La Jeune Femme et la Mer
Dans une nature magnifiquement retranscrite par un trait de plume précis, où plane l'ombre d'Hokusaï et des maîtres de l'estampe, Catherine Meurisse propose avec "La Jeune femme et la mer" un récit initiatique qui questionne la place de l'Homme dans la nature et le recours à l'art pour saisir les paysages qui disparaissent.
Ecole Estienne Paris Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs La BD au féminin
Catherine Meurisse a résidé plusieurs mois à la Villa Kujoyama, une résidence d'artistes située à Kyoto. Cherchant à renouveler son inspiration, elle s'est immergée dans les paysages japonais. Un an plus tard, elle séjournait de nouveau au Japon, quand le typhon Hagibis dévastait une partie du pays. De ces deux voyages, placés sous le signe de la nature, tour à tour muse et dévastatrice, est né l'album La Jeune femme et la mer. « Je voudrais peindre la nature », affirme la dessinatrice française à peine atterrie sur le sol japonais. Mais la nature ne sait pas prendre la pose. Elle se transforme, nous entoure, nous subjugue. Sur son chemin, comme un miroir, un peintre japonais, qui, lui, voudrait « peindre une femme. » Quelle femme ? Nami, la jeune femme de l'auberge thermale où les deux artistes vont séjourner ? Nami, mystérieuse, n'est pas un modèle facile. Elle semble liée aux éléments naturels : elle sait lire l'arrivée d'un typhon dans les plis de la mer. Pour décrypter les signes dans ce décor rural du sud de l'archipel, un tanuki effronté, animal mythologique incontournable de la culture nippone, surgit au gré des déambulations de nos deux amis artistes.
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Date de parution | 29 Octobre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
C'est le type de série que je lis avec plaisir mais qui ne me fait pas vibrer. Catherine Meurisse réussit très bien à nous transmettre graphiquement son admiration pour la nature japonaise si différente de sa Meuse natale. Ses planches de fleurs, collines, champs ou bords de mer sont vraiment d'une grande beauté avec une belle finesse des détails et un gros travail sur une mise en couleur à base de verts et de bleus. L'auteure y ajoute un petit côté comique et d'autodérision avec son personnage un peu toon incongru qui se ballade à la recherche de son inspiration au contact d'un peintre poète et d'un tanuki philosophe. C'est cette partie que j'ai le moins apprécié. Il y a bien un langage de qualité avec quelques réflexions sur l'éphémère ou le rapport à la création qui sont vraiment intéressantes. Malgré cela l'histoire de Nami m'a laissé un peu indifférent. Une lecture paisible et dépaysante pour les amateurs de culture japonaise.
Avec Les Grands Espaces, Catherine Meurisse avait réussi à me rendre attachant son propre personnage. Elle y affichait notamment son attachement à la nature du fait de sa jeunesse campagnarde contrastant avec son métier de dessinatrice plus urbaine. Et c'est justement une nature différente qu'elle vient découvrir au Japon dans un séjour destiné à élargir ses horizons artistiques et à découvrir l'âme de la campagne japonaise. Le récit prend très vite une tournure étonnante et amusante puisque la culture et l'esprit folklorique japonais s'y mêlent à l'auto-dérision et à l'esprit artistique bien plus occidental de l'autrice. Cela donne un cocktail surprenant, entre déconne et poésie, art et humour, caricature et estampes japonaises. Catherine Meurisse y présente son style graphique personnel, proche de celui de l'album Les Grands Espaces où elle combinait des personnages résolument caricaturaux, dans un style dessin de presse, avec des décors plus esthétiques, réalistes et travaillés. Elle nous offre également quelques beaux dessins en une planche, faisant ressortir l'esthétisme japonais. Certains d'entre eux sont très réussis tout en se fondant parfaitement dans la narration. Je retiens notamment ce paysage de la mer au clair de lune que j'encadrerais bien chez moi. L'histoire est amusante même si elle part un peu dans tous les sens. Il n'y a pas de réelle structure, plus une errance de l'héroïne, une suite de rencontres et de découvertes. Cela se termine sans qu'un fil rouge se soit réellement mis en place, mais on a passé quand même un bon moment, peut-être pas aussi marquant qu'il aurait pu l'être toutefois.
Un album agréable avec une héroïne sympa mais bon… la nature est superbe, très bien dessinée, les rencontres entre l’héroïne et les autres personnages sont étonnantes et enrichissantes avec une dose d’humour et de tradition bien dosée. L’objet de la recherche de l’artiste en résidence est beau mais quelque peu inatteignable. Un album doux, plein d’observation d’un pays et de ses habitants, où la nature est omniprésente mais, voilà, j’ai beau apprécier les récits contemplatifs, je n’ai pas grand-chose à en dire. Une lecture apaisante.
Difficile d’écrire un avis sur ma lecture car, si elle m’a plu, je ne saurais trop dire pourquoi. Bien sûr, il y a le dessin de Catherine Meurisse, avec cette opposition de style entre ses personnages caricaturaux et expressifs et ces décors aussi élégants qu’épurés, avec une esthétique séduisante sur les planches dédiées à la nature, avec cette mise en page dotée d’un bel équilibre entre le narratif et le contemplatif qui assure une lecture rapide mais pas vide. Bien sûr, il y a le ton qu’emploie l’autrice, celui d’une personne cultivée mais qui n’étale pas sa culture, gentiment taquine, observatrice curieuse de ses personnages. Puis vient le sujet, cette quête désespérée mais en rien désespérante tant ici le chemin semble bien plus important que la destination. La volonté de saisir l’insaisissable devient alors source d’échange. Ce récit est difficile à résumer tant il semble porté par le vent et l’instant. Et j’ai été porté à mon tour, sans rien à quoi me raccrocher. Ce n’était pas dérangeant… juste étrange, léger, mais avec le sentiment d’un peu passer à côté. Comme si je n’avais pas tous les codes ou une culture suffisante mais sans que cela ne me semble grave… Contemplation, humour, culture mais aussi une certaine vanité, ce récit a été agréable à lire… mais très objectivement, je ne sais toujours pas dire pourquoi.
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