Riverdale présente Afterlife with Archie
Roberto Aguirre-Sacasa et Francesco Francavilla ramènent les morts à la vie dans un récit horrifique pop à l’humour piquant qui flirte avec les codes du slasher. Un Marvel Zombies dans le monde d’Archie sublimé par un dessin sombre et magnétique.
Archie Comics Auteurs italiens La BD au féminin Zombies
Riverdale s’apprête à devenir le théâtre d’une catastrophe directement venue des enfers. Le cycle de la vie a été brisé, d’occultes maléfices sont en causes et les entrailles de la terre régurgitent des morts animés par un désir unique : la soif de sang frais. Le virus se répand à une vitesse incontrôlable et, face à la mort, Archie, Betty et Veronica devront garder leur sang-froid et rassembler leurs forces pour combattre ce mal infernal. Texte: L'éditeur
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Date de parution | 03 Février 2021 |
Statut histoire |
Série en cours
1 tome paru
Dernière parution :
Plus de 3 ans
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Les avis
Une horreur épurée détruit tout ce qui est intemporel à Riverdale. - Ce tome contient les épisodes 1 à 5 de la série, initialement parus en 2013/2014, écrits par Roberto Aguirre-Sacasa, dessinés, encrés et mis en couleurs par Francesco Francavilla. Il n'est pas besoin d'avoir une connaissance préalable des personnages pour apprécier le récit. Néanmoins connaître leurs prénoms et leur type de relation (par exemple Archie partagé entre Betty et Veronica) permet de comprendre la situation plus rapidement. Un soir, Jughead (Forsythe Pendleton Jones III) vient toquer à la porte de Sabrina Spellman, avec le cadavre de son chien dans les bras. Il vient d'être renversé par un chauffard. Malgré ses réticences (et les règles basique de la magie), Sabrina finit par accepter de le ressusciter. Le lendemain, c'est Halloween. Au lycée de Riverdale, Betty et Veronica comparent leurs idées de déguisement, et elles se disputent pour savoir laquelle aura Archie comme cavalier. Dans les vestiaires, du lycée, le lecteur apprend qui a renversé le chien de Jughead. Le soir, la fête bat son plein, Veronica est déguisée en Vampirella, et Betty en infirmière sexy. Dilton Doiley et Chuck Clayton comparent les mérites de Freddy Krueger et Jason Voorhees. Geraldine Grundy et Waldo Weatherbee évoquent des souvenirs de jeunesse. Jughead fait son apparition à la fête : c'est le début de l'infestation de zombies. Archie Andrews est un personnage qui a été créé en 1941, et qui a bénéficié d'un ou plusieurs titres mensuels depuis, à destination d'un jeune lectorat. Depuis quelques années, l'éditeur a publié des projets à destination d'un lectorat un peu plus âgé. Afterlife with Archie s'inscrit dans cette démarche. Roberto Aguirre-Sacasa utilise une narration linéaire, très factuelle, et très directe. Elle est simple sans être simpliste. Rapidement, il introduit 2 groupes distincts : celui avec Archie, et celui composé de Cheryl et Jason Blossom. Il déploie un groupe de personnages assez important : Archie, Betty, Veronica, Jughead, Mary Andrews (la maman d'Archie), Hiram Lodge (le père de Veronica), Dilton Doiley, Reggie Mantle, Smithers, Kevin Keller, Cheryl et Jason Blossom. Chacun de ces personnages est réduit à un trait de caractère principal, facilitant la reconnaissance et l'assimilation. Il y trois retours en arrière, deux consacrés à Hiram et Hermione Lodge, l'autre à Archie. Certes tous ces personnages sont de race blanche et propres sur eux, évoluant dans une petite ville américaine avec une légère patine rétro et intemporelle. Il s'agit donc d'un environnement très lisse où la seule provocation est le personnage de Kevin Keller (et encore seuls les lecteurs connaissant sa particularité - son orientation sexuelle - s'en rendront compte). Malgré tout Aguirre-Sacasa réussit à insuffler des émotions dans ces personnages. Il s'agit de sentiments essentiels, tels que l'amitié, la solitude, le sens du devoir, le courage. La personnalité peut développée de chaque protagoniste facilite la projection du lecteur dans un personnage ou un autre. Cette bande de copains évolue dans une Amérique qui relève plus du mythe et d'un certain âge d'or, que de la réalité. de ce fait l'histoire n'est pas loin du domaine du conte, côtoyant des aspects universels de la condition humaine. Francesco Francavilla utilise une approche graphique en totale adéquation avec la narration d'Aguirre- Sacasa : des dessins très simples en apparence, une utilisation de couleurs soutenues dans des teintes qu'il affectionne (rouge orangé, violet, orange pâle, jaune poussin, violet héliotrope, lavande, etc.), de copieux aplats de noir, des