Fausses pistes
Woodstone, petite ville de l'Ouest américain, vit de son tourisme Far-West. Depuis 15 ans Franck joue le rôle de Jake dans la reconstitution du célèbre duel qui donna naissance à la légende du Marshal Johnson. Mais Frank perd son emploi. Frank accepte le cadeau de ses collègue et se retrouve dans un car qui fait le circuit des grands sites naturels de l'Ouest. Dans ce voyage, il y rencontrera une autre vérité, une autre Amérique et peut être un autre futur.
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Depuis 15 ans, Frank incarne le célèbre Marshal Johnson dans le spectacle quotidien de Woodstone. Il est obstiné, colérique, et totalement possédé par son personnage. Un peu trop, de l’avis du psychiatre, depuis que Frank a dégainé sur un touriste. Officiellement jugé « trop vieux » pour le rôle, Frank perd tout. Son seul horizon : un voyage organisé dans l’Ouest, offert par ses collègues. Pour tout bagage, sa prime de départ et un authentique Colt simple action, modèle 1880. Et au fond de son âme, une légende à réécrire.
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Date de parution | 09 Juin 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'aime beaucoup ce que fait Duhamel et ici encore il me satisfait tout à fait ! Déjà, Duhamel reste sur son type de dessin qui fonctionne toujours aussi bien. Il y a des têtes qui reviennent et parfois des ressemblances, mais il a trouvé son style de dessin et chaque personnage est vite caractérisé physiquement. Duhamel ne fait pas dans la subtilité, ce que je ne lui reproche déjà pas, et permet aux lecteurs de repérer facilement les caractères de chaque personnage présenté. Et de fait, c'est la grande force de ses BD jusqu'à présent : en deux pages, il caractérise tout le monde et le récit également. C'est une excellente chose, puisque les BD de Duhamel ne s'étendent pas sur une centaine de pages, nécessitant d'aller à l'essentiel. Après l'introduction qui présente le personnage principal et son intérêt narratif, nous avons le groupe de touristes en visite dans l'Utah qui est bien vite cerné. Ce qui n'empêchera pas de faire des petites développements par la suite. Mais niveau histoire, j'ai beaucoup apprécié. C'est simple, sans être simpliste non plus, et ça propose une lecture assez rigolote mais pas dénuée de réflexion sur le tourisme et l'utilisation de l'histoire pour ceux-ci. On commence notamment avec les questionnements sur l'amérindien, et on poursuit avec la question de ce qu'on fait de l'Histoire. A ce niveau, le personnage principal semble au début très puritain, mais évolue d'une façon sympathique, tandis qu'il découvre que son Histoire qu'il chérit tant n'est peut-être pas celle de ceux qui l'entourent. Sans parler de la façon dont les choses se passent entre complotistes, immigrés et autres personnes des minorités. La BD tire moins à boulet rouge que dans d'autres de l'auteur, mais elle sait être efficace dans son message sur l'Histoire et la question de l'implication de chacun dedans. Finalement, on retient ce que l'on veut, mais rien ne nous empêche d'être le héros de la notre une journée entière. Le genre de BD qui me fait rire mais reste assez intelligente, ce que j'apprécie tout à fait. Duhamel est un auteur que j'apprécie de plus en plus, je vais continuer à la suivre !
