Sur la route de Selma
Polar "américain" se passant dans le sud des E-U, endroit privilégié du racisme...
Aire Libre Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Racisme, fascisme Road movie [USA] - Dixie, le Sud-Est des USA
Sur la route de Selma est un polar noir. Serré et fort comme un expresso, noir comme la peau de Clement Brown, l'autostoppeur. Clement rentre à Selma, sa ville natale, en Alabama. Trempé par l'averse, il monte dans la première voiture qui accepte de le prendre, même si elle ne roule pas dans la bonne direction. La jeune femme qui conduit, Tracy Lee, vient de quitter son mari. Cela, Clement l'ignore et il s'en fiche. Ils s'endorment ensemble dans son motel, mais un coup de fil chez lui apprend à Clement qu'il va avoir besoin de beaucoup d'argent pour sortir son frère de prison. Justement, Tracy Lee avait avec elle une forte somme. Clement s'enfuit avec l'argent de la jeune femme. Mais c'est toute sa vie qui est partie dans la mauvaise direction. Tracy avait eu le mauvais goût d'épouser Franck Lanski, un faible dont le frère ainé, Kyle, est un vrai taré violent. Elle avait aussi eu la mauvaise idée de se lier d'amitié avec un noir. Alors quand elle part, tout bascule. Kyle abat froidement les présumés amants coupables, Tracy et son ami noir. Clement et Kyle vont se croiser sans le savoir, puis se deviner, s'observer, et finalement s'affronter dans un règlement de compte inévitable et sans issue.
Scénario | |
Dessin | |
Couleurs | |
Editeur
/
Collection
|
|
Genre
/
Public
/
Type
|
|
Date de parution | Septembre 1991 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Nous sommes au fin fond du sud très conservateur des Etats-Unis. En Alabama pour être précis. Clément est noir. Il fait de l’auto-stop pour se rendre à Selma. Il pleut des cordes. Tracy est blanche. Clément est pris par Tracy. Ils font une pause à la nuit tombée dans un motel. Après une nuit de plus torride, Tracy est assassinée froidement. Sauve-qui-peut ! Clément panique. Tout l’incrimine. Que vaut la vie d’un black dans ces contrées où le Ku Klux Klan prône la suprématie blanche par tous les moyens possibles ? Il va devoir découvrir le véritable assassin si il veut sauver sa peau. Nous ne sommes pas sur un scénario très original mais ce road-movie est palpitant et surtout il ne s’essouffle pas. L’amour côtoie la haine. Le racisme est le sujet majeur de ce récit ainsi que le désir de vengeance. Ca bouge bien. La lecture est délicieuse. Le rythme est bon. On ne s’ennuie pas. A noter que Tome a peaufiné le développement psychologique des différents personnages. Très beau boulot sur de ce côté-là au point de ressentir une certaine empathie pour les protagonistes. Outre Clément et Tracy, un « personnage » secondaire inattendu, un chien, un bull terrier, prend de l’épaisseur au fil du récit. Peut être un clin d’œil à Baxter. Voilà un animal qui a de la gueule. Clément y voit dans ce clébard, une caricature de ce que lui déteste, c’est-à-dire ce brave noir toujours docile avec l’oppresseur. C’est exquis. Le graphisme réaliste de Berthet est visuellement séduisant. La colorisation très sombre est remarquable et elle accentue l’ambiance très poisseuse de cette histoire. Même si vous aurez une impression d’une histoire déjà vue avec le blanc cruel, barbare et bien évidemment raciste, et le gentil noir, vous ne gâcherez pas votre plaisir à la lecture de cet album. C’est une très belle surprise que je recommande.
Sweet home Alabama qu'il disait l'autre! Deuxième Berthet que je lis après Halona et celui -ci dans le genre polar possède tout de même plus de consistance. Clément Brown est un personnage plus que consistant qui possède une certaine force de caractère qu'arrive bien à nous montrer l'auteur. Cette fuite en avant avec une conclusion que l'on devine inéluctable est très bien retranscrite. Scenario excellent donc. En ce qui concerne le dessin de Berthet il rend bien compte, dans un style et un découpage très cinématographique, des grands espaces de l'Alabama, il faut également rendre hommage à une très jolie colorisation. Très bon polar donc dont je conseille l'achat et bravo pour la couverture qui défrisera certains amis du KKK.
