Batman - Trois jokers

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Il y a plus qu'un Joker...


Batman DC Comics Super-héros Univers des super-héros DC Comics

Le secret du pire ennemi de Batman est enfin révélé : il n'existe pas un mais trois Jokers. Le Clown, le Comique, le Criminel : chacun à sa manière, ces malfaiteurs au sourire carnassier ont infligé à Batman et à ses alliés des blessures tant physiques que psychologiques. Au moment où l'on retrouve des cadavres rappelant la première affaire du Chevalier Noir contre sa nemesis, Batman, Batgirl et Red Hood mènent l'enquête pour découvrir lequel des Trois Jokers est l'original... ou s'il existe vraiment. Mais le temps est loin d'avoir guéri toutes les blessures et la confiance entre les trois justiciers est, elle, passablement entamée... Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Octobre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Batman - Trois jokers © Urban Comics 2021
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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01/10/2021 | Gaston
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Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Individu protéiforme pour thriller malin - Ce tome contient une histoire complète qui est plus savoureuse si le lecteur connaît déjà le personnage de Joker. Il regroupe les 3 épisodes initialement parus en 2020, écrits par Geoff Johns, dessinés et encrés par Jason Fabok, avec une mise en couleurs réalisée par Brad Anderson. En fin de tome se trouvent les 4 dessins en pleine page réalisés par Fabok pour servir de pages promotionnelles. Batman arrête la batmobile en catastrophe, renversant la stèle de la tombe de ses parents à quelques distances du manoir Wayne. Il parvient à la Batcave tant bien que mal, et il est immédiatement pris en charge par Alfred Pennyworth. Celui-ci l'aide à enlever son costume, en le découpant quand nécessaire, car certaines blessures saignent encore. Alfred commence à la recoudre en voyant toutes les cicatrices sur son corps. Bruce explique que cette fois-ci c'était un coup de parapluie. En voyant chaque cicatrice, Alfred se souvient des autres armes : le dos brisé par Bane, le sceptre chauffé à Blanc de Riddler, les griffes de Catwoman, les mâchoires de Killer Croc, la fourche de Scarecrow, et les différentes armes de Joker. Tout cela le ramène à la marque psychique indélébile de l'arme à feu utilisée par Joe Chill, l'homme qui a tué ses parents, alors qu'ils sortaient tous les trois d'une séance de cinéma pour voir La marque de Zorro. Sa remémoration est interrompue lorsque son attention est attirée par une information à la télévision : Joker a assassiné les derniers membres de la famille Moxon, dans ce qu'il a baptisé sa guerre du chaos contre le crime organisé. Barbara Gordon est en train de s'entraîner sur un tapis de course dans une salle de sport tout en écoutant les informations. Un présentateur indique que le comédien Kelani Apaka a été tué par Joker. Elle arrête de s'entraîner car le tapis de course est en surchauffe, et elle va prendre sa douche, sa main venant toucher machinalement sa cicatrice en dessous du nombril. Dans un des cimetières de Gotham, Red Hood (Jason Todd) est en train de se battre contre un gang de cinq individus, alors que les informations indiquent que Joker avait commis un meurtre quelques jours auparavant : le docteur Roger Huntoon qui a été retrouvé dans un placard à balais de l'asile d'Arkham, avec un canard en plastique enfoncé dans sa gorge. Ce docteur avait écrit un livre sur l'impact de la super violence sur la psyché, décrivant un cercle de la violence entre les bons et les méchants, faisant que rien ne les distingue vraiment au final. Red Hood finit d'assommer ses assaillants qui effectivement ne disposent d'aucune information sur Joker. À l'extérieur d'une usine de produits chimiques, un groupe de policiers enlève un