Madeleine, résistante
2022 : Prix René Goscinny La petite Madeleine Riffaud, née en 1924, vit heureuse avec son grand-père et ses parents instituteurs. Du moins jusqu'à ce que la Seconde Guerre mondiale ne sépare la famille, envoyant Madeleine, atteinte de tuberculose, dans un sanatorium. Sans doute le pire endroit possible pour que l'adolescente têtue réalise un projet fou et nécessaire : entrer dans la Résistance.
1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Aire Libre Angoulême 2022 : les gagnants ! Dupuis École européenne supérieure de l'image Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Jean-David Morvan La Résistance Prix René Goscinny Témoignages
Madeleine y parviendra pourtant, sous le nom de code "Rainer", devenant une actrice et un témoin privilégié de son temps. Un destin exceptionnel qu'elle raconte aujourd'hui dans une première trilogie qui l'est tout autant, nourrie des milliers de détails d'une mémoire qui n'a rien oublié...
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Date de parution | 10 Juillet 2020 |
Statut histoire | Série terminée 3 tomes parus |
Les avis
J'ai enfin lu les trois tomes de cette série. Du coup, je complète mon avis, le fais remonter et lui colle le coup de cœur qui va bien : Encore une BD sur la deuxième guerre mondiale et sur la Résistance ! Pffff ! Sujet inépuisable s'il en est, largement surexploité au risque parfois de paraître rébarbatif. Mais il faut avouer que ce premier volume m'a conquis. Son dessin monochrome très élégant (et très très magnifique, purée !) lui confère une ambiance surannée extrêmement prégnante. Tout est rendu très vivant, par la grâce de ces visages expressifs et d'un découpage alerte. Le texte, délivré sur le ton de l'entretien direct, contribue aussi grandement à l'intemporalité du récit. Madeleine s'adresse directement à nous en usant du tutoiement. En filigrane est donc dressé le portrait d'une femme au caractère trempé, libérée de pas mal de pressions normatives, et dont la fraîcheur d'esprit semble échapper aux affres de l'âge. La lecture est par conséquent très fluide. On navigue entre les souvenirs de Madeleine qui, dès son plus jeune âge, se trouve confrontée tragiquement aux conséquences de la guerre, celle de 14-18. Au final, au-delà du récit historique, cette BD dresse un portrait tissé de ces souvenirs qui enrichissent toute une vie, et maintiennent les choses bien vivaces. Il y a dans ce premier tome quelque chose de plus que dans beaucoup de récits de ce genre. En ne limitant pas la mémoire au cadre strict de la Résistance et des affaires de la guerre, les auteurs lui donnent une portée universelle, et cette histoire dans l'Histoire conserve en outre toute son actualité. J'attends la suite de pied ferme ! Dans les tomes 2 et 3, on réalise que le lecteur pénètre profondément et intimement dans la Résistance. On y est complètement immergé, essentiellement parce qu'on apprend les codes, les pratiques, les combines, mais également parce qu'on est proche des personnages. Cette proximité atteint bien entendu son paroxysme avec Madeleine Riffaud elle-même dont les auteurs dressent un édifiant portrait. On mesure tout le courage qu'a nécessité un tel engagement, et Madeleine en avait à revendre. Le dessin est décidément excellent. Une série splendide sur un thème pourtant rebattu.