Sans être non plus des plus originaux ou révolutionnaires, cet album est quand même bien fichu, et mérite qu’on s’y intéresse. C’est un polar noir et poisseux, se déroulant dans l’Amérique profonde, où le racisme est encore bien ancré et limite la profondeur des relations entre Blancs et Noirs. C’est d’ailleurs l’ambiance générale, plus que l’intrigue elle-même, qui est captivante. En effet, en plus de ce racisme et de la tension amenée par les deux meurtres perpétrés en début d’histoire (un Noir et une Blanche), Tome a bâti une intrigue faisant la part belle au silence, à la fatalité, sur lesquels les Grecs avaient construit de belles tragédies. Le duel final est aussi proche de fins tristes et emblématiques de certains westerns, au cours duquel les héros s’entretuent à la demande d’un destin tenace. Le dessin de Berthet, jouant très bien sur les ombres (une bonne partie de l’histoire se déroule de nuit) est assez cinématographique, simple et tranché, avec certaines accointances avec les récents Tyler Cross de Brüno. Lecture rapide, mais recommandée.
Bonne BD même si j’ai l’impression d’avoir déjà lu, vu ce genre d’histoire ou plutôt clichés, milles fois auparavant. Le noir face au blanc très méchant, le racisme, la vengeance, le fin fond de l’Amérique avec ses bouseux, ses stations services le long des interminables autoroutes… Bref, des ingrédients qui restent efficaces avec de l’action et un bull-terrier (ça c’est top). Le tout se met relativement bien en place pour arriver avec un final explosif et sans pitié. Pour ce qui est des dessins, j’aime le style graphique de Berthet, c’est aéré, précis avec peu de défauts. Un classique de la collection Aire libre à découvrir si ce n'est encore fait.
Au départ, je me méfiais un peu avec Tome, plus connu pour ses séries humoristiques, puis je me suis rappelé qu'il avait commis Berceuse assassine qui, même si j'avais aimé à moitié, faisait plus crédible sur sa carte de visite pour aborder ce polar. C'est une bonne histoire, tout en atmosphère, bien ancrée dans cet Alabama, symbole pour la communauté noire de la lutte contre la ségrégation ; le nom de Kounta Kinte, allusion au roman Racines, est d'ailleurs significatif, et Tome parvient à renouveler ce type de récit (déjà vu à l'écran) au sein d'une Amérique raciste des années 80, même si on s'aperçoit qu'il y a eu une légère évolution, puisqu'on y voit des Noirs dans un bar côtoyant des Blancs, chose qui n'aurait pu arriver avant. J'aime bien pourtant cette Amérique du Sud et du Midwest avec ses cafés truck stop, ses stations-service, ses motels perdus dans des petites villes, ses gros trucks et ses pick-up un peu déglingués... c'est tout un folklore U.S. très imagé que je préfère de loin au contexte urbain et souvent sombre des grandes villes. Et tout ceci est parfaitement restitué par le dessin élégant à la fois dépouillé et réaliste de Berthet, avec des cadrages et une mise en page très cinématographiques au service d'un scénario remarquablement huilé de Tome, qui entretient le suspense jusqu'à la dernière scène. Tous les personnages sont bien travaillés, y compris le chien pour un thriller impeccable en forme de tragédie grecque. Un grand moment de lecture.
Malgré un dessin plutôt daté, j'ai trouvé la lecture de cet album particulièrement prenante : une excellente BD, ça j'en suis sûr. Par contre, je suis aussi persuadé que si Tome avait eu les moyens, il aurait tourné un film au lieu d'écrire une BD, tant son récit et sa narration empruntent aux codes du 7ème art (en plus du thème qui fut déjà vu plusieurs fois sur grand écran). De nombreuses séquences muettes ont par exemple pour but de n'être que contemplatives : comme un traveling mais en cases... Est-ce que j'ai trouvé ça dérangeant ? Je dois l'avouer, un tout petit peu au début, mais au fur et à mesure de ma lecture, je fus tellement passionné par ce récit assez intense, touchant et intéressant que très vite, ça ne m'a plus dérangé du tout. J'aime beaucoup le style de Berthet, assez dépouillé mais avec un encrage bien présent, mais je trouve qu'il vieillit assez mal, aujourd'hui la bd semble terriblement datée, c'est assez étrange. Néanmoins, cela reste une BD que je conseille car elle confère un excellent moment de lecture...
