Ténébreuse
Il était une fois un chevalier déchu et une jolie princesse à délivrer...
Aire Libre Hubert
Méprisé par ses anciens compagnons d'armes pour un crime qui entache à jamais sa réputation, Arzhur erre de tavernes en champs de bataille à la recherche du prochain contrat qui remplira sa bourse. Une nuit, trois mystérieuses vieilles femmes lui proposent le pacte dont rêvent tous les mercenaires : retrouver honneur et fortune en délivrant une fille de roi, retenue captive dans les ruines d'un château abandonné. Malgré la méfiance de son écuyer, Arzhur accepte le marché et livre un combat sans pitié aux monstres qui gardent la princesse. Mais Islen n'est pas la frêle jeune fille en détresse qu'il imaginait sauver... D'où viennent ses obscurs pouvoirs, que tout le royaume semble redouter ? Quels liens l'unissent aux trois vieilles qui ont payé Arzhur pour la libérer ? Victimes d'un complot dont ils n'ont pas toutes les clés, les jeunes gens s'allient pour reprendre leur destinée en main.
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Date de parution | 22 Octobre 2021 |
Statut histoire | Série terminée 2 tomes parus |
Les avis
Au moment de choisir quel bouquin j’allais lire je me suis seulement fié aux dessins de Vincent Mallié, qui rentrent bien dans ma zone de confort, aux bonnes notations du site, ainsi qu’au fait que ce soit estampillé fantasy. Je dois dire que je n’ai pas été déçu. Déjà il y aurait peut être à redire sur la qualification en fantasy, on se situe à la croisée des chemins, proche du conte, mais je chipote. Il faut dire qu’il y a pas mal d’éléments dans cette histoire qui font penser à certains mythes fondateurs : j’ai bien aimé la réinterprétation en contre-pied de l’histoire classique de la princesse en détresse à sauver d’un méchant monstre au sommet d’un donjon, beaucoup moins en revanche lorsque l’histoire tourne autour du trou de balle (avec de la subtilité cependant, il y a de la douceur, de la passion...), la guerre des sexes, etc. C’est un peu le segment sur lequel j’ai le moins accroché, mais bon, rien de négatif à redire là-dessus, c’est très bien raconté, ça ne me parle pas des masses ce genre de thématique, c’est tout. Je parlais de mythe fondateur et j’ai trouvé que Hubert jouait habilement avec les légendes européennes, des Moires grecques en passant par la geste poétique de Beowulf : la mère de Grendel, comment un héros se forge un royaume, etc. C’est l’aspect sur lequel j’ai le plus accroché. Le dessin de Vincent Mallié lui aussi est accrocheur, il y a du Régis Loisel là-dedans, c’est indéniable. Et tout de suite à la lecture cela fait écho à un autre conte bien connu de ce dernier : Peter Pan. Vraiment une bd de bien belle facture, rehaussée par les couleurs chatoyantes de Bruno Tatti, lui aussi il faut le créditer. C’est un peu le genre de lecture qui me divertit, où je passe un bon moment et dont le souvenir du récit demeurera quelques temps dans ma mémoire, mais dont je ne suis pas sûr d’avoir envie de me replonger dedans un jour. Un passage m’aura suffi. Pour donner un peu plus envie aux lecteurs, je me permets de recopier une partie du quatrième de couverture qui est on ne peut plus explicite sur ce qu’on va trouver à l’intérieur du bouquin : « Magnifié par le trait virtuose de Vincent Mallié, le scénario d’Hubert questionne le poids de l’héritage familiale et livre sous les parures du conte une réflexion intime sur nos monstres intérieurs. Ténébreuse est une ode à la rédemption où s’affronte déterminisme et libre-arbitre, portée par deux maîtres du genre fantastique ».