Il est difficile de catégoriser le style de “Fausses Pistes”, et c’est tant mieux. Le héros, ayant passé tant de temps à incarner un marshall mythique de l’époque du Far West, en arrive à confondre son identité et rejoint un groupe de touristes en car dans l’Ouest américain. Difficile d’en dire plus sans divulgâcher l’intrigue, car elle part ensuite dans tous les sens. J’ai beaucoup apprécié la profondeur de ce personnage et son développement tout au long de la BD, mais j’ai trouvé le reste du groupe un peu trop cliché. Cela donne néanmoins prétexte à une série de péripéties rocambolesques et loufoques, mêlant critique sociale, humour et aventure. Le rythme est soutenu et l’ensemble demeure fluide, malgré un scénario en roue libre. J’ai beaucoup aimé le dessin, les couleurs sont correctes, mais le choix du papier glacé par l’éditeur n’est pas des plus heureux. Je ne suis pas fan de ce genre de papier pour les BD : il a un toucher plastique et crée des reflets gênants. Et dans ce contexte, il contraste vraiment mal avec l’ambiance poussiéreuse et brute de l’Ouest américain. Malgré ces quelques faiblesses, j’ai passé un bon moment de lecture, mais comme d’autres, je suis resté un peu sur ma faim.
Cet album est une très bonne surprise. Original, le scénario a du rythme, de l’humour et un esprit critique qui fait du bien. Je passe sur les quelques passages que j’ai trouvé un peu flottants. Que demander de plus ? Un bon dessin ? Eh bien, on l’a aussi ! Démarrant comme un western – même si dès le début quelques indices nous mettent la puce à l’oreille – le scénario bascule soudain dans une histoire décalée. L’auteur revisite les grands mythes de l'Ouest américain et de ses acteurs traditionnels, portant un regard caustique sur les voyages organisés et les rêves de grands espaces. Au milieu de cette confusion entre deux époques, notre héros ne sait plus très bien qui il est, alternant entre héroïsme et désillusion. Je m’arrête là pour ne pas en dire trop mais franchement, j’ai passé un bon moment.
Incontestablement, Duhamel fait partie de ces auteurs qui réinventent le genre franco-belge avec brio. Et ce one-shot en est un parfait exemple. Avec ce faux western, l’auteur n’aura de cesse de brouiller les pistes, comme le sous-entend le titre. Ce qu’il décrit ici, c’est la collision entre le monde moderne et le passé, un passé idéalisé où la réalité historique est bien souvent galvaudée, à commencer par le mythe du Far West et ses légendes. Et de façon plus générale, la frontière entre le bien et le mal est loin d’être étanche, une zone grise où les « gentils » ne sont pas irréprochables, où les « méchants » méritent aussi d’être entendus. L’auteur s’en prend aussi d’une certaine façon à ce tourisme de masse qui fait de la Terre un immense parc d’attraction. Duhamel a ainsi trouvé l’angle d’attaque parfait pour élaborer son histoire, en confrontant un groupe de touristes à un ancien marine (que notre « marshal » Franck va voir comme une sorte d’allié), qui lui-même semble contenir une haine profonde vis-à-vis de ces hordes de « curieux », armés de leurs smartphones et leurs « selfie sticks » pour prendre la pose devant les sites les plus « instagrammables ». Cette histoire qui commence comme une visite pépère de Monument Valley va partir en vrille, et personne n’en sortira gagnant. Chacun des personnages, très variés et pour la plupart très bien campés, finira par révéler ses côtés les moins glorieux, ses petites lâchetés et autres mesquineries. Quant à Franck, lui aussi va devoir remettre en cause ses certitudes, lors d’une expérience chamanique involontaire, lui qui pensait avoir une connaissance approfondie de l’histoire du Far West et du personnage légendaire qu’il incarnait dans un spectacle pour touristes avant de se faire congédier comme un malpropre. Dans une sorte de mise en abyme ironique, cette aventure va lui permettre d’expérimenter pour de vrai l’héroïsme dont il se réclamait… En résumé, Duhamel nous enjoint à ne pas se fier aux apparences, à se méfier des idées toutes faites, des beaux discours, des « vérités » historiques et des « fake news » actuelles. Il y a nécessité à renforcer notre esprit critique et accorder plus de place au doute, car ce sont souvent nos certitudes qui créent notre enfer. En second plan, l’auteur évoque aussi d’autres sujets plus « américains » tels que le port d’armes, la fracture civile entre pro-républicains et pro-démocrates (rallumée par qui l’on sait), ou l’artificialité bling-bling du miroir aux alouettes qu’est Las Vegas. Si le scénario est très bien ficelé, avec pas mal d’humour et des dialogues qui font mouche, il comporte aussi une vraie profondeur philosophique et bénéficie d’un graphisme impeccable. Qu’il s’agisse des personnages, très expressifs, ou des paysages grandioses de l’Ouest américain, le talent de Duhamel laisse admiratif. De même, la mise en couleur est léchée et contribue à créer des ambiances splendides, où les ciels, de nuit comme de jour, constituent une invitation au voyage. Le moins qu’on puisse dire, c’est que « Fausses pistes » coche toutes les cases, révélant une grande maîtrise de la part de son auteur.
