Legenderry - L'Aventure Steampunk
Bill Willingham, le célèbre auteur de Fables, honoré de 7 Eisner Award, réinvente avec Legenderry une histoire dans laquelle les personnages principaux du team de l’éditeur américain Dynamite vous entrainent dans une aventure époustouflante.
Dynamite Entertainment Les petits éditeurs indépendants Steampunk
Dans un environnement steampunk, Magna Spadarossa, une mystérieuse jeune femme, est à la recherche de sa sœur Sonja. Dans sa quête, elle rencontrera force vilains mais elle sera heureusement aidée par des héros légendaires. On retrouvera dans ce livre tout l’univers steampunk où se croisent les personnages mythiques revisités de bandes dessinées américaines : Vampirella, Red Sonja, Zorro, The Green Hornet et Kato, Flash Gordon, le Phantom et bien d’autres icônes du comics... Texte : L'éditeur
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Date de parution | 20 Octobre 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Construire un environnement partagé au goût steampunk - Il s'agit d'un récit complet et indépendant, initialement paru sous la forme de 7 épisodes, en 2013/2014. le scénario a été écrit par Bill Willingham (le scénariste de Fables). Les dessins et l'encrage ont été réalisés par Sergio Fernandez Davila. Wes Hartman a effectué la mise en couleurs. Les couvertures principales sont de Joe Benitez, avec l'aide d'Ivan Nunes. Ce tome contient aussi toutes les couvertures alternatives, ainsi que le script du premier épisode, et les dessins de conception graphique des personnages, réalisés par Johnny Desjardins. L'histoire commence à New York, à une date indéterminée (sûrement la fin du dix-neuvième siècle, pour être cohérent avec le concept du Steampunk). Dans un restaurant huppé, Vampirella (dans une superbe robe rouge & noire) est en train de dîner avec Brit Reid (dans un beau costume trois pièces vert bouteille, évoquant la couleur de son costume de Green Hornet). Une femme fait irruption dans la salle, poursuivie par une demi-douzaine de tueurs cagoulés. Vampirella a vite fait de s'en occuper de manière très brutale. Cette jeune femme s'appelle Magna Spadarossa, et elle est à la recherche de sa sœur, une certaine Red Sonja. Brit Reid (et son homme de main Kano) va essayer de déterminer qui a commandité ces tueurs. Par la suite, elle va voyager sur un autre continent à bord d'un vaisseau sous le commandement de Captain Victory. Elle sera ensuite amenée à faire équipe avec Phantom (Kit Walker) & Devil, Flash Gordon, Silver Star, Steve Austin et Don Diego de la Vega (Zorro). Dès la couverture, le lecteur comprend bien qu'il s'agit d'un projet fabriqué de toutes pièces. L'éditeur Dynamite a été chercher Joe Benitez (l'auteur de Lady Mechanika) pour qu'il apporte sa touche steampunk aux couvertures (alors qu'il ne dessine rien à l'intérieur), et Benitez s'en tient strictement à dessiner des personnages, sans aucun arrière-plan. L'apparence des personnages a été conçue par un artiste engagé spécialement pour cette tâche : Johnny Desjardins. L'association de héros est assez hétéroclite, et reflète surtout le catalogue de personnages dont Dynamite détient les droits au moment de la parution de l'ouvrage. Red Sonja est un personnage annexe de la série Conan le Barbare (mais pas créé par Robert E. Howard). Vampirella est une vampire (oui, c'est marqué dans son nom) rescapé d'un magazine des années 1970. Green Hornet (et Kato) provient d'une série télé, dont la renommée doit beaucoup à la présence de Bruce Lee au générique. Flash Gordon était le héros d'un comic-strip d'Alex Raymond dans les années 1930. The Phantom (& Devil) provient lui aussi d'un comic-strip des années 1930, créé par Lee Falk. Steve Austin était le personnage principal d'une série télé dans les années 1970. Zorro fut créé en 1919 par l'écrivain Johnston McCulley, et a bénéficié d'une série télé réalisée par les studios Disney dans les années 1950 (avec Guy Williams). Enfin Silver Star et Captain Victory sont des personnages de comics, créés, écrits et dessinés par Jack Kirby au début des années 1980. Le lecteur se rassure un peu quand il voit que ce bel emballage d'un assemblage hétéroclite d'héros (devant plus à l'exploitation de licences, qu'à une logique d'auteurs) bénéficie d'un scénariste de grand renom : Bill Willingham. Il apparaît rapidement que son objectif est de donner corps à ces versions steampunk de personnages établis et de construire et développer un monde cohérent à partir de ce concept artificiel. La notion de steampunk qualifie un genre littéraire dont l'action se déroule dans l'atmosphère de la société industrielle du dix-neuvième siècle, avec une utilisation massive des machines à vapeur. Les dessins de Sergio Fernandez Davila montrent une utilisation un peu libérale et parfois trop littérale de l'imagerie associée au steampunk. Il y a donc les tenues vestimentaires, croisement stylistique entre les vêtements de l'époque de la reine Victoria, et des tenues un peu plus décolletées pour les femmes, un peu plus moulantes pour les hommes (voire carrément collantes pour Silver Star, comme un costume de superhéros). Ensuite il y a la présence sur chaque tenue de quelques éléments ou accessoires en cuivre. D'un côté, Davila reprend le métal en vogue à l'époque ; de l'autre côté il s'agit d'un élément visuel sans réelle signification autre que visuel (il n'y a pas de logique technologique d'anticipation rétrofuturiste justifiant cette omniprésence du