La Commode aux tiroirs de couleurs
Enfin, après tant d'années d'impatience domptée, je vais connaître le secret que renfermaient ces dix tiroirs. Ma grand-mère les nommait ses renferme-mémoire.
Adaptations de romans en BD Immigrants La BD au féminin La Guerre civile espagnole Le Meilleur de Bamboo Occitanie
À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l'intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d'une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours. D'après le brillant premier roman d'Olivia Ruiz, cet album porte une fresque flamboyante sur l'exil qui a déjà conquis des centaines de milliers de lecteurs.
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Date de parution | 03 Novembre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Je ne suis pas forcément le cœur de cible de ce type de roman graphique proche d’un scénario hollywoodien, avec envolées mélodramatiques, famille où, sur plusieurs générations, un destin contrariant va poursuivre de ses mauvaises ondes les femmes d’une famille d’immigrés espagnols. Le dessin et la colorisation d’Amélie causse sont plutôt agréables. Fluide, efficace, un style simple, plus « sucré » que le récit, plus en rondeurs (proche de certains dessins animés japonais parfois pour les bouches et certaines expressions). La narration est elle aussi agréable, même si on aurait sans doute pu développer un peu plus certains passages, certaines transitions. Sans doute le passage du roman à son adaptation BD est-il responsable de cette impression de « manque ». Mais ça n’est de toute façon pas trop important, on suit facilement cette histoire familiale, du drame des Républicains face à Franco durant la guerre d’Espagne jusqu’à la période contemporaine. Mais c’est la petite histoire qui prend rapidement le pas sur la grande, et les drames familiaux qui irriguent l’intrigue. Une impression de malédiction artificiellement entretenu parfois, mais ça passe, finalement. Et dans les dernières pages, deux rebondissements (l’un dramatique, l’autre plus doux, frais et surprenant) concluent bien le récit.
Même si je ne me considère pas comme le public cible j'ai beaucoup aimé cette lecture au charme très féminin. Je n'ai pas lu le roman d'Olivia Ruiz mais l'adaptation BD m'a renvoyé à mes lectures d'Hemingway dans sa période espagnole. C'est dire si j'ai apprécié le scénario de Véronique Grisseaux qui manie fluidité et limpidité dans cette histoire de sororité sur plusieurs générations où il serait facile de se perdre. Je suis sûr que beaucoup de femmes se retrouveront dans les thématiques choisies par les auteures. Le travail sur l'identité est central à la fois en termes d'identité historique mais aussi d'identité dans le couple quand la femme n'arrive pas/plus à capter l'attention de son conjoint. Je pense que cela résonnera dans le vécu de nombreux couples avec une grande justesse. Paradoxalement malgré des épisodes dramatiques très forts le récit donne une impression de vigueur optimiste entrainante. La narration est vraiment d'un très bon niveau et j'ai eu bien du plaisir à lire le texte proposé. Le graphisme possède aussi cette touche de féminité pleine de douceur. C'est un contrepoids à la dureté de certain passage sans que l'on tombe jamais dans un sentimentalisme mièvre et facile. Les ambiances d'intimités sont très bien rendues. Une lecture assez rapide, fraiche et très agréable. 3.5
La Commode aux tiroirs de couleurs est l'adaptation du roman éponyme d'Olivia Ruiz, inspiré de sa propre biographie familiale. C'est l'histoire de la grand-mère espagnole de la narratrice qui, avec ses deux sœurs, a été envoyée vivre en France à la fin des années 30 par leurs parents républicains au moment où les troupes de Franco ont pris définitivement le dessus. Décidée à devenir française et indépendante, elle conserve malgré tout des racines espagnoles fortes ainsi qu'un trouble besoin de vengeance envers les fascistes qui ont causé la mort de ses proches. C'est sa vie, depuis les années jusqu'aux années 70 que nous allons suivre, en plusieurs étapes clés qui sont comme autant de souvenirs tirés d'un tiroir de la fameuse commode qu'elle a léguée à sa petite fille. Je craignais que le récit s'attarde trop sur l'exode des républicains espagnols et leur difficile réinsertion en France, sujet que j'avais déjà vu traité bon nombre de fois dans plusieurs BD assez récentes : j'avais peur d'une redite. Mais cette thématique n'est abordée que durant le premier chapitre de l'album qui ensuite taille son propre chemin, ce chemin que la jeune héroïne indépendante va se choisir. C'est un parcours de vie intéressant qu'elle a eu, ainsi que ses proches. Il est composé de quelques drames ainsi que de décisions assez fortes. Sa relation avec sa fille et son mari notamment est assez particulière. De même que son retour temporaire en Espagne et les raisons qui l'ont amenée à le faire qui est un passage assez marquant au cœur de l'album. J'ai par contre été un peu surpris de ne voir absolument pas mentionnée la seconde guerre mondiale comme si l'Occupation n'avait eu absolument aucun impact sur la vie de l'héroïne. Le dessin est très agréable, avec des couleurs douces et chaudes. J'ai toutefois regretté la trop grande similitude entre les apparences des personnages féminins, m'amenant à les confondre facilement, d'autant plus quand les années passent et qu'on doit redécouvrir qui est qui. J'ai trouvé cette lecture plaisante. Je m'y suis pas ennuyé et j'ai découvert un personnage intéressant ainsi qu'un parcours familial assez notable pour mériter d'être raconté. Il m'a manqué toutefois un ressenti plus fort au niveau de l'émotion car le rythme narratif est un peu trop rapide pour bien s'attacher à l'héroïne. Il n'y a que le retournement de situation inattendu au moment de la naissance de la petite fille de l'héroïne qui m'a pris par surprise et m'a touché, comme il toucherait n'importe quel parent sensible. Et la fin est assez jolie également. Mon opinion envers cette BD oscille entre le Pas Mal et le Franchement Bien, mais je trouve après coup qu'elle a moins marqué ma mémoire qu'elle aurait pu le faire au vu du fond de son histoire. Je reste donc sur une note simplement moyenne.
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