Réfugiés climatiques & castagnettes
Le réchauffement climatique a obligé les populations du sud de l'Europe à fuir vers les pays plus au nord. L'ensemble des pays accueillants mettent donc en place des politiques de réquisition des chambres inoccupées. Un immeuble parisien se voit donc imposer l'arrivée de familles espagnoles réparties dans chaque appartements de la montée d'escalier.
Anticipation Changement climatique Crues et inondations Paris
Suites au grandes inondations du sud de l'Europe, les autorités réquisitionnent les pièces inoccupées. Paris est en émoi, chacun se demande qui il devra admettre dans son intimité. Au RDC, un jeune fils à papa un peu coincé va accueillir une grand-mère espagnole, à chaque étage, d'autres membres de la famille, se répartissent chez les voisins...
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Date de parution | 02 Juin 2021 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
J'aime beaucoup le travail de David Ratte mais ici je suis sorti déçu de ma lecture. En effet j'ai trouvé ce tome vraiment vide et sans consistance. L'idée de réfugiés climatiques portant sur des européens très voisins est originale si elle est soutenue par des situations avec beaucoup d'humour et de trouvailles scénaristiques. Dans le récit je n'ai lu que des situations banales de xénophobies ou d'amour naissant et des clichés stéréotypés très usés sur les bourgeois du XVIème. J'ai tourné les pages attendant un trait d'humour ou de tendresse qui m'avaient régalé dans les autres séries de l'auteur. Mais rien, j'ai refermé la BD avec un sentiment de creux. Graphiquement David Ratte propose toujours un travail propre. Louis rend bien par son aspect son caractère psychorigide et Nieves ou Bérénice sont à croquer. Mais c'est trop peu pour ma lecture. Une déception.
Sympathique, gentil comme un feuilleton français diffusé sur France3, ce diptyque n’est pas déplaisant à lire mais il est tellement bourré de bons sentiments que c’en devient mièvre. David Ratte y défend de nobles valeurs (tolérance, ouverture aux autres) dans un discours très manichéen. Les personnages sont volontairement caricaturaux (surtout les rôles secondaires) et les rebondissements sont assez attendus. En clair, c’est une lecture facile, confortable, qui met en avant de belles valeurs… mais qui manque de nuances et de profondeur. Par ailleurs, il y a certains détails qui m’ont semblé peu crédibles (voire crétins) : des méduses qui remontent le cours de fleuves depuis la mer, c’est déjà fort, mais une montée des eaux qui impacte l’Espagne mais pas les autres pays, ça devient absurde. Ce sont des détails mais illustrer une sagrada familia (dont le sommet est situé environs 180 mètres au-dessus du niveau actuel de la mer) complètement immergée sans réaliser que dans ce cas de figure, Paris (dont l’altitude n’est jamais que de 35 mètres), Londres, Rome, Bruxelles et tant d’autres sont elles aussi sous eaux, c’est soit un raccourci trop facile, soit une erreur trop énorme pour être acceptable. Je sais que c’est la base même du récit de David Ratte (cette montée des eaux oblige les Espagnols à chercher refuge ailleurs) mais alors la logique eut voulu qu'ils cherchent refuge en montagne, comme une bonne partie des habitants de l'Europe entière. Pour rappel, d’après le GIEC, d’ici 2100, si le réchauffement climatique se maintient, les océans devraient voir leurs eaux monter de… 1 mètre. C’est certes grave mais ce n’est pas la montée des eaux qui provoquera une migration massive. J’aurais donc de loin préféré que David Ratte prennent l’augmentation des températures comme élément déclencheur, cela m’aurait semblé bien plus crédible (en toute logique, d'ici 2050, le bassin méditerranéen dans son ensemble devrait commencer à ressembler à un désert entourant une mer devenue stérile, on parle de pics de températures proches des 57° et d'une population de poissons qui aurait diminué de 50% à 80%) ! Donc voilà, gros bémol sur l’image que l’auteur donne des conséquences du réchauffement climatique (non, la France ne sera pas épargnée et non, l’élévation du niveau des océans ne sera pas le premier vecteur des migrations massives à venir), petit bémol sur le côté très gentil et très manichéen du scénario… mais ce diptyque est suffisamment sympathique et véhicule suffisamment de belles valeurs pour que je n’en regrette pas la lecture. Pas mal, quoi… mais pas plus !
