Yoko Tsuno
Yoko est une electronicienne japonaise qui accompagnée de ces deux amis Pol et Vic vivent des tonnes d'aventures autant dans l'espace que dans le temps.
Couleur de peau : bleu Journal Spirou
Yoko et ses deux amis Pol et Vic forme le Trio de l'étrange et font des reportages sur l'inexplicable et la science fiction. Lors de leur premier reportage, ils découvrent une race extra-terrestre à la peau bleue: les Vinéens. Toujours prête à aider ses amis et à découvrir la vérité, Yoko entraînera ses compagnons dans toutes sortes d'aventures qui ne manque pas surprise. Au cours de leur voyage, ils aideront les Vinéens à retrouver leur planète d'origine ( Vinéa ), rencontreront une jeune fille qui voyage dans le temps ( Monya ) et l'aideront à empêcher la destruction de la Terre dans plusieurs années. Roger Leloup nous plonge dans de magnifiques intrigues grâce à un dessin technique extra-ordinaire et des personnages attachants. Autant dans les airs que sous l'eau, la charmante Yoko nous montre tout son savoir faire pour empêcher les catastrophes de se produire. L'histoire de Yoko, divisée en trois partie: aventures dans l'espace avec les Vinéens, aventures dans le passé avec son amie Monya et aventures dans un présent proche du nôtre est vraiment fantastique. On se demande vraiment se qu'il adviendra de cette héroine aux yeux en amandes.
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Date de parution | Janvier 1972 |
Statut histoire | Une histoire par tome 31 tomes parus |
Les avis
Avant j'adorais. Puis Yoko a perdu une bonne part de son caractère vif. La morale est passée par là. Les décors restent de tout premier choix, très réussis. Mais le dessin des personnages n'est pas à la hauteur. Les scénarios deviennent moins incisifs. J'ai néanmoins tous les albums. ---Ajout de sept 2009--- Hélas, la sére décline... Avant, c'était un trio qui partait à l'aventure, maintenant, c'est maman Yoko qui y va avec toute sa smala... A quand l'achat du mini-bus ? Malgré tout, la qualité et la précision du dessin sont toujours là. ---Ajout de nov 2012--- C'est toujours très bien dessiné, côté technique, rien à redire, Roger Leloup s'est visiblement fait plaisir avec les divers avions qui garnissent l'épisode 26 de la série, le moindre boulon y figure. Mais en parlant de figure, les visages de Vic et Pol sont de plus en plus ratés ! J'ai eu l'impression de lire des morceaux de plusieurs anciens albums dans le tome 26... Je viens de relire un ancien album : La frontière de la vie. Incontestablement un très bon album, bien équilibré entre dessin technique, beauté des personnages et scénario. Hélas, les derniers albums ont perdu leur charme, les personnages sont trop lisses, interchangeables ou stéréotypés. Restent des décors magnifiques, et malgré son "grand" âge (1935), Roger Leloup n'a pas perdu la main. Il faudra songer à changer le titre de cette série en : Les aventures de Yoko et Emilia ---Ajout de février 2020--- Rien à redire sur les décors, par contre les personnages, ça empire d'histoire en histoire ! Aie-aie-aie ! Que Roger Leloup se fasse assister (il paraît qu'il travaille seul), qu'il accepte au moins qu'un autre dessinateur s'occupe de l'encrage afin d'améliorer ses persos ! Ou bien qu'il fasse comme Jacques Martin (son ancien maître), qu'il s'occupe du scénario (qui sera peut-être meilleur) tout en formant et dirigeant ses dessinateurs/successeurs. Pourtant Leloup a eu sous les yeux l'exemple d'Hergé, son autre maître, qui avait carrément créé un gros studio pour les derniers albums de Tintin. Yoko Tsuno, une très bonne série qui... enfin... comment dire... ça devient aussi désolant que de lire l'album d'Asterix, le trop bien-nommé : le ciel lui tombe sur la tête ! (quoique graphiquement, le dernier vrai Uderzo tient très bien la route). ---Ajout de nov 2020--- Je viens de lire le n°29 (Anges et Faucons). Je maintiens ce que j'ai dit en début d'année. La plupart des visages sont ratés, les yeux montent et descendent. De plus, j'ai cru découvrir sur certaines planches 2 styles graphiques. Ou bien Roger Leloup a ses moments de faiblesse, ou bien un assistant est intervenu. Si RL fait comme Hergé vers la fin de sa carrière, c'est à dire qu'il se réserve entre autres les visages, la qualité graphique