie, dont les vies basculent dans l'intensité de la lutte et avec Lorraine Cœur d'acier. (Lancée par la CGT en mars 1979, Lorraine Cœur d'acier émettra jusqu'en janvier 1981 dans le bassin sidérurgique de Longwy, posant un jalon essentiel dans l'histoire des luttes et des radios libres)
1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Grand Est La radio Luttes des classes & conflits sociaux
C'est l'histoire d'une radio pirate qui défie le pouvoir : il y a quarante ans, Lorraine Coeur d'Acier posait, pour toujours, un jalon essentiel dans l'histoire des luttes et des radios libres. Une radio populaire qui libère la parole d'une population tout entière. Lorraine Coeur d'Acier ? Le 12 décembre 1978, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, est annoncé le plan Davignon qui va liquider la sidérurgie dans le bassin lorrain. Début mars 1979 débarquent à Longwy les journalistes Marcel Trillat et Jacques Dupont : à l'instigation de la CGT, les deux journalistes vont animer des mois durant ce qui allait devenir une radio à nulle autre pareille, une radio de lutte, une radio illégale défiant le pouvoir giscardien, mais aussi une radio « libre », au sens plein de ce terme. Une radio ouverte à tous. « Y compris aux gauchistes et à la droite ? », s'étrangle Eugène. C'est juré, il n'y mettra jamais les pieds. Camille, à rebours de son père, la fréquentera chaque jour, et pas seulement pour la belle voix de Mathilde ...
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Date de parution | Avril 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je suis parti très circonspect sur cette BD, me disant qu'il s'agissait là encore d'une énième BD sur les mouvements ouvriers et leurs luttes. Bien que d’obédience radicalement à gauche, je suis assez souvent gavé de retrouver un peu les mêmes combats et les mêmes faits dans d’innombrables récits. C'est plus ou moins ce que je m'attendais à retrouver ici, ce qui explique d'autant plus ma surprise à la lecture de la BD. Les deux auteurs n'en sont plus au coup d'essais sur les BD politiques ancrées dans les luttes sociales et ouvrières, mais je n'en ai pas eu connaissance pour l'instant. Cependant, à la lecture de celle-ci je dois avouer que j'ai envie d'y jeter un coup d’œil. Parce que Lorraine Cœur d'acier, c'est une BD riche en informations et également didactique dans sa façon d'être. En nous racontant la lutte que menèrent ces ouvriers autour de la fermeture des usines du bassin de Longwy, les auteurs brassent une diversité de thèmes, tout en conservant une cohérence avec cette radio pirate crée par la CGT. Si aujourd'hui, une radio pirate semble assez peu intéressante (et la radio en générale d'ailleurs), il faut se souvenir que cette BD raconte des évènements datant d'avant la libéralisation des radios par Mitterrand, et donc le moment où émettre illégalement une station était répréhensible et maté parfois violemment. Bref, ce n'est pas une simple radio, c'était un défi à l'autorité et au pouvoir de l'état, ainsi qu'une appropriation du pouvoir de diffusion par le peuple. Symboliquement fort, mais aussi essentiel dans la diffusion d'informations, cette radio animera pendant quelques années les luttes dans la région, mais aussi les débats et la libération de la parole. Le récit parle d'une famille imaginaire, mais qui sonne terriblement réelle, de condition ouvrière. Et au fur et à mesure des émissions, des luttes et des nouveautés, nous découvrons le quotidien de ceux qui n'avaient rien que leurs mains. Le récit parlera aussi bien de chômage, de lutte, de grèves que de racisme, de féminisme, des mouvements de la gauche. Plusieurs points interpellent encore aujourd'hui, comme ces femmes qui eurent le droit à une émission sur l'avortement et les naissances, ou le parasitage des manifestations par des casseurs de la police. Le récit peut sembler parfois un peu trop fleur bleue, notamment dans la relation père-fils compliqué qui se découvre un peu au travers de la lutte qu'ils mènent. Mais je dois dire que ça permet de comprendre les combats et les motivations qui amenèrent ces gens à lutter ainsi. Bref, je pourrais être assez long (et je le suis déjà) dans ma critique, mais je voulais retransmettre ce que j'ai ressenti à ma lecture. C'est le genre de BD qui me fait dire que les combats qu'on a menés, c'est un terreau fertile pour l'apprentissage de nos luttes d'aujourd'hui. Parce que nos droits à la liberté d'expression, à la manifestation, aux réclamations légitimes à un patronat de plus en plus gavé d'argent semblent se réduire chaque jour, il est bon de se rappeler que lutter, ce n'est pas seulement pour nous, mais aussi pour les autres. Tous ensemble, nous manœuvrons dans le même bateau, et il n'appartient qu'a nous d'en récupérer le gouvernail.
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