Les Grands Cerfs

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

Prix BD Nature 2022 Une immersion au cœur des forêts vosgiennes, sous forme de thriller écologique.


Adaptations de romans en BD Environnement et écologie Grand Est La Montagne Les petits éditeurs indépendants Prix de la BD Maritime / Nature

C’est dans les montagnes des Vosges, dans une ancienne métairie au cœur de la forêt, que Pamina a choisi de vivre isolée du monde avec son compagnon Nils. Elle se sait entourée par une harde de cerfs dont elle ne perçoit que les traces. Jusqu’au jour où Léo, photographe animalier, construit une cabane d’affût dans les parages. Léo initie Pamina à l’affût pour observer le mystérieux clan. Au fil des saisons, par tous les temps et souvent de nuit, Pamina guette l’apparition des cerfs. Elle apprend à les distinguer et découvre aussi toute une vie sauvage. Elle va découvrir d’autres clans bien plus cruels, les hommes qui gèrent la forêt et les chasseurs, et se retrouver plongée dans un combat perdu d’avance, la préservation de la nature et des espèces sauvages. Les Grands Cerfs est l’adaptation en bande dessinée du roman de Claudie Hunzinger publié chez Grasset en 2019 et lauréat du Prix Décembre la même année.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Septembre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Grands Cerfs © Daniel Maghen 2021
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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16/10/2021 | grogro
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est la deuxième œuvre de Gaétan Nocq que je lis en peu de temps, après Octopolis. J’y ai retrouvé son très beau dessin, et son utilisation originale et parcimonieuse des couleurs. Et, rapidement, ces nuances de bleu qui s’emparent des pages, pour un rendu qui m’a beaucoup plu. J’y ai aussi retrouvé sa passion pour la nature, sa représentation belle et minutieuse des animaux, et son message quasi militant pour les défendre. Mais j’ai trouvé « l’histoire » ici mieux construite et équilibrée. Le message contre la chasse, en particulier celle pratiquée dans les grands domaines par de riches oisifs en quête de trophées faciles, passe bien. Et les personnages sont moins sacrifiés. En particulier Léo, qui, dans le dernier tiers de l’album, apparaît bien moins monolithique qu’attendu. La frontière entre bien et mal s’en trouve quelque peu estompée. Enfin, les longues balades nocturnes, les observations de la faune forestière vosgienne offrent au lecteur de belles images, et des moments contemplatifs très agréables. Note réelle 3,5/5.

10/08/2024 (modifier)
Par Cleck
Note: 4/5
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Jolie BD qui mêle contemplation de la nature et récit écologique sur la gestion polémique de la faune sauvage par l'homme et l'ONF, institution pourtant censée la protéger. La beauté est recherchée tant par l'auteur Nocq que par son héroïne, un peu au détriment des personnages plus esquissés que présentés, un peu au détriment également de la clarté de l'intrigue, pourtant belle lorsqu'elle prend un tour polémique dans sa seconde partie. Cette BD aurait pu être un chef d’œuvre, elle n'est "que" belle et d'une certaine manière inachevée, ce qui n'est pas non plus désagréable au regard du sujet écologique qui invite à la fois à l'ouverture des consciences, au désespoir, à l'humilité et à la colère magnifiquement attisée ici.