Parfois, sans que je ne comprenne trop pourquoi, je me laisse totalement entrainer par une histoire qui me balade jusqu'au bout de son récit. Et "Ténébreuse" est le genre d'histoire où je me suis fait embarquer sans rien comprendre jusqu'au final qui m'a laissé extrêmement satisfait, sans que je ne puisse dire de la BD qu'elle est une merveille. C'est "juste" une très belle Bd, agréable et fluide qui m'a intéressé par ses thématiques et son histoire. Je trouve qu'on est dans une BD qui correspond à ce que je connais de Hubert, qui est un auteur dont j'apprécie décidément les scénarios. Il pose ici une histoire réfléchie sur le mythe de la princesse à délivrer par un chevalier errant. L'histoire prend cependant assez vite un ton inattendu, entre les trois vieilles étranges, le chevalier au passé pas très jojo et la princesse à la famille pourrie. En fin de compte, c'est principalement une histoire de famille et du poids des parents, de notre famille. C'est très intéressant et c'est assez bien mené, notamment sur la question de ce qu'on doit accepter de notre famille, et à ce niveau là je suis carrément d'accord avec le fait de rejeter le poids d'un héritage familiale ou de ne pas s'inscrire comme enfant de ses parents mais individu avant tout. Au niveau de l'histoire aussi, j'ai apprécié la façon dont les personnages principaux se découvrent et s'organisent progressivement. Il y a une certaine sensibilité et une pudeur des relations que j'aime beaucoup. C'est tendre aussi, et c'est accentué par le dessin qui donne une bouille ronde à ses personnages. Mais il joue aussi sur les décors et les couleurs, avec le fait de trancher nettement le noir de tout ce qui concerne les monstres d'en bas et les couleurs d'en haut. Je pense que j'ai un petit coup de cœur pour cette série, qui m'a plu par sa thématique mais aussi son histoire qui est franchement bien menée. Je recommande, en terme d'histoire elle a une certaine originalité et joue parfaitement bien sur sa thématique, sans déborder et avec ce qu'il faut de petits retournements de situation pour maintenir l'intérêt tout du long. Je recommande parfaitement cette BD ! La dernière chose à laquelle je pense avec cette critique est de maintenant m'attaquer à la lecture de Les Ogres-Dieux.
Et bien là je me suis régalé. Un diptyque dans un univers de médiéval fantasy parfaitement réalisé. C’est en lisant cette série que j’ai réalisé à quel point j’aimais beaucoup Hubert comme auteur depuis des années, il touche à tous les styles et s’en sort très bien à chaque foi. Il est un auteur accompli, et il sait à chaque fois me surprendre, il n’est jamais là où je l’attends. Un lisant Ténébreuse, j’ai tout de suite eu en ressenti la même ambiance que dans la série Beauté, cet univers médiéval très appréciable, où l’on sait que l’on est dans un Moyen âge fantasmé de contes. Même si le scénario, soyons honnête, est très classique, même si il veut prendre à contrepied le schéma habituel de la belle en détresse que vient sauver le beau chevalier servant. Un peu comme Garulfo, il y a les codes des grands classiques, et l’auteur cherche à nous surprendre en les prenant à l’envers. Mais au delà de ça, c’est vraiment l’ambiance qui m’a séduit, je me suis pris d’affection pour les personnages sans difficulté, et n’ai eu de cesse d’espérer que tout ce passera bien et qu’ils vivront heureux et auront beaucoup d’enfants, ce qui est parfait quand on lit ce genre d’histoire. Le pari des auteurs a parfaitement réussi. Graphiquement, rien à redire, Mallié n’est plus à son coup d’essai (Le Grand Mort, La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête, Les Aquanautes, Hong Kong Triad) et a su faire maintes foi ses preuves, c’est un dessinateur de talent, qui n’a plus grand chose à prouver (même si j’aimerais le voir revenir sur des séries qui s’éloignent un peu de la fantasy pour changer). Les planches sont belles, l’atmosphère prenante et en parfaite adéquation avec le scénario, un beau travail. Un petit diptyque d’Air Libre qui vaut le détour et qui répond parfaitement au cahier des charges.
De la bonne BD, bien réalisée mais mes attentes n’ont pas été comblées. Du coup plus un franchement pas mal qu’un franchement bien. Pas grand chose à dire sur le dessin, un style qui me convient parfaitement. Je regrette juste un arrière plan qui, une fois le décor planté, m’a semblé un peu trop systématiquement vide. Sinon c’est du solide+, des personnages bien campés, un trait efficace et fluide. C’est niveau scénario que je suis resté malheureusement sur ma faim. J’apprécie beaucoup le travail d’Hubert, on retrouve ici sa patte en détournant les histoires de princesse et chevalier. Le fond me plait bien mais si je ne me suis pas ennuyé à la lecture, il m’a manqué tout de même un petit truc. Je n’ai jamais été happé, une histoire plus condensée m’aurait peut être plus plu ? Là c’est des fois un peu trop mou à mon goût. Toutefois du bon boulot recommandable.
