Battue

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Alors qu’elle mène une nouvelle vie, loin de sa contrée natale et de ses racines, Camille reçoit la visite d’Hassan, un ami d’enfance devenu journaliste. Des retrouvailles amères qui font ressurgir un passé qu’elle avait chassé depuis longtemps.


La BD au féminin Les petits éditeurs indépendants Les Roux !

Hassan cherche à infiltrer la "Grande Battue", chasse exclusive menée une fois l'an dans les montagnes de leur région par les Blanchistes, un groupuscule d’influence néo-païenne et réputé proche de l’extrême-droite. Il voudrait mettre au jour ce mouvement et son idéologie, persuadé depuis toujours que cette chasse cache les complots ou les exactions qui permettraient de les dissoudre. Camille, fille repentie d’un Blanchiste, pourrait l’aider dans sa mission...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Octobre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Battue © 6 Pieds Sous Terre 2020
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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12/08/2021 | grogro
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Par grogro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Cette Bd m'avait un peu échappé à sa sortie. Si le thème ne m'attirait pas plus que ça, je m'étais néanmoins promis de la lire un peu plus tard. J'avais au moment de sa sortie d'autres priorités, et puis je n'avais pas nécessairement envie de lire un truc que l'on sentait quand même un peu glauque. Pas le moment... Quelle erreur ! À la fois fable socio-politique et saga familiale, ce thriller psychologique à la tension très palpable s'incarne à merveille dans ce dessin aussi subtil que massif. Le trait affuté de Lilian Coquillaud tranche les pages aux couleurs choisies comme autant de membranes. On pénètre la chair, on plonge dans la tripaille secouée par le chaos de ce monde changeant. Les protagonistes eux-mêmes semblent embourbés dans cette compétition cruelle qui se transforme rapidement en rite initiatique malsain dont les enjeux flous éveillent immanquablement la paranoïa. C'est vraiment très réussi, et même particulièrement signifiant. L'utilisation de l'aquarelle donne aux paysages une beauté presque féérique tout en lui conférant une aura de mystère saisissante. C'est tout bonnement splendide ! Camille, rouquine volcanique dont la rousseur imprègne littéralement chaque page, est l'héroïne magnifique de cette chasse épique à l'issue incertaine jusqu'au bout. Le lecteur la suit à la trace dans ses errements, faisant émerger un malaise grandissant. C'est tout cela que le duo d'auteurs parvient à faire ressentir avec la force d'une massue (le côté massif du dessin dont je parlais). Rapidement, on envisage une fin tragique. Quelqu'un va-t-il mourir ? Qui ? Comment ? Les fans de Delivrance de John Boorman y retrouveront sans aucun doute leurs petits... Ajoutons que dans l'histoire de la peinture occidentale, le roux est par convention la couleur du traitre, celle de Judas... Bref ! Je ne m'étendrai pas davantage sur le contenu car ce serait risquer de dévoiler ce qui fait le sel de ce récit. Au cours de ma lecture, mon côté tatillon de bazar est quasiment resté en veilleuse. A quelques rares occasions, j'ai (un peu) grincé des dents, la faute à quelques très rares textes un peu bâclés, à certains mots qui auraient selon moi mérité d'être choisis avec davantage de soin, ainsi qu'à deux ou trois oublis (je me souviens en effet d'un pronom manquant et d'un adverbe). Mais avouez que ces récriminations ne pèsent pas bien lourd face à ce petit bijou au dessin remarquable. En somme, c'est bien là l'essentiel : ce qui vaut à la BD son surnom de "neuvième art", non ?

12/08/2021 (modifier)