Je suis resté un chouia sur ma faim par rapport à mes attentes. Mais ne chipotons pas, cet album est d’une lecture agréable. Le principal reproche que je pourrais lui faire est de ne pas avoir su choisir un angle d’attaque clair, entre humour et aventure, entre caricature loufoque et réalisme classique. Tiraillé entre ces influences, le scénario perd un peu le fil sur la fin je trouve. Mais pour le reste, c’est vraiment une lecture sympathique. Des personnages assez typés, quelques répliques amusantes et/ou bien senties (sur le tourisme, l’aventure de bobos, la société américaine, le déboulonnage de certains héros de la conquête de l’Ouest, le sort des Indiens, etc.), on a là un petit cocktail prometteur. La narration est assez fluide, même si, comme je l’ai dit, à partir de la prise d’otages dans le désert, j’ai trouvé que Duhamel laissait trop son scénario partir en vrille. Le dessin est fluide et agréable, avec une colorisation un peu outrancière, mais l’ensemble rend bien les paysages de Monument Valley.
Un bon album même si c'est pas le meilleur de Bruno Duhamel. Décidément, cet auteur aime brasser des thèmes intéressants. Ici, on suit un héros qui a passé 15 ans à jouer sur scène un personnage mythique du far west et qui s'identifie tellement à ce personnage historique qu'il a de la difficulté à faire la distinction entre la vie réelle et la fiction. Après avoir perdu son emploi, il va airer et faire une espèce de road trip qui va changer sa vie. J'ai bien aimé comment Duhamel joue avec les clichés, notamment ce qu'il fait avec les personnages amérindiens. Il y a de très bon dialogues, les personnages sont mémorables même s'ils sont un peu caricaturaux par moment et le dessin est excellent. J'ai bien aimé comment le récit est remplit de personnages issues de la diversité et c'est traité de manière normal, ce sont juste des personnages comme les autres. Toutefois, je n'ai pas été captivé du début jusqu'à la fin. La faute au personnage principal lui-même qui est sans doute le moins intéressant parmi les personnages importants de l'album. Tout le passage de sa vision du passé ne m'a pas trop passionné et son comportement est irritant par moment.
Adepte des westerns dit spaghetti, il était évident que je ne pouvais pas ne pas lire cet album. Je savais pertinemment que cela n’allait pas être un chef d’œuvre dessiné mais que pour passer un bon moment cela allait le faire. Le pitch est sympa. Franck Paterson est acteur. Il revêt le costume de Jack - Wild Waith – Johnson tous les soirs depuis des années pour une sorte de « puit du fou » au far west devant un public enthousiasme. Son rôle il ne le prend pas à la légère. Il incarne ce personne à la perfection. Il respire, il vit Wild Waith jusqu’au jour où sa hiérarchie décide de tirer le rideau. Terminado monsieur l’acteur, place aux jeunes. Franck Paterson est sonné, KO debout ! Il est anéanti. Il ne sais rien faire d’autre. Ses collègues lui ont offert pour son départ un voyage organisé dans le far west américain qu il apprécie tant. A lui les grands espaces, le grand Canyon, et la vallée de la mort en terre indienne. Ce voyage ne sera pas de tout repos, il va devoir composer avec le groupe de touristes qui l’accompagne. L’atmosphère est tendue entre les différents protagonistes. Les décors sont sublimes. La violence s’installe crescendo au fil de la lecture. On ne s’ennuie donc pas une seconde. On ne peut lire cet album que d’une traite. Le seul petit bémol est le graphisme que je qualifierais d’un peu faible, un peu caricatural qui ne correspond pas trop à ce que j’ai l’habitude de lire. Les couleurs acidulées ne sont pas rédhibitoires. Certains planches pleine page sont cependant magnifiques. Un western moderne plutôt bien foutu au final. A découvrir.
