Cemetery Beach

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

Un blockbuster, ça tire à tout va et de l'action du début à la fin.


Auteurs britanniques Warren Ellis

En mission d'observation pour le compte de la Terre, Michael Blackburn a été envoyé au coeur d'une colonie établie sur une exoplanète, où il a été fait prisonnier. En complète autonomie depuis près d'un siècle, le gouvernement en place n'a d'autre choix que d'éliminer cet individu, sous peine de voir les armées terriennes rappliquer et réclamer ce monde de force. Encore eût-il fallu que le prisonnier ne se soit pas échappé.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Août 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Cemetery Beach © Urban Comics 2021
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

28/08/2021 | Cacal69
Modifier


Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Course-poursuite meurtrière - Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Il comprend les 7 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018/2019, écrits par Warren Ellis, dessinés encrés et mis en couleurs par Jason Howard. Seul le lettrage a été réalisé par le studio Fonografiks. Howard a réalisé les couvertures originales, ainsi qu'une couverture variante pour chaque épisode, chacune dans le style d'un artiste différent, à savoir Todd McFarlane, Mike Mignola, Katsuhiro Otomo, Bruce Timm, Stephen Platt, Frank Miller, Dave Johnson. 2 hommes se trouvent dans une pièce servant de lieu d'interrogatoire, avec juste une table et deux chaises. Sur l'une d'elle est assis Mike Blackburn, nu menottes aux poignets, un éclaireur en provenance de la Terre. de l'autre côté de la table, un soldat se tient debout et lui promet qu'il finira par tout lui dire. Mike Blackburn déclare qu'il répondra bien volontiers à toutes les questions car il sait que sinon il sera torturé et qu'il finira de toutes les manières par tout lâcher. Il en profite pour demander à son interrogateur s'il veut bien lui rouler une clope. Pour répondre à la question, il explique qu'il a été missionné pour espionner cette colonie humaine implantée sur une exoplanète, fondée par une exploration spatiale datant de 1920 et réalisée par un groupe de savants indépendants. Il ajoute qu'il a été envoyé pour effectuer une mission de reconnaissance et établir une tête de pont pour une expédition militaire imminente. Son geôlier accède à sa requête de lui rouler une cigarette, estimant qu'il l'a méritée. Blackburn est surpris que le soldat utilise un talkie-walkie, et il se lance dans la description de ce que fait un téléphone portable, son interlocuteur estimant qu'il le fait marcher. Mike Blackburn a atteint son objectif : il a assez mis en confiance son interlocuteur pour pouvoir le frapper, l'étrangler avec le lien de ses menottes. Une fois sa besogne accomplie, il récupère les clés de ses menottes et s'en débarrasse, s'habille et s'empare d'un couteau. Il sort de la pièce à interrogatoire et commence à avancer dans le couloir. Il voit un prisonnier éviscéré dans une autre pièce, et avise une prisonnière en bonne santé en train d'attendre dans une cellule. Il ouvre sa porte et lui propose de lui servir de guide pour retrouver son vaisseau sur cette planète qu'il ne connaît pas. Elle précise qu'elle est enfermée suite à plusieurs meurtres, et accepte sa proposition. La fuite peut commencer. Mike Blackburn et Grace Moody sont vite repérés dans les immenses couloirs. Elle n'hésite à foncer vers une fenêtre en tenant Blackburn par la main. Ils sortent à l'air libre, à plusieurs étages de hauteur sur un ponton au bout duquel se trouve une plateforme volante. C'est parti ! Moody & Blackburn sautent dans la sorte de barge de volante, éclatent les crânes des ouvriers et du pilote, en prennent le contrôle et elle commence à prendre feu sous les tirs des militaires et à piquer du nez. La course-poursuite est lancée ! Warren Ellis et Jason Howard avaient déjà travaillé ensemble pour la série Trees, commencée, mais pas terminée, alors qu'ils collaborent pour ce nouveau récit, cette fois-ci complet en 1 tome. S'il connaît un peu le scénariste, le lecteur sait qu'il doit se préparer à une histoire intrigante dont le mécanisme ne se révèle que progressivement, démarrant sur des situations bizarres, et réservant en cours de route des passages muets où le dessinateur porte toute la narration. Avec cette idée préconçue en tête, il cherche l'histoire : un soldat envoyé en reconnaissance par la Terre pour établir une tête de pont sur une planète colonisée des décennies auparavant par un groupe de savants et d'explorateurs ayant eu une chance inconcevable. Il y a bien sûr un despote (le président Barrow) qui n'hésite pas à faire intervenir l'armée pour la lancer aux trousses des 2 fuyards parce qu'il ne faut surtout pas que l'éclaireur retourne à sa base terrestre pour donner des informations à la flotte militaire qui risque revenir pacifier tout ça, ou réaliser une invasion en bonne et due forme. Ce monde extraterrestre ne semble pas si étoffé que ça : Ellis intègre deux ou trois bonnes idées, à commencer par la nourriture qui pousse sur les murs et l'énergie qui est librement disponible et infiniment renouvelable. le dessinateur s'amuse avec des tenues vestimentaires évoquant