Angoulême 2022 prix Goscinny du meilleur scénario. " une BD ? Mais c'est pour les mômes !! " éructa Madeleine Riffaud après la proposition de JD Morvan. Heureusement madame Riffaud, vous avez changé d'avis pour le plus grand bien des lecteurs et du monde de la BD où votre témoignage va prendre place parmi les étoiles. Ce premier tome d'une trilogie qui fait le récit de votre action comme résistante parisienne de 17 ans est une merveille. C'est si rare d'avoir le récit vécu d'une personne considérée comme Terroriste, sortie des griffes de la Gestapo, qu'on ne peut qu'être admiratif au tableau de vos actions. Le récit est tellement fluide, tellement logique dans les enchaînements que cela donne l'impression que JD Morvan a été le déclencheur heureux d'une aspiration à la vérité que vous n'aviez pas pu encore mettre en forme. J'ai l'impression que JD Morvan par son écoute humble, attentive, bienveillante et professionnelle a su livrer un récit dramatique, cohérent et incroyablement vivant pour construire cet album. C'est très émouvant et poignant car les personnages que vous décrivez ne sont pas âmes de papier mais bel et bien vos amis qui sont tombés sous la barbarie et qui vivront longtemps dans nos souvenirs grâce à cet album. J'ai beaucoup aimé l'hommage que vous rendez à ces soldats de l'ombre qui n'avaient pas vocation pour cela, les médecins, les prêtres ou les cheminots. Tous probablement d'opinions très différentes mais ici unis par l'amour de la liberté chérie. Il existe des hommes qui réussissent à transformer leurs lectures les plus chères que ce soient les poésies d'Eluard ou d’Aragon ou les Evangiles en véritables actions affranchies de toute peur. C'est un récit de courage et de femme moderne. Être une femme dans ces moments c'est double risque, et l'histoire le montre bien en plusieurs endroits. Aucune courtoisie à attendre, au contraire les tortionnaires savent se montrer doublement sadiques. Devant une telle histoire on aurait pu craindre que Dominique Bertail au dessin soit écrasé par le récit. C'est tout le contraire. Je trouve le dessin formidable. Par contraste dans cette atmosphère de mort et de maladie, il n'y a que beauté. Beauté de la campagne picarde et du village, beauté du massif de la Chartreuse, beauté des extérieurs d'un Paris occupé et bien sûr beauté d'une jeune fille de 17 ans avec son amoureux. La mise en page est très moderne avec des doubles pages magnifiques. Je ne crois pas prendre un grand risque en pensant que le grand Goscinny doit être fier d'avoir le nom de Madeleine Riffaud alias Rainer dans sa liste de lauréat(e)s. Une bien belle série à faire lire "aux mômes" dès le collège mais pas que (loin de là) Après la lecture du tome 2 je confirme ma note qui reflète l'excellence du récit de Madeleine Riffaud très bien mis en scène par Morvan. Madeleine alias Rainer (un nom allemand !) a pris des responsabilités au sein de la Résistance parisienne du Quartier Latin. Le récit est de plus en plus prenant dans ce tome qui se focalise sur les rouages des groupes de résistants et le danger des actions menées. En cette année 44, l'ambiance change mais les risques sont toujours aussi grands. Le graphisme de Bertail dans un mode réaliste nous emmène aux côtés de Rainer et de ses amis dans un Paris à la fois familier et si différent. À lire, absolument
Un hommage au parcours de madeleine Riffaud, un récit poignant plein de rebondissements (évidemment). Si j'attribue 4/5 pour le tome 1 , la suite m'a scotché! Le tome 2 m'a tenu en haleine jusqu'à la dernière page... bouleversant. Le graphisme bien qu'un peu froid de prime abord m'a convaincu efficacement (très bonne lisibilité des expressions et actions). Vivement le tome 3 pour retrouver notre héroïne et suivre la suite de l'Histoire.
Un premier tome d'une rare qualité. L'histoire vraie de Madeleine Riffau racontée de sa bouche et scénarisé par JD Morvan. Pour Madeleine devenir résistante était une évidence, un sacerdoce. Ce premier tome nous montre une Madeleine au caractère fort et qui sait ce qu'elle veut et elle veut aider son pays à bouter les bosch hors de France. Pourtant elle n'a pas encore 18 ans. Un sacré bout de femme. Un album qui montre de façon réaliste l'occupation par les nazis bien aidés par les collabos, l'un d'entre eux d'ailleurs profitera de son autorité sur la pauvre jeune fille. Des souvenirs de mon service militaire me reviennent en mémoire, donnez un grade à de jeunes appelés et certains en abuseront. Il y aura toujours des salauds. Un récit fluide, captivant et émouvant font de cet opus une réussite narrative. La partie graphique est du même tonneau, elle est criante de vérité, on est plongé dans cette période trouble de l'histoire de France bien aidé par la jolie colorisation dans les tons hivernaux bleus/gris. Juste un bémol page 95, je me demande comment un train peut passer d'une voie à l'autre avec des aiguillages ainsi dessinés. Désolé, mon côté cheminot qui ressort. Un très beau travail de mémoire et un bel hommage à tous les résistants. J'attends la suite avec impatience.
