Plunge
2020, après un tsunami, un navire disparu depuis 1983 réapparaît.
Auteurs canadiens DC Comics L'horreur en bande dessinée Sous la mer
Au lendemain d'un tsunami, on détecte au large du détroit de Béring le signal de détresse du Derleth, un navire d'exploration scientifique... disparu depuis 40 ans. Le biologiste marin Moriah Lamb rejoint l'équipe de remorqueurs d'épaves missionnée par Rococo International, un groupe privé très intéressé par la cargaison du Derleth. De même qu'il est heureux que les mystères de l'univers soient inaccessibles à l'entendement humain, certains secrets devraient quant à eux rester immergés dans les abysses du cercle arctique.
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Date de parution | 28 Mai 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
01134 - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il regroupe les 6 épisodes, initialement parus en 2020, écrits par Joe Hill, dessinés et encrés par Stuart Immonen, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart. Les couvertures ont été réalisées par Jeremy Wilson. Ce tome comprend une courte interview de Joe Hill (1 page), de Stuart Immonen (1 page), quelques croquis préparatoires, et les 6 couvertures variantes réalisées par Gary Frank. Le 3 octobre sur l'île d'Attu (une île de l'archipel des Aléoutiennes à l'ouest de l'Alaska), un garde-côte fait prendre de l'exercice à son chien. Ils arrivent en bordure de falaise, avec une vue sur le rivage : il y a une vingtaine de calmars géants échoués. Il descend pour voir les cadavres. Soudain une lame de fond déferle et il doit prendre ses jambes son cou, voyant son chien emporté juste derrière lui. Dans une coursive d'un vaisseau à demi échoué, quelqu'un a écrit une formule mathématique en lettres de sang sur le mur : moins e exposant i fois pi égale 1. Dans la base militaire de la marine d'Attu, la responsable de la radio signale que les détecteurs ont capté un signal de détresse automatique émis par le navire Derleth qui avait disparu en 1983, sans jamais être retrouvé, sans qu'aucun de ses membres d'équipage n'ait jamais été récupéré. le 4 octobre à Anchorage en Alaska, la docteure Moriah Lamb est en train de donner à manger au requin dans son grand bassin à l'aquarium. Bill l'attend sur le rebord du bassin, et l'informe que les polychètes errants sont en train de s'entredévorer dans leur aquarium. Ils se rendent devant l'aquarium et constatent par eux-mêmes le phénomène. Moriah demande à Bill de repêcher les cadavres, et de couvrir l'aquarium pour éviter d'effrayer les enfants. David Lacome, un cadre de la multinationale Rococo, monte à bord du navire MacReady et salue le capitaine Gage Carpenter. Celui-ci lui tend un godemichet, pioché dans la cargaison qu'ils viennent de récupérer dans un navire échoué. Lacome est le vice-président du service des projets spéciaux de Rococo international. le responsable explique qu'ils ont perdu un navire il y a une quarantaine d'années, avec les trente-deux personnes qui en composaient l'équipage. Rococo International dispose de sa propre équipe de sauvetage, mais la situation est un peu compliquée. le navire est échoué sur un récif, à proximité de Sinnikik Ungayagagta. La propriété de cet atoll est disputée entre la Russie et les États-Unis, et c'est cette première qui pour l'instant a le dessus. Lacome ajoute que Peter Breem, le propre fils du président de Rococo était présent sur le bateau. Enfin la mission de cette expédition était de récupérer des spécimens de la faune locale pour les préserver, deux courlis arctiques et une anguille. Contre toute attente, David Lacome parvient à convaincre le capitaine et après avoir déposé sa cargaison à Anchorage, le MacReady fait route vers l'atoll Attu, avec à son bord David Lacome, Moriah Lamb et Bill. Il s'agit donc du cinquième récit dans le label Hill House de DC Comics, après Basketfull of Heads, The Dollhouse Family, The Low, Low Woods, Daphne Byrne, et le deuxième écrit par Joe Hill. le scénario est totalement différent de celui de Basketful of Heads : une petite équipe d'un navire essaye de récupérer des éléments de valeur sur l'épave d'un navire à la mission pas tout à fait explicite, et se heurte aux rescapés. le scénariste a conçu une situation avec soin : un navire disparu 40 ans avant, un échouage dans une région disputée par deux pays, un petit atoll à proximité, un environnement dangereux (l'océan à une température très basse), et bien sûr les surprises macabres. Il accroche le lecteur en trois pages dès la première scène, avec ces calmars géants et la lame de fond. L'artiste met en œuvre un savoir-faire au cours de plusieurs décennies, dans des dessins réalistes, avec un niveau de détails géré avec élégance. Il bénéficie en plus de la mise en couleurs d'un orfèvre à la matière, lui aussi avec plusieurs décennies d'expérience. En fait, le lecteur éprouve la sensation que traits encrés et couleurs ont été fait par une seule et même personne, tellement ils se complètent avec évidence, chacun portant des informations visuelles à sa manière. Par exemple, nul besoin pour Immonen de surcharger la peau des calmars en tâches noires pour en transcrire la texture, Stewart prenant tout naturellement cette caractéristique en charge. Cette complémentarité apparaît de façon encore plus patente pour la lame de fond, Stewart changeant la couleur de l'encrage de noir à une teinte de bleu, et appliquant les couleurs