Ce diptyque de David Ratte s'entame de manière sympathique mais... sans plus pour le moment. Il faut dire que l'auteur avait mis la barre haut avec ses deux séries Le Voyage des Pères qui étaient à la fois originales et drôles. Ici, on a toujours un fond d'originalité, mais l'humour est nettement moins présent et on a au final plutôt droit à une sorte de roman graphique léger, en apparence empli de bons sentiments. Le concept initial est ce qui fait la force de l'intrigue. Le dérèglement climatique est tel que les pays du Sud de l'Europe sont inondés et leur population doit se réfugier vers d'autres pays, notamment la France. Et là, les habitations sont réquisitionnées par le gouvernement pour que chaque foyer ayant une chambre de libre accueille au moins un réfugié, qu'il le veuille ou non, sans séparer les familles si possible. Cependant, ce contexte de départ aboutit finalement à une histoire relativement classique de cohabitation forcée entre deux protagonistes que tout oppose. D'un côté un jeune homme de bonne famille, gentil mais assez névrosé et agoraphobe, et de l'autre une grand-mère espagnole bonne vivante, discrète mais entreprenante, et veillant sur sa famille comme une mère poule. Pour ce qui est du premier tome actuellement paru, le récit ne décolle pas vraiment. On a droit à la mise face au fait accompli de cette vie forcée à plusieurs, aux désagréments que cela implique pour le héros, toutefois légèrement compensés par les visites régulières de la charmante petite-fille de sa colocataire. On a droit aussi à quelques quiproquos et à une critique assez classique de l'esprit égoïste d'une bourgeoisie caricaturale. Mais pas de véritable développement de l'intrigue jusque là, pas plus que de vraie communication entre le jeune homme et la vieille dame. Donc je reste un peu circonspect envers cette lecture qui est certes plaisante mais qui ne marque pas pour le moment ni par son originalité ni par son impact émotionnel ou humoristique. A voir si le second tome apportera quelque chose de plus concret.
Le pitch de cette montée des eaux sur le sud de l'Europe est finalement assez réaliste, même si le délai n'est pas facile à mesurer (mais après l'épisode "covid", on ne pourra plus jurer de rien, ma bonne dame !) et que les réfugiés pourraient aussi venir du nord. La question de devoir accueillir des étrangers chez soi pourrait se poser, à plus ou moins brève échéance ; donc cette mise en situation m'a paru assez intéressante, et pas si gratuite que ça. On s'identifie facilement à ces bourgeois parisiens qui se voient obligés d'ouvrir leur intérieur douillet à des inconnus qui ne parlent pas leur langue. Le point de vue reste humoristique, comme d'habitude chez Ratte, et je lève mon chapeau devant la justesse de ses personnages, même dans la rigolade. Il a une habileté particulière pour saisir les caractères, les liens entre les personnes, les carcans sociaux, les niveaux de langage des différents milieux et générations. C'est un auteur tout terrain qui excelle par la physionomie de ses personnages (dessin vigoureux) et la drôlerie de ses dialogues (langue parlée très actuelle). Pour mémoire : Le voyage des pères (réinterprétation biblique) ou Mamada, (aventure surnaturelle au temps du tourisme de masse) Il s'essaye ici au scénario d'anticipation. Bref cela m'est très sympathique, mais... La rançon du succès de Ratte, c'est que les éditeurs cherchent à allonger les histoires pour s'assurer des revenus. Comme pour Mamada, je pense qu'on l'a poussé à la production d'un tome supplémentaire, du coup ça sent les pages à rallonges, avec des grandes cases muettes qui n'ont rien à faire dans une BD d'humour où le rythme est capital. Par ailleurs, le format un peu plus grand que nécessaire, 24/32cm ajoute à ce sentiment de vacuité, par moments. Donc messieurs (dames ?) les éditeurs un peu de respect : l'humour, ça ne se délaye pas.
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