L'Étrange Voyage de R. L. Stevenson
Une biographie pour essayer de comprendre qui était l'homme derrière l'oeuvre.
Biographies Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Robert Louis Stevenson Romanciers et Monde littéraire
Romancier bien sûr, essayiste unanimement reconnu, grand voyageur, enfant puis adulte à la santé très fragile et l'imagination débordante, Robert Louis Stevenson est un des plus grands, sinon le plus grand écrivain de la fin du XIXe siècle. Admiré de ses contemporains et de ses successeurs, il n'aura eu de cesse d'écrire et de faire entrer la littérature dans la modernité, mêlant les genres, abolissant les frontières entre roman d'aventures ou « jeunesse » et « grande » littérature. Il meurt à seulement 44 ans, dans les îles Samoa, dernière étape de sa vie voyageuse.
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Date de parution | 17 Septembre 2021 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
J'aime bien la façon dont Fabien Grolleau visite la biographie d'artistes ou de scientifiques célèbres. c'était le cas avec le peintre Chaïm Soutine dans L'Écolier en bleu ou de Henri Matisse dans Tanger sous la pluie. Ici la biographie est plus large que pour les deux précédents puisque Grolleau explore de l'enfance à la mort du grand romancier. Il y a donc forcément des impasses et des ellipses mais le récit reste très fluide avec une grande cohérence dans la thématique de l'interaction entre réalité et fiction dans la vie de Stevenson. Cela donne une narration particulière qui mêle l'historique, l'aventure et la poésie. Il y a un petit côté Jack London dans la vie de Stevenson la santé en moins. Sans être un rebelle révolutionnaire, assez courant à l'époque, Stevenson est un modèle d'anticonformisme. Acceptant la misère pour vivre ses aspirations aventureuses et littéraires bravant les convenances en allant chercher une femme mariée plus âgée au bout du monde les auteurs font découvrir un parcours d'une sincérité absolue. Ce parti pris de mélanger l'aventure de la vie du romancier avec la genèse de ses créations qui ont marqué le roman d'aventure est assez déroutant au début de la lecture mais de plus en plus plaisant au fil des pages. Grolleau fait la part belle aux influences familiales ( bonnes ou mauvaises) qui ont marqué le parcours de Stevenson. On y apprend quelques anecdotes amusantes comme la création de la carte des pirates de Long John Silver. Enfin je trouve que l'auteur a très bien réussit dans son objectif de faire passer le lecteur du monde imaginaire au monde réel en incorporant des pages de poésie( en anglais). J'ai aussi apprécié la place faite à Fanny, l'épouse, à travers les passages de son journal. Jérémie Royer utilise deux styles graphiques pour différencier Lewis et Fanny. La partie Stevenson fait appel à une ligne claire classique. Cela m'a immédiatement paru comme un hommage supplémentaire au récit d'aventures postérieurs . Certains épisodes pouvant titrer "Châteu noir en Ecosse" ou " Un Fou en Amérique". La partie Fanny tout en jolies aquarelles se concentre sur l'époque des Samoa avec un petit air exotique à la Gauguin. Cela casse le rythme avec des épisodes plus introspectifs. Une très plaisante lecture pour les fans du grand romancier et au-delà.
La biographie de R.L. Stevenson sous une forme relativement originale, avec une narration qui met l'accent avant tout sur l'imaginaire de l'auteur, son imagination fantasque qui le poursuit et avec qui il cohabite depuis sa jeunesse et qui a motivé toute sa vie ses envies d'ailleurs et les idées des histoires qu'il se raconte et qu'il raconte à ses proches puis dans ses livres. C'est une bonne manière de présenter un auteur de fiction car c'est un aperçu de son âme auquel on a droit plutôt qu'à un banal récit chronologique de son existence. En même temps, les auteurs nous montrent quelques épisodes clés et bien réels de sa vie, mais ils insistent avant tout sur ceux qui ont amené à forger son œuvre et sa vie sentimentale. Le dessin est sympathique, relativement frais, avec un intéressant changement de style entre les passages de la biographie elle-même et certains chapitres intercalés montrant les derniers mois de sa vie par le biais du journal de son épouse lorsqu'ils vivaient dans le bonheur aux îles Samoa. C'est globalement joli, intéressant, mais aussi rythmé de manière un peu saccadée, avec un personnage principal dont on reste majoritairement distant, notamment du fait d'une légère impression qu'il joue sa vie comme un acteur qui se regarde un peu trop. Le lecteur est transporté de lieux en lieux et de moments en moments de manière assez abrupte, sans toujours s'y retrouver, ce qui empêche d'être pour de bon plongé dans la vie de l'écrivain et de se sentir proche de lui. Intéressant donc, mais pas parfait et pas toujours très passionnant dans la manière dont l'histoire de la vie de Stevenson est racontée.
Troisième récit de ce duo d’auteurs que je lit, cette biographie (qui n’en est pas vraiment une mais si quand même) est l’œuvre dans laquelle j’aurai eu le plus de mal à me plonger. Autant « Sur les ailes du monde, Audubon » et « HMS Beagle, aux origines de Darwin » m’avaient happé dès les premières planches, autant cet « étrange voyage de R. L. Stevenson » a failli me laisser à quai. En cause : un parti pris audacieux dans la structure du récit, qui nous éloigne d’une biographie classique pour mêler l’homme, sa vie et son œuvre. Et soyons clairs : si j’ai eu du mal à accrocher au début du récit, une fois pris, je l’ai lu avec plaisir. Je dirais même qu’au plus j’ai tourné les pages, au plus je les ai tournées avec envie. Les personnages de Stevenson et de son épouse sont touchants et leur parcours de vie mérite d’être raconté. Et comme les écrits de Stevenson s’expliquent par son parcours autant que son parcours s’explique par ses écrits, le procédé choisi par Jérémie Royer me paraît a posteriori des plus pertinents. Déroutant certes, mais pertinent. Au niveau du visuel, la douceur qui se dégage du trait de Jérémie Royer convient parfaitement aux personnages et certaines planches sont vraiment belles à regarder. Pourtant, il s’agit avant tout d’un dessin au service de l’histoire, et non l’inverse, mais j’ai vraiment pris plaisir à m’attarder sur certaines planches pour le seul aspect visuel. Au niveau historique, ce récit est tout de même très instructif pour qui s’intéresse à l’homme derrière l’œuvre. Ce personnage est même parfait pour clore la trilogie des deux auteurs après Audubon et Darwin (le petit dossier en fin d’album permet d’ailleurs de mieux comprendre la parenté entre ses trois personnages). Pas mal du tout, en somme, déroutant au début mais finalement touchant et un bien bel hommage à ce raconteur d’histoires.
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