casque cylindrique rouge d'un cadavre à terre. En dessous, son visage est déformé par un horrible rictus. Ce soir, Joker a également tué les 3 individus. Batman arrive sur place. Il constate qu'il ne connaît pas ces morts, et il suppute que qu'il sera impossible de les identifier : empreintes digitales brûlées, produit chimique ayant altéré leur ADN, mâchoire brisée. Batman effectue ces constats à haute voix, un policier se demande pourquoi il parle tout fort. Batgirl perchée sur une barrière en hauteur indique qu'il le fait à son attention. À la surprise de tout le monde, une des victimes reprend connaissance. Il est emmené en ambulance, mais Red Hood a pris place à l'intérieur en se faisant passer pour un ambulancier. Une histoire de Batman publiée par la branche Black Label de DC Comics, réalisée par deux grands créateurs : c'est plus que tentant. Effectivement, la narration s'adresse plutôt à un lectorat âgé : couleurs sombres, violence graphique, pages muettes qui nécessitent une implication du lecteur, enjeu qui ne se limite pas à attraper le criminel ou les criminels, processus psychologiques sous-entendus. Les dessins sont dans un registre descriptif précis, avec une très faible part d'emphase par rapport à un comics de superhéros traditionnel. le titre s'avère explicite : Batman, Batgirl et Red Hood sont confrontés à 3 Joker : le Clown, le Comédien et le Criminel. L'enjeu est bien de sûr de les mettre hors d'état de nuire, mais aussi de trouver quel est leur objectif, et de savoir quel est le vrai. La tension dramatique est élevée d'entrée jeu car le scénariste sait bien rappeler que Barbara Gordon a été traumatisée par l'agression de Joker qui l'a laissée dans un fauteuil roulant pendant des années, que Jason Todd s'est fait fracasser le crâne à coup de barre à mine par Joker, et que Bruce Wayne vit avec la responsabilité de n'avoir jamais mis fin de manière définitive aux crimes de Joker. le dessinateur raconte son histoire de manière posée, limitant les effets dramatiques, donnant à voir les choses de manière factuelle. Sa façon de représenter les choses permet aux superhéros d'exister dans un monde très réaliste, sans paraître incongrus, malgré la cape de Batman et de Batgirl, malgré le casque rouge de Red Hood, malgré la veste violette de Joker et ses cheveux verts. Scénario et dessins sont en phase pour un récit entre polar psychologique et thriller avec des meurtres horrifiques. le lecteur prend grand plaisir à découvrir cette histoire au premier degré, avec une narration soignée, des rebondissements réguliers, des scènes d'action réalistes et organiques. S'il dispose d'une culture comics, le lecteur remarque que Geoff Johns et Jason Fabok composent leur récit en le nourrissant à partir de plusieurs sources, tout en lui donnant une unité et une personnalité remarquable. L'idée qu'il puisse y avoir plusieurs Joker est intéressante en soi, et elle fait écho au fait que ce personnage existe depuis 1940 : apparu pour la première fois dans Batman 1, créé par Bob Kane, Bill Finger, et Jerry Robinson. Il a donc été maintes fois réinterprété durant ses huit décennies d'existence, Grant Morrison ayant consacré l'épisode 663 (2007, illustré par John van Fleet) de la série Batman à cette notion que Joker se réinvente à chaque apparition (c'est-à-dire à chaque nouveau scénariste, ou à chaque nouvelle génération de lecteurs). L'artiste donne une apparence un peu différente à chacun des trois Joker, avec un costume emblématique (par exemple la chemise hawaïenne), des expressions de visage différentes, et des postures différentes. L'utilisation régulière de pages découpées en 9 cases de taille identique, la palette de couleurs, certains éléments visuels (comme le casque cylindrique rouge) constituent autant de références piochées dans Batman: The Killing Joke (1988) d'Alan Moore & Brian Bolland, et Fabok reprend quelques postures et mises en scène de Bolland