cuivre). de même Davila a décidé que les lunettes de protection (avec monture en cuivre) constituent un élément indispensable du steampunk. du coup tous les personnages (sauf peut-être les figurants) en portent systématiquement, tout le temps. le lecteur comprend que Davila veut à tout prix faire "steampunk", sans se soucier d'une logique pour l'usage ou la présence de ces éléments. Passé ce petit agacement pour ces éléments steampunk utilisés à tort et à travers, les dessins de Davila sont agréables, de bonne facture pour un comics. Les personnages se distinguent aisément. Les vêtements comportent des détails en quantité suffisante. Les arrière-plans sont présents régulièrement, et assez développés pour rendre de compte de la spécificité des lieux. Les scènes de combats disposent d'un minimum de mise en scène pour ne pas se limiter à une juxtaposition de cases avec des gens se tapant dessus au hasard de postures que le dessinateur trouve cool. Davila arrive à reproduire assez d'éléments spécifiques à chaque héros pour qu'ils ne soient ni interchangeables, ni fades. Il n'y a vraiment que les héros de Kirby qu'il n'arrive pas à assimiler au steampunk (il faut dire que le choix de ces personnages était incongru dès le départ). Bien sûr quand Red Sonja finit par apparaître, elle arbore son soutien-gorge en cotte de mailles (mais elle porte un vrai pantalon). Par contre le mode de représentation fait ressortir avec force l'idiotie pour Steve Austin de disposer d'un bras bionique, puisque le reste de sa musculature humaine est incapable de supporter les poids soulevés ou maniés par ce bras. De son côté, Bill Willingham ne dispose que de 7 épisodes pour concevoir, présenter et installer une dizaine de personnages, dans un environnement où tout est à construire. Il ne faut donc pas espérer beaucoup de personnalité pour chaque héros. le scénariste s'appuie sur les particularités déjà connues du lecteur et arrive tout juste à donner quelques répliques sémillantes à Zorro, et un semblant de suffisance à Silver Star. Pour le reste, ils sont tous valeureux et courageux. Finalement, c'est encore Devil (le chien robotique de Phantom) qui sort les répliques les plus piquantes. Il s'appuie également sur les criminels de chaque héros pour fomenter un complot à grande échelle, afin de régner sur tous les territoires. le lecteur voit donc apparaître Lidia Valcallan, Felix Avalon, Ming, Docteur Moreau, Général Tara, Kulan Gath. L'intrigue et le développement de l'environnement priment donc sur les personnages. Willingham a conçu une trame générale (la recherche de Red Sonja portée disparue) qui fournit le motif des pérégrinations de Magna Spadarossa, au cours desquelles elle croise tous ces héros. le plan de conquête tient la route. Les rencontres sont justifiées par le scénario. Willingham a conçu son intrigue de manière satisfaisante. Alors que le lecteur peut s'agacer des disparités de technologies existant dans ce monde (pas que des moteurs à vapeur), l'apparition de Flash Gordon fournit une explication à ces divergences. Au final ce tome constitue un divertissement léger à base d'aventures grand spectacle, dans le cadre d'un environnement steampunk qui dépasse les limites strictes du genre. Les personnages n'ont que peu de personnalité, l'objectif étant de poser les fondations d'un environnement dans lequel d'autres créateurs pourront venir jouer par la suite (l'amorce d'une franchise d'un genre très pointu). Si le lecteur est venu chercher un récit bien ficelé, rigoureux, avec des thèmes adultes, il sera déçu par un récit attaché à servir de bible pour les auteurs suivants. 3 étoiles. S'il vient chercher une aventure sans conséquence, il pourra apprécier une histoire facile à lire, avec des personnages hauts en couleurs, et un parfum steampunk un peu original.
Je ne suis pas un grand fan de steampunk, mais j'ai été attiré par le nom de Bill Willingham. Comme il a créé une excellente série mettant en vedette les contes et les fables, je me disais qu'il pouvait répéter l'exploit ici. Malheureusement, je me suis très vite ennuyé. L'univers ne m'intéresse pas et la plupart des personnages aussi. Un point faible est que si l'univers de 'Fables' avait un sens, ici ce l'est moins. Autant je trouve ça normal de voir ensemble des personnages comme Blanche Neige, le grand méchant loup ou la belle au bois dormant, autant je trouve que cela ne fait pas grand sens de voir Vampirella, Red Sonja, le Phantom, Zorro, Green Hornet et j'en passe ensemble dans le même univers. Ils sont juste ensembles parce que l'éditeur américain Dynamite Entertainment a les droits de ses personnages. Sérieux, il y a même un personnage obscur de Jack Kirby des années 80 (Capitaine Victoire) dans le récit ! À la limite, si on avait mit des personnages ayant quelque chose en commun (genre les héros de pulp) ensemble cela aurait été un peu mieux. Un autre gros défaut est que dans 'Fables', les personnages issues de contes et autres histoires avaient vécus leurs aventures et il y avait une raison pourquoi ils se trouvaient dans un monde moderne. Là il y a rien et cela donne l'impression qu'on aurait pu remplacer tous les personnages connus par des nouveaux sans que cela change grand chose à l'histoire. Notons que c'est le premier volume et que l'histoire est clairement pas terminé, mais il semble ne pas avoir de suite pour le moment. Bref, un sous-La Ligue des gentlemans extraordinaires.
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