29/06/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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Un album un peu étrange, très roman graphique, très contemplatif, où on se demande un peu où l'auteur veut en venir. Il comporte plus de 200 pages et pourtant pourrait se résumer en une phrase : une femme vivant isolée dans la forêt Alsacienne se découvre une passion pour les cerfs et va les découvrir peu à peu en pratiquant l'affût et en discutant avec les photographes, chasseurs et forestiers qui les côtoient. Le graphisme est plutôt marquant car il est tout en teintes bleutées, une peinture légèrement floue qui donne l'impression d'être en permanence de nuit ou dans le brouillard. Autant je le trouve assez beau, autant ce n'est pas un dessin qui me séduit sur l'entièreté d'un album : je le trouve trop froid, trop distant. L'histoire ne m'a pas passionné non plus. J'y ai appris pas mal de choses sur les cerfs, animaux qui ne m'attirent pas particulièrement et pas vraiment plus après lecture. J'y ai aussi vaguement appris quelque chose sur l'Office National des Forêts et comment ils gèrent la faune en partenariat et parfois en léger conflit avec les chasseurs. Mais cet aspect là du récit est plus flou pour moi car l'héroïne ne parle quasiment pas et je n'ai pas bien compris son comportement en fin d'album, notamment son changement d'opinion envers celui qui lui a transmis sa passion des cerfs, et l'aboutissement de sa petite... enquête sur les dernières pages. Dénonce-t-elle un massacre organisé de cerfs pour des laides raisons financières ? Qui y gagne quoi au final ? En définitive, je n'ai pas tellement accroché à ma lecture, mais j'ai apprécié ce séjour dépaysant dans les forêts enneigées du Grand Est à la découverte de sa nature sauvage.

06/04/2022 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
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Pour l'anecdote, juste pour dire un peu comment qu'c'est la vie des fois : ce samedi, nous avions prévu, ma compagne et moi, d'aller passer une partie de la nuit en forêt histoire d'entendre le cerf brâmer. Je décide le matin même d'aller faire un petit tour à la librairie de BD que j'avais désertée depuis quelques semaines faute de temps. En flânant le long des présentoirs, mon regard est attiré par cette grande couverture bleue, sublime, mais surtout par son titre. Avec la perspective qui était la mienne à l'issue de cette journée, je ne pouvais que partir avec sous le bras. Bien m'en a pris puisque c'est un régal pour les yeux. C'est franchement chouette à lire. On passe une saison avec ces animaux, à leur rythme. On apprend des choses, on renoue avec nos sens. A l'occasion, on entrevoit l'implication de l'ONF dans le processus de destruction engagé, et comment elle ferme épisodiquement les yeux sur des pratiques extrêmement choquantes, comme des ventes en ligne de venaison semi-clandestines ! Cependant, on n'a pas affaire à une BD doc comme peuvent l'être celles d'un Davodeau par exemple. Le fait que les pratiques dénoncées ici le soient de manière finalement assez légère, presque allusive, et sans véritable enquête de la part de l'héroïne, m'a vaguement chagriné de suite après ma lecture. Mais en y repensant, c'est très bien ainsi, car cela aurait sans doute cassé le côté rêveur et merveilleux inoculé par le dessin. Les grands cerfs a pris le parti semble-t-il d'être un livre ressenti davantage qu'un documentaire animalier ou sociétal exhaustif. La relation qui se tisse ici relie le lecteur avec l'animal, l'obligeant à suivre son rythme propre, d'où parfois peut-être quelques longueurs qui nous plongent tantôt dans l'ivresse, tantôt dans l'ennui : celui de ces longues attentes passées dans une cabane d'affut. Le travail de Gaetan Nocq est graphiquement remarquable, et il permet à lui seul de laisser l'œil du lecteur assouvir son besoin de beauté. Le scénario épouse gentiment la forme, se laissant porter par le rythme de la nature, et propose quelques twists saisissants que l'on évitera de spoiler. Aussi, il est bien difficile de dire ce qui a empêché ce livre d'emporter mon suffrage sans réserve : une ambiance "bleutée", qui certes imprime fortement sa marque, mais qui reste à mon sens peut-être un peu trop présente là où l'on aurait aimé sentir un peu plus le passage des saisons ? (Il y a aussi des belles couleurs à l'automne ou au printemps...). Un scénario autoporté, presque trop timide, qui n'ose pas mettre franchement le pied dans le poétique ou le politique ? Des personnages un poil lisses, parfois insaisissables, retranchés derrière une position sociale et narrative ?... Rien de tout cela en particulier, ou en tout cas pas de manière prononcée, mais un mélange d'un petit peu tout cela. Une bonne BD néanmoins, dans le haut du panier.

16/10/2021 (modifier)