Battue
Alors qu’elle mène une nouvelle vie, loin de sa contrée natale et de ses racines, Camille reçoit la visite d’Hassan, un ami d’enfance devenu journaliste. Des retrouvailles amères qui font ressurgir un passé qu’elle avait chassé depuis longtemps.
La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Les Roux !
Hassan cherche à infiltrer la "Grande Battue", chasse exclusive menée une fois l'an dans les montagnes de leur région par les Blanchistes, un groupuscule d’influence néo-païenne et réputé proche de l’extrême-droite. Il voudrait mettre au jour ce mouvement et son idéologie, persuadé depuis toujours que cette chasse cache les complots ou les exactions qui permettraient de les dissoudre. Camille, fille repentie d’un Blanchiste, pourrait l’aider dans sa mission...
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Date de parution | 15 Octobre 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Une BD qui ne m'a pas complètement convaincu. Une jeune femme, Camille, retourne sur les terres de son enfance à la mort de son père. Elle y retrouve Hassan, un ex petit ami, il est devenu journaliste et lui demande d'infiltrer une organisation - les Blanchistes - où son père était le représentant le plus important. Et le moment est parfait, c'est l'heure de la Grande Battue annuelle qui va permettre de sélectionner les futurs membres des Blanchistes. Une battue avec des règles particulières. Il faut évidemment être un pro de la gâchette mais aussi du survivalisme. . Un récit qui reste obscur, je ne comprends pas bien où a voulu en venir Marine Levéel. Alors oui elle nous fait un portrait peu flatteur de cette joyeuse bande de tarés qui prônent le régionalisme, mais je trouve que ça reste superficiel, les motivations sont floues et la conclusion me laisse perplexe. Le dessin de Lilian Coquillaud a d'indéniable qualité, la mise en couleur directe dans les tons roses, mauves et oranges apportent une touche d'originalité. Une colorisation qui dégage une ambiance singulière. J'aime beaucoup. Un dessin qui joue un rôle narratif important, un exemple : dans la scène où l'oncle de Camille passe en revue les participants à la battue, Coquillaud floute certains visages sur une case, puis d'autres visages sur la suivante et ce n'est pas anodin. Une mise en scène maîtrisée. Du bon boulot. 3 étoiles de justesse.
Cette Bd m'avait un peu échappé à sa sortie. Si le thème ne m'attirait pas plus que ça, je m'étais néanmoins promis de la lire un peu plus tard. J'avais au moment de sa sortie d'autres priorités, et puis je n'avais pas nécessairement envie de lire un truc que l'on sentait quand même un peu glauque. Pas le moment... Quelle erreur ! À la fois fable socio-politique et saga familiale, ce thriller psychologique à la tension très palpable s'incarne à merveille dans ce dessin aussi subtil que massif. Le trait affuté de Lilian Coquillaud tranche les pages aux couleurs choisies comme autant de membranes. On pénètre la chair, on plonge dans la tripaille secouée par le chaos de ce monde changeant. Les protagonistes eux-mêmes semblent embourbés dans cette compétition cruelle qui se transforme rapidement en rite initiatique malsain dont les enjeux flous éveillent immanquablement la paranoïa. C'est vraiment très réussi, et même particulièrement signifiant. L'utilisation de l'aquarelle donne aux paysages une beauté presque féérique tout en lui conférant une aura de mystère saisissante. C'est tout bonnement splendide ! Camille, rouquine volcanique dont la rousseur imprègne littéralement chaque page, est l'héroïne magnifique de cette chasse épique à l'issue incertaine jusqu'au bout. Le lecteur la suit à la trace dans ses errements, faisant émerger un malaise grandissant. C'est tout cela que le duo d'auteurs parvient à faire ressentir avec la force d'une massue (le côté massif du dessin dont je parlais). Rapidement, on envisage une fin tragique. Quelqu'un va-t-il mourir ? Qui ? Comment ? Les fans de Delivrance de John Boorman y retrouveront sans aucun doute leurs petits... Ajoutons que dans l'histoire de la peinture occidentale, le roux est par convention la couleur du traitre, celle de Judas... Bref ! Je ne m'étendrai pas davantage sur le contenu car ce serait risquer de dévoiler ce qui fait le sel de ce récit. Au cours de ma lecture, mon côté tatillon de bazar est quasiment resté en veilleuse. A quelques rares occasions, j'ai (un peu) grincé des dents, la faute à quelques très rares textes un peu bâclés, à certains mots qui auraient selon moi mérité d'être choisis avec davantage de soin, ainsi qu'à deux ou trois oublis (je me souviens en effet d'un pronom manquant et d'un adverbe). Mais avouez que ces récriminations ne pèsent pas bien lourd face à ce petit bijou au dessin remarquable. En somme, c'est bien là l'essentiel : ce qui vaut à la BD son surnom de "neuvième art", non ?
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