n'est pas au rendez-vous de ce côté-là. Par contre, côté décor, rien à redire dans l'ensemble, c'est même impressionnant. Le tome 29 ne nous vole pas en nombre de pages (62 planches), il est composé de 2 histoires qui s'enchaînent. Mis à part les mêmes protagonistes (ou presque), ça se situe en Ecosse et il y a plein d'avions. Mais les 2 histoires sont assez capillotractées, et semblent être une sorte de chant du cygne, empruntant dans les albums précédents, comme pour fermer la boucle (je songe par exemple à l'araignée robotique, cf tome 4, surtout quand on sait que cette idée est antérieure à Yoko mais qu'elle a contribué à donner naissance à cette série). Nous assistons au retour de Vic et Pol dans la seconde partie, ce qui n'est pas un mal. On dirait même qu'ils ont repris un peu d'épaisseur, Pol surtout. Une fois de plus, la grande famille de Yoko s'agrandit avec une nouvelle ado (aussi énervante qu'Emilia) au comportement encore plus erratique. Le seul brin de fraîcheur reste Rosée qu'on ne voit pas souvent. Yoko n'a visiblement pas de pb de fin de mois (ceci est d'ailleurs expliqué), et même les services secrets la dorlotent ! Quand j'ai refermé cette BD, j'ai eu la sinistre impression de pouvoir faire mieux graphiquement pour les personnages (et aussi pour le double scénario). Mais pour les décors, je me sens très loin derrière... ---Ajout d'août 2024--- Album 31 - L'aigle des Highlands Graphiquement, pour les personnages, les visages surtout, ça devient réellement une catastrophe ! Pour les décors, ça se maintient plutôt bien, bien qu'on sente parfois des baisses de régime. Pour le scénario, ça devient du gloubi-boulga, un mélange de trop de trucs qui partent dans tous les sens, avec l'impression que Roger Leloup a voulu mettre des éléments issus de presque tous ses anciens albums en un seul. Un testament raté, d'autant que la fin laisse présager une suite... (la verrons-nous un jour, car l'auteur n'est plus tout jeune ?) J'ai acheté cet album parce que je possède tous les autres albums, sinon...
Yoko Tsuno est encore un cas d'école d'une BD franco-belge innovante à sa sortie, et qu'il aurait fallu abandonner après 20 ans, ou bien la confier à un nouvel auteur pour lui offrir un redémarrage complet. Au départ l'intention est louable : mettre une scène un personnage féminin, d'origine étrangère qui plus est (une japonaise), dans des aventures fleurant bon la science-fiction (la technologie joue toujours un rôle important dans plus ou moins chaque aventure). Le tout avec des véhicules souvent extrêmement bien dessinés il faut le reconnaître. La série est née dans Spirou au début des années 70. Les traits des personnages, qui rappelaient beaucoup Walthéry à leurs débuts, iront en se bonifiant jusqu'à atteindre une certaine forme de perfection au tome 6. C'est hélas à partir du tome 11 que les choses vont commencer à se gâter sérieusement : les scénarios vont commencer à tourner en rond, voire devenir franchement ennuyeux et tirés par les cheveux. Certains éléments pour faire avancer l'intrigue sont franchement ubuesques (un personnage qui n'avait rien d'anormal décide par exemple tout à coup d'incendier la hutte où dort Yoko, la forçant à... utiliser une machine à remonter dans le temps...). Plus problématique encore : le regard des personnages devient plus ou moins identique et inexpressif, avec cette marotte de Leloup de faire toujours tourner complètement leurs yeux d'un côté, je me demande parfois comment ils font pour ne pas de prendre des portes à force de ne jamais regarder devant eux. Aucun sentiment ne se dégage, on a l'impression d'avoir affaire à des robots sans âme. Plus gênant : Yoko dessinée avec une peau jaunâtres plus ou moins du début à la fin... Bon c'était un lieu commun dans la BD franco-belge par le passé, mais c'est un peu comme les grosses lèvres rouges des personnages noirs par le passé.... Le colonialisme c'est fini. D'autant plus triste que Leloup n'est clairement pas raciste à mon sens. La série aurait dû faire un redémarrage au plus tard au tome 13. Hélas elle continue et ressemble davantage à un fossile dépassé qu'autre chose... La note globale prend donc en compte la série dans son ensemble. Si on jugeait uniquement sur les 10 premiers opus, ce serait un 4/5 cash !