Je ne me suis pas empressé de lire cet album, encore un récit de témoignage pensais je … Bah oui !! mais qu’est ce que c’est bien fait, lecture d’une traite malgré le nombre conséquent de pages, gage de qualité. L’histoire est très bien racontée et prenante, un bien bel hommage aux résistant(e)s, à travers le parcours de Madeleine Riffaud. Ce 1er tome narre l’enfance, la prise de conscience et les débuts dans la résistance de cette femme de caractère. Une trilogie est annoncée. La réussite de ce témoignage en BD doit énormément au travail de Morvan et Bertail, ils se sont transcendés à mes yeux. Ça faisait longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir au scénario du 1er, là c’est hyper fluide, bien séquencé et chapitré, chaque moment décrit renforce la compréhension de notre résistante. Je suis arrivé à la fin de l’album en me disant vivement le prochain. Pour la partie graphique, le trait et les couleurs de Bertail sont en harmonie totale avec le récit, j’ai trouvé ça complètement judicieux. L’auteur franchit un palier. Du gros et bon boulot, un bel album.
L'authentique témoignage d'une résistante recueilli par Jean-David Morvan et mis en image par Dominique Bertail. D'ordinaire, je vais à reculons vers les biographies historiques, d'autant plus quand elles abordent le sujet de la Résistance qui est souvent un imbroglio confus de secrets, de non-dits et de rivalités politiques, au détriment d'une action rythmée et prenante. Pourtant, j'ai trouvé cette BD là excellente à tous points de vue et elle m'a absorbé sans une once d'ennui. Madeleine Riffaud avait 17 ans au moment de l'Occupation et très rapidement, elle a décidé de rejoindre la Résistance. Elle devait cette conviction à une famille aimante et volontaire, à une forte personnalité n'ayant pas peur de la mort, et à une humiliation personnelle subie au moment de l'invasion de la France par les nazis. Mais il ne suffit pas de le vouloir pour trouver la Résistance, celle-ci prenant bien soin de rester secrète pour sa propre survie. C'est donc le parcours complexe qui a fini par permettre à Madeleine de pouvoir la rejoindre qui nous est raconté dans le premier tome de cette trilogie. Et c'est par le biais d'un long séjour dans un sanatorium pour tuberculeux qu'elle trouvera la voie et l'amour au passage. Il y a une réelle fluidité dans la narration qui prend le lecteur par la main dès les premières pages et ne lui fait plus lâcher la lecture. Madeleine raconte son propre parcours et livre ses pensées avec simplicité et on s'attache très vite au personnage. Aucune lourdeur dans le texte, un bon rythme, et ce qui aurait pu apparaitre comme un documentaire un peu rébarbatif devient une aventure romantique, épique et pleine de réels dangers. C'est aussi en grande partie grâce l'excellent dessin de Dominique Bertail. Là encore son aspect monochrome m'avait laissé craindre des planches austères et tristes, mais j'ai été rapidement épaté par la beauté de nombreuses planches, décors et paysages. En guise de monochrome, c'est en réalité une aquarelle soigneusement travaillée et certains dessins en plan large sont proprement superbes. Quant aux personnages, ils sont plein de vie et là encore loin d'une quelconque rigueur académique. Très beau boulot ! Madeleine, résistante est une très bonne BD qui transforme un témoignage historique en récit captivant, instructif, beau et fort. J'ai hâte de lire la suite !
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