le début du vingtième siècle et une technologie rétrofuturiste développée à partir de la même époque. Leur blague sur la comparaison entre le talkie-walkie et le téléphone portable fonctionne d'ailleurs très bien. Le lecteur n'attend pas très longtemps pour découvrir l'autre caractéristique : les pages sans texte. La cinquième page de bande dessinée est muette, alors que Blackburn s'apprête à sortir de la salle d'interrogatoire. Puis la course-poursuite s'engage et les pages 10 à 15 sont également muettes, avec un dessin en double page occupant les pages 10 & 11. Chaque épisode contient des séquences de ce type : course-poursuite muette. le lecteur finit par comprendre qu'il s'agit de la dynamique au cœur du récit. Mike Blackburn fait tout pour rejoindre son vaisseau échoué à Cemetary Beach, et Grace Moody fait de son mieux pour le guider d'un quartier à l'autre, d'un environnement au suivant. Jason Howard réalise des dessins aux contours mal ébarbés. Ils ne donnent pas l'impression d'esquisses mal peaufinées ou de croquis pas finis, mais bien d'un choix esthétique pour rendre compte de l'âpreté de cette planète. Même s'il n'y a qu'à lécher les murs pour se nourrir et à se baisser pour récupérer de l'énergie sous une forme utilisable, la vie est rude. L'artiste utilise majoritairement des teintes grises et vert de gris, ce qui donne une ambiance blafarde à cette planète. Les visages sont un peu exagérés : bien carré pour Mike, bien effilé pour Grace, avec souvent des expressions très intenses du fait qu'ils sont en train de courir sous les balles, ou de sauter d'un engin en mouvement sur un autre. L'artiste ajoute des traits de vitesse ou de mouvement, avec un encrage un peu appuyé, et des tâches comme si les explosions éclaboussaient de travers, comme si l'air est chargé en particules. C'est un monde où il ne fait pas bon vivre, sans même parler de la dictature avec ce président d'opérette et ces soldats évoquant un croisement entre une figurine en plomb et des tueurs sans âme qui ne se posent pas de question. D'un autre côté, ces caractéristiques de représentation correspondent bien à une course-poursuite effrénée, abrupte et à haut risque. Ce n'est pas une mince affaire pour un dessinateur de BD de rendre vivant ce type d'histoire. Il lui faut éviter de reprendre des cadrages et des postures devenus des clichés, et trouver le bon dosage pour en mettre plein la vue au lecteur tout à l'incitant à lire le plus vite possible. En effet le lecteur maîtrise sa vitesse de progression de case en case, de page en page, et seule la composition des pages et la rapidité de lecture des cases peuvent le faire aller plus vite. Jason Howard est parfaitement rôdé à l'exercice. Ces pages muettes se lisent toutes seules, sans aucun problème de compréhension à quelque moment que ce soit. Il alterne les gros plans sur les individus, les perspectives élargies permettant de savoir qui se dirige vers quoi, les explosions, les tirs de balles, les manœuvres d'évitement… Ça va à 100 à l'heure et les pages se tournent rapidement, tout en conservant une bonne densité d'informations visuelles. Bien évidemment, il doit en passer par quelques clichés, à commencer par les 2 personnages principaux qui évitent les balles avec aisance, les soldats étant vraiment peu compétents au tir à l'arme à feu. Arrivé au milieu de l'histoire, les cases font prendre conscience au lecteur que Moody et Blackburn y vont de bon cœur. Ils n'hésitent jamais à tirer dans le tas, à tuer, à fracasser des crânes, à provoquer des blessures qui font mal. En regardant leur visage, le lecteur y lit une sauvagerie primale. Cela va presque de soi pour Grace Moody qui a été condamnée pour meurtre. Il faut plus de temps pour comprendre pour quelle raison, Mike Blackburn n'a vraiment rien à perdre et se donne sans retenue dans cette avancée pour rejoindre son vaisseau. Finalement, Warren Ellis prend le temps d'étoffer un petit peu Mike Blackburn, de donner des indications sur les raisons qui font qu'il n'a rien à perdre. D'une certaine manière, Blackburn est un bon soldat, avec des raisons pour l'être. Cela le tire vers le haut et lui donne plus de consistance que le premier héros d'action venu, interchangeable avec des dizaines d'autres. le lecteur ne peut pas cautionner les morts qu'il occasionne en tirant à bout portant sans le moindre remord, mais il peut comprendre pourquoi il se conduit ainsi. Les auteurs ont choisi de faire du président Barrow et du Chef de Vaisseau des méchants d'opérette, avec une mine patibulaire, une tenue de fantoche, colérique pour l'un et froid pour l'autre, des motivations égocentrées. À nouveau, il n'est pas possible de cautionner les moyens qu'ils emploient, mais dans le fond ils ont raison de se démener pour éviter le risque d'être colonisé par une planète mère qui n'a aucune intention de négocier. En attendant de se remettre à la série Trees, Jason Howard & Warren Ellis se font plaisir avec une histoire peu dense en intrigue, et à haute teneur en action. le scénariste fait plus que le minimum pour créer un prétexte à une course-poursuite échevelée et le dessinateur fait des prouesses pour tenir le lecteur visuellement en haleine. 4 étoiles pour un récit sympathique, mais en deçà de la production habituelle de Warren Ellis.