traits simplifiés pour les visages. Loin de paraître simplistes, ses pages bénéficient du mariage de ces différentes caractéristiques pour être essentielles et viscérales. Francavilla incorpore les stéréotypes visuels du genre "Horreur", dans une narration très personnelle. En feuilletant rapidement ce tome, le lecteur repère immédiatement ces images passées ayant acquis le statut de clichés : Jughead dans l'embrasure d'une porte en contrejour, le chien au milieu de la route pris dans le faisceau des phares d'une voiture, l'individu en ombre chinoise se promenant de nuit, avec le faisceau de sa lampe torche, Archie tenant à la main une batte de baseball ensanglantée avec des tâches de sang sur le mur derrière, la jeune femme en robe de chambre se promenant dans de longs couloirs un chandelier à la main, un chien avec la bave aux lèvres et les crocs ensanglantés, etc. L'art de Francavilla réside dans sa mise en scène, son découpage de chaque séquence, et sa maîtrise de l'éclairage. Il est un peu moins dans le détail que pour sa propre création The Black Beetle, et un peu moins dans l'action que pour Tales of the fox (des aventures de Zorro). Il a donc légèrement simplifié ses dessins pour les rendre plus rapidement lisibles, s'adaptant au lectorat cible de cette histoire. Ici simplifié n'est pas synonyme de fade. Tout au long de ces pages, le lecteur pourra repérer des éléments personnels et particuliers : très beau fauteuil dans la maison des Lodge, tenues vestimentaires différentes pour chaque personnage, une belle Rolls Royce, superbe décoration psychédélique de la chambre de Jason Blossom, etc. Francavilla adapte son découpage en cases à la nature de l'action passant de planche comprenant jusqu'à 10 cases, à un dessin pleine page. Il gère ainsi l'écoulement du temps : plus de cases lorsqu'il s'agit de décrire un enchaînement d'actions rapides, ou une case plus grosse pour que le lecteur s'arrête sur un moment choc, ou au contraire une émotion intime. Avec cette histoire, Archie Andrews passe de l'enfance (ou de la très jeune adolescence) à l'adolescence, au travers d'un récit d'horreur. Roberto Aguirre-Sacasa et Francesco Francavilla n'en profitent pas pour massacrer ses icônes américaines dans une débauche de gore. Ils utilisent l'épidémie de zombies pour faire ressortir les qualités intemporelles de cette série, au fur et à mesure que les zombies tuent des êtres chers, ou détruisent ce qui rendaient la vie douce à Riverdale.
On continue dans le massacre de ce pauvre Archie et bien sur Glénat publie ça au lieu des vieilles histoires qui, sans être des chef d'œuvres avait le mérite d'être amusante. Alors après les vampires, voici les zombies. Cela commence par Jughead qui va voir Sabrina (oui, oui, Sabrina l'apprentie sorcière de la série télé et des dessins animées, un personnage du même éditeur qu'Archie et qui dans les comics va à la même école qu'Archie et ses potes) pour sauver son chien écrasé par une voiture. Malheureusement, le pauvre chien est mort et lorsque Sabrina le ramène à la vie, cela va mal se passer. Le chien mords Jughead qui devient un zombie et qui va contaminer les autres et puis bon j'arrête je pense que n'importe qui ayant lu une seule histoire de zombie sait ce qui va se passer. Sérieux, Glénat écrit que c'est un récit super fun alors qu'il y a aucun humour et le ton de l'album est sérieux. Comme Archie est un comics humoristique à la base, je ne vois pas l'intérêt de le mettre dans des histoires sérieuses. Certes ici, les personnages ont le même rôle que d'habitude, mais le ton est trop différent du Archie que j'aime. Tiens, pour bien faire comprendre ce que je ressens à un lecteur européen n'ayant jamais lu Archie, je vais prendre un exemple. Imaginez qu'on reprends Achille Talon avec un dessin réaliste et qu'on le mets dans une histoire de zombie sans aucun humour. Il vivrait toujours avec ses parents, Lefuneste est toujours son voisin détestable, etc et etc sauf qu'au lieu d'avoir des gags, on aurait droit à des scènes dramatiques du genre Achille est obligé de tuer son père transformée en zombie et ensuite il est traumatisé parce qu'il a fait. Vous avez envie de lire ça ? Ajoutons que je n'aime pas la colorisation, c'est tellement sombre que ce n'est pas agréable à regarder. Il est a noté qu'il semble qu'il y aura une suite. Il y a 'tome 1' marqué sur la page titre, le récit n'est pas du tout conclue (ou alors c'est une fin très ouverte) et sur la dernière page il y a 'à suivre (?). J'imagine que l'éditeur américain va poursuivre si cela marche bien. En tout cas, ne comptez pas sur moi pour lire la suite.
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