Moon River
C’est une investigation sombre et mystérieuse fouillant dans les recoins les plus obscurs de la ville de Los Angeles qui s’engage, un périple aux confins de la folie qui risque bien de le mener jusqu’aux portes de l’enfer… Dans la lignée de son exploration des récits de genre, après le western (-20% sur l'esprit de la forêt), la romance (Et si l’amour c’était aimer ?) et le recit de voyage (Carnet du Pérou), c’est au polar que se confronte cette fois-ci Fabcaro avec Moon River. Des victimes sont à prévoir.
Absurde Fabcaro Les petits éditeurs indépendants Policier, mais drôle [USA] - Côte Ouest
Hollywood, années 50. Au cœur de l’usine à rêves du cinéma, l’immense actrice Betty Pennyway est victime d’un crime sans précédent et particulièrement abominable. L’affaire fait la une de toute la presse et l’Amérique entière est en émoi. La police de l’Etat fait appel au peu orthodoxe inspecteur Hernie Baxter pour mener cette délicate enquête qui secoue tout le petit monde du 7ème Art.
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Date de parution | 16 Septembre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Bon ben moi j'aime beaucoup Fabcaro. Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un de ses albums, de ceux dans lesquels il se met en scène lui-même, qu'il soit son propre sujet, ou qu'il interfère, comme c'est le cas ici, dans une intrigue totalement étrangère. Là nous avons droit à une nouvelle mise en abyme : lui-même écrivant sa nouvelle BD, contre l'avis de ses proches, qui la trouvent encore plus débile que les précédentes ; ensuite cette histoire de bite sur la joue, en effet totalement débile, qui déclenche une enquête policière sérieuse... ou pas. C'est cette faculté à faire surgir l'absurdité dès les premiers mots qui me plaît chez Fabcaro, et me fait lire avec délectation la plupart de ses albums. C'est du grand n'importe quoi de A à Z, et j'avoue que malgré le spoiler dès la page 13, absolument assumée, je me suis amusé à suivre cette enquête irrationnelle, où le coeur d'artichaut de l'auteur, et son faible pour les romances, transparaît à nouveau. Le récit lui permet de faire des petits détours par un dessin un peu plus "réaliste", de dessiner une vieille bagnole américaine des années 60 ou 70, mais aussi, comme à son habitude, de jouer sur les cases semblables avec des dialogues différents. Cela n'a aucun sens, et je m'en réjouis à chaque fois. Il y a aussi, comme toujours, des fulgurances, des petites phrases qui font mouche. Ceci dit, ce n'est tout de même pas son meilleur album, ce qui explique ma note plus modérée.
Je suis un peu vache en mettant cette note, mais c’est l’album lu qui m’aura le moins plu de cet auteur. Pourtant Fabcaro est fidèle à son univers, il y a toujours quelques répliques qui vous cueillent à vous en décrocher la mâchoire. Sauf que cette fois, je ne sais pas trop pourquoi, pas trop dedans le Tom, je dois dire que le fond m’a un peu saoulé, je me suis arrêté plusieurs fois en cours de route. Cette enquête « bite sur la joue » ne m’a pas passionné ni vraiment amusé. Une lecture et un plaisir en dents de scie donc, j’ai lu l’album peu de temps après Formica - Une tragédie en trois actes. Ce qui me fait dire que dans ce genre d’univers, il faut bien espacer les lectures sous peine d’overdose. En tout cas le présent titre ne me laissera pas un souvenir impérissable. 2,5
Une nouvelle pépite d’humour absurde qui s'inscrit dans la lignée du fameux Zaï Zaï Zaï Zaï. On retrouve ici tout ce qui fait la patte de Fabcaro : un point de départ complètement loufoque, des gags à chaque page, et un sens du non-sens poussé à l'extrême. L’intrigue, , démarre sur les chapeaux de roue avec un crime odieux : une star hollywoodienne se retrouve avec un phallus dessiné au feutre sur la joue. Dès cet instant, l'enquête policière vire à la parodie totale, où les interrogatoires se déroulent dans des endroits improbables et les questions posées n'ont souvent rien à voir avec l'affaire. Fabcaro maîtrise l'art de la surenchère, enchaînant les situations plus déjantées les unes que les autres, tout en jouant avec différents registres d'humour. Il ne se contente pas de rester dans un seul style graphique ; au contraire, il utilise diverses techniques pour appuyer chaque gag. On passe ainsi de scènes en couleurs baveuses, illustrant un tournage de film complètement farfelu, à des planches en bichromie qui rappellent ses précédents opus. À cela s’ajoutent des moments d’autodérision où l’auteur se met lui-même en scène, évoquant ses difficultés à concevoir cette histoire complètement décalée. L'humour de Fabcaro est toujours aussi percutant, mêlant absurde et critique sociale avec une grande finesse. Même si l’on pourrait noter quelques rares baisses de régime, l’ensemble est largement réussi et procure de nombreux éclats de rire. Les amateurs du style de Fabcaro, qui ont déjà adoré Zaï Zaï Zaï Zaï, y trouveront sans aucun doute leur bonheur. L'album est une parodie intelligente du genre policier, transformant une enquête sordide en une comédie burlesque où rien ne se déroule comme prévu. Pour couronner le tout, l'édition proposée par 6 Pieds sous terre est soignée, avec une couverture qui rappelle celle de certaines œuvres cultes tout en gardant une touche unique. Moon River est donc une lecture incontournable pour ceux qui apprécient l'humour absurde et les récits qui sortent des sentiers battus. Fabcaro prouve une fois de plus qu'il est un maître dans l'art de faire rire tout en questionnant notre quotidien, avec cette touche d'ironie mordante qui le caractérise.