Yoko Tsuno a longtemps été une frustration enfantine : je n'avais pu qu'en feuilleter quelques pages, par-ci, par-là ; mais d'album, nenni. C'est donc laaaargement mature (!) que je me suis décidé à satisfaire ma curiosité ; et je ne l'ai jamais regretté. Alors, oui : Roger Leloup a, dans ses plus récentes publications, abordé des thématiques probablement plus personnelles et, surtout, semble les avoir explorées dans une optique beaucoup moins classique : il est manifeste que le soucis de vendre au plus grand nombre n'est pas sa priorité (bien que je ne m'inquiète en rien de la fidélité de ses lecteurs.). Mais pour qui aime les histoires bien écrites, distrayantes et inventives -ainsi que proches de la perfection graphique factuelle sur un assez grand nombre d'albums-, alors c'est une bonne idée de se plonger dans les aventures mouvementées et riches d'émotions de cette héroïne au caractère bien trempé, qui tranche dans le vif en paroles autant qu'en actes et dont la rectitude morale, remarquable, est heureusement adoucie par sa réelle vulnérabilité émotionnelle. De "Le Trio De L'Étrange" à "Le Dragon De Hong-Kong", je me suis, je dois dire, pas mal amusé -exception faite pour le laborieux "Les Archanges De Vinéa". Par la suite, il me semble que l'auteur s'est éloigné de la Yoko dont j'ai partagé les pages... Non ; plus exactement : il s'est éloigné du cadre "réaliste" de la construction de ses scénarios précédents pour donner à ses aventure une légèreté très -trop ?!- légère (!) ; presque enfantine par moments. Il m'a semblé aussi y avoir une sorte d'urgence pour Roger Leloup à étoffer la partie Vinéenne de l'univers de Yoko ; quitte à en mettre un peu beaucoup à la fois (Les Exilés De Kifa).
J'ai commencé à lire Yoko Tsuno dans les années 90 avec mes enfants et j'avais beaucoup apprécié cette jeune héroïne un peu particulière. Depuis la série a toujours eu une belle place dans ma bibliothèque jeunesse et aujourd'hui encore je relis certains épisodes avec plaisir. Quand Roger Leloup débute la série en 1972, proposer une jeune héroïne japonaise est un défi intéressant. Le Japon n'est pas encore le géant industriel et commercial qu'il va devenir 15 ans plus tard, la culture japonaise est réservée à quelques amateur de Kurosawa, les restaurants japonais sont rarissimes et le Manga n'a pas encore déferlé sur le monde. Leloup ne se contente pas de créer une jeune femme sexy mais bien plus sage que Natacha. Il propose un bouleversement dans les mentalités très macho du monde de la BD. Yoko ne va pas s'imposer par sa séduction mais par son audace et son savoir technologique dans cette année (1972) où la première femme est admise à l'Ecole Polytechnique (Major svp !). Pour rendre sa série encore plus singulière, Leloup alterne les épisodes d'enquêtes terriennes à connotations historiques et les épisodes de SF. Les scénarii sont souvent très fouillés avec une construction qui parfois ralentit le rythme du récit. Dès le début, la série propose un bon niveau de lecture et chaque album demande un réel effort pour suivre les rebondissements. Le trio Yoko, Vic et Pol assure l'équilibre de la série qui possède un penchant sérieux dû à la personnalité de Yoko. Par la suite, presque tous les personnages marquants nouveaux sont féminins : Khâny, Rosée, Olga ou Emilia, les garçons devenant de plus en plus effacés au fil des épisodes. J'ai bien suivi la série jusqu'au tome 20 (L'Astrologue de Bruges) trouvant les dosages entre la SF de Vinéa, les voyages temporels ou les épisodes plus classiques bien réussis. Même si les premiers épisodes sont très bons, j'ai aussi aimé certains opus plus récents (Le septième code par exemple). Evidemment sur trente épisodes certains sont moins à mon goût (La servante de Lucifer) mais l'ensemble fait une série singulière assez marquante. En lisant une partie des avis précédents, le graphisme de Roger Leloup fait presque l'unanimité (contrairement au personnage de Yoko). Je me joins aux louanges exprimées. La ligne de l'auteur est classique mais d'une grande précision et très détaillée. Je regrette un peu l'évolution du visage de Yoko que je trouve occidentalisé sur les derniers épisodes. Les personnages féminins sont aux antipodes des modèles Manga. Je les trouve gracieux, bien proportionnés et très expressifs. Les costumes sont nombreux et variés, Leloup nous proposant avec bonheur des tenues ou des coiffures allant du très traditionnel au plus moderne et souvent très sexy. Enfin Leloup nous donne une leçon de décors très finement réalisés quel que soit l'univers dans lequel se trouve Yoko. C'est à la fois inventif et spectaculaire, mis en valeur par une colorisation classique mais agréable et harmonieuse. En conclusion même si je pousse un peu ma note, je garde un 5 car je ne connais pas beaucoup d'héroïnes de ce calibre dans le monde de la BD.
