Tout Vance - Histoires complètes

Quelle bonne idée a eu Le Lombard dans sa série Tout Vance de regrouper tous les récits complets qu'il a illustré au journal Tintin à partir de 1962 ! C'est excellent parce que Vance avait été étrangement écarté de la sélection des auteurs dans la série Les Meilleurs Récits de... parue chez Hibou en 2002. Or ici, dans cette intégrale, on retrouve les 52 récits que Vance a dessiné sur des scénarios le plus souvent de Yves Duval, mais aussi de Step ou Duchâteau... Comme le journal Spirou qui avait sa série des "Histoires de l'Oncle Paul", il était parfaitement légitime que le journal Tintin ait aussi sa série historique éducative ; ces journaux avaient non seulement vocation de distraire les jeunes lecteurs, mais aussi de les éduquer et les instruire à une époque où la bande dessinée devait encore rassurer parents et enseignants sur ses vertus éducatives. La rubrique de Tintin n'a jamais eu de titre bien défini comme chez Spirou, un coup titrée "Histoire Vraie", un coup titrée "Récit complet", un coup même sans titre, comportant simplement le titre du récit, on y verra surtout Yves Duval qui sera un des piliers du journal et un de ses scénaristes maison, écrire plus de 1500 scénarios pour ces récits historiques. Ce sera un véritable banc d'essai pour les jeunes dessinateurs du journal, et comme tout débutant, William Vance devra se plier à cet exercice pour faire ses classes, ce qui aura pour but de poser son trait, de l'affermir et de l'assouplir au fur et à mesure. On distingue en effet une certaine fébrilité au début, mais on reconnait déja son style qui se profile, j'aimais beaucoup son dessin à cette époque. Dans cette période de 6 ans, entre 1962 et 1967, il créera aussi ses 2 premières séries qui seront assez éphémères mais que j'aimais bien : Howard Flynn en 1964, et Ringo en 1965 ; sur ces 2 séries, on voit ses progrès graphiques acquis justement sur les récits complets qui constituent cette intégrale et dont j'ai relu une bonne trentaine de récits dans mes numéros Tintin. Cependant, son dessin n'explosera que dans Bruno Brazil après 1967. Dans le n° 722, son premier récit sur le maréchal Desaix laisse apparaitre un trait encore peu sûr mais joli, mais ce qui est remarquable, c'est que comme ses confrères Paape, Torton ou Weinberg et le couple Funcken, Vance a illustré des récits de toutes les époques de l'Histoire, depuis l'Antiquité jusqu'au 20ème siècle. Certains m'ont beaucoup marqué, tels ceux consacrés à Leonidas dans le n° 745, l'héroïque petit Bara dans le n° 778, Mandrin le brigand-justicier dans le n° 832, la bataille des Champs Catalauniques dans le n° 845, Manolo El Cordobès dans le n° 869, les exploits de Robert Surcouf dans le n° 879, Eliott Ness et ses Incorruptibles dans le n° 949, ou encore Walt Disney créant Mickey dans le n° 992... Tous ces récits étaient bouclés en 4 pages, cernant au mieux les personnages ou événements décrits, ce qui constitue une sorte d'exploit narratif. Voila donc une belle intégrale pour qui aime les récits historiques.

09/01/2022 (modifier)

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Voici donc les premiers travaux de William Vance en tant que dessinateur, du moins les plus anciens qu'on ait pu retrouver... Faisant ses premières armes sur des récits en quatre planches, sous la houlette de scénaristes déjà chevronnés tels qu'Yves Duval, il nous montre le destin peu commun de gens comme le Douanier Rousseau, la création des Chevaliers de l'ordre de malte, la première course au Ruban bleu ou encore Jomini, le ''Stratège'' qui vivait dans l'ombre de Napoléon. Les époques, les personnages (militaires, transporteurs, souverains, peintre...) ont permis au jeune auteur de se faire les dents, avec un style graphique encore balbutiant et des couleurs abominables. Heureusement que la mise en scène était déjà intéressante, car sur certaines planches les yeux peuvent brûler. Les histoires, quant à elles, sont plutôt bien construites pour des récits en 4 planches, on arrive à saisir l'essentiel du propos du scénariste. Je citerai l'exemple du roi de France Jean 1er, qui n'aura régné que ses quatre premiers jours avant de revenir d'entre les morts une vingtaine d'années plus tard, au début du XIVème siècle, l'émouvante ''Passion'' d'Oberammergau, du nom de ce petit village de Bavière, qui depuis qu'il a réussi à vaincre la peste en 1632, monte une pièce de théâtre jouée par les habitants tous les dix ans à la même époque. Ou Jean Sobieski, un jeune noble polonais qui accéda au trône grâce à ses faits d'armes au service de son pays, et de l'Europe... Instructif, bien qu'un peu naïf sur le plan graphique.

01/11/2021 (modifier)

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