Totalement conquis par Zaï Zaï Zaï Zaï, c'est avec beaucoup d'intérêt que je me suis lancé dans cette lecture. On retrouve ici immédiatement la patte de Fabcaro avec cet humour absurde si caractéristique et ce dessin au service de l'histoire, avec des personnages aux visages anonymes. Cette fois, l'humour et l'absurde s'inscrivent dans le contexte d'un polar noir avec une enquête pour meurtre dans le milieu du cinéma. Betty Pennyway a été retrouvée morte, une bite dessinée sur la joue… Quelle ignominie ! Voilà qui donne le ton surtout. Si j'ai retrouvé ce qui m'avait emballé dans Zaï Zaï Zaï Zaï, je n'ai pas été aussi transporté par le scénario et l'humour. Le moment de lecture est plaisant, efficace, mais pas marquant, sans doute en raison de l'effet de surprise absent cette fois, mais pas seulement. Moon River est tout simplement moins efficace que son aîné, notamment par un rythme qui retombe un peu après une bonne introduction. En cela, je me retrouve pas mal dans l'avis de bamiléké Reste une belle édition avec une couverture au design sobre et efficace, avec une texture épaisse et moelleuse.
J'avais vraiment adoré ma lecture de ZaÎ ... mon premier livre de Fabcaro ce qui m'a poussé à me jeter goulument sur ses autres productions. C'est probablement une erreur pour ma façon de lire. En effet je retrouve un schéma narratif et humoristique qui se ressemble beaucoup trop d'album en album. L'effet de surprise est passé et avec lui le charme de l'écriture très déjantée de l'auteur. Ainsi dans Moon River je n'ai pas été surpris ni par de nombreux gags ou dialogues ni par la construction générale de la série. On y trouve toujours cette alternance d'un récit loufoque aux dialogues déphasés et de phases d'autodérision plus ou moins factices. Comme j'aime bien donner du sens à ce que je lis, j'ai aimé une idée de départ bien trouvée avec un hypothétique parallèle à l'affaire Weinstein où les stars féminines hollywoodiennes devaient souvent passer par un épisode de "bites sur la joue". Malheureusement après cette alléchante amorce, je trouve que le scénario tourne assez vite en rond et reste très superficiel. Le graphisme reste égal d'une série à l'autre avec ces visages contrits dans un minimum de décors. Toutefois cela correspond bien à l'esprit entièrement humour de la série. Une série qui se lit facilement et rapidement mais qui ne m'a pas fait vibrer.
Fabcaro se lance dans le polar. Un polar à sa sauce, loufoque et insensé. D'ailleurs, l'horrible crime commit, une bite dessinée sur la joue d'une actrice (si si), est élucidé dès la page treize. Cela ne m'a pas empêché de prendre du plaisir à suivre cette enquête avec une surenchère de l'absurde. Autant j'étais resté sur ma faim avec Zaï Zaï Zaï Zaï et surtout Moins qu'hier (plus que demain), autant cette fois-ci j'ai pris du plaisir et cela grâce à une narration plus fluide, tout du moins dans la première moitié de l'album. La seconde est un peu chaotique (à mon goût). Je ne suis pas encore arrivé au stade à rire à gorge déployée, mais le sourire fût présent du début à la fin de ma lecture. Côté dessin, ça reste du Fabcaro avec trois choix de colorisation différentes. L'une "bleue/grise" pour l'enquête elle-même, l'autre "toutes couleurs" pour la partie filmée et enfin un "vert/gris" (difficile à identifier) quand il se met en scène. Mon Fabcaro préféré à ce jour. Note réelle : 3,5.