Bon, je ne suis pas forcément très neutre sur ce coup-là, Yoko Tsuno, c'est toute mon enfance ! J'ai grandi avec, et j'ai rêvé un nombre incalculable fois en suivant ses aventures. J'aime beaucoup l'éclectisme des aventures, du policier à la science-fiction et au space opera, qui permet vraiment de rêver de différentes manières, selon notre envie du moment. Je pense que selon ce qu'on a envie de lire sur le moment, on trouvera toujours un tome de la saga qui correspond à cette envie. Avec Spirou et Fantasio ou Blake et Mortimer, Yoko Tsuno fait partie de mes grands classiques de l'Aventure en BD (avec un grand A). Roger Leloup a trouvé une formule merveilleuse qui fait mouche presque à chaque album. Déjà, son trio de personnages principaux témoigne d'une bonne alchimie. Si j'ai toujours trouvé dommage que le pauvre Vic soit constamment réduit à un rôle utilitaire qui le fait disparaître au profit des deux autres, il y a quand même un assez bon équilibre entre les trois, qui leur permet de tempérer les ardeurs des deux autres. Yoko Tsuno est une héroïne un peu trop parfaite, mais il arrive qu'elle fasse des erreurs, et Pol, qui sert avant tout de comic relief, a toutefois toujours une utilité dans l'intrigue. Et surtout, ce sont des personnages qui ont des sentiments : à ce titre, mon tome préféré, La Fille du vent, fait partie des rares bandes dessinées ayant réussi à me faire ressentir une véritable émotion qui me serre le cœur pour le sort des personnages. C'est assez rare dans la saga, certes, mais parfois, l'auteur sait insuffler de beaux sentiments (qui peuvent d'ailleurs friser le mielleux par moments) dans ses récits et leur offrir occasionnellement une jolie morale, particulièrement lorsqu'il flirte avec le space opera. Les intrigues, elles, sont bien élaborées, et réussissent à surprendre et à se montrer toujours originales en étant rarement tirées par les cheveux. A noter, tout de même, que depuis les années 2000, la saga a tendance à s'essouffler, mieux vaut s'arrêter à La Pagode des brumes pour ne pas commencer à voir la baisse de qualité, due à un trop plein de personnages secondaires et à une surcharge des intrigues, qui en deviennent trop complexes. Au niveau du dessin, le trait de Roger Leloup est d'une maîtrise impressionnante, et donne des dessins extrêmement élégants. Adoptant un style plus réaliste à partir du tome 5, les personnages sont bien proportionnés, et la volonté d'un style plutôt réaliste donne de très belles images, par une jolie colorisation. Les décors ne sont d'ailleurs pas en reste, et Leloup ne se prive pas pour nous donner l'occasion de contempler plus en détail le cadre dans lequel agissent les personnages, ce qui donne une dimension plus spectaculaire à la bande dessinée. Enfin bref, qu'elle fasse dans le thriller, le fantastique, la science-fiction ou le space opera, la saga de Roger Leloup accomplit sa tâche de manière absolument parfaite. On se prend toujours très facilement aux récits, chaque histoire apporte son lot de rêve et de frissons, et une fois qu'on a fermée n'importe quel tome, on a toujours envie de continuer à découvrir cet univers fascinant. Au bilan, je n'hésite pas à dire que Yoko Tsuno est un monument du neuvième art, par ses qualités narratives et graphiques indéniables. Toutefois, si elle est parfaite pour accompagner la grande enfance et l'adolescence, il est peut-être moins indispensable de découvrir la saga une fois adulte.