en les intégrant dans sa narration visuelle sans solution de continuité. le lecteur remarque également qu'à une ou deux reprises une situation ou une prise de vue font écho à Watchmen (1986) d'Alan Moore & Dave Gibbons. S'il est un connaisseur de l'histoire de Batman et de Joker, le lecteur peut ainsi relever d'autres références patentes. le dos couturé de cicatrices de Bruce Wayne rappelle une page similaire dans Batman: War on crime (1999) de Paul Dini & Alex Ross. L'utilisation d'une barre à mine par Joker est une répétition du massacre de Robin dans Batman; A Death in the Family (1988) par Jim Starlin & Jim Aparo. le scénariste n'est pas loin de s'auto-citer avec des réminiscences de Batman: Earth One (2014) de Geoff Johns & Gary Frank. D'ailleurs, le lecteur se dit que Jason Fabok fait en sorte de dessiner de manière très proche de Frank, comme si le scénariste avait fixé une charte graphique à respecter pour ses récits de Batman. le lecteur se rend bien compte de l'effet d'écho de ces citations visuelles, de ces moments emblématiques évoqués par l'image ou par les dialogues. Dans le même temps, il n'éprouve jamais l'impression d'un patchwork malhabile ou artificiel : le récit présente une réelle unité, une cohérence interne solide, avec une touche personnelle. le scénariste ne cherche pas à réaliser une histoire présentant une théorie unificatrice de la mythologie de Batman : il a conçu une véritable intrique qu''il raconte en la nourrissant avec des éléments de la mythologie du personnage. Bien sûr, le lecteur a le droit à une nouvelle version du traumatisme originel : le meurtre de Martha et Thomas Wayne par Joe Chill après avoir vu La Marque de Zorro (1920) de Fred Niblo, avec Douglas Fairbanks, mais il échappe au collier de perles, le scénariste n'introduisant pas de références à la version de Frank Miller. Il revoit la scène où Joker tire sur Barbara en 1 case, ainsi que Joker s'acharnant sur Jason en 1 page. Ces rappels servent de point de départ, le scénariste s'appuyant dessus pour développer le caractère de Barbara et de Jason, la dynamique de leur relation avec Batman, leur réaction face à Joker. Pour autant, Geoff Johns ne se lance pas dans une analyse psychologique, ni dans un métacommentaire. Il s'en tient avant tout à raconter une histoire, avec des personnages dont le lecteur comprend les motivations qui sont individualisées, et à les suivre dans leurs recherches pour cerner Joker, au propre comme au figuré. L'avant dernière scène rappelle bien sûr le face à face final entre Joker et Batman à la fin de Killing Joke, mais le scénariste ne singe pas Alan Moore : il reste à un niveau plus terre à terre, en cohérence avec le reste de son récit, pour un point de vue personnel, sans être révolutionnaire. En découvrant ce récit, le lecteur s'interroge sur le positionnement qu'aura souhaité lui donner son scénariste. Il ne peut pas s'empêcher de voir les évocations de récits emblématiques, par exemple à Killing Joke, tant dans le scénario que sur le plan visuel. Dans le même temps, il se sent emmené par l'intrigue captivante au premier degré et originale, dépourvue de sensation d'emprunts maladroits, ou de continuité pesante. Il voit bien que Jason Fabok respecte une forme de cahier des charges pour dessiner dans un registre proche de celui de Gary Frank quand celui-ci dessine dans un registre écoulant de celui de Brian Bolland. Il voit bien que Fabok est parfois un peu sec dans les plans de prise de vue, avec des cases ne contenant que des gros plans sur les visages, ce qui n'empêche pas la narration visuelle d'être immersive, convaincante, et captivante. Finalement, le scénariste donne l'impression de s'attacher avant tout à raconter une bonne histoire originale, et ça fonctionne très bien, pour un bon polar, un thriller rendu malsain par l'obsession de Joker, et les traumatismes de Jason, Barbara et Bruce. Une excellente histoire de Batman.