Une couverture énigmatique, noire, sobre et classe et d'une belle qualité bien épaisse. Voilà un nouvel album de Fabcaro qui ne trahit pas ses opus précédents. De l'humour absurde, jouant sur le décalage, dans une histoire complète mettant en scène un odieux crime dans le milieu du cinéma. L'auteur s'intègre à l'histoire brisant le quatrième mur pour se représenter faisant découvrir cette nouvelle œuvre à ses proches, dévastés. Moi-même je n'avais pas lu le résumé avant, je me suis dit "ah oui il a osé". Tout un album avec un dessin de teub sur la joue. Pas de raison que ça ne soit pas un succès commercial comme les précédents, ses bouquins ont maintenant un énorme espace dans les rayons.
Moon River renoue avec le filon inauguré par Zaï Zaï Zaï Zaï. A savoir une histoire complète, ponctuée quasiment à chaque page par une chute, un gag, avec un point de départ totalement loufoque (mais alors vraiment totalement), Fabcaro déroulant ensuite la pelote de l’absurde jusqu’au bout du bout. L’autre point commun avec ZZZZ, c’est que c’est vraiment drôle, réussi (et mes enfants ont rapidement confirmé par leurs éclats de rire la réussite de cet album). Résumer l’intrigue est inutile, puisque l’enquête polar est dès le départ pervertie (qui a dessiné une bite sur la joue gauche d’une star hollywoodienne ?), et parce que l’auteur montre rapidement à ceux qui ne l’auraient pas deviné (et qui s’en préoccupaient) qui est l’auteur de cet attentat. Les gags plus ou moins absurdes et débiles s’enchainent, dans une surenchère souvent jouissive. Ca part dans tous les sens. Et ça joue de plusieurs registres humoristiques, Fabcaro usant de divers styles graphiques pour chacun d'entre eux : couleurs baveuses pour le tournage du film qui sert de fil rouge, bichromie habituelle de ses derniers opus depuis ZZZZ pour l’enquête débile, retour au dessin de ses albums de la Cafetière ou de 6 Pieds sous terre d’avant ZZZZ pour les allusions à sa vie, dans son style d’autodérision qui le caractérisait alors, avec des références à l’album Pause entre autres (mais il n’est pas nécessaire de l’avoir lu pour apprécier l’humour). Peut-être quelques rares baisses de régime, mais l’ensemble est vraiment réussi, et j’ai beaucoup ri en le lisant. Les amateurs de Fabcaro y trouveront sans aucun doute leur bonheur. Ajoutons que l’auteur, qui s’est « embourgeoisé » depuis ZZZZ (à comparer avec ses délires presque dépressifs de On n'est pas là pour réussir), étant publié par presque tous les grands éditeurs, bénéficie d’un travail éditorial très réussi de la part de 6 Pieds sous terre, avec une belle couverture noire bouffante (une couverture qui, au passage, m’a rappelé celle de Love Nest / Nid d'Amour de Burns, référence très éloignée mais qui me touche tout autant).
Après avoir exploré différents styles avec humour, Fabcaro s'attaque ici au polar. Il nous promet un récit noir, un crime sordide, une enquête au cordeau pour essayer de démasquer le coupable. Tout commence donc avec l'agression sauvage d'une actrice pendant la nuit. Et c'est pas beau à voir. On la retrouve au petit matin avec... une bite dessinée au feutre sur sa joue ! Evidement Fabcaro tourne tout ça en dérision dans son style si caractéristique. Les interrogatoires absurdes succèdent aux investigations décalées et improbables. Le tout est saupoudré de répliques sorties de nulle part. C'est tellement inattendu qu'on rigole volontiers. Une parodie d'histoires policières à la sauce Fabcaro, c'est des interrogatoires dans un bar à karaoké plutôt qu'au poste de police, c'est des questions qui n'ont rien à voir avec l'enquête, c'est des paroles de début de soirée pour mettre la pression sur le suspect. Et c'est évidemment très drôle. Pour détendre l'atmosphère bien oppressante de cette enquête, l'auteur n'hésite pas à couper le récit pour intercaler de temps en temps une planche ou deux le mettant en scène lors de la réalisation de l'album. L'incrédulité de sa famille sur la possibilité de vraiment faire une BD sur une histoire de bite sur la joue, son hernie qui l'enquiquine, ou encore la fermière voisine qui à un sale caractère. Evidement c'est décalé, et la encore c'est très drôle. Du bon Fabacaro comme je l'aime.
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