Yoko Tsuno est, et restera probablement la bande dessinée la plus importante dans ma vie. Je ne sais pas si j’aurais eu un tel amour pour la bande dessinée si je n’avais pas, enfant, ouvert un de ses albums. Yoko Tsuno, c’est ma madeleine de Proust ; chaque album que j’ouvre fait remonter en moi tous les sentiments qu’ils m’inspiraient à l’époque. Je ne suis absolument pas objective quand il s’agit de cette série, mais pour autant je pense pouvoir affirmer qu’elle a de réelles qualités. En tant que femme, je ne peux qu’apprécier que Roger Leloup ait donné vie à un tel personnage féminin : Yoko est intelligente, maîtrise des technologies et sports en tout genre, elle est jolie mais n’est pas l’archétype de l’héroïne hyper sexualisée. Elle est sûrement trop parfaite, ce qui peut rebuter les lecteurs qui la découvrent adultes, mais ce qui a sans doute contribué à ce que je l’adore étant enfant. Au-delà de ça, Yoko Tsuno ce sont des histoires très bien dessinées, dans des décors documentés d’un incroyable réalisme (je pourrais me perdre des heures dans les planches des albums se déroulant outre-Rhin, ou dans le château de La Proie et l’ombre), des aventures spatiales passionnantes, et surtout des histoires toujours très humaines. J’aime beaucoup également ses voyages dans le temps, même si j’ai l’impression qu’elles ne sont pas toujours très cohérentes. Alors on pourra reprocher à Roger Leloup de vouloir mettre trop de choses dans chaque album, rendant certaines histoires difficilement compréhensibles (en toute honnêteté je n’y comprenais pas grand-chose étant enfant…), mais l’avantage c’est qu’on peut relire plusieurs fois chaque histoire pour y découvrir de nouveaux détails. Il faut aussi avouer que la qualité des albums a tendance à diminuer, les derniers albums étant encore plus incompréhensibles, les personnages entourant Yoko devenant trop nombreux, et le dessin révélant de plus en plus d’imperfections. Voilà, je pourrais parler pendant des heures de Yoko Tsuno, mais ce ne serait pas bien raisonnable sous peine de faire une crise aigüe de nostalgie. Alors je n’ajouterai qu’une chose : merci, merci monsieur Leloup d’avoir donné vie à cette héroïne, vous n’avez pas idée des rêves que vous avez fait germer dans ma tête d’éternelle petite fille, et des émotions à jamais gravées en moi.
L’héroïne de Roger Leloup fut, durant des années, l’une de mes préférées de la bande dessinée destinée au grand public. En alternant enquêtes « terrestres » et aventures « cosmiques », l’auteur était parvenu à éviter le piège de la lassitude. J’avoue avoir toujours préféré les aventures qui se déroulent sur notre bonne vieille terre (« l’Orgue du Diable », « Message pour l’éternité » ou le superbe « la Frontière de la Vie », entre autres), dans lesquelles le souci du détail de Leloup assurait une assise solide, tant historique que technologique. Mais, par la qualité de ses inventions, Roger Leloup parvient également à rendre crédible ses aventures extraterrestres, avec pour résultat que les récits de science-fiction du début (« la forge de Vulcain », « les Titans ») figurent parmi mes préférés du genre (tous styles confondus). Au fil du temps, des histoires exploitant les possibilités d’une machine à voyager dans le temps ont fait leur apparition. Hormis les deux premières, je dois bien avouer que celles-ci me plaisent moins. Pourtant, et à nouveau, Roger Leloup se montre extrêmement rigoureux quant à la plausibilité de ses intrigues, et sa recherche de documentation est d’une incroyable rigueur. Mais le caractère très conventionnel de ces aventures ne satisfait pas mon besoin d’émotions (le dépaysement ne rimant pas toujours avec la surprise). Mais la principale qualité de la série réside dans le trio formé par Yoko, Pol et Vic. Il n’est pas si fréquent d’avoir comme héroïne une personne de l’envergure de Yoko. Courageuse, audacieuse même, sensible, intelligente, intuitive, inventive, sportive, elle aurait de quoi dégouter plus d’un lecteur si Pol ne lui apportait pas une contrepartie humoristique, et si Vic ne tempérait ses emportements par moment bien trop impulsifs. C’est cet équilibre entre ces trois personnages qui assure la solidité de la série. Le trait de l’artiste est à l’image de ses scénarios : d’une extrême rigueur et d’une superbe précision. Si l’on excepte les deux, trois premiers tomes, durant lesquels l’artiste fait évoluer son style d’un franco-belge humoristique (la série dérive de « Jacky et Célestin », deux héros dont Leloup assurait à l’occasion les aventures), la précision dont fait preuve l’artiste à tous niveaux (décors, bâtiments, véhicules, avions) est incroyable. Ce dessin figure parmi ceux qui, à mes yeux, combinent le mieux lisibilité, précision et souci du détail. Avec le temps, Yoko va se retrouver « encombrée » d’une petite famille qu’elle ne peut se résoudre à abandonner. Cette smala est un frein au souffle épique de la série. Selon moi, depuis que Yoko s’est retrouvée dans la peau d’une mère, ses aventures ont connu une grosse baisse de qualité au niveau de son souffle épique. La risque-tout des débuts se doit d’être raisonnable, ce qui ne lui convient pas. Jusqu’au quinzième tome, la série aurait mérité un « franchement bien ». Les cinq tomes suivants se situent plutôt au niveau du « pas mal ». La suite descend encore d'un cran dans mon estime. J'éprouve encore du plaisir à lire les anciens albums mais je pense que Roger Leloup aurait dû clore sa série depuis quelques années déjà. Enfin, si vous passez par Verviers, je vous invite à aller admirer la fresque dédiée à Yoko Tsuno (en plus, on peut l'observer depuis le salon de dégustation d'un excellent chocolatier patissier, j'dis ça, j'dis rien...). Vraiment splendide, elle illumine le quartier tout entier.
J’ai découvert Yoko Tsuno dans le journal de Spirou que je lisais ponctuellement quand j’étais plus jeune. J’aimais cette idée d’héroïne d’origine asiatique et qui vivait des choses extraordinaires. Il y avait peu de BD où la femme était l’héroïne hormis la Bécassine. Cette série fantastique faisait un peu rêver entre les voyages dans le temps et les civilisations extraterrestres. Avec le temps, je suis passé à des lectures moins naïves. Il est vrai qu’avec du recul Yoko manque singulièrement de charme. Le rythme de parution s’est essoufflé avec le temps depuis son origine au début des années 70. Certes, l’auteur a vieilli sans passer la main. Les dernières aventures sont d’ailleurs un peu creuses et assez insipides. La magie du début a un peu disparu. Cependant, la qualité graphique était au rendez-vous avec des décors assez fouillés. Les vaisseaux et les planètes sont époustouflants de beauté et de précision. Par ailleurs, une certaine nostalgie me prend lorsque je relis un Yoko Tsuno : celui d’une époque de la BD disparue au profit d’autre chose de plus élaborée.
Une jeune et charmante électronicienne asiatique vogue d'aventures en aventures dans une ambiance oscillant entre le fantastique, le thriller, l'espionnage et la science - fiction...avec un synopsis comme celui - là, difficile de rester indifférent ! Roger Leloup conçoit là une bande dessinée d'une remarquable qualité, au ton très personnel qui mâtine un douceâtre sentimentalisme au goût appuyé pour le spectaculaire. Il ose, en choisissant pour protagoniste une femme d'origine asiatique, dans un univers bd qui a plutôt une tendance eurocentrée en ce qui concerne ses hero(ine)s. Et Yoko Tsuno, c'est pas de la geisha servile, passive et soumise au bon vouloir de ces messieurs, non en l'occurrence c'est plutôt du ninja version féminin, intrépide, débrouillarde et qui sait prendre les devants. Et pour couronner le tout c'est loin d'être une andouille, elle est ingénieur en électronique, spécialisée en recherche de télévision. Formant le " Trio de l'étrange " avec ses deux éternels acolytes aux noms cocasses Vic Vidéo et Pol Pitron, elle va aller au devant de grands dangers qui l'amènera à voyager aux quatre coins du globe (avec une tendance pour l'outre-rhin) et même au - delà car elle se rend périodiquement sur Vinea, une exoplanete désolée d'où provient une race d'aliens tapie dans les entrailles de la Terre. L'auteur belge, qui a travaillé aux studios Hergé et qui a même contribué à certains albums de Tintin (on peut citer l'exemple le plus connu : Vol 714 pour Sydney) a le trait fin et délicat, ça donne un dessin très net et précis qui fait forte impression. Là où il est vraiment fortiche c'est quand il s' agit de dessiner des engins volants, de toute sorte et de toute dimension, que ce soit des avions de chasse, des avions civils, des hélicoptères ou des aéronefs vineens. On sent la passion pour l'aviation et la maîtrise de ce domaine dans ces dessins. Au final je ne peux que chaudement recommander Yoko Tsuno, qui possède une ambiance unique, ou chaque album d'après moi propose une intrigue intéressante, servie en plus par un dessin virtuose. Un must have !