comme avec un pinceau pour accompagner le mouvement de l'eau. Tout du long du récit, le lecteur peut observer ce niveau extraordinaire de coordination entre dessinateur et coloriste, et même complètement l'oublier tellement elle est naturelle. Les personnages et les environnements apparaissent donc naturalistes et plausibles. Chaque protagoniste est habillé en fonction de sa personnalité, et en cohérence avec la température à l'extérieur. le lecteur se dit qu'il devait y avoir une raison pour laquelle les membres de l'équipage du Derleth étaient tous vêtus d'une tenue orange, même si cette raison n'est pas précisée. le dessinateur sait donner une apparence distincte, et une morphologie distincte pour chaque personnage, que ce soit Gage Carpenter avec sa forte carrure et sa haute stature, ses frères moins costauds, ou David Lacome visiblement moins habitué à l'effort physique. Bien sûr toutes les séquences ne sont pas aussi exigeantes en termes de dessin : en particulier celles avec la mer en fond ou les roches de l'atoll demandent moins de temps à représenter que celles se déroulant dans les coursives et sur le pont du navire. Dans le premier cas, le lecteur apprécie l'intelligence spatiale de l'artiste sachant donner de la profondeur à ces lieux, et réalisant des prises de vue qui montrent comment les individus se déplacent les uns par rapport aux autres. le metteur en couleur joue alors un rôle essentiel pour donner la sensation de l'eau, pour établir l'ambiance lumineuse. Dans le deuxième cas, Immonen a plus d'éléments à représenter, à des délimiter par des traits encrés, à rendre concrets pour le lecteur éprouve la sensation de la véracité du navire, le coloriste se focalisant plus sur le besoin de différencier les surfaces les unes par rapport aux autres, de bien distinguer les différents plans de chaque composition. Le lecteur suit donc l'équipage de MacReady, bien conscient qu'ils vont au-devant d'horreurs (c'est le genre même de ce label de comics). Pour peu qu'il ait déjà lu ou vu quelques histoires d'horreur de ce type, il anticipe facilement les étapes du récit : premier contact avec les monstres, premiers affrontements, espoir de les vaincre qui s'amenuise, morts de plusieurs membres de l'équipage, et surgissement d'une horreur sous forme de monstre. Il attend donc d'être surpris par des écarts par rapport à ce schéma. Joe Hill se montre tout aussi habile que pour Basketfull of Heads, avec une scène introductive très intrigante et un premier mort qui établit que ce ne sera pas une bluette. Cela continue avec le risque pris d'aller inspecter une épave sous le nez des russes, et avec la certitude que David Lacome cache le motif réel de la mission pour protéger les intérêts de Rococo International. le scénariste ne fait pas attendre le lecteur, et Moriah Lamb établit le contact dès la fin du premier épisode. Effectivement, Hill connaît bien ses classiques, à la fois sur le plan de la construction de l'intrigue, à la fois les références. Une fois le premier contact établi, hé bien, tout ne se déroule pas comme s'y est préparé le lecteur. L'étrange et l'inconnu son bien au rendez-vous, mais la menace reste implicite et diffuse. Par la suite, il met en œuvre une intelligence collective, mais son objectif n'a rien d'évident, et s'avère aussi logique que surprenant. Le lecteur rentre donc bien dans ce thriller horrifique, tout en notant un ou deux détails venant contrecarrer les effets horrifiques. Dave Stewart a décidé de donner une couleur de peau franchement grise aux survivants du Derleth. du coup, le lecteur voit bien qu'ils ne sont pas dans leur état normal, mais plus proches des zombies que des vivants. Or les personnages n'ont pas l'air d'avoir la présence d'esprit de se dire que cette couleur de peau est un signe qui ne trompe pas et qui devrait les pousser à la méfiance. En y repensant, la taille des calmars géants est également un peu exagérée dans le cadre d'une narration visuelle naturaliste. Et puis, il y a ce nom de Derleth. S'il a un peu de culture, le lecteur l'identifie immédiatement comme étant celui de l'écrivain August Derleth (1909-1971), et par voie de conséquence il sait quel genre d'horreur attend les personnages, ce qui fait diminuer d'autant le suspense. Enfin Joe Hill a fait intégrer dans chaque chapitre un graffiti sur les parois des coursives du Derleth : une équation mathématique. La première est tout ce qu'il y a de plus authentique. Les suivantes sont plausibles sans être totalement intelligibles. L'auteur développe ainsi l'idée que les mathématiques peuvent être à ce point sibyllines pour le néophyte qu'elles peuvent s'apparenter à une science ésotérique, à des formules magiques. Cette piste semble prometteuse, mais sans réellement déboucher sur quelque chose, sans faire sens dans le cadre du récit. Déconcertant. L'association de Joe Hill, Stuart Immonen et Dave Stewart fait salive le lecteur par avance. Effectivement Joe Hill maîtrise les conventions de genre, et l'artiste emmène le lecteur dans un monde très concret à la plausibilité sans reproche, l'association avec le coloriste étant d'un naturel exemplaire. Le lecteur se laisse donc prendre au jeu malsain du contact avec ces créatures repoussantes. Néanmoins, de temps à autre, il est tiré du récit par un élément dissonant. Il ne lui reste plus qu'à espérer que la série Sea Dogs de Joe Hill & Dan McDaid bénéficiera également d'une publication en recueil.
