La Vie mystérieuse, insolente et héroïque du Dr James Barry (née Margaret Bulkley)
Isabelle Bauthian et Agnès Maupré retracent l’histoire incroyable de cette personnalité unique qui parvint toute sa vie à dissimuler sa nature, séduisit des femmes, combattit en duel, réussit la première césarienne des colonies britanniques (et une des seules où l’enfant ET la mère survécurent), révolutionna les conditions sanitaires de son époque, et devint la première femme médecin européenne.
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Le 21 aout 1865, le Manchester Guardian révèle que le Docteur James Barry, un médecin militaire considéré par tous ceux qui l’ont côtoyé comme l’un des chirurgiens les plus brillants de sa génération, était… une femme. L’histoire est fascinante, mais également humiliante pour l’armée, qui s’efforcera de faire taire la rumeur et mettra sous scellées, un siècle durant, les documents relatifs au docteur Barry. Dans son élan, elle dissimule le prodigieux travail de modernisation et d’humanisation de la médecine que la chirurgienne avait effectué.
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Date de parution | 27 Août 2020 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Malgré les qualités indéniables de l’album, et de la personne qui en est au cœur, je crois n’avoir jamais réellement pu trouver agréable James Barry. Le dessin d’Agnès Maupré est certes joli et original, mais je l’ai aussi trouvé parfois confus et il n’est pas de ceux que je préfère. Mais esthétiquement je lui reconnais de grandes qualités. Quant à la personnalité de James Barry, c’est quelqu’un de froid, de rigide, qui durant sa vie va s’imposer une telle discipline pour que son secret ne soit pas dévoilé, que cela va immanquablement déteindre sur ses relations avec les autres, le/la rendant clairement difficile à supporter. Certes entouré d’incapables ou de petits chefs bornés et peu ouverts à la nouveauté scientifique, sa façon hautaine et méprisante de les traiter ne peut qu’amener le conflit, et mettre mal à l’aise une bonne partie de ceux qui l’ont côtoyé. Voilà pour la partie « noire » de cette histoire. Car pour le reste, elle m’a permis de découvrir une personnalité hors du commun. Femme vivant son existence publique en tant qu’homme, très moderne dans sa façon d’appréhender la médecine, mais aussi ses rapports avec les autres (indigènes par exemple – Barry a fait l’essentiel de sa carrière dans les colonies britanniques), on a là quelqu’un d’atypique. Et une personnalité forte, comme je l’ai dit, hyperactive (rien que cet aspect devait donner le tournis à ses proches !). Malgré mes remarques du début, je suis quand même content d’avoir découvert cette femme, hors du commun, c’est le principal mérité de cet album. je regrette par contre les très courts flash-backs qui parsèment l’ouvrage et qui, le plus souvent, gênent la lecture en la hachant. Peut-être auraient-ils gagné à être regroupés, pour montrer « en une fois » comment la jeune femme était devenu cet homme à l’autorité affirmée.
Voici une biographie agréable à lire mais pas particulièrement marquante. Les autrices nous tracent la destinée du docteur Barry (née Margaret Bulkley), médecin militaire qui s’imposera face à ses confrère grâce à sa compétence et son intransigeance, mais aussi en leur cachant son sexe véritable. Portrait d’une femme dans un monde d’hommes réalisé par deux autrices, ce récit s’affiche ouvertement féministe. Et c’est un fait que le destin de James Barry est hors du commun ! Jeune femme portée à ses début par des intellectuels progressistes qui voient en elle l’occasion de faire un pied de nez aux autorités en place tout en lui permettant de réaliser son rêve de devenir médecin, Margaret Bulkley va s’imposer dans le milieu tant grâce à sa compétence qu’à ses appuis alors même qu’elle dénonce par ailleurs les privilèges des nobles et des nantis. Ce personnage est bourré de paradoxes qui la rendent humaine à défaut d’être réellement attachante. Les autrices insistent d’ailleurs sur cette personnalité complexe au travers d’une biographie dans laquelle les dates se chevauchent. Ainsi, alors même que le récit débute avec une Margaret déjà devenue James pour suivre une voie chronologique fixe, des pages en pleine planche nous font remonter le temps jusqu’aux origines de la supercherie. Ce procédé ainsi que des coupures temporelles donnent au récit un rythme que j’ai trouvé dissolu, syncopé. Le dessin d’Agnès Maupré m’a bien plu par sa finesse et sa capacité à retranscrire des attitudes et des états d’âme. La narration est fluide malgré les sauts temporels et les autrices parviennent à nous montrer les failles de cette femme dans l’impossibilité de montrer ses émotions en public –sous peine de trahir son sexe- et cachant ainsi sous un masque de froideur impassible une réelle détresse sentimentale. Les autrices ont également le mérite de ne pas enjoliver le tableau mais, ce faisant, nous proposent l'image d'une James Barry pas vraiment des plus sympathiques. Au final, je reste un peu sur ma faim. Sans doute cela est-il dû au personnage en lui-même, que je trouve irritant par plus d’un aspect. Le rythme par moment haché ne m’a pas aidé non plus dans mon appréciation. Mais il n’y a rien de mal fait à mes yeux et le personnage vaut la peine d’être (re)connu. Du coup, je m’en voudrais de vous dissuader de lire ce livre mais, pour ma part, un emprunt en bibliothèque m’a suffit.
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