Je n'ai pas lu cette Bd étant gosse ou ado, je la lisais un peu distraitement dans certains recueils Spirou au cours des années 1975-78, puis un jour, la gamine d'un couple d'amis m'a prêté toute la collection qu'elle avait à l'époque, jusqu'au tome 18, les Exilés de Kifa ; j'ai donc une approche d'adulte sur la série, que je vais essayer d'analyser de mémoire. C'est en 1970 que Roger Leloup introduit dans Spirou sa charmante héroïne japonaise, soit 7 mois après Natacha ; ainsi, en une année, ce prude journal juvénile accueillait d'un seul coup 2 des plus sensuelles héroïnes de la BD pour la jeunesse et aussi 2 beaux succès, car l'adorable Yoko va très vite conquérir un large public et devenir une des séries vedettes du journal Spirou. Au départ, la bande se décline en courts récits sur des scénarios de Tillieux ; Yoko vit des aventures (de rodage on va dire) humoristico-policières, en compagnie de ses 2 amis Pol Pitron et Vic Video. Puis la bande évolue à mi-chemin entre fantastique et science-fiction lorsque Leloup devient auteur complet de la série. Désormais, Yoko vivra des aventures tumultueuses tantôt sur Terre, tantôt sur la planète Vinéa ; la SF est traitée dans un souci d'humanité. Progressivement, le rôle des 2 garçons Pol et Vic sera plus réduit, supplanté par les personnages de Khâny la jeune vinéenne à peau bleue, la petite asiatique Rosée et d'autres. Ainsi, l'intérêt de cette bande ne réside pas uniquement dans le soin méticuleux de Leloup pour les machines futuristes, mais les scénarios qui sont d'une inspiration jacobsienne pour leur côté "aventures scientifico-fantastiques", sont bien construits, et sont la réactualisation d'un univers technologique plutôt destiné aux jeunes lecteurs, mais pouvant intéresser les adultes, ce fut mon cas. Je précise que j'ai une préférence aussi pour les récits terrestres plutôt que pour les récits cosmiques. L'autre grand intérêt pour moi en tant qu'amoureux du beau dessin, a été bien-sûr le graphisme de Leloup, absolument millimétré et d'une précision héritée de ses 15 années passées au Studio Hergé à collaborer avec le père de Tintin; son goût pour le dessin technique fait merveille , c'est un pur produit de l'école de Bruxelles, resté fidèle au souci de précision graphique bien documenté, propre au style hergéen, mais il s'en détachera lentement pour s'inspirer de l'école de Charleroi (ou Marcinelle) lorsqu'il pourra créer son propre univers. Pour "Tintin", rappelons qu'on lui doit le fameux jet de Carreidas dans Vol 714 pour Sidney, plusieurs véhicules, et aussi des décors pour Alix de Martin. Enfin, il faut saluer le personnage de Yoko, non seulement c'est une jolie fille combative et intelligente, astucieuse, entêtée et d'une hardiesse provocante, dont l'étonnante force de caractère , la volonté et les qualités physiques en font presque une supergirl, mais c'est aussi et surtout à ma connaissance le seul personnage nippon qui soit vraiment sympathique, dont la douceur, la gentillesse et la loyauté tempèrent son goût de l'action, brisant ainsi le cliché éternel de la femme asiatique fourbe et cruelle qui fut longtemps véhiculé en BD ( et aussi à l'écran ou dans la littérature) comme chef de gang, trafiquante, espionne perverse ou même patronne de bordel. Pour tout cela, on a reproché à la série sa mièvrerie, je ne sais pas trop, mais je trouve que seul l'humour manque un peu à Yoko. Cette série a en quelque sorte ouvert la voie de la science-fiction, milieu plutôt masculin, aux héroïnes des séries adultes des années 90-2000 (Sillage, Carmen Mc Callum, Moréa....), même si elle s'adresse avant tout à un public plus enfantin. Devant le grand nombre d'albums, il vaut mieux en acheter quelques-uns, surtout les 10 premiers, puis emprunter les autres en biblio.
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