Je ne suis pas spécialement amateur d’horreur ou du réalisateur John Carpenter (une grosse inspiration de ce récit selon les autres avis), mais j’avais beaucoup aimé Basketful of heads du même scénariste, et le pitch me faisait envie, je me suis donc lancé… et j’ai trouvé ça pas mal, sans plus. L’intrigue est bien construite et prenante, et je dois avouer avoir avalé l’album assez rapidement. Mais de manière générale le ton est trop vulgaire et gore pour moi, et le scenario trop tiré par les cheveux (voire ridicule par moment). J’ai donc pris ça comme une grosse déconnade, une BD popcorn qui m’a diverti mais pas vraiment marqué. Surtout que la mise en image est efficace, voire jolie par moment. Je pense que les fans du genre devraient apprécier cet album à sa juste valeur.
Les amateurs de Christophe Bec seront sans aucun doute sensibles à cette histoire, dans laquelle on retrouve pas mal de choses souvent utilisées dans ses séries. Un arrière-plan très sombre, pas mal d’énigmes qui s’accumulent (en particulier mathématiques, sur un ilot perdu entre Alaska et Russie), des morts qui réapparaissent 40 ans plus tard, des monstres marins (grand classique du genre !), on a là de quoi faire monter la tension, avec une histoire qui bascule de plus en plus dans l’horreur. Bien évidemment on ajoute le représentant d’une multinationale qui ne dit pas tout de ses intentions – qu’on imagine aisément spéculatives. Beaucoup d’ingrédients assez classiques donc (pas mal du film « The Thing », avec ces bestioles qui sortent de certains corps, le personnage principal nommé Carpenter, un autre Russel, mais aussi sur la fin une influence Lovecraftienne), mais qui sont bien mis en œuvre, la lecture est fluide. Avec une accélération continue, on ne s’ennuie pas. Quant au dessin, il est lui aussi efficace, sans être trop original. La colorisation, forcément très sombre, est parfaitement adapté au sujet et au ton utilisé pour le développer.
2.5 Je suis déçu par cet album. J'avais récemment lu 'Basketful of heads du même scénariste et j'avais adoré alors je pensais que j'allais encore passer un bon moment, sauf que j'ai vite trouvé que Plunge était une oeuvre moyenne. Il faut dire que les deux œuvres de Joe Hill sont différentes. Premièrement, Basketful of heads avait beaucoup d'humour noir alors que Plunge est beaucoup plus sérieux. Deuxièmement, ce qui m'avais captivé dans Basketful of heads est que les retournements de situations rendaient le scénario imprévisible alors que celui de Plunge devient vite prévisible et que les personnages sont trop stéréotypés. Et troisièmement, le style d'horreur dans Basketful of heads était un genre qui me plait plus (un mélange de thriller et de fantastique) alors que le style qu'on retrouve dans Plunge me plait moins. Donc voilà si vous aimez les histoires d'horreur à la The Thing, cet album va sûrement vous plaire. Personnellement, j'ai trouvé que c'était bien maitrisé, mais pour les raisons que j'ai évoquées plus haut je n'ai pas trouvé cela passionnant. Pas vraiment un mauvais album, c'est juste que c'était pas pour moi.
Plunge est un subtil cocktail, un mélange de The Thing (Carpenter) et de Abyss (Cameron) avec un soupçon de HP Lovecraft (L'appel de Cthulhu). Le scénario est maîtrisé, il nous plonge dans un univers fantastique qui va basculer dans l'horrifique. Des personnages bien trempés, dont l'un se nomme Carpenter (un balèze barbu), toujours cette référence à The Thing. Donc une histoire maîtrisée, mais sans réelle surprise, par contre pas de temps mort, ça va à cent à l'heure et on se laisse aspirer jusqu'aux confins de l'océan. Un bémol sur le vocabulaire, un brin trop vulgaire à mon goût sur quelques cases. Une planche complète en Russe sans traduction, heureusement que le portable et ses applications existent. Le dessin est au diapason, le trait est fin et précis, les visages expressifs. La mise en couleur, dans des tons bleus et verts, aporte un plus au plaisir visuel. Joe Hill (Locke & Key) et Stuart Immonen (Superman - Identité secrète) nous livrent un magnifique album. Pour les amoureux du genre.
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