25/05/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

La « plage cimetière » en question dans le titre, est l’objectif visé par le personnage principal : débarqué de Terre sur une planète inconnue, fait prisonnier, il s’échappe et cherche à y retrouver son vaisseau, qui lui permettrait de s’enfuir et de revenir sur Terre. Nous découvrons avec lui que la planète est peuplée de descendants d’anciens Terriens, arrivés ici dans les années 1920. L’une d’entre eux aide notre héros dans sa fuite (car cette planète est dirigée par un violent qui veut lui mettre la main dessus). Il faut dire que tout est violent, tout est violence dans cet univers assez peu hospitalier (décors de friches industrielles, quasi post apocalyptiques). Le pitch de l’intrigue tient en quelques mots : nous suivons notre héros et sa guide dans leur fuite de la prison vers Cemetary Beach où se trouve le vaisseau. C’est ainsi un court road movie, qui n’est en fait qu’une succession quasi ininterrompue de bagarre, de combats, d’explosions, nos deux personnages échappant à la mort par quelques miracles successifs. Survitaminée, jouant uniquement sur le rythme trépidant des combats, l’histoire assez linéaire se lit rapidement (pas de développement de la psychologie des personnages, ni de cet univers extra-terrestre qui aurait pourtant gagné à être précisé, peu de texte – et plusieurs pages muettes). On est là davantage dans le blockbuster que dans la SF à la Lupus ! Une lecture défouloir à emprunter à l’occasion, sans en attendre trop.

29/03/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 De la vrai BD-popcorn où on n'utilise pas son cerveau. Je vais donc passer outre le fait que dans les années 1920 il y avait apparemment un groupe d'industriel et de scientifique assez avancé technologique pour aller fonder en secret une colonie sur une autre planète. C'est un récit d'action alors il faut se contenter du strict minimum dans la profondeur des personnages (tous des stéréotypes) et de l'univers créé par les auteurs (ultrasimple et peu original enfin de compte). Malgré ses défauts, le récit est bien fait. Ça se laisse lire et il y a de bon dialogues. Seul problème est que ce n'est pas suffisant pour rendre le récit passionnant. J'ai lu l'album une fois, j'ai pas regretté, mais j'ai pas envie de le relire un jour. Il faut dire que les récits d'actions ne font pas parti de mes genres préférés. Donc si on aime les blockbuster bien bourrin, c'est un album que je recommande.

07/12/2021 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cacal69

Voilà un album où il ne faut pas trop réfléchir, juste se laisser porter par l'histoire et en prendre plein les yeux. Un scénario assez simpliste, sans grande surprise, mais efficace. On ne s'ennuie à aucun moment. Ça va à cent à l'heure, de l'action en veux tu en voilà. Ça canarde à tout va. Notre héros est en mission de reconnaissance sur un monde colonisé depuis 1920. A peine arrivé, il est capturé mais arrive à s'évader. Il va se coltiner une jeune femme pour pouvoir retourner sur Terre. Je me demande comment ils ont pu survivre avec tous les déboires qu'ils ont vécu ... Je m'attendais à mieux par le scénariste de Transmetropolitan. Jason Howard nous offre de magnifiques planches, de superbes doubles pages. Nous avons droit à des décors tous plus beaux les uns que les autres. Et les personnages "destructurés" donnent une touche singulière à ce récit. Son dessin tout en mouvement et ses cadrages rendent l'action vivante. Le point fort de ce one shot. Une lecture rapide, de nombreuses cases sans dialogues. Pour les amateurs du genre.

28/08/2021 (modifier)