J'avais bien aimé #Nouveaucontact du même auteur et j'ai retrouvé ici le même esprit et les mêmes qualités. Tout commence avec le licenciement de Franck dont le job est ... cow-boy dans une reconstitution historique. Il n'a plus l'âge du personnage. Il part alors en voyage organisé en car sur les routes des parcs ouest américains. Ce début est un peu barré, c'est cynique et rigolo à la fois. Bref assez prometteur. Tout au long de ce road trip, Bruno Duhamel appuie assez fort sur les clichés autour de la diversité de la population américaine. Obèse, gay, afro américain, marines, indiens ... bref Franck voyage avec la panoplie complète des habitants du pays. Tout ça va créer des situations souvent tendues, selon les cas c'est plus ou moins amusant, mais c'est souvent effrayant tant de bêtises et de haine gratuite. J'ai trouvé que ça allait un peu trop loin, tant tout ça va dégénérer en fin de compte. Côté visuel j'ai beaucoup aimé les paysages : Monument Valley, Grand Canyon, Vallée de la mort. Que des endroits magnifiques dont la représentation est très fidèle à la réalité.
L'Histoire a longtemps été la possession de ceux qui l'ont écrite. Toujours les vainqueurs, les plus forts. Point de tradition orale, qui pourrait donner d'autres pistes, dans notre civilisation. Celui qui domine l'écrit domine le passé et souvent le présent. Bruno Duhamel nous propose une très belle œuvre sur la vérité fondatrice de notre roman national. Frank n'a jamais remis en doute la légitimité du personnage mythique qu'il incarne, le Marshal Johnson qui, avec son compère Doc, sont la modernité et la justice de l'Amérique du Far-West. Le célébrissime duel dans un corral contre des éleveurs passéistes est une image du glaive de la Justice. Frank s'est donné dans ce travail, non ! Dans cette mission évocatrice de la vertu de nos héros fondateurs. Mais il rencontre l'ingratitude, le vide et la solitude. Comme on se jette dans un puits on va à la rencontre des espaces grandioses qui ne mentent pas. Ils sont beaux. Mais surprise, dans le car Frank n'est pas seul et rencontre l'Amérique moderne dans toute sa diversité, couple mixte, homos, trans, hippies plus une autre solitude, Mike. Franck et Mike sont des experts en Affaires Indiennes façon encyclopédie. Le discours du Chef Seattle de 1854 lors de la négociation avec les envoyés du Président Pierce est-il le fondement d'une nouvelle pensée ou un faux ? Pas d'enregistrement d'un Indien qui ne parle pas anglais avec des témoins qui ne comprennent pas sa langue. Alors après 32 ans le récit d'un témoin présent à cette rencontre historique est-il fiable ? La réponse est personnelle mais engage dans sa vision du monde. Franck partait seul à notre rencontre sur la belle couverture, sans point de repère. Il réglera ses comptes avec le passé et trouvera son avenir. Pas celui auquel il pensait. Celui du sang neuf qui vivifie l'Amérique d'aujourd'hui et de demain. Cette très belle histoire est soutenue par les beaux dessins de Bruno Duhamel. Les personnages, un peu clichés, se révèlent être plus complexes au fil des pages. Un quatre plus
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