Ce diptyque ne m'a peut-être pas autant passionné que je l'aurais voulu, car j'avais comme une impression étrange de déja vu ; mais attention, ceci est très relatif, c'est quand même une Bd plaisante, avec un dessin que j'aime, et la lecture ne m'a pas ennuyé. On est dans un univers médiéval, entre fantasy et Moyen Age classique, mais c'est clairement un récit de médiéval fantastique qui s'appuie sur une structure de conte traditionnel et en reprend les codes, avec une reine maléfique (très inspirée de la fée Mélusine), une princesse marquée par le destin, un chevalier déchu, une épée magique et des créatures monstrueuses. Ce sont là des composants traditionnels de ce genre de récit. Ce qui surprend, c'est qu'après avoir délivré la belle princesse, Arzhur découvre autre chose que ce qu'il croyait ; le scénario prend une tournure inattendue et plus complexe, il fallait ça sinon ça aurait été vraiment trop conventionnel. Le ton adopté est celui d'un conte romantique, mais loin d'une love story classique, bien propre et très cucul, il se mélange habilement avec des forces obscures très puissantes et des scènes de combats violentes aux cases bien chargées, ce que le dessin de Mallié rend parfaitement. Son dessin est soigné, j'aime bien, il est toujours aussi proche du style graphique de Loisel, en mieux, il accentue non seulement le côté mystérieux et légendaire des contes de fées dans les décors et les architectures, mais aussi il livre des cases de combats fouillées qui alternent savamment avec des cadrages plus lisibles et de larges panoramiques qui ont pour fonction de reposer la vue du lecteur, je trouve cette mise en page remarquable et parfaitement dosée. Un bon diptyque, à l'imaginaire à la fois merveilleux et sombre.
Une couverture qui claque, Hubert, l'auteur de Les Ogres-Dieux et Peau d'Homme, au scénario, et Vincent Maillié au dessin, dont le style si proche de celui de Loisel l'avait amené à réaliser d'excellents tomes de La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête, voilà tout ce qu'il me fallait pour m'attirer éperdument vers cette BD. Et je n'ai pas été déçu, même si j'aurais espéré une histoire un peu plus intense et développée. Dans un univers médiéval fantastique empli de créatures surnaturelles inquiétantes, on y troue un chevalier déchu qui cherche à redorer son honneur, une princesse en danger, une puissante magie menaçant un royaume entier, et de mystérieuses intrigantes ; ce sont là les ingrédients d'une intrigue d'apparence conventionnelle qui va rapidement prendre le contre-pied des stéréotypes et se révéler plus moderne qu'il n'y parait. Le graphisme m'a séduit dès les premières pages... dès la couverture en réalité tant j'aime l'élégance de sa composition, son trait, sa couleur et même la texture de son dessin, comme griffé. Si la colorisation y est plus ordinaire, les planches de l'album ne sont pas en reste. Il y a toujours cette patte proche de celle de Loisel que j'aime tant, dans les personnages et décors, même si le trait et les arrière-plans sont ici plus épurés. Certains paysages sont superbes. Je pense notamment à la tour où est enfermée la princesse mais aussi aux différentes villes et forteresses. Les scènes d'action elles aussi sont très belles, prenant parfois des allures purement épiques. Un vrai plaisir pour les yeux. L'histoire est bien rythmée, prenante et fluide. Elle révèle rapidement un retournement de situation qui va structurer son intrigue et apporter son originalité. La suite est toutefois plus convenue et attendue mais elle tient la route. On se retrouve au final avec une histoire pas forcément très marquante mais satisfaisante. De fait, c'est surtout pour le plaisir d'admirer la beauté de ce dessin au style qui me plait tant que j'aime beaucoup cette série, et pas forcément pour son histoire. Note : 3,5/5
Oui le dessin est bon (voire très bon), oui l’histoire est bien menée, oui la lecture est fluide… mais je n’ai quand même jamais été transporté. Techniquement parlant, je n’ai vraiment rien à redire. Bien au contraire ! Visuellement, les personnages sont bien campés, la mise en page est soignée, les décors sont immersifs, la colorisation est à la hauteur des attentes. En clair, c’est beau à voir et agréable à lire. Le scénario n’est certainement pas mauvais mais je ne l’ai pas trouvé extraordinaire. Assez classique, en fait, peut-être même trop classique, trop prévisible. Mais surtout, à l’image des personnages, je l’ai trouvé très mièvre. Du coup, j’ai lu ce diptyque sans vraiment m’ennuyer mais je suis constamment resté sur ma faim, attendant un emballement qui n’est jamais survenu. Pas mal, quoi… mais pas plus.