2.5 Je m'attendais à mieux de la part de Tome dont j'apprécie généralement ses scénarii. Ça commence pourtant pas mal. L'histoire d'un pauvre type embarqué dans une histoire de meurtre malgré lui n'est pas original, mais il y avait un élément nouveau: Clement n'est pas totalement innocent. Avant que la femme ne soit tuée, il vole son argent pour payer la caution de son frère. Je pensais que ça aurait donné quelque chose de pas mal. Dans un coin remplit de raciste, un noir vole l'argent d'une femme blanche morte. C'est facile de l'imaginer suspect numéro 1 et d'être victime d'une injustice, mais ce n'est pas ce qui arrive. Au lieu de ça, les dernières pages sont une bête histoire de vengeance sans grand intérêt. Ce n'est pas très crédible pour moi qu'un type veut venger quelqu'un qui ne connait même pas. Et puis le scénario n'est pas toujours facile à suivre. J'ai eu un peu de problème avec le dessin. La colorisation est parfois mal faite et donne des cases moches.
Avec la «Berceuse assassine », « Sur la route de Selma » est le deuxième récit policier et sombre que je possède d’un scénariste plus connu pour ses œuvres humoristiques. Et, à nouveau, cette histoire est excellente. Certes, le scénario est très classique, avec cette opposition entre un contremaître blanc, violent et raciste et un jeune noir trop instruit à la recherche de 6.000 dollars pour sortir son frère de prison (le tout, bien entendu, se passant dans l’Alabama des années ’60-'70), mais la narration à la première personne (un point fort de ce scénariste) est tellement bonne que l’on se retrouve aspiré par cette histoire, tel un petit canard en plastique par le puissant tourbillon d’une baignoire. Cette narration, et ses dialogues avec un chien quelque peu collant, nous permettent de comprendre les motivations d'un Clément Brown qui, au lieu de prendre ses jambes à son cou, préfère mettre ce dernier sous de redoutables canines en se jetant dans la gueule du loup. Le personnage me semble cohérent et dégage un charisme indiscutable. Le graphisme extrêmement limpide de Berthet convient parfaitement à l’illustration de cette histoire aux décors horizontaux. Grands espaces, routes interminables, motels et cimetière d’avions constituent le théâtre de ce drame classique. De plus, l’artiste croque joliment ses personnages féminins, ce qui apporte un soupçon de charme sensuel au récit. En résumé : un polar extrêmement classique, très bien mené, très bien conté et très joliment illustré. Que demander de plus ?
Voici une bd aussi belle que conventionnelle. Les couleurs très chaudes sont superbes, les grandes cases mettent bien en valeur les personnages, les ambiances sont très bien rendues, côté graphisme c'est un des meilleur Berthet. Quant au scénario, même s'il est bien mené et équilibré, de l'intrigue et de l'action dosées juste ce qu'il faut, l'histoire en elle-même est trop classique. Encore un polar prenant pour thème principal le racisme, j'en suis un peu saturée. Mais ce qui m'a le plus gênée c'est la réaction un peu simpliste du personnage principal : aller venger une femme qu'il n'a vu qu'une fois - même s'il couche avec - et laisser tomber sa propre famille, je trouve ça trop tiré par les cheveux, encore un gentil gars qui se mêle de ce qui ne le regarde pas et qui aurait pu sauver ses miches en partant le plus loin possible. Bref, trop de bons sentiments à mon goût et encore une fois, une histoire au goût de déjà-vu.
Difficile que de donner un avis sur ce récit car la lecture a été plutôt agréable mais on sent qu'il manque quelque chose pour faire vraiment la différence. Il y a un très bon début mais une suite des évènements un peu brouillonne. La fin de l'histoire relève toutefois le niveau. Tiens, c'est la troisième fois que je lis une Bd qui se passe dans l'état américain de l'Alabama près de Selma et où on y rencontre beaucoup de racistes blancs à l'encontre des noirs même de nos jours. A croire que cet état du sud où la capitulation sudiste avait été signée par le Général Lee est définitivement marqué par le sceau de l'infamie. C'est une bd d'action car nous sommes en plein thriller. La colorisation est plutôt originale pour ce genre.
Site réalisé avec CodeIgniter, jQuery, Bootstrap, fancyBox, Open Iconic, typeahead.js, Google Charts, Google Maps, echo
Copyright © 2001 - 2024 BDTheque | Contact | Les cookies sur le site | Les stats du site