18/07/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cacal69

Trois étoiles pour trois Jokers. Une histoire bien ficelée qui nous donne droit à trois jokers, le criminel, le comique et le clown. Je ne suis pas assez connaisseur de l'univers Batman pour y déceler toutes les références qui pourraient s'y trouver. Par contre, j'ai apprécié l'atmosphère glauque que dégage ce comics, un récit violent qui permet d'explorer la psychologie du Batman, de Batgirl et de Red Hood avec quelques flash-back sur leurs passés. On plonge aussi dans la psyché du/des Joker(s) et sa "merveilleuse" schizophrénie avec bonheur. Une narration maîtrisée qui fait place à l'action mais surtout aux personnages et à leurs démons intérieurs. Un récit qui ne termine pas en eau de boudin même si je n'en suis pas entièrement satisfait. Le dessin est pas mal, très expressif et dynamique dans un style typiquement comics, pas celui que j'apprécie le plus mais diablement efficace. Pour bien appréhender ce comics, je pense qu'il faut avoir des bases solides sur le Joker. Une agréable lecture.

22/03/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Kenshiroux

Surpris de l'avis précédent, j'ai commencé la lecture avec une mauvaise appréhension, et elle s'avère être vite retombée en quelques pages. Pour vous la faire courte, l'histoire ne contient pas Un Joker comme dans d'autres diptyques, mais ce même Joker étant en fait trois bien différents, selon trois époques différentes de l'univers de Batman. L'assassin dans les prémices de Batman,Le Clown celui qui avait tué le 2e Robin, ainsi que Le Comédien le plus récent, celui de Killing Joke. Chacun de ces Jokers vont hanter nos trois protagonistes, surtout Batgirl (Barbara Gordon) et Robin (Jason Todd) alias Red Hood avec pour chacun leurs revanches personnelles, cela donne au récit un coté noir et mature. Le scénario été un pari risqué, mais très réussi et original. J'ai vraiment accroché du début à la fin, surtout le 1er chapitre avec les répliques de Robin qui m'ont tellement fait rire. Le seul reproche que je peux faire est peut être une fin un peu expéditive sur le coup. Le dessin et le découpage sont très lisibles et bons, assez récents pour ceux qui aiment. Mais la colorisation sombre en gardant des couleurs vives colle très bien sur l'ensemble de l'œuvre. Pour ceux qui veulent une histoire originale sur le Joker, je vous le recommande.

08/02/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 1/5
L'avatar du posteur Gaston

Dans un crossover que je n'ai pas lu, Geoff Johns faisait la révélation qu'il y avait pas un, mais trois Jokers ! C'était il y a quelques années et il revient enfin sur cette idée dans cette mini-série que j'ai lu il y a quelques mois et qui sort enfin en français. Au début, je pensais que le fait qu'il y avait 3 Jokers était parce qu'ils venaient de différentes dimensions(ou terres comme on dit chez DC Comics) et qu'on aurait pu avoir une histoire amusante avec différentes versions du Joker, chacun représentant une période de comics (par exemple, on aurait pu avoir le Joker qui ne tuait pas), mais non en fait il y a 3 Jokers dans le même univers depuis le début et Batman le grand détective c'est rendu compte de rien. Et ses Jokers sont à peu près pareil, il y a juste un plus fou-fou et un autre un peu plus sérieux. Ah oui Geoff Johns a lancé l'idée qu'il y avait trois Jokers dans une histoire qui fait parti du canon de DC Comics, mais cette mini-série ne l'est pas ou alors c'est le lecteur qui décide. Vive la logique des comics modernes. En plus, il y a pratiquement aucun humour dans le récit alors que ça mets en vedette le Joker. Un exemple typique de l'esprit qu'on retrouve chez plusieurs auteurs de comics moderne: n'importe quoi amusant c'est mal, les comics de super-héros c'est super-sérieux parce que c'est de la lecture pour adultes mature (ben oui c'est pas comme si le comics de super-héros à la base c'était pour les enfants, hein). Si au moins le scénario était correct, mais je l'ai trouvé ennuyeux et surtout remplis d'incohérences que je ne vais pas citer parce que seulement un gros connaisseur de comics risque de comprendre. L'histoire d'amour entre Barbara Gordon et Jason Todd n'est pas intéressante et aussi prends trop de place et le plan des Jokers est chiant au possible. Le Joker devrait retourner voler des banques, il était plus amusant que ce que ses trois versions font ici ! Ce comics est aussi l'exemple typique du scénariste qui essai de faire comme Alan Moore et échoue car il n'a pas le talent de ce dernier. Parlant de Moore, les dernières pages font des révélations sur ce que l'on a apprit dans 'Killing Joke' et j'ai trouvé que c'était du grand n'importe quoi. Et la conclusion que Batman tire de cette histoire me fait penser que ce mini-série était une grosse perte de temps. Sinon, le dessin n'est pas mauvais, mais décidément je n'aime pas la colorisation que l'on retrouve dans les comics modernes. Je pensais mettre 2 étoiles parce que les scènes avec Joe Chill m'ont semblé bonnes, mais je mets la note minimum parce qu'en tant que gros fan du Joker j'ai détesté ce qu'on a fait de lui ici et cette mini-série représente tout ce que je n'aime pas dans les comics modernes.

01/10/2021 (modifier)