Depuis qu’il nous a quitté, Hubert a publié plusieurs ouvrages posthumes, et non des moindres : "Peau d’homme" avec Zanzim, multi-récompensé notamment avec le Fauve d’or 2021, Joe la Pirate avec Virginie Augustin, et dernièrement cette nouvelle série avec Vincent Mallié. Et on attend pour très bientôt la suite du "Boiseleur" avec Gaëlle Hersent. Preuve s’il en fallait, que l’homme en avait encore sous le capot. Mais la faucheuse est passée par là, beaucoup trop en avance sur l’horaire ! « Ténébreuse », comme son titre le suggère, pourrait presque nous avoir été envoyé de l’au-delà, car on en est sûr maintenant, Hubert avait décidé de défier la mort avec pour seules armes ses écrits. Il s’agit ici d’un conte, et fort logiquement noir, très noir, avec une touche d’héroïc fantasy qui pourrait évoquer "La Quête de l’Oiseau du temps", le côté maléfique en moins. Ainsi, l’auteur s’amuse à brouiller nos repères entre le bien et le mal, si bien que le lecteur finit par prendre fait et cause pour Islen, qui, à son corps défendant, a hérité de sa mère Meliren, reine déchue, d’une puissante magie noire. Des pouvoirs qui vont faire d’elle une paria, des pouvoirs qu’elle craint du fait de sa jeunesse mais qu’elle apprendra à maîtriser pour se venger de l’injustice de son père, manipulé par sa nouvelle épouse, une intrigante jalouse et hypocrite. En apparence, le « côté obscur » semble incarné par Islen, recluse dans un château en ruine et entourée de créatures inquiétantes tout droit sorties des entrailles de la terre. De plus, le lecteur découvrira que les colères de la jeune femme provoquent l’irruption de rats ou d’araignées, suscitant l’hostilité légitime d’une population terrorisée. Le salut viendra peut-être du chevalier mercenaire Arzhur qui semble, de par son statut de paria, le seul en mesure de la comprendre et de veiller sur elle, en dehors du fait qu’il n’est pas insensible à sa beauté vénéneuse. Nous n’aurons pas la réponse dans ce premier volet, mais ces puissances occultes qui en quelque sorte retiennent Islen captive, se révèlent être la réaction fantasmagorique d’une nature blessée par la bêtise des hommes, incarnée par sa mère. A la fois chimère et prêtresse shamane, Meliven verra son idylle avec le roi Goulven se transformer en haine au fil des jours, celui-ci ne supportant plus de la voir s’absenter de longs mois en compagnie de sa fille dans sa mystérieuse demeure souterraine. Et le conflit qui s’annonce ne le rendra pas meilleur pour autant, faisant surgir en lui sa part la plus cruelle… ceci expliquant l’empathie que l’on peut ressentir pour la reine et ses sorts « maléfiques ». On pourra admirer le travail de Vincent Mallié, qui ne sort pas des sentiers battus pour ce style de dessin mais reste clairement dans le haut du panier. On pense beaucoup à Loisel (ce n’est sans doute pas pour rien si l’auteur a participé au deuxième cycle de « La Quête »), et c’est un vrai plaisir des yeux, tant dans l’élégance du trait que dans les détails. L’auteur du « Grand Mort » possède en outre une maîtrise totale du cadrage et du mouvement, bref on ne peut être qu’émerveillé. Toutes ces qualités servent parfaitement le scénario d’Hubert, si bien construit qu’il nous donne véritablement envie de poursuivre l’aventure et de connaître la destinée qui attend Ibsen et Arzhur. Vivement la suite ! En résumé, un conte fantastique qui ne manque pas de souffle. On attend donc avec impatience la suite de ce diptyque prévue pour septembre, sans doute le dernier cadeau d’adieu de feu Hubert, qui rentrera ainsi définitivement dans la légende du neuvième art.
Une chouette histoire, qui nous fait regretter encore plus le « départ » d’Hubert. J’espère égoïstement qu’il avait eu le temps de rédiger la suite, et que cette série ne sera pas abandonnée. Car en l’état ce tome introductif est réussi. Il plante bien le décor, et développe aussi bien l’intrigue. Intrigue qui part sur quelque chose de très classique (un chevalier s’en va délivrer une princesse retenue contre son gré dans un château isolé), pour ensuite dévier vers un fantastique qui pervertit le schéma de départ – tout en restant là aussi assez classique. Mais Hubert fait du neuf avec du vieux, et son histoire est très agréable à lire. Surtout, comme il avait pu le faire avec Beauté, il densifie l’intrigue et la personnalité des personnages avec en arrière-plan des questionnements intéressants : la beauté des sentiments, la soif de réussite, le prix que l’on est prêt à payer pour assumer ses rêves. Au fil de l’intrigue, on s’aperçoit que les personnages sont loin d’être monolithiques, il n’y a pas de manichéisme, de gentils contre des méchants. Bref, une histoire dont j’espère découvrir la suite et la fin. D’autant plus que le dessin de Maillié est vraiment réussi. Habitué à ce genre d’univers avec Loisel, il développe ici un trait plus fin, précis et dynamique. La colorisation, elle aussi soignée, ajoute à la fluidité de la lecture, franchement recommandée pour